Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alexandrine, cette étrange rencontre
14 mai 2002

Mes idées s'embrouillent

Putain, il est coriace. On ne pieute même pas ensemble. Il se prend pour mon père, m’humilie comme une gamine de huit ans. Qu’est-ce qui me fait rester avec lui ? Cette éternelle question

Depuis la naissance de ma fille, j’ai eu quelques copains, quelques amants.

J’ai même eu un homme marié (Oh la vilaine !) Un soir qu’il n’était pas libre, je l’ai renvoyé dans ses pénates.
.... Ouais allez, retourne vers ta grosse, saute-là et me fais pas chier !

Aucun ne me plait, ne me satisfait assez pour engager ma vie, ce sont des relations plates et ennuyeuses. Et puis cette peur inconsciente de m’attacher.

Quand j'ai rencontré Jocelyn, chez Phil et Marie. Je me suis dit il est beau comme un Dieu, il a l'air instruit et en plus il a du répondant, tiens avec lui je m'amuserai bien un peu. Au début je menais le jeu, enfin je croyais ! Jusqu'au jour où je lui ai ris au nez quand il m'a dit qu'il allait me fesser.

Je ne prenais pas de plaisir à recevoir des fessées non ce n'est pas ça, mais après je me sentais comme rassurée. On s’occupait de moi.

J'aimais le moment ou on en parlait. Je me blottissais dans ses bras, je sentais sa chaleur, je respirais son eau de toilette que j'adore, j'écoutais sa voix aux intonations tantôt chaudes tantôt graves, son rire.

Je me sentais entièrement complice avec lui, j'apprenais à bien le connaître, à surveiller sa figure, ses sourcils froncés, son sourcil interrogateur qui se lève, j'adore ses fossettes quand il sourit d'une certaine manière

Sa manière de m'appeler ma belle, ma douce, et maintenant mon ange

Cette façon de me faire ce petit bisou dans le cou en dessous de mon oreille. D'effleurer mes lèvres

Alors c'est là que j'ai besoin d'un médecin. Je me fais décalquer à tour de bras et je viens en redemander.

Je n'ai jamais été maso de ma vie, c'est quoi ce binz ?

La vie reprend ses droits, les vacances sont finies. Nous voilà chacun de retour chez soi.

Avec Marie nous reprenons le taf.

Je réponds au téléphone à Jocelyn une fois sur deux ou trois. Quand je vois sur l'écran digital que c'est lui, je dis à Marie de ne pas décrocher.

Cette double fessée je l'ai en travers de la paillasse. Surtout qu'après il n'est pas venu me consoler, alors que d'habitude on se fait un câlin Il me parle gentiment. Et là rien de rien.
J’ai fait en sorte que les derniers jours soient soft pour ne pas plomber l’ambiance, tout en l’évitant, ne répondant que vaguement quand il me parlait. J’en ai eu trop gros la patate.

Je trouve un mec, à l'étage au-dessous, je sors quelques temps avec lui. Je dis à Jocelyn, qu’on ne pourra pas se voir sans lui donner de réelle raison.

En réalité, je ne vois pas plus l'autre, il m'énerve il me regarde avec des yeux de chiens battus. On a eu un seul rapport sexuel c'était d'une telle nullité, que je n'ai pas renouvelé. Un vrai paysan avec ses gros sabots. Je l'ai charclé tout de suite, ça n’a pas duré un mois.

C'est la première fois que je mens à Jocelyn. Je ne veux pas qu'il reprenne trop d'emprise sur moi. Je préfère m'écarter, dès que je vois le danger arriver. Je laisse passer un mois

Ce mardi Marie me demande si demain je vais chez mes parents.

.... Non ils sont en Normandie

.... Tu viens à la maison ?

.... Ok

A dix minutes de la sortie, le téléphone sonne, je décroche un peu agacée.

....... Alexandrine pourriez-vous descendre

 ... Non !

..... Comment ça non ?

... Bah dites-moi pourquoi

 ..... Parce que j'ai besoin de vous voir, tout simplement. 

...... Mais j'ai du boulot vous croyez que je peux passer ma vie dans votre bureau ou quoi ?

Je sens un sourire dans sa voix. ...... Bon je vois que vous n'êtes pas d'humeur je vous verrais jeudi. Passez un bon premier mai.

....  Ouais merci, vous aussi. A jeudi Monsieur Brandon

Je raccroche rageuse Marie me regarde en fronçant les sourcils tout en souriant......... Quoi ?   

Elle éclate de rire ......... Oh Alex tu es folle ou quoi ?

..... Mais quoi ?

...... Mais c'est au directeur que tu parles, ce n'est pas tes frangins

..... Ouais je m'en fous, il ne me fait pas chier un vendredi après-midi et c'est tout !

On se regarde et on éclate de rire, on remballe nos affaires pour partir

Phil n'est pas encore rentré, avec Marie on se boit un verre de sirop à l'eau et on discute tranquillement. Phil arrive

Bisous, bisous on se dit bonsoir, il va enlever sa veste et nous rejoint.

...... Tu vas bien mon p'ti chat ?

....... Oui tranquille

Il se tourne vers Marie, et lui dit .......... Chérie j'ai invité Joss demain midi

.... Tu as bien fait !

Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, je suis contente de le revoir. Je bénis Phil de l'avoir invité ! Puis un doute s’insinue, cette invitation ne serait-elle pas délibérée ?

Du coup je me rembrunie un peu, et prétexte une migraine, sur l’insistance de Marie à savoir ce qui m’arrive subitement.

Je sors de la salle d'eau, il est pratiquement midi. Avec Marie nous avons trainé, en préparant le repas. Je fais mon lit, m'habille d'une jupe courte et d'un petit caraco. Je vais voir dans la cuisine, personne. Je les entends parler dans la salle à manger-salon.

Mon cœur fait boum, boum. Oh putain comment il est trop beau. Je lui souris et vais l’embrasser. Il me prend tendrement dans ses bras. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure

Phil me demande ce que je veux boire, ils ont commencé l'apéro, ça ne me dit rien Marie va me chercher du sirop de menthe à l'eau.

Phil ...... Tu sais que la menthe c'est aphrodisiaque, tu vas tomber amoureuse p'ti chat !

J’éclate de rire. ......Oh bah vu le dernier connard ce n'est pas demain que je vais reprendre un mec.

Marie et Phil éclatent de rire. Je ne fais pas attention à Joss, à côté de moi je ne le regarde pas. 

Phil à l’humeur taquine...... Alors mon chat, tu mates ton directeur

Je le regarde étonnée ....... Comment ça ?

Marie ...... J'expliquais comment tu as envoyé balader le directeur

 ....... Non mais attends je t'explique Phil, à quatre heures moins dix il veut que je descende au bureau pour parler de boulot, on est sur le point de partir. Je ne vais pas aller écouter des conneries que j'aurai oublié jeudi

Phil ...... Mais tu dois y aller, tu es payée jusqu'au moment où tu pointes sortie

 ..... Non, non ! Je quitte à quatre heures, à moins dix, je remballe mon bordel. La journée est finie.

Phil .... Ça va que tu es dans cette grande boîte parce qu'avec moi ça ne marcherait pas.

Il regarde Joss et demande ...... Qu'est-ce que tu en penses frelot ?

 ...... Déjà une employée ne me parlerait certainement pas sur ce ton, de plus pour refus d’obéissance, elle prendrait la porte illico !

..... Oui mais toi tu es patron. Le dirlo il est comme moi, il est employé, ce n'est pas comparable. 

.... Ton directeur est là pour faire marcher un service, tu te dois d’être à l’écoute. Que ça te plaise ou pas.

Bon, je sens sa patience un peu ... Heu, comment dire ? Mise à rude épreuve ! (Tiens, ça me plait bien ça. C’est justement une phrase qu’il emploie des fois)

Mes amis rient, je n’insiste pas. Phil me regarde ....... Oh ! P'ti chat, tu ne changeras jamais !

On parle d'autre chose.  Jocelyn, sourit je le sens se détendre. Je le trouvais un peu nerveux, mais comme l'abrutie que je suis je ne me pose pas de question. Du moins pas les bonnes

Après manger, on va tous les quatre se balader, les rues sont calmes en ce jour de premier mai.

En fin d'après-midi Philippe me raccompagne chez moi. Instinctivement j’ai refusé que ce soit Jocelyn

Le lendemain il me téléphone, et m’invite chez André j’accepte. Tout en restant sur mes gardes, je participe à la conversation platonique qu’il entame. Au dessert il me fait savoir qu’il a décidé que je dormais chez lui.
Pensée ... ...... "Bah surtout me demande pas mon avis !"

Je le regarde et souris ....... Ah ! Et si j’avais prévu quelque chose ?

.... A vingt-deux heures ?

..... Et pourquoi pas ?

.... J’aimerais m’entretenir avec toi, et ici n’est pas le lieu.

Je cherche à lire dans ses yeux, mais je ne vois rien.

A peine arrivés chez lui, il m’entraine au salon. ..... Dis-moi combien de temps t’es-tu tenue tranquille ?

Le ton est calme, mais j’ai comme un pressentiment. Je sens que la soirée va mal se terminer. Je prends une grande inspiration.

.... Bah je suis tranquille !

.... Ton langage et ton attitude d’hier était tranquille d’après toi ?

..... Bah oui, je ne vois pas.

J’essaie de réfléchir à toute vitesse, mais franchement là, je ne comprends pas ce qu’il me reproche

.... Je vais te rafraichir la mémoire !

Et là il me sort, que je prends les mecs pour des cons, que je n’ai aucun respect envers personne, que je ne suis qu’une grossière impudente arrogante. Que je n’ai même pas d’égard envers ma hiérarchie.

Je commence à sentir un mal être. J’essaie de me défendre ...... Je ne vois pas ce que tu me reproches, je ne t’ai pas manqué de respect !

...... Tu manques de respect à tout le monde, tu prends les gens pour des imbéciles. Tu n’en as même pas conscience, c’est tellement dans ta normalité. Crois-tu que tu puisses te jouer des gens comme ça ?

..... Tant que ce n’est pas de toi, je ne vois pas ce que ça peut te faire

.... Alexandrine, je vais t’apprendre les bonnes manières, si personne ne te les a apprises ! Tu penses faire ta loi partout où tu es, partout où tu passes ?

Et là je sens que la colère me prend aux tripes. ..... Mais tu t’es pris pour qui, pour me dicter ma conduite ?

..... Je te l’ai dit, je t’ai prévenu, et ce n’est pas d’hier. Ton attitude d’adolescente mal dégrossie, je vais te la faire passer !

Il se lève, m’attrape d’un geste rapide et me plaque contre lui, il m’oblige à me pencher. Il me déculotte et m’éclate le cul sous des gifles cuisantes. Il me corrige d’une volée de coups d’un autre monde. Je suis dans le cosmos quand il me relève.

Me plantant là, comme chaque fois ...... Tu peux aller te coucher, je t’accompagnerais demain au bureau !

Il sort. Je suis en larmes, le derrière comme une fournaise.

Je vais à la salle de bains, je suis cramoisie, les fesses les cuisses, tout y est passé. Je prends une douche, essayant de calmer ce cœur qui bat fort, qui bat vite, et qui me donne une sensation de nausée. J’emmène ma brosse à cheveux dans la chambre, prépare des sous-vêtements propres. A la cuisine je me sers un grand verre d’eau que j’emmène au salon. Je fume une clope, bois la flotte et règle mon téléphone sur six heures. Je vais me coucher

Dès la première sonnerie, je m’empresse de m’habiller, sans le moindre bruit, je brosse mes cheveux. J’enfile mon manteau, me chausse et me barre.

Je vais au café qui fait l’angle du boulevard et commande un copieux petit déjeuner. J’arrive au bureau à sept heures vingt.  Le service de ménage est en plein boum. Dans mon tiroir, je prends ma trousse de maquillage, et aux lavabos, je me refais la façade. Je suis pâle, les yeux cernés.

Non ! non et non. C’est bon, j’ai donné, c’est fini. Ce coup-ci il va vraiment aller se faire foutre. 

Je prépare le café, et malgré l’heure matinale, je téléphone à mes parents, pour leur dire que je prends le train ce soir.

Papa viendra me chercher à la gare.

Je me plonge dans un dossier pour m’occuper l’esprit.

.... Tu es déjà là ?

Je sursaute, je n’ai pas entendu la porte, trop absorbée par mon travail

.... Oui pourquoi ?

Tout en tombant sa veste, et sortant ses clopes Marie s’enquiert........ Quelque chose ne va pas ?

..... Si ça va très bien !

Elle nous sert un café, je ne m’en occupe pas, je continue ma recherche, cette erreur elle sort bien de quelque part. Une imputation en trop mais laquelle.

..... Alex ton café va être froid 

..... Ouais !

.... Bon tu me dis ce que tu as ? Je vois bien que ça ne tourne pas rond !

Je la regarde bien droit dans les yeux, elle me sourit. ......... Tu racontes tout à ton mec ?

.... Comment ça ?

.... Ce qui se passe dans ce bureau, tu lui racontes ? Tu fais un rapport détaillé tous les soirs ?

.... Mais non pourquoi tu me dis ça ?

.... Bah la preuve que si ! Et pour bien vous marrer, vous le raconter devant Jocelyn comme ça j’en prends plein la gueule

..... Hou là, qu’est- ce que tu vas imaginer !

..... Je n’imagine rien, c’est bizarre, chaque fois qu’on est tous réunis, on dirait que vous avez un malin plaisir à toucher des sujets sensibles, sachant que direct ça va m’énerver

..... Je suis désolée Alex, c’était simplement une boutade. Et Joss ne t’a rien dit.

.... Tu l’as vu hier ?

.... Qui ? Jocelyn ?

.... Oui !

..... Ah non pourquoi ?

.... Parce que moi je l’ai vu, et j’ai entendu parler du pays ! Dorénavant si vous l’invitez, vous m’évitez !

Je mets fin à la discussion, en tournant mon écran d’ordinateur, je réserve mon billet de train.

Dans la matinée, je l’envoie au secrétariat, porter les feuilles de congés des filles d’à côté qui ont aussi posé des jours c’est ce qui m’a donné l’idée. Je prépare ma feuille. Dès qu’elle arrive, sans mot je descends ma feuille rangée dans une chemise.

Je pose mon lundi, mardi et vendredi. Je discute quelques minutes avec monsieur Brandon.

La semaine prochaine, le huit, est accolé au jeudi de l’ascension, ce qui me permet de poser trois jours et d’avoir une semaine. 

A midi je vais manger avec Marie, comme par hasard, elle me dit en souriant

.... Tu sais que si on pose trois jours, on a une semaine, on va à la maison, qu’est-ce que tu en penses ?

Je fais la conne......  Et ?

.... Ce serait bien non ? Nous en avons parlé avec Phil.

... Bah allez-y !

.... Tu ne veux pas venir ?

.... Non et pour poser tes jours, c’est un peu tard, je les ai donnés à Florence, Evelyne et Patricia

..... Ah !

Elle ne rajoute rien, et ça m’arrange. Je termine mon déjeuner.

Je guette l’heure et pars à trois heures et demi, sans rien lui dire.

.... Tu pars déjà ?

.... Oui pourquoi ?

..... Tu ne m’attends pas ?

.... Non j’ai une course à faire.

.... D’accord, bon j’espère que lundi tu iras mieux. Tu veux qu’on se voie ce week-end ?

.... Non je vais chez mes parents.

... Ok, bon week-end.

Dans le métro qui m’emmène à la gare, j’ai le cœur gros. Je ne vais pas me fâcher avec ma meilleure amie quand même.

Publicité
Publicité
Commentaires
Pages
Publicité
Publicité