Mes parents

En partant dimanche après-midi Joss m'a serré très fort dans ses bras, et m'a embrassé tendrement. J'avais envie de pleurer de le savoir encore parti. Ce qui me console un peu c'est que Phil est avec lui, et qu'ils vont rester ensemble ces trois jours. J'ai fait promettre à Phil de ne pas le laisser tout seul.  Bien sûr que j'ai confiance en lui, c'est dans les autres nénettes que je n'ai pas confiance, elles me font peur. 

Quand j'en ai parlé avec Marie, elle a ri en me disant ... " S'il avait dû te tromper, il y a longtemps qu'il l'aurait fait. Avec toutes les secrétaires qu'il y a " 

J'entends gratter à la porte, je crie ......... "Oui entre Marie"

Marie prête, douchée, habillée entre en souriant. ......... Bah alors ma chérie, tu passes ta journée au lit ? 

Je pousse les draps avec les pieds en rigolant et me précipite dans la salle de bains, enfiler une robe tout en parlant à Marie à travers la porte restée ouverte.

....... Oh non ! On a du boulot, tu te rappelles le patron a laissé ses directives, en plus les maçons viennent poser le nouveau portail automatique. 

Bras dessus-bras dessous nous descendons le grand escalier et allons à la cuisine. Martha est là à son poste. 

Martha .... Bonjour Madame, Madame à bien dormi ? 

.... Bonjour Martha, oui je vous remercie. On peut avoir du café ? 

........ Monsieur a recommandé que vous preniez vos repas à la salle à manger ou sur la terrasse.

....... Martha Monsieur n'est pas là, et on ne lui dira pas d'accord ? 

Elle me sourit, je l'aime bien elle est gentille. Et pose devant moi, une grande tasse de café et une assiette de petites madeleines chaudes. 

..... .... Hum Martha c'est vous qui les avez faites ? 

.......... Oui pour madame. 

........... Merci Martha c'est gentil. 

Au même moment, Flavia arrive dans la cuisine, tout en me disant bonjour, elle s'empresse de me faire un jus d'orange frais, et sermonne Martha qui ne l'a pas fait, lui expliquant que j'ai besoin de vitamines et de bien manger. Ce qui me fait rire

........ Flavia, ne fâchez pas Martha, elle m'a fait de biens bonnes petites madeleines, vous les avez goûtées ?  Marie tu veux un autre café ? 

.... Oui je veux bien !

Flavia baragouine en espagnol, et d'un coup me sermonne aussi parce que je mange dans la cuisine. 

........ Flavia qu'on soit ici ou à Paris, je ne vais pas changer mes habitudes n'est-ce pas ? 

........ Et qui se fait disputer par Monsieur après ? 

Je hausse les épaules tout en riant. La bonne humeur règne et l'absence de Joss me pèse moins. Avec Marie nous fumons une cigarette et allons dans le bureau commencer nos recherches pour les idées de menus. La matinée passe vite, nous avons imprimé plusieurs sortes de repas. Il est onze vingt quand on décide d'aller fumer une cigarette sur la terrasse. Nous parlons entrée froide, entrée chaude, poissons, nous rions comme des gosses. 

Pauline nous amène un plateau avec des rafraîchissements. Je la remercie, elle reste figée, baissant les yeux

.... Quelque chose ne va pas Pauline ?

........ Madame, si je peux me permettre

........ Oui Pauline ? 

........ Il me faudrait mon après-midi.

......... Flavia n'a pas besoin de vous ? 

......... J'ai préféré demander à Madame d’abord.

........ A quelle heure vous voulez quitter votre service ? 

........ Quatorze heures Madame, je serais de retour pour dix-neuf heures au plus tard.

........ Bah prenez votre après-midi, pour l'instant il n'y a pas grand à faire. 

.......... Je remercie madame.

Elle s'en va en me faisant un petit sourire timide, elle est rouge, la pauvre. Je ne m'y ferai jamais. 

......... Tu vois Marie, je n'arrive pas à gérer du personnel, c'est trop dur. Qu'est-ce que tu veux que je refuse un après-midi. Ça aurait été Joss, je ne sais même pas si elle lui aurait demandé 

Marie éclate de rire ........... Ah moins que ça soit vraiment important, effectivement je n'en sais rien, ou alors il lui aurait posé cent questions

..... Oui certainement, mais bon, elle n’a peut-être pas envie d’étaler sa vie. Elle va peut-être chez le médecin sans vouloir en parler à ses patrons.

Nous sirotons notre verre, Marie me propose de faire un plongeon dans la piscine. Avant de monter me changer, je vais à la cuisine demander à Martha de nous servir le déjeuner un peu plus tard. 
Avec Marie nous plongeons et nageons pendant une bonne demi-heure. Pour nous reposer un peu nous faisons la planche en nous laissant porter par l'eau, tout en discutant. 

Bénédicte installe le couvert sur la terrasse, nous décidons de sortir de l’eau, nous sécher et nous habiller. Nous courons dans les escaliers en rigolant.

Je me sens une faim de loup. Tout en redescendant nous discutons, cet après-midi nous pourrions faire des repérages de robes de mariée. 

........ Tu crois que je peux prendre une robe blanche avec ma fille en demoiselle d'honneur ?

..... Bah bien sûr pourquoi ? Je pense que Joss serait déçue de ne pas te voir en robe de mariée. Tu prends un voile ou une capeline ? 

....... Non je crois avoir passé l’âge, même si c’était mon rêve de gamine. 

Nous continuons à discuter de robe, de tenue pour les filles, quand Flavia vient me prévenir que Monsieur et Madame mes parents sont arrivés. Je la regarde avec ma tête d'abrutie, Marie me sourit et de la tête fait oui. 

Je me lève précipitamment et vais dans le hall d'entrée. Mon père et ma mère gauches et mal à l'aise se tiennent par le bras, droits comme des piquets, je cours dans leurs bras en pleurant de joie. 

......... Mais comment êtes-vous venus ? Qui vous a dit de venir ? Vous avez mangé ? Vous êtes venus en voiture ? 

Mon Père .... Doucement ma puce. Nous sommes venus en train, Jocelyn nous a réservé les billets. Un certain Paul est venu nous chercher à la gare.  Non nous n'avons pas mangé.

Marie .... Alex remets-toi ma chérie. Va à la cuisine demander deux couverts j'emmène tes parents sur la terrasse.

J'essuie mes yeux, les embrasse encore, et cours vers la cuisine. Je demande à Flavia de mettre deux couverts de plus. 

........ C'est fait Madame, Monsieur m'avait prévenu que les parents de Madame assistaient au déjeuner ce midi. 

Je me penche vers Flavia et lui fais un petit bisou. Je crois que j'embrasserais la terre entière, tellement je suis heureuse. Je pense à Jocelyn. " Oh comme il me manque"

Je rejoins mes parents et Marie sur la terrasse. Ma mère les yeux grands ouverts regarde partout, mon père n’est pas à l'aise, je le sens, je le connais. Ils ne pensaient pas que je pouvais habiter une maison comme ça, et ils n'ont pas tout vu.

Du coup nous les laissons manger leur hors-d'œuvre. Des coquilles froides de crevettes, moules et petits calamars. Le tout cuisiné avec des poivrons grillés et marinés dans l’huile d’olive

Ma mère ... Hum c'est délicieux dis-donc. Qui cuisine ? Pas toi ma fille ? 
Je réponds en rigolant ......... Mais non maman il y a du personnel, une cuisinière et Flavia que tu connais, Françoise et son mari Paul, un jardinier et Cécilia qui remontera sur Paris avec moi. Il y a déjà Olga à l'appartement. 

Ma mère .... Mais alors tu fais quoi de tes journées ? 

....... Bah je prépare le mariage. Sinon quand Jocelyn est là, on s'occupe, et à Paris Maman je travaille

.......  Tu ne vas pas quitter ton travail ?

......... Ah non ! Je garde ma place.

Mon père aussi pose plein de questions, je crois qu'ils n'en reviennent pas. Bien sûr ils sont déjà venus à l'appartement. Mais là je les sens impressionnés.

Après manger, je leur fais visiter les autres pièces, et leur montre leur chambre. Leurs bagages ont été montés.

Mon père .... Avec Maman on ferait bien une petite sieste, nous nous sommes levés tôt ce matin. 

......... Oui Papa, vous avez raison, reposez-vous un peu, ne vous inquiétez pas. 

Mon Père .... Tu es ravissante ma fille, tu as repris de belles couleurs, mais tu n'es pas épaisse. 

Je l'embrasse, il me tient tendrement dans ses bras, j'embrasse ma mère, et ferme leur porte doucement. Je descends rejoindre Marie. 

.... C'est une surprise ?

Je ris ...... Bah pire, alors là je m'y attendais pas du tout. 

........ Joss leur a téléphoner avant de partir, il leur a réservé les billets et voilà. C'est pour ça que je te faisais un peu traîner pour déjeuner. 

Elle rit en me racontant, je prends un air faussement fâché. .........  Tu n'es qu'une traître 

Nous finissons notre café et notre cigarette, et retournons dans le bureau, voir sur internet les robes de mariée, pour me donner une idée. Nous regardons aussi, les différents faire parts. Les dragées. Les décos, enfin nous passons notre après-midi dans le bureau. Il fait très chaud, et quand Marie me le fait remarquer, je pense à mettre la clim. 

Mes parents, se perdent dans la maison, Pauline vient nous prévenir qu'elle les a emmenés sur la terrasse. Avec Marie, nous rassemblons les photocopies que nous avons imprimé. Les menus, les multiples compositions de fleurs pour les tables. Les idées de faire parts, les diverses formes des goussets, boîtes ou autres pour les dragées. 

J'ai tout faxé à Jocelyn. Comme ça il peut déjà voir ce qui lui plairait. 

J'embrasse mes parents, qui sirotent un verre de limonade servi par Flavia, et leur demande s’ils se sont bien reposé

Ma mère ........ Oui ma fille. Tu as une bien belle maison, dis-donc, tu es dans le grand monde. Avec Papa nous n'avions pas idée.

......... Mais ça ne change rien à Joss, tu sais Maman. 

......... Es-tu heureuse ? Comment fais-tu pour vivre dans ce richissime milieu ? 

......... Mais normalement Papa, je suis moi, je reste moi, je n’ai pas changé.

Je sens mes parents comment dire, un peu dépassé. Je coupe court, et montre les photocopies à ma mère. Marie ne dit rien. 

Ma mère .... Qu'est-ce que c'est ? 

......... Les idées qu'on a retenue avec Marie, tu veux me dire ce que tu en penses 

Ma mère me redonne les papiers sans y jeter un regard ............ C'est à Jocelyn et toi de décider, c'est votre mariage

Je regarde ma mère, je ne comprends pas sa réaction, je pensais, qu'elle m'aiderait, qu'elle me donnerait son avis. Je pensais que c'était à elle de m'assister. Je voulais que mes parents viennent pour ça. 

.......... Qu'est-ce qu'il y a maman ? 

........ Rien Alexandrine, mais nous ne pouvons pas t'aider, il serait normal que nous partagions les frais de ton mariage. Vu dans quel monde tu vis, nous ne pouvons pas faire grand-chose.

Je sens la colère monter contre ma mère. Mon père ne dit rien. 

......che cosa hai? non sei contenta di vedermi felice? --- "qu'est-ce que tu as ? tu n'es pas contente de me voir heureuse ? "

Ma mère répond instinctivement en italien ....  Certo se, ma sei in un mezzo che non è il nostro ----- " Bien sûr que si, mais tu es dans un milieu qui n'est pas le nôtre"

De plus en plus en colère, je lance froidement ......Quale mezzo ? Ho cambiato per tanto? Non ti comprendo, credevo che saresti stata contenta per me. Dopo tutto ciò che ho vissuto, al posto di ciò si direbbe non so che sei gelosa o che cosa?

"Quel milieu ? Est-ce que j'ai changé pour autant ? Je ne te comprends pas, je croyais que tu serais contente pour moi. Après tout ce que j'ai vécu, au lieu de ça on dirait je ne sais pas que tu es jalouse ou quoi ?"

......Invidia di che cosa? I tuoi fratelli sono riusciti, ha anche la tua torre. Questo è molto bene. Il matrimonio dei tuoi fratelli era semplice ed alla nostra portata

" Jalouse mais de quoi ? Tes frères ont réussi, à ton tour. Mais le mariage de tes frères était simple et à notre portée.’’

........Vi ho chiesto qualche cosa? Non giusto la vostra presenza, pensavo che una madre aiutava la sua ragazza in questo caso.

"Est ce que je vous ai demandé quelque chose ? Non juste votre présence, je pensais qu'une mère aidait sa fille dans ce cas-là. "

Ma mère se met à pleurer, évidemment. J'ai le pouls qui bat à mille à l'heure. Je ne vais quand même pas m'engueuler avec elle ?

Mon Père ........ Essaie de nous comprendre ma puce. Bien sûr que nous allons payer ton mariage, comme nous l'avons fait pour tes frères, sauf que la coutume veut que nous offrions le repas. Pour cent personnes et plus, tu comprends ma puce, tu nous prends un peu de court. 

....... Mais ça fait huit mois que vous savez que je me marie avec Joss, au réveillon on a bien dit que c'était pour mi-septembre. De toute façon Joss n'acceptera jamais de vous faire contribuer. 

Je me lève en colère et vais dans le bureau, je téléphone à Joss, sa secrétaire me dit, qu'il me rappellera. Je hurle dans le téléphone

........ Non vous me le passez maintenant, il n'est pas en réunion ? Alors vous me le passez

La secrétaire sans se départir de son calme…….. Je suis désolée, madame, il est avec Monsieur le Directeur.

....... Avec Monsieur Dabarino ? 

........ Oui Madame.

......... Alors s’il est avec Philippe, vous me le passez, vous avez compris ou pas ?

........ Je vais voir ce que je peux faire Madame !

J'entends un grésillement, 

....... Allô ? 

......... Oh Joss.

Je ne peux pas en dire plus, j'éclate en sanglots.

....... Que se passe t'il ma douce ? 

........ Joss, mes parents 

....... Quoi tes parents ? Va me chercher Marie. 

Je sors du bureau en larmes et vais sur la terrasse, je passe le téléphone à Marie, et retourne dans le bureau. Je mets ma tête dans mes bras pliés sur la table de travail et pleure à chaudes larmes. Je ne comprends pas mes parents. Sont-ils si à cheval que ça, sur la différence de train de vie, sur la différence de classe sociale ? Quand je suis allée chez ses parents, bon ok la mère on n'en cause pas, mais Marie-Astrid, elle n'en a pas fait cas. Garance et son mari non plus. Alors pourquoi eux le prennent comme ça ?

Marie revient me donner le téléphone. J'essuie mes yeux. .......... Allô

....... Ne te mets pas dans tous tes états ma douce. Je comprends tes parents, mets- toi à leur place. Nous en parlerons avec eux. Change de conversation et ne leur parle plus du mariage ma douce. Je te téléphone ce soir. 

......... D'accord. Je t'aime

.......... Moi aussi mon amour. Dans la mesure du possible, nous rentrons demain soir ou mercredi midi. Ça te va ? 

 .... Oui j'ai hâte. Tu me manques

Il rit. .......... Toi aussi mon ange, tu me manques

Je raccroche quand Flavia vient me dire que les maçons sont là. Je regarde l'heure, dix-sept heures dix.

 " Bah carrément, ils viennent bosser à cette heure-là eux ? "

Je vais au-devant d'eux, ils remontent l'allée centrale.

....... Bonjour Messieurs, vous arrivez bien tard, pour poser un portail.

Le plus grand ........ Bonjour Madame, nous avons eu un empêchement, mais ne vous inquiétez pas, nous n'en avons pas pour longtemps dans le sens où nous ne touchons pas aux piliers. Le portail sera posé ce soir.

.......... J’espère !

Je retourne sur la terrasse en passant par le côté au lieu de traverser la maison. La terrasse est conçue de telle sorte qu'elle fait le tour de la maison, mais en moins large que sur le côté piscine. 

Marie est seule, en train de relire les notes que nous avons imprimé. 

........... Ils sont où ? 

.......... Partis faire un tour dans le parc. Joss leur a parlé, je ne sais pas trop ce qu'il leur a dit. Il a l'air déçu que ça ne se passe pas bien avec tes parents. Il pensait faire plaisir à tout le monde en les invitant.

........ Mais c'est eux, ils ne comprennent pas que je suis la même ? Pourquoi Marie ?

.... Mets- toi à leur place, ils se sentent désemparés face au luxe dans lequel tu es, tu comprends ? 

....... Non je ne comprends pas, on dirait que ma mère m'en veut.

......... Non elle ne t'en veut pas ma chérie, mais pour elle tu fais partie d'un monde qu'elle ne connaît pas. 

Nous continuons à parler pendant plus d'un quart d'heure, quand je vois mes parents revenir. Ma mère les yeux rouges. Mon père l'air soucieux ou contrarié, je ne sais pas. 

Mon père .... Ma fille, que pouvons-nous faire ? 

Hargneuse je riposte. ......... Rien, vous verrez ça avec Jocelyn. Je ne veux plus en parler. 

Je vais à la cuisine, prépare un plateau avec des rafraîchissement et l'emmène moi-même sur la terrasse. Je sers les verres et me rassois. Je ne sais pas quoi leur dire, j'ai l'impression qu'un fossé se creuse entre mes parents et moi. Personne ne parle. Je regarde mes parents

......... Bon bah je reviens je vais voir les maçons.

Je me donne cette excuse pour ne pas rester dans ce silence qui me fait mal. Mal de voir mes parents malheureux devant leur fille devenue bientôt une madame de, alors que je suis toujours la même, que je n’ai pas pris la grosse tête pour autant.

La soirée se passe dans le silence, chacun mange sans rien dire. Mes parents à dix heures vont se coucher, je pousse un soupir de soulagement. J'allume une cigarette et en regardant Marie

......... Bah putain si je m'attendais à ça ! Je n’'aurai jamais dit à Jocelyn que j'aimerai les avoir près de moi.

........ Je m'en doute ma chérie, bon je vais te dire un secret que je ne devrais pas te dire, mais j’espère que ça va te faire tomber la pression. Papé et Mama arrivent demain midi.

........ Ah bon ? Bah eux aussi ils vont me faire la vie ? 

Marie en riant ........ Non ils sont tellement contents de voir Joss se poser enfin, et en plus ils t'adorent. 

...... Ah !

........ Ta mère sera moins crispée avec Mama, elles s'entendent bien. 

....... Oui, j’espère que ça détendra l’atmosphère

Nous parlons pendant plus d'une heure, et montons enfin nous coucher. 

Nous déjeunons dans la salle à manger, ce matin le temps est gris, on dirait qu'il va pleuvoir. Nous traînassons un peu, sans parler plus que la veille. Ma mère à sa figure fermée. Mon père ne dit rien. Je sens la matinée longue et ennuyeuse si personne ne parle

La porte s'ouvre sur Pauline.

........ Madame, veuillez m'excuser, Monsieur et Madame Dabarino sont arrivés. 

....... Merci Pauline, vous voulez-bien les faire entrer et amener du café ? 

........ Oui Madame. 

Je regarde l'heure à la grosse pendule il est dix heures moins cinq. Je me lève à leur entrée, un gros poids s'en va de ma poitrine Mama avec son exubérance me serre dans ses bras.

....... Ah la mia ragazza, sono così contenta che Jocelyn mi ha detto che avevi bisogno di noi

"Ah ma fille, je suis si contente que Jocelyn m'ait dit que tu as besoin de nous"

Moi .... Mama sono così contenta che siate venuti, i miei genitori sono anche là

"Mama je suis si contente que vous soyez venus, mes parents aussi sont là"

Papé me prend dans ses bras à son tour, en me faisant remarquer que je n'ai pas trop bonne mine pour une future mariée. 

Mes parents se lèvent. Les femmes s'embrassent. Pauline amène du café, des croissants chauds et du jus d'orange tout frais pressé. 

........ Vous êtes partis de bonne heure ? 

Mama reprenant le français........ Oui ma fille, je ne voulais pas attendre, papé a râlé mais ce n'est pas grave

Elle rit, je me détends, je sais qu'avec son franc parlé, son bagou va détendre mes parents. Elle s'adresse à ma mère.

.......... Est-elle belle notre petite, n'est-ce pas Antonella ? 

Ma mère est sur la réserve........ Oui bien sûr.

.... Faut nous faire visiter ton palace la mi ragazza (ma fille)

......... Prenez le temps de déjeuner Mama.

......... Oui, oui la mi ragazza

Nous nous levons, mes parents sur nos talons, avec Marie nous leur faisons voir le reste de la maison, sauf les extérieurs et l'appartement de Flavia. 

Nous allons nous installer au salon. .......... Qu'est-ce que vous voulez manger ce midi ? 

......... Les paste al pistou (les pâtes au pistou)

J'éclate de rire ........ Mais Mama je ne sais pas si les filles savent les faire

......... No li faccio e mostro loro (Non je les fais et je leur montre)

J'embrasse Mama, elle est à l'aise, elle ne fait pas tant de façons que ma mère. Et pourtant je croyais ma mère plus simple. Mama se retourne vers ma mère

......... Antonnella, si fa la colazione questo non è non ?  (Antonella, nous on fait le déjeuner n'est-ce pas ?)

Ma mère sourit timidement et fait oui de la tête. 

......... Allez les jeunes profitez nous nous occupons de tout avec Antonella, et les hommes oust, pas dans nos pattes. 

Avec Marie on rit. Les hommes dépités s'en vont dehors. Bras dessus bras dessous les deux femmes vont à la cuisine. Marie et moi dans le bureau. A peine assises, le téléphone sonne, je décroche et retiens Marie, qui allait ressortir.

Moi .... Allô ? 

........... Bonjour mon ange, comment vas-tu ? 

Je lui raconte en riant que Papé et Mama sont arrivés et que du coup l'ambiance est bien meilleure qu'hier. Que Mama a envahi la cuisine pour faire le repas. Joss rit au bout du fil en disant ... " Elle est terrible" Nous continuons sur un ton badin. Il me dit qu'il a vu les fax, et qu'il les a regardés attentivement hier au soir en pensant à moi. Qu'il a surligné ses idées, que je fasse pareil de mon côté, et qu'on les réunira. 

....... D'accord, ici il ne fait pas beau, tu sais.

....... Nous non plus ma douce, il pleut. Nous serons là ce soir, en espérant ne pas avoir à repartir, par contre, j'emmène du travail, ce qui me permettra de rester malgré tout avec toi mon amour. 

........ D'accord, je t'embrasse et vite à ce soir. 

........ A ce soir mon amour

Je raccroche. Marie me sourit .......... Ah ça y est vous êtes sur la même longueur d’onde ?  

.......... Putain comment je l'ai dans la peau ce sale type 

Marie rigole de bon cœur. ......... Hé oui ma chérie, mais ça été dès le début, avec Phil nous nous en sommes rendus compte très vite. Phil est heureux que ses deux meilleurs amis se marient. 

J'embrasse Marie aussi fort que je peux en la serrant dans mes bras.

Je lui explique que je dois surligner mes préférences. Nous étudions d'abord les entrées froides. Nous nous arrêtons sur l'assiette de quatre saumons. Fumé, mariné, cuit au naturel, en tartare, 

Pour l'entrée chaude. Je choisi des cailles farcies au foie gras. 

Lotte à l'armoricaine. Pièce de bœuf aux morilles avec un gratin dauphinois

Le trou normand qui sera glace à la pomme et calva

Fromages salade et la pièce montée   

Je suis satisfaite de mon menu, bon comme je dis à Marie, ça fait beaucoup les gens ne mangeront pas tout. Peut-être qu'une seule entrée ou pas de poisson, enfin je verrais avec Jocelyn. Ce sont les idées que j'ai retenues, mais on n’est pas obligé de tout faire.

Avec Marie, j'arrête mon choix sur deux faire-part, les menus et les cartes de remerciements seront dans le même style.

Viens ensuite le choix des petites bourses de dragées qui seront en tissu soyeux et dentelles, sinon j'ai pris comme idée des petits paniers en espèce d'osier blanc. Ils sont présentés avec une petite fleur qui accroche l'étiquette de la date et nos prénoms. 

Nous entendons une voiture dans l'allée, je me lève et regarde à la fenêtre. Ce sont les hommes, je regarde l'heure.

 ...........Marie il est midi vingt, oh ! on n’a même pas vu l'heure v'là les hommes !

..... Je sais ma chérie, mais tu étais tellement dans tes choix, que je ne voulais pas te détourner de ton travail.

On rit, je m'élance au-devant de Joss et me jette dans ses bras, mon cœur se met à palpiter de toute ses forces.

Joss me rattrape de justesse ......... Oh ma douce, tu vas me faire tomber.
Il rit, me fait tournoyer, on s'embrasse, il me repose, j'ai la tête qui tourne. Je fais la bise à Phil, et serrée contre Jocelyn nous rejoignons les parents dans le salon. Ils sont installés confortablement, en train de boire l'apéro. Mama me fait rire, elle a un tablier autour de la taille.

Les embrassades n'en finissent pas, tout le monde parle en même temps. Je me sens heureuse. Nous passons à la salle à manger. Joss dispute Mama, en lui disant qu'elle n'a rien à faire dans la cuisine.

...... Moi je fais mes pasta, et ce n'est pas toi mio figlio qui m'en empêchera, non mais !

Nous rions du ton qu'elle prend pour dire ça. Joss ne se laisse pas impressionner.

........ Ecoute Mama, tu ne mets pas la zizanie dans ma maison ! Tu te laisses vivre et tu ne discutes pas !

Mama ...no ma a me il tuo mama vai a fare delle complicazioni ?  (Non mais à moi ta Mama, tu vas faire des complications ?)

Joss ne voulant pas se prendre la tête, laisse tomber le sujet en lui disant ......... Allez fais comme d'habitude, fais-en qu'à ta tête !

Je les trouve trop drôles tous les deux. Phil sourit et me fait un petit clin d'œil. Joss s'adresse à ma mère.

...... Antonella, comment allez-vous ? Etes-vous bien installés ? 

....... Oui Jocelyn je vous remercie. Je me sens un peu perdue, mais ça peut aller.

........ Vous êtes ici chez vous Antonella. 

........ Je vous remercie. 

Les conversations continuent bon enfant, dans les rires. Nous passons au salon pour boire le café, les hommes prennent un digestif. Vers quinze heures Joss leur propose d'aller se promener en ville avec Phil et Marie, leur expliquant que nous avons quantité de choses à voir et faire. 

Tout le monde s'en va, d'un coup la maison est toute calme. Avec Jocelyn nous allons dans son bureau et commençons à mettre nos idées en commun. Il me dit que le repas que j'ai choisi est trop copieux, que les gens ne vont pas rester plus de deux heures à table. 

......... Oui je me doute, je t'ai retenu que ce qui me paraissait bien mais on peut enlever. 

...... Je verrais bien en entrée quelque chose de rafraîchissant comme le carpaccio de saumon accompagné d'une terrine de légumes

......... Ah oui ça sera frais c'est bien, bon ensuite ? 

Joss .... En restant sur le poisson, la lotte me paraît très bien mais en trop. Nous verrons ça. Il faut aussi penser aux personnes qui n'aiment pas le poisson. 

......... Oui c'est vrai.

....... La viande en sauce, c'est pareil, ça peut être lourd, une viande rouge, le choix est difficile pour la cuisson, nous pourrions donc prendre les cailles au foie gras, accompagnées de pommes duchesse. Qu'en penses-tu ? 

....... Ah bah oui alors !

....... Pour le reste, tes idées me paraissent très bien. 

Au bout d'une heure le menu est arrêté. Pour les faire parts. Jocelyn a choisi celui que je préfère Il sera rectangulaire. En impression gaufrée des petits cœurs enlacés. Nos prénoms en lettres dorées. En l'ouvrant un joli texte romantique, que Jocelyn a écrit. Il me le montre. 

Monsieur et Madame Chatelot et monsieur et madame Dabarino ont l’honneur de vous annoncer le mariage de leurs enfants Mademoiselle Chatelot Alexandrine et Monsieur Gaussien de la Maleverne Jocelyn

........ Tu mets le nom de Papé et Mama sur le faire-part ? Pas celui de tes parents ? 

........ Non ! Papé et Mama en ont fait plus que ma propre mère, cet honneur leur revient !

Je ne dis rien, le ton est un peu sec. Je continue de lire, regarde le carton d'invitation au repas, et la carte de remerciement qu'on enverra après ou qu'on donnera avec les dragées je n'en sais rien. A mon frère Sébastien on avait fait comme ça. Mais bon, ça ne se fait peut-être pas dans leur monde. 

....... Woua c'est super tu as pensé à tout.

Joss m'enlace et m'embrasse doucement, tendrement. .........Veux-tu te délasser un peu ? Veux-tu boire quelque chose et fumer une cigarette ? 

Je n'ai pas le temps de répondre, le téléphone sonne

Joss .... Allô ? 

..........

.......... Oui mon ami, je m'enquiers 

Il se tourne vers moi ........ C'est Phil ma douce, il demande si nous voulons les rejoindre pour manger au restaurant ? 

Je fais oui de la tête

........ C'est d'accord, nous vous retrouvons d'ici une petite heure, mais la note est pour moi

.........

......... Non mon ami ! 
J'entends au bout du fil le rire de Phil qui résonne. Joss raccroche. Nous allons sur la terrasse, en passant il demande à Pauline deux verres de limonade.

J'allume une cigarette.  

Joss ........ Ma douce, as-tu vu pour ta robe ? 

....... Heu oui je crois savoir ce que je veux

....... Ne veux-tu pas une couturière ? Ce qui t'éviterait de la fatigue

........ Non je préfère essayer, si jamais je lui donne un modèle et que tout compte fait ça ne me plait pas je vais être déçue. 

......... Bien, alors il te faut commencer à faire les boutiques avec Marie, et voir pour les deux filles comment tu comptes les habiller.

.... Oui, dis je voudrais savoir, ce que tu comptes faire pour mes parents, ils sont malheureux de ne pas pouvoir participer. 

........ J'ai parlé avec ton père, nous nous sommes mis d'accord. Il offre le vin d'honneur. Ne t'inquiète pas ma douce, discrètement je participerai aussi. 

........ Je te remercie. Je voudrais te demander autre chose, mais je ne veux pas que tu te fâches. 

........ Ma douce, je ne me fâche que par ton indécence !

Je rougis, et me lance ..........  Je voudrais que Flavia soit à notre mariage.

......... Mais elle sera là ma douce.

........ Non pas dans la cuisine, comme invitée, on lui doit bien ça. 

Joss m'enlace et me serre fort ......... Oui ma douce, tu as raison, alors tu lui remettras une invitation

....... Et la salle on fait comment ? Ce sera dans la grande salle ou dans la salle à manger ?

........ Oui j'ai omis de te dire, j'ai retenu un organisateur de Paris, il sera là, vendredi. Nous verrons à ce moment-là. Je savais que tu n'aurais pas le temps de tout faire en une si courte période.

........ D’accord 

Nous continuons à papoter un peu, et montons nous rafraîchir. Il fait lourd, j'enfile une robe fluide et légère. Nous rejoignons nos amis sur le port. 

Je trouve ma mère bras-dessus, bras-dessous avec Mama, complétement détendue, mon père tout sourire avec papé et Philippe

Un matin mon Père Papé et Joss sont allés dans le bureau pour mettre le vin d'honneur au point. Il est décidé que mon Père et Papé offriraient le vin d'honneur avec le buffet de mises en bouche. Jocelyn m'explique que la somme est déjà conséquente. Ce qui fait plaisir à tout le monde. Sébastien a demandé à Joss d'arriver le jeudi, qu'il ferait lui-même la pièce montée et les divers desserts. Qu'il était hors de question que nous prenions un pâtissier, alors qu'il est lui-même un des meilleurs. Stéphane ne voulant être à mis à l’écart, a décidé qu’il ferait tous les pains spéciaux

Mes parents, repartent, ils ont passés quatre jours avec nous, mais ne désirent pas rester plus. Prétextant qu'ils ne seront d'aucune utilité. Je leur en veux. Ma mère ne souhaite pas s'investir, alors qu'au mariage de mes deux frères elle a tout partagé avec les belles-familles.