Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alexandrine, cette étrange rencontre
20 juin 2004

Ce printemps

Les mains sous la nuque, je passe en revue la conversation de ce soir. Est-ce moi qui prends tout de travers ? Est-ce moi qui ne comprends pas les sentiments de Joss ? Est-ce que j'ai tout pour être heureuse ? C'est quoi avoir tout ? Tout l'argent qu'on peut dépenser sans se poser de question ? C'est ça le bonheur ? Ah non pas chez moi. Je préfère une toute petite maison et plein d'amour. L'amour ne s'achète pas, même avec tous les millions de la terre. Où est l'homme pour lequel je suis tombée follement amoureuse ? Dès le début ce petit pincement que j'ai eu quand je l'ai vu. Cet homme qui faisait battre mon cœur ? Cet homme qui m'emmenait au nirvana ? Où sont nos crises de fous rires ? Nos échanges de tendresse, ces regards ou nous nous disions tout ?  Nos conversations à bâtons rompus ? Ne rien être l'un sans l'autre ? 

Je retourne tout dans ma tête, mes larmes coulent sur mes joues. Que dois-je faire ? Tout effacer, tout recommencer ? Mais comment ne pas penser chaque fois que je vais mal, à tout ce qu'il m'a fait endurer ? A cette pute qui a foutu ma vie en l'air. En fait tout vient de là ! Ce n'est pas de la rancune non, sinon il y a longtemps que je serai repartie. Pourquoi je m'accroche sans arrêt à ce qui s'est passé ? Est-ce une manière de revivre aussi les bons moments ? Tout n'était que bonheur avant cette histoire, tout s'est arrêté ce soir-là. Les bons et les mauvais moments se mélangent. Quand je pense à notre amour, à nos vies pleines de rires et d'entente, elle s'arrête systématiquement à cette soirée.  Alors comment faire ? Ne peut-il y avoir le Joss d'avant sans rien d'autre ? De plus je suis bien assagie, les grossièretés franchement il n'y en a plus des masses. Nous pourrions trouver un terrain d'entente. Et puis ce bébé il va grandir, avec un parent de chaque côté ? Si moi je n'en veux pas, lui n'a rien demandé. Il veut un papa et une maman. 

Je me lève me moucher en pensant ... Au lieu de rire, je ne fais que pleurer, depuis 3 ans je ne connais que les larmes, c'est grave quand même !

Je me recouche, cale mon ventre et essaie de me calmer pour m'endormir. 

Dans un demi sommeil, j'entends Joss venir se coucher. Je ne bouge pas, essaie de réguler ma respiration. Mon pouls bat la chamade. 

Un bras entoure ma taille, j'ouvre les yeux. Joss est collé à moi, sa main sur mon ventre rebondi. Je ne bouge pas, j'entends sa respiration dans le calme de la chambre. Délicatement j'enlève son bras, me lève pour aller aux toilettes. Je voudrais me recoucher au radio-réveil il est seulement sept heures dix. Joss a changé de position il est sur le dos. Je m'allonge doucement pensant qu'il dort encore. Je ferme les yeux, quand sa voix résonne.
Joss ... Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? 

Je ne sais pas quoi répondre. Je tourne ma tête vers lui, il a les yeux fermés. Dort-il ? Rêve-t-il ? 

Non il entame un monologue. ........... Je sais que je suis en partie responsable, mais n'arriveras-tu jamais à me pardonner ? Ai-je récidivé ? N'as-tu donc pas vu mes efforts ? J'ai pris conscience du mal que je te faisais. Je me suis fait aider, j'ai suivi une thérapie pour toi. Je me suis rendu compte de l'attitude que j'avais. La tournure que notre vie commune prenait, je l'ai rectifié comme j'ai pu, mais tu ne m'as pas aidé. Nous aurions pu faire route ensemble sur le chemin du pardon. Mais non, tu restes sur tes positions et tu n'en démords pas. 

Je suis estomaquée par ce que j'entends. Notre union part à la dérive parce que je suis trop nulle pour voir qu'il a changé. Mais changé en quoi ? Sa dictature est toujours la même. Je veux un enfant et tu le fais illico ma belle !

Partie dans mes pensées, je n'ai pas entendu la suite de ce que Joss murmure. J'essaie de reprendre le fil de son discours. Il se tourne vers moi et me regarde profondément. Je ne lis rien, ne vois rien dans son regard sombre.

Joss ... Que pouvons-nous faire ? 

D'un ton las je réponds ... Je n'en sais rien !

......... Parlons-en, tentons de dénouer cette situation, nous ne pouvons pas en rester là, il y a toujours une perspective de brèche à ouvrir. Je sais que ce ne sera pas facile, je me doute que ce ne sera jamais comme avant, mais ne pas essayer, c’est comme s'avouer vaincus avant d'avoir osé repartir sur un nouveau départ. 

Je reste muette, que lui répondre ? Bien sûr que je ne veux pas vivre sans lui. Vivre sans lui ce n'est pas vivre. Je l'ai dans la peau, c'est plus fort que moi, je l'aime ce tortionnaire, je ne peux pas m'en détacher, je l'aime à en crever. Dilemme, quel est le meilleur choix ? Être malheureuse avec lui ou être malheureuse sans lui ? 

........ Parle-moi Alex.

Je sens les larmes arriver, je me remets sur le dos, je ne veux pas qu'il les voit. Je passe mes mains sous ma nuque et en prenant une profonde inspiration lui réponds ..........  A quoi ça va servir ? Combien de temps ?

........... Je t'aime Alex, je t'aime à en crever, je ne continuerai pas ma vie sans toi, tu m'appartiens.

.......... Non Jocelyn, je ne t'appartiens pas, je m'appartiens à moi-même, ce n'est pas ça aimer.

.......... Tu fais partie de toutes les fibres de mon corps. Ma vie sans toi, n'a aucun intérêt. Avant je vivotais, je me donnais entièrement à mon travail, je m'accrochais à ça, je croyais que c'était la vie. Maintenant tout ce que je fais, je le fais en pensant à toi, je le fais pour toi. 

........... Je préférerai que tu sois ouvrier pauvre et que nous nous aimions vraiment. Tu ne m'aimes pas Joss, pas comme je le conçois.

.......... Qu’est-ce que l'amour pour toi ? 

......... Non pose toi la question autrement, qu'est-ce que tu aimes en moi ? 

........ Mais tout ! Ton corps quand on fait l'amour. Ta façon d'être cette petite fille qui a besoin d'être dorloter. La femme que tu es, belle et intelligente. L'humour et la spontanéité que tu avais. Ton rire, tes colères qui me faisaient rire. 

........ Tu as tué tout ça Joss !

….... Non ma belle tu les as fait partir, tu es devenue cette belle jeune femme indifférente à tout, détachée et t'enfermant dans un isolement dont personne ne peut te faire sortir. Même ta meilleure amie, tu lui tiens des griefs qui n'ont pas lieu. Elle est malheureuse comme les pierres, elle ne comprend pas ! Plus personne ne te comprend. 

........ Oui j'en suis arrivée là toute seule, personne ne m'a aidé à perdre ma joie de vivre.

........ Je n'ai pas dit ça. Je sais être en partie responsable, mais ne me jette pas toutes les erreurs à la figure. 

........ Joss, as-tu essayer de percer mon moi ? Ma vraie nature ? Non ! Tu voulais me formater à ton idée, uniquement selon ta conception de la femme, mais dis-toi que je ne suis ni ta sœur, ni ta mère ! Je suis moi. Je ne suis pas de votre monde, et chez nous, oh merde c'est comme bonjour, bonsoir. Est-ce pour ça que je suis pire ou meilleure que les autres ? Non, je suis comme je suis, mais ça tu ne peux pas l'accepter.

......... J'ai changé Alex, je me suis rendu compte de mes erreurs, je ne les renouvellerai pas. Je ne les ai pas renouvelées, mais t'en es-tu rendu compte ? Que faut-il que je fasse, que faut-il que je dise pour que ton amour se tourne à nouveau vers moi ? 

.......... Tu aimes ce que je représente maintenant, comme tu dis, je suis devenue une belle jeune femme posée. Mais tu ne m'aimes pas suffisamment pour m'intégrer entièrement à ta vie. Je ne connais rien de toi Joss, tu connais tout de moi.

.......... Que ne connais-tu pas de moi ? Je t'ai présenté ma famille, me semble-t-il. Il est évident qu'on ne rit pas chez moi comme chez toi, ou chez Papé et Mamé.

........... Non Joss ce n'est pas de cette vie que je te parle. Ton travail, je sais à peine ce que tu fais, tu ne me parles jamais de rien. Phil et Marie ont mis leur maison en vente, je ne suis même pas au courant. Ton père est mourant c'est Marie qui me l'apprend. Est-ce normal ? 

......... Je ne pense pas que ça t’intéresse ce que je fais. Ce que je dis, tu n'écoutes pas, à quoi sert de te parler ? Quand je te fais une proposition quelle qu'elle soit, tu réponds ... "C'est bien, c'est parfait, fait comme tu penses" 

......... Mais tu veux que je réponde quoi ? Si je te dis non, tu me prouveras que j'ai tort. C'est toi qui n'écoutes pas mes envies. La preuve hier au soir. Tu arrives toujours à me dire que je me trompe et que tu fais les choses pour mon bien. Tu dictes, tu diriges, tu commandes avec autorité. Tous nous devons nous plier à tes ordres.

......... Tu es injuste, j'essaie toujours de te faire partager mes idées. C'est toi qui n’adhères jamais.

......... Mais parce que ça ne sert à rien de discuter puisque tu fais tout bien, tu ne te trompes jamais. Tu dois avoir la science infuse. 

........ Non je ne prétends pas avoir la science infuse, simplement j'essaie de faire au mieux dans notre intérêt mais à priori je n'y arrive pas.

........ Tu n'y arrives pas, parce que tu ne prends pas en compte ce que je dis, et ça depuis belle lurette, donc pour moi inutile d'essayer de te convaincre, c'est perdre mon temps. J'ai laissé tomber. 

........ Tu restes attachée à ta conception d'idées. Que les choses, sont ainsi faites, et que rien ne pourra les changer. Nous ne pourrons pas avancer dans ce cas-là.

.......... Non Joss, je suis fidèle à la femme que tu as voulu que je devienne. Une belle jeune femme de salon, qui ne doit pas ouvrir la bouche. Des fois que je lance un, merde à la cantonade. Franchement ça ne se fait pas, dans le grand monde pourri et hypocrite dans lequel vous vivez chez les Gaussien !

........ Me vois-tu comme ça ? 

........ C'est l'image que j'ai, oui effectivement. Chez moi on n’est peut-être pas aussi instruits des manières du grand monde, mais je ne mets pas mes doigts dans mon nez, je sais me tenir à table, je sais aussi exploser de rire naturellement. Je sais me lâcher quand je suis gaie ou triste, en colère ou heureuse. C'est ça être naturelle. Chez vous, pas un mot de trop, pas un rire trop fort. Vous êtes guindés et vous ne vivez pas !

......... Je ne pensais pas représenter ce cliché à tes yeux, je pensais t'avoir prouvé que je pouvais être à ta hauteur et ne pas snober les tiens.

....... Non je le reconnais, tu sais être simple chez les parents de Phil, chez mes parents avec mes frères. Mais dès que tu retournes dans ton élément, c'est fini, tu redeviens Monsieur Gaussien de la Maleverne le maître tout puissant. Même ta sœur est à tes pieds, tu entres elle se lève, tu quittes la table elle se lève, mais vous vivez à quel siècle ? 

........ Tu as eu ton éducation, j'ai eu la mienne. Suis-je en faute ? 

......... Je ne critique pas votre manière de vivre, je te fais simplement remarquer que je me suis pliée à vos coutumes, tu ne t'es pas plié aux miennes.
....... Comment ça ? Je ne fais pas de manières chez tes parents, je les ai acceptés comme ils étaient ou est le problème ? 

......... Oui tu as accepté mes parents, oui tu es à l'aise chez eux, comme partout d'ailleurs, mais moi, je te parle de moi. Tu n'as pas accepté et ce dès le début ma manière d'être.

......... Je t'ai prise telle que tu étais, c'est de ta personnalité que je suis tombé amoureux. Je ne t'ai jamais fait grief de ton milieu.

........ Tu as voulu me changer, me mettre à l'image de la femme que tu voulais. La représentatrice de ton nom uniquement.

......... Non je n'ai jamais voulu te changer, je n'ai simplement, pas accepté tes insultes, et ça je te l'ai dit dès le début. Je ne t'ai jamais insulté, je t'ai toujours respectée et considérée avec égard. Ce qui n'est pas ton cas. Tes injures grossières n'étaient faites que dans le but de m'humilier, donc je t'humiliais avec mes armes !

...... ... Ah parce que quand tu me prenais de force, je n'aurai rien du dire ? J'aurai dû me laisser violer sans broncher ? Dire merci aussi ? Pourquoi pas ? T'ai-je déjà refusé quoique ça soit ? T'ai-je déjà dit non sans raison ? Quand je te disais je suis fatiguée demain matin si tu veux, tu passais outre, ton envie avant, ma pomme tu t'en tapes. Bien souvent je te sollicitais, j'avais envie que tu me fasses l'amour, j'aimais quand tu me prenais. Jamais je n'ai dit non sans avoir une excuse valable. Il est des fois ou une femme à mal à la tête parce qu'elle entre en phase de menstruation, mais ça c'est pareil tu t'en tapes !

.......... J'ai changé le thérapeute m'a aidé à me découvrir. A sortir de ce monde dans lequel j'étais comme dans un carcan. Pour moi l'homme était le maître absolu égoïstement peut-être j'ai reporté ces restes d'éducations que je traîne depuis tant de temps. J'ai énormément discuté avec Phil qui m'a fait voir les choses autrement. Tu penses être seule à te débattre, mais moi aussi. Alors réunissons nos solitudes et aidons-nous pour remonter la pente.

......... Honnêtement Joss, je ne sais pas, je ne sais plus. N'est-ce pas trop tard ? Trop de choses nous divisent. Je n’ai plus la force

......... Ne veux-tu pas nous donner une seconde chance ? 

Je souris malgré moi ........ Une seconde ? Mais c'est au moins la dixième, et nous en sommes où ? Toujours au point zéro.

.......... Alors donnons-nous cette dernière chance. Pensons à ce bébé, le laisseras-tu vivre sans son père lui aussi ? 

......... Ce bébé Joss je ne sais même pas si je vais l'aimer, je me suis sentie forcée de le faire, ce n'est pas un bébé conçu par amour. 

......... Pour moi si, il représente l'amour que je te porte, je pensais qu'il en était de même pour toi.

.......... Le lendemain de notre mariage Joss, tu m'as parlé d'enfant, dès ce jour tu n'as eu de cesse que je tombe enceinte.

.......... Pour moi c'était la logique. Nous étions mariés de la veille d’accord, mais ça faisait un an que nous vivions ensemble.

.......... Et si je n'en avais pas voulu d'enfant, après la mauvaise expérience avec Choupette. Si je n'avais pas voulu me retrouver à nouveau enceinte. T'es-tu posé la question ? Avons-nous une fois, une seule fois abordé le sujet d'avoir des enfants ?

......... Mais le mariage ne représente pas la famille pour toi ? Alors pourquoi s'être mariés ? 

....... Le mariage ce n'est pas ça Joss, en tout cas pas pour moi. Le mariage est fait pour crier au monde qu'on s'aime et qu'on veut s'unir pour la vie, pas pour devenir une mère porteuse d'un nom à transmettre ! Ensuite de cet amour découle un ou plusieurs enfants.

Joss ne répond pas, il réfléchit, il analyse, je sais qu'il va contredire mes paroles, qu'il va me prouver encore une fois que je me trompe et que c'est lui qui a raison. Il se tourne vers moi, je sens son souffle sur mon visage. Une onde de chaleur m'envahit toute entière, mon pouls s'accélère. Là tout de suite, à cet instant précis j'aimerai qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me fasse l'amour comme un dingue. Qu'il m'aime.

......... Ce petit être ne peut pas payer pour nos erreurs, Alex, acceptons-le et aimons-le. Pour lui repartons à zéro. Faisons table rase de tout. Formons cette famille que nous nous sommes jurés de créer devant Dieu.

Je ne réponds pas, je ne sais pas quelle réponse lui donner. ‘’Oui allez mon chéri effaçons tout. Non, j'arrête tout je suis fatiguée ! ’’

Jocelyn se penche vers moi et effleure doucement mes lèvres. Je réponds à contre cœur à son baiser. Je ne veux pas retomber sous sa domination. Pour moi les explications ne sont pas finies. Malgré moi mon pouls s'emballe, Mon émoi est trop fort, je ne me raisonne pas. Ma petite lumière me dit " attention tu vas retomber sous son joug"  

Joss .... Levons-nous si tu veux.

Il a senti que je ne donnerai pas plus de ma personne. Je pousse les draps du bout des pieds et me lève, je vais me préparer.

Sous la douche je prends mon temps, j'essaie de réfléchir à l'attitude que je dois avoir. Est-ce terminé, dois-je mettre un terme à ce mariage après la naissance ? Dois-je continuer ? Inévitablement je retomberais sous sa domination. C’est dans sa nature, de tout régenter, il ne pourra jamais changer.

Je descends, il n'y a personne à la salle à manger, du coup je vais boire mon café en cuisine. La matinée se passera sans incident. Après le déjeuner que je chipote je vais m'installer sur un transat au bord de la piscine. Je m'assoupis.

Marie vient me voir et essaie de parler avec moi. Je l'écoute, je suis attentive à ce qu'elle me dit. Me faisant comprendre que j'ai mal interprété ses paroles ce jour-là au bureau. Elle ne comprend pas que je veuille tourner la page sur tout, sur notre profonde amitié, sur mon couple. Elle me conseille de prendre un nouveau départ, et ce coup-ci de m'imposer quand je ne suis pas d'accord avec Joss. Elle me conseille que tout en me contrôlant je dois lui expliquer mon point de vue.

Je ne l'interromps pas, en moi je me dis. ..... ‘’ En fait tu n'as toujours rien compris, de comment fonctionne ton pote ! Allez passons de toute façon ma décision est prise. Je vais faire comme-ci rien ne s'était passé. Je donnerai mon avis à Joss sans insister, et lui prouverai qu'encore une fois il n'en a pas tenu compte. Mais ça uniquement quelques jours après.

Quand il me sollicitera je ne dirai plus que je suis fatiguée, je subirai passivement. Je vais essayer de m'épanouir dans mon travail. J'irai au ciné seule, je sortirai seule. Et arrivera ce qui arrivera. Je vais m'inscrire après l'accouchement à une salle de sport, ou à un club quelconque, ouvrir mon horizon. Voir d'autres gens et arrêter de vivre en vase clos. L'enfant ? Bah ma foi il grandira entre son père et sa mère. De tout façon je sais très bien que je n'aurai même pas à me soucier de son éducation, il aura une nounou

Après ces petites vacances printanières, la vie a repris son cours. Les discussions avec Joss sont davantage sérieuses que plaisantes. Nos fous rires n'existent plus. Je me sens installée dans un vieux couple, qui n'a plus besoin de rire ou de se découvrir. Je garde mes impressions, je m'intéresse, du moins j'écoute et retiens le plus possible le sujet. Il peut m'en reparler quelques temps après, je sais de quoi il parle.

Un soir il me demande comment je me porte, la date de mes prochains examens, la date de mon congé maternité.
…….... Ne voudrais-tu pas aller te reposer à la propriété au grand air avec la piscine ? 

Je le regarde, cherchant à lire dans ses yeux ........ Et toi ? 

....... Quoi moi ? 

......... Tu viendras ? 

........ Bien sûr, je te rejoindrai le week-end.

...... Ah !

....... Si tu n'as pas envie, reste sur Paris ma douce, c'était juste une idée.
........ Je n'ai pas réfléchi, je n'en sais rien.

........ Voudrais-tu que nous allions choisir la chambre ? 

....... Oui bien sûr.

....... Nous pourrions chercher les prénoms ce samedi, regarder des idées sur internet si tu n'en as pas.

....... Ah oui.

Nous papotons encore un moment, quand j'étouffe un bâillement, Joss me conseille d'aller au lit, qu'il me rejoint le temps d'une douche.
Je me traîne jusqu'au lit et m'affale comme une grosse dindonne. Je suis fatiguée, les jambes lourdes, mais je n'ai pas réellement sommeil. Je cherche un prénom de garçon, je ne sais pas pourquoi j'ai l'impression que ce sera un petit mec. Je pense à la déception de Joss si c'était une fille. Il faut avant tout un porteur du nom, de ce grand nom. Je me surprends à sourire. De toute façon je n'aurai pas d'autre enfant, et pour sa punition je voudrais tout compte fait que ce soit une fille.

J'entends la porte je ferme mes yeux et fait semblant de dormir. Joss se penche sur moi et me murmure ……Dors ma douce

Il m'embrasse délicatement le haut de l'épaule.

Je ne dormirai pas beaucoup cette nuit. Le matin je me réveille fatiguée. Joss n'est plus dans le lit, je me penche il est 9 heures 20, je traîne je n'ai aucune envie de me lever. Je laisse passer de longues minutes. 

Je vais directement à la cuisine, Joss est là, à discuter avec Martha. Je dis bonjour, prends la cafetière et remplis mon bol. Joss se penche sur moi et effleure mes lèvres, il s'assoit en face de moi et demande un café à Cécilia qui arrive dans la cuisine. Elle me salue, je lui souris et continue de boire mon café

Joss ........ As-tu dormi un peu ma douce ? 

 ......... Moyen, j'ai mal aux reins.

......... Ne peux-tu t'arrêter un peu avant si ça ne va pas ? 

........ Non, c'est bon je vais tenir.

Joss tourne son café, il est pensif.

Je pose mon bol et me lève ........... Je vais me préparer, qu'as-tu décidé pour aujourd'hui ? 

.......... On en parle après ?

Je sors de la cuisine et me fait couler un bain bien chaud. Je reste de longues minutes dedans pour essayer de me détendre. Je ne sais pas pourquoi j'ai un pressentiment que la journée ne va pas se dérouler comme il faut.

Je rejoins Joss dans son bureau, il se lève et m'entraîne dans le salon. En passant il demande un rafraîchissement à Martha.

......... Te sens-tu en forme pour faire les magasins ? 

.......... Heu oui si on ne piétine pas trop.

........ Je te propose de faire deux ou trois magasins de bébé, de choisir la chambre, et nous pourrions allez manger sur les quais de Seine qu'en penses-tu ?

........ D’accord !

Nous nous promenons dans ce premier magasin, une jolie chambre toute blanche, est présentée avec un entourage jaune poussin imprimé de dessins enfantins. Comme je pense qu'il n'y a rien de plus ressemblant qu'un lit d'enfant à un autre lit, je dis à Joss que cette chambre-là est parfaite. Je ne me vois pas piétiner tous les magasins pour de toute façon retrouver les mêmes articles. 

Joss ....... Tu es sûre ? Tu ne veux pas en voir d'autre ? 

......... Qu'auront-ils de plus ? 

....... Je ne sais pas, peut-être un autre genre.
......... De toute façon tous les lits bébés sont à barreaux.
........ Il semble dommage de s'arrêter à la première chambre.

Bon gré, mal gré je fais oui de la tête et me dirige vers la sortie du magasin. Joss sur mes talons, prend ma main nous remontons le boulevard et allons à ce grand magasin de bébé sans prononcer un mot. La vendeuse nous accueille avec un grand sourire et nous demande si elle peut nous aider.

Joss ... Nous voudrions voir les chambres d'enfants

La vendeuse ... Si vous voulez bien me suivre.
Elle nous emmène dans le fond du magasin. A quelque chose près les lits à petits barreaux sont identiques. Un magnifique berceau tout en voilage et dentelle blanche trône sur une petite estrade.

Joss ... Regarde ma douce, ce n'est pas joli ça ? 

......... Il va y rester combien 6 mois et après ? 

La vendeuse ... Ce berceau est transformable en lit

Elle nous montre un lit avec voilages et nous montre le berceau d'à côté qui, nous dit-elle est en fait le même.

Joss se tourne vers moi, et me fait part de son engouement pour ce lit qu'il trouve très joli et somme toute très pratique.

... Tu en penses quoi ma douce ? 

...... Oui si ça te plait.
... ... Non il doit te plaire aussi, mais reconnaît qu'il est bien plus joli que l'autre.
Il sort un papier de son portefeuille, qu’il parcourt rapidement. Il demande à la vendeuse une table à langer Elle nous en montre une assortie qui fait commode et table à langer, un coffre de bois peint dans le même blanc laqué.
....... Alors ma douce ? 

........ Oui c'est bien, prenons cet ensemble.
....... Tu ne regretteras pas l'autre ? 

........ Non, non vas-y.

Joss se tournant vers la vendeuse, lui dit qu'on la prend, qu'il serait bien qu'elle soit livrée d'ici une quinzaine de jours.

........ Veux-tu voir les habits ? Pyjamas ou autres ? 

....... Heu oui bien sûr.

Nous traînons dans les divers rayons, ne sachant pas le sexe nous prenons des couleurs mixtes comme du blanc, beaucoup d'ailleurs, du jaune, du vert layette.

Joss ...... A ta prochaine échographie nous demanderons le sexe pour compléter le trousseau qu'en penses-tu ma belle ? 

......... Oui.

Nous faisons des emplettes pour habiller des jumeaux. Main dans la main, nous retournons à la voiture en marchant d'un pas lent.  En arrivant au véhicule Joss me demande si j'ai faim.
........ Oui un peu ça commence.

Il conduit sur les boulevards, nous nous garons en parking souterrain et remontons à la surface, à pied nous allons jusqu'à un restaurant. Je m'affale sur la chaise.
Joss ....... Veux-tu un jus de fruits ? 

.......... Oui je veux bien.
Joss commande nos verres et en suivant notre repas. Je mange de bon appétit sans pour autant finir mes assiettes. Le repas se déroule dans un silence entrecoupé seulement de quelques paroles. Je suis fatiguée et me sens lourde dans cette moiteur orageuse. Joss me regarde, cherchant à percer mon comportement.
Joss ....... Elle te plait la chambre ? 

.......... Oui bien sûr
......... Je ne t'ai pas senti bien convaincue.

......... Bah si pourquoi ? 

........ Non comme ça. 

Nous finirons notre repas en silence et rentrerons. Je décline l'invitation de Joss à aller se balader. Sitôt rentrés je vais m'allonger sur notre lit et sans m'endormir, je me repose et plonge dans mes pensées.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Histoire vraiment passionnante ! Une suite est-elle prévue ?
Pages
Publicité
Publicité