Je garde au fond de moi, une rancœur envers Jocelyn. Pourquoi me forcer alors que je ne refuse jamais.
Je passe tout mon mardi avec ma fille. Nous allons faire les magasins, laissant Jocelyn à son travail. Demain ma puce repart pour son centre. En mangeant un big mac, elle me raconte en un récit détaillé son internat. Elle s’est fait une super amie, elle se plait, et étudie avec sérieux.
Je suis heureuse d’apprendre qu’elle prend enfin un nouveau virage, qu’elle est sortie de son poison, et qu’elle a compris qu’elle jouait son avenir.
Mercredi matin, avant de partir au travail, j’ai serré fort ma fille, et l’ai embrassé encore et encore. C’est le cœur gros que j’ai pris le métro.
Les journées froides et tristes de janvier, se terminent. Nous abordons février avec un temps qui se veut plus clément.
Ce samedi matin alors que je suis sur mon pc dans le bureau de Jocelyn qui est assis à sa table de travail, nous parlons du futur mariage en sirotant un expresso.
La date est arrêtée pour mi-septembre. Jocelyn fait la liste des personnes qu'il veut inviter. Comme j’ignore tout de ses connaissances, je le laisse faire seul. De mon côté je me balade sur internet, à la recherche d’idées pour le mariage. Je regarde quelques sites d’organisateurs. Un rayon de soleil de mi-février, éclaire ses cheveux, je sens une onde d’amour envers cet homme si beau
Le téléphone sonne, il décroche immédiatement ........ "Oui allô ".
Je le vois blanchir, sa mâchoire se contracte
Joss........ Bonjour
-------
....... Aucun intérêt pour moi !
Le ton est froid, glacial même. Je me demande qui lui téléphone comme ça un samedi matin à 11heures, pour que ça le bouleverse autant. Je le regarde et lui fais signe savoir, s’il veut que je sorte. Il fait non de la tête.
Je reviens à la liste des organisateurs que j'ai sous les yeux, et fait celle qui est occupée à lire. Jocelyn continue avec une voix de plus en plus froide.
......... Pourriez-vous me dire en quoi cela me concerne ?
-----------
......... Demandez à votre fille, elle s'en occupera !
----------
.... Il fallait m'entendre, quand je vous parlais !
Je n'entends pas la suite de la conversation, je suis repartie dans mon mariage, jusqu'à d'un ton implacable il répond
........ Non madame !
Je le vois raccrocher. Il est blanc comme un linge.
........ Ça va Joss ?
Sans me regarder, il répond d’un ton las....... Oui ma belle
Je le vois se pencher à nouveau sur sa liste.
Il va être midi, je sors du bureau en fermant doucement la porte. A la cuisine, je bois un verre d'eau. Je sors un plat cuisiné que Flavia a préparé vendredi pour notre week-end, le mets à chauffer doucement, j'installe le couvert et vais dans le salon., m'allumer une cigarette, je ne fume pas dans son bureau
Il avait l'air drôlement en colère au téléphone. Merde ! Qui c’était ? Pas sa mère. Bah non il la vouvoyait ça ne peut pas être sa mère ! Il a dit votre fille ! Bah non alors ! Je pars dans mes pensées. Tout se mélange, le mariage, ce coup de fil.
J'allume la télé, mais je ne vois rien, les images défilent, mes pensées reviennent à ce coup de fil.
Bon comme c'est des bourges peut être qu'il vouvoie ses parents ! Oh non ! Quand même ça se fait plus à notre époque.
J'entends la porte du bureau s'ouvrir. Je pars à sa rencontre
..... Tu viens manger Joss ?
...... Oui ma belle.
Je le regarde, il est moins blanc, il a repris ses esprits. Ses mâchoires ne sont plus contractées. Je vais dans la cuisine. Et merde ! Le plat qui chauffait je l'ai oublié, ça a collé un peu. Joss arrive dans la cuisine
...... Que s'est-il passé ?
...... J'ai mis les paupiettes à chauffer, et j'étais dans le salon, j’ai oublié
...... Tu mets un plat sur la plaque, et tu vas faire autre chose au lieu de le surveiller ?
Le ton est froid
..... Bah je ne l'avais pas mis fort
..... Quand on fait quelque chose on le fait à fond, on ne fait pas deux choses en même temps, sinon on ne fait rien !
Je suis estomaquée, depuis 3 ans bientôt qu’il me dit que mes colères je ne dois pas les passer sur lui. Et là il fait quoi ? Du coup la colère monte, cinglante je lui réponds
....... Oh tu ne me parles pas comme ça, je ne t'ai rien fait.
...... Qu'est-ce qu'il y a d'autre à manger ?
....... Je n'en sais rien démerde toi !
Je sors de la cuisine. Il me rejoint dans le couloir, et me prend dans ses bras
....... Je te présente mes excuses ma douce.
....... Non c'est trop facile, tu reçois un coup de fil qui te fait chier à première vue, et tu t'en prends à moi
..... Ne parle pas comme ça !
...... Tu me dis depuis trois ans que je ne dois pas passer mes colères sur toi et tu fais quoi là hein ? Tu fais quoi là ?
D'un ton qui monte. Un ton ou je sens que je vais exploser. Je ne vois pas la petite lumière dans mon étage supérieur qui s'allume. Je n'entends que mon autre moi qui me dit ........." Tu as raison, ne te laisse pas faire "
....... Je me suis excusé !
....... Moi aussi je m'excuse et tu t'en tapes royal !
..... Alex change de ton, ce n'est pas le moment !
....... Lâche-moi ! Avec toi ce n'est jamais le moment. Tu t'en fou de ce que peuvent penser les autres !
...... Allez viens manger !
...... Non je n'ai pas faim. Si c'est pour te voir faire la gueule ce n'est pas la peine !
........ Arrête Alex ! Arrête de parler ainsi, ça va mal finir !
........ Va te faire foutre !
Il m'attrape le bras, me regarde bien droit dans les yeux
........ Nous allons récupérer ce que l'on peut. Nous allons manger, et nous réglerons le problème de ton langage après ! Tu as compris ?
Et là je vois des éclairs dans ses yeux. Je ne réponds pas, je ne baisse pas les yeux, il me tient toujours
......... As-tu bien compris ?
Il m'emmène dans la cuisine, prends la cocotte et la pose sur la table
..... Sers-toi !
Je ne bouge pas, j'ai le cœur qui bat. La petite voix me dit, tu vas prendre. Mon ventre du coup se réveille et m'envoie des ondes. J'ai les mains moites.
Voyant que je ne bouge pas, Joss me sert et m'ordonne de manger, il se sert et entame sa viande. Il ne parle pas. Je vois qu'il a repris sa couleur de visage. Ses mâchoires se sont décontractées, par contre il a les sourcils froncés. Il doit être en train de cogiter à mon avis.
........ MANGE !
Le ton claque sec. Je sursaute. Il a le regard posé sur moi. J'étais partie dans mes pensées. Je me sens rougir. Je prends ma fourchette et commence à manger. Ça n’a même pas le goût de cramé, et en plus c'est drôlement bon. Il a mangé son fromage, je le vois finir une pomme.
..... As-tu fini ?
....... Oui
Joss...... Va dans le salon j'arrive
Je traverse le couloir, j'ai les jambes en coton. Et merde !
J'allume une cigarette, il arrive avec deux tasses de café, il m'en tend une, je le remercie. Il s'assoit et boit son café tranquillement il a croisé ses jambes. J'éteins ma cigarette et bois mon café, repose ma tasse sur la petite table à côté de la sienne.
....... J'attends une explication sur ta courtoisie de tout à l'heure !
Je sens mon pouls qui s'accélère
......... Je n'ai rien à dire !
....... Alors je vais te fesser tout de suite pour ton inconvenance, et, après tu m'expliqueras cette colère
...... Ça fait 3 ans que tu me serines avec mes colères, et toi t'as le droit de me faire chier pour une fois que je fais une connerie.
........ Alexandrine, je pense que tu cherches vraiment à ce que je te déculotte
..... Toute façon ta décision a été prise tout à l'heure
...... Au lieu de minimiser, tu amplifies en ajoutant encore un peu de vocabulaire cru
Il me regarde droit dans les yeux, je ne baisse pas mon regard. Je le fixe, en me disant il ne va pas le faire, on est sur le point de se marier.
...... Nous sommes sur le point de nous marier Alexandrine. Si je t'ai demandé en mariage c'est parce que j'ai des sentiments pour toi. Mais je n'accepterais jamais tes insultes.
Il se tait et continue de plonger son regard dans le mien. Je baisse les yeux, il a vu dans mon regard ce que je pensais. Et merde de toi !
Il reprend ........ Je t'ai aussi prévenu dès le début, chaque fois que tu seras inconvenante, je te fesserai. Et si au matin de notre mariage, tu es irrévérencieuse, tu seras fessée avant la mairie. Je n'ai qu'une parole !
Il m'attrape d’un geste sec et rapide, je me retrouve couchée sur ses genoux. Mon cœur s'affole. D'un coup j'ai froid. Un grand vide se fait en moi. Il baisse mon caleçon et ma culotte. Me claque les fesses, pas fort mais suffisamment pour que je le sente bien. Je ne pleure pas. Je suis anéantie. Il me repousse, se lève et retourne dans son bureau.
Je me rhabille, fume une cigarette, j'éteins la télé, ramène les tasses dans la cuisine et vais dans la chambre de ma fille.
Je me jette sur son lit et me mets à pleurer à chaud de larmes pendant de longues minutes. Je finis par me calmer. J'essaie de me rappeler pourquoi cette dispute a commencé. Pourquoi cette fessée encore ? Je déroule le scénario dans ma tête, repense à ce que je lui ai dit.
Oui c'est vrai ! J'y ai été un peu fort. Mais pourquoi cette colère parce que le fond de la cocotte a attaché un peu ? Jamais il ne m'a engueulé pour un truc que j'ai fait de travers ou oublié. Enfin oui il râle, disant que je fais tout de travers. Il m'appelle tête de linotte, sourit où me dit ...... Oh ma douce fais un peu attention
Mais ne se fâche pas comme ça !
Si une fois il n'y a pas longtemps pour la baignoire que j'avais oubliée et qui était trop pleine. Mais sinon, non, il ne dit rien
A quand remonte ma dernière colère ? Je cherche, je repasse le film de ces derniers mois. Ah oui ! En rentrant de chez Claude et Françoise, à propos de ses parents, enfin non pas à cause d'eux, mais quand il éludait mes questions. Ça fait au moins six mois.
Comment arrive-t-il à savoir ce que je pense, à la minute ou je le pense ? A-t-il un don de voyance ?
Non ! Me dit ma petite voix. Mais tu exprimes tellement tes sentiments, qu'on peut lire en toi, comme dans un livre ouvert. Tu n'as pas besoin de parler.
Il nous dit égal ! Mais dans le fond, c'est lui, toujours lui qui décide tout. Quand c'est le moment ou pas. Qui dit on fait ci ou on fait ça.
Bien sûr il me demande mon avis, mais si je propose un truc, ah non j'ai d'autres projets voilà sa réponse. Il dirige la vie des autres selon son humeur, selon le gré du vent. Il ordonne. Il gère comme il dit !
Je gère ! Et là il a tout dit, il faut comprendre. C'est comme j'ai décidé tu n'as pas ton mot à dire.
De toute façon je n'ai jamais mon mot à dire. Il joue, il manipule jusqu'à ce que je me range de son côté, que je pense comme lui.
Il arrive à me faire dire ce que je ne veux pas, il tourne tout à son avantage, il fait la loi partout où il passe, partout où il est.
Il connait son pouvoir sur les gens, il en joue, il en abuse. C'est quoi la dernière chose qu'il m’a demandé ? Ah oui, la maison à visiter le week-end prochain.
Bah encore une fois ! Bien sûr qu'il m'a demandé si ça me plairait. Mais toute façon j'aurai dit non, il m'aurait fait changer d'avis. Tiens d'ailleurs je verrais ce week-end si je lui disais que ça ne me plait pas !
Il arrive à me faire demander une fessée. Là mon ventre m'envoie des ondes Je sens les larmes piquer mes yeux. Je respire à fond, j'essaie de ne pas penser à ça. Cette humiliation d'être déculottée sur ses genoux comme une gamine.
Bon j'admets il est moins sévère qu'au début de notre relation. Mais une fois mariée je ne vais pas prendre comme ça jusqu'à mes 70 ans parce qu'on n’est pas d'accord ? Bah quand même faut pas déconner !
Ma petite voix, mon autre moi insidieusement me souffle. Tu n'es pas obligée d'être vulgaire et de lui répondre comme une charretière quand tu lui parles !
Oh toi. ! Toi mon autre moi ! Va te faire voir, tu n'es jamais là quand j'ai besoin de toi !
Je me calme, mon pouls se ralentit. Un éclair traverse mon esprit. Une mauvaise lumière. Je réfléchis, je cherche, je tourne tout dans ma tête. Je ne lui ai jamais dit de mot d'amour ! Si deux ou trois fois, je l'ai appelé Joss chéri pendant nos ébats
A part ça, RIEN ! Le néant.
Des fois je les pense, j'ai envie de lui dire des mots doux. Des mots d'amour. Jamais ils ne franchissent ma bouche. Je n'arrive pas à les lâcher, à les prononcer.
Lui m'en dit. Ne me parle que comme ça d'ailleurs. Dès le début il m'a surnommé ma belle, puis est venu, ma douce, mon ange, mon amour.
Je réfléchis, je cherche. Quand on fait l'amour et que ça explose entre nos deux corps, il me dit merci mon amour.
Mais moi ?
Je suis là, couchée sur le lit de ma fille, sur le ventre, la chaleur de la fessée a disparue, je me retourne sur le dos, mets mes mains derrière ma tête, mes pensées galopent. Le verdict tombe.............Je n'aime pas Jocelyn. Non !
J'aime l'homme qu'il représente, pas sa condition professionnelle, non ça je m'en tape. J'aime son physique, je suis fière quand je suis avec lui. Que je lis l'envie dans le regard des femmes. Je souris en pensant à la fleuriste. A Jacqueline qui se pâme devant lui. A l'autre dinde, la femme de Michel. Je suscite la jalousie de toutes ces greluches. Pauvres connes ! Si vous le connaissiez mieux, si vous saviez ! Vous arrêteriez de vous pâmer devant ce mec.
Un pincement au cœur me serre quand je pense au décolleté de Claire, quand je repense à Jacqueline cet été. Ça fait trois ans que nous nous connaissons ? Je ne sais plus ! Ce que je sais c'est que je le trouve toujours aussi beau.
Quand je le vois sortir de la salle d'eau rasé de frais, sentant bon l'eau de toilette, dans son costume impeccable, ses beaux cheveux épais et souples en même temps. Cette coupe qui tombe juste à la limite du col de chemise. J'adore passer mes mains dedans, ça le fait rire.
Quand il revient du sport, dans son jogging. Il est si beau, ses muscles se dessinent à travers son tee-shirt. Cet été chez Marie, au bord de la piscine il plongeait, ses grandes jambes musclées, son beau ventre plat, pas un poil de graisse, ses bras musclés, qui m'enserre Ses grandes mains qui me font frémir quand il les promène sur mon corps Son regard qu'il pose tendrement sur moi Les frissons qui me prennent quand ses mains caressent mon corps. Cette voix chaude que j'aime tant. Son rire que j'adore
Oui il est beau, magnifiquement séduisant. Mais ça ce n'est pas l'amour ! C'est la fierté, une fierté mal placée, celle d'être avec un beau mec.
Je n'écoute pas ce cœur qui palpite en évoquant. Non, je n'écoute pas cette petite voix, qui me dit tout ça. La voix de la raison.
Marie ! Oh Marie, j'ai besoin de te parler. Marie j'ai besoin de te dire ce que je viens de découvrir. Marie, aide-moi Marie j'ai besoin de toi ! Je sens mes larmes qui débordent de mes yeux. Je me remets à pleurer.
Je vais dans mon sac chercher mon téléphone, et retourne dans la chambre de ma fille. J'envoie un SMS à Marie, je sais qu'elle est chez elle.
*plus de mariage, j'arrête tt.........besoin te causer......bisou*
Le bip de réception arrive, je pose le téléphone à côté de moi, et essaie de rassembler mes idées, quand j’entends la sonnerie
......... Alex
Je sens mes larmes revenir.......... Oui Marie
..... Qu'est ce qui se passe ?
......On s'est engueulé., je ne veux plus me marier
.......Vous vous êtes disputés pourquoi ?
......Je ne peux pas t'en parler là c'est trop long
.........Attends !
Je n'entends rien à par des grésillements.
.......Marie tu es partie ?
.........Non je suis là ! On arrive avec Phil
Je pleure de plus belle, je pleure de soulagement. ......... Oh Marie merci ! Oh Marie !
...... Arrête de pleurer, sinon tu n'es pas lucide et tu te braques ! Alors arrête !
..... Oui je vais me calmer
...... Si tu pleures quand on arrive, on repart ! Ok ?
......... Oui Marie promis
Je raccroche et sèche mes larmes. A la salle de bains je me passe un peu d'eau fraîche sur le visage. La glace me renvoie mon image complétement défaite. Les yeux rouges, le teint livide.
Je mets un peu de blush, me donne un coup de peigne et retourne sur le lit de ma fille. Les mains sous la tête, je réfléchis. J'essaie de canaliser toutes mes pensées pour revenir à ma dernière constatation. Je ferme les yeux, je voudrais y voir plus clair.
Il est toujours dans son bureau. J'entends le dring de la porte d'en bas. Je sursaute. Il va venir me chercher, on va s'installer dans la salle ou le salon, et je ne pourrais pas parler. En fait ça ne sert à rien que Marie soit venue, je l'ai dérangé pour rien. Oh merde ! Elle ne va pas être contente
Quand je vois la porte de la chambre s'ouvrir, j'ai le cœur qui bat à 100 à l'heure.
Marie entre, je me lève et me jette dans ses bras, mes larmes montent
........ Non Alex ! Arrête de pleurer, ça m'énerve. Franchement, tu n'es plus une gamine quand même !
Je la regarde médusée. Jamais elle ne m'a parlé comme ça. D'accord elle a quelques années de plus que moi mais quand même !
Je reste plantée comme une conne en la regardant, je ne comprends pas ce ton.
.......... Viens me faire un café.
Je lui fais signe que non avec ma tête
....... Tu ne veux pas me faire un café ?
...... Si mais je ne veux pas aller dans la cuisine et le croiser !
........ Il est dans le bureau avec Phil !
..... Ah bon bah d'accord alors !
Dans la cuisine, je prépare deux expressos, Marie sort les tasses, on s'assoit, machinalement je regarde l'heure il est deux heures vingt.
Pensée .... " Mais ça ne passe pas cette journée de merde."
Marie, boit son café tout en me regardant
....... Bon alors explique moi cette nouvelle dispute !
..... Bah voilà on s'est engueulé parce que...........
Je lui raconte. J’explique tout, sans rien oublier. Le coup de fil, la cocotte qui a légèrement attachée, l'engueulade qui à suivit, la fessée.
....... Tu lui as dit quoi ?
..... Qu'il aille se faire foutre !
Marie éclate de rire. Elle me regarde intensément. Le bleu de ses yeux me transperce.
........ Tu as quel âge ?
...... Bah vingt-six ans Pourquoi ?
....... Ce sont les gamines de l'âge de ta fille qui parlent comme ça. Pas une femme de ton âge. Tu es dingue ou quoi ?
Elle me parle sur un ton sec que je ne lui connais pas. Je n'ai jamais vu Marie en colère. Et là, je sens qu'elle est vraiment mécontente. Elle me déballe son sac sans me laisser en placer une.
Marie........ Tu ne veux pas te corriger, tu es ......
Elle me balance, tous mes défauts, que je suis qu'une gamine capricieuse, que je n'ai pas grandi, que je cherche tout le temps à pousser les gens à bout, qu'il faut toujours que j'aille au-delà des limites de l'impossible.
Je sens mes larmes qui coulent. Marie de ce même ton qui montre sa colère. ....... Arrête de pleurer comme une môme à chaque fois qu'on te dit une vérité qui ne te plait pas. Ce n'est pas Jocelyn le fautif ! C'est toi. Tu le pousses à bout. C'est un homme d'une extrême grande patience. Je ne l'ai jamais vu en colère, agacé peut être mais jamais en colère à part avec son ex..........elle agissait comme toi, toujours en train de l'insulter de le rabaisser avec des mots orduriers. Vous tombez sur des hommes adorables et vous saccagez tout sur votre passage. Par plaisir, pour montrer que vous êtes grandes, que vous êtes fortes, mais vous n'êtes que des dévastatrices ! Phil qui t'adore, ne serait pas resté 3 mois avec toi.
Je ne bronche pas, je ne pleure pas non plus. Je suis sidérée, par ce ton froid, par ses paroles
Elle se lève prend 2 grands verres dans le placard, les remplit d'eau fraîche, en pose un devant moi, elle sort de la cuisine, pour revenir avec ses cigarettes et le cendrier. Elle m'allume une cigarette et me la tend, s'en allume une, elle tire dessus me regarde et ne dit rien.
Je bois une gorgée. Marie repart sur le même registre. Elle reprend moins sèchement. ....... Je t'ai parlé, je t'ai confié des parties de la vie de Jocelyn. Je n'aurai peut-être pas dû. Je voulais te faire comprendre le vrai Joss, sa jeunesse, sa vie d'homme avec son ex. Je voulais que tu comprennes, que c'est un homme exceptionnel, qu'il est fidèle à sa parole, et qu'il n'en a qu'une. Que c'est un vrai Homme avec un H majuscule, mais toi, petite fille capricieuse, colérique, tu n'as vu que toi. Et lui dans tout ça ? Il est où dans ta vie ? Quelle place tu lui donnes ? Mise à part la fierté d'être avec un bel homme à ton bras. Tu crois que c'est un jouet qu'on jette quand on en veut plus ? Que c'est un de tes amants de passage, que tu peux prendre et virer comme une merde ? Tu as cru que Jocelyn c'était n'importe qui ? Que tu pouvais lui parler comme ça. ........
Elle continue, continue. J'ai froid, mes mains sont glacées. Je ne comprends pas l'emportement de Marie, je croyais que c'était mon amie. Je bois mon verre d'eau, ça me fait du bien.
Marie poursuit ........ Je l'ai vu avec d'autres femmes, il venait à la campagne ou à l'appartement avec ces filles-là. Il en changeait tous les six mois. Des belles filles pendues à son cou qui aurait aimé mettre le grappin dessus. Il s'est toujours préservé. On désespérait avec Phil de le voir heureux un jour. Phil adore Joss, il aime davantage Jocelyn que son propre frère. C'est Joss qui a fait la situation que Phil a aujourd'hui. Joss l'a fait pour remercier Phil de lui avoir offert la famille qu'il n'a jamais eu. Il ferait n'importe quoi pour Phil et Phil pour Joss ils sont comme les deux doigts de la main. Sais-tu au moins, que la piscine qu'on a, la piscine que tu aimes tant. C'est Jocelyn qui nous l'a offert.
Je la regarde étonnée.
........ Oui Alex ! Quand il est venu la première fois avec nous. Que nous l'avions invité, quand il était si mal. La semaine d'après il faisait signer les devis à Phil ! Tu crois qu'on aurait pu se payer une piscine pareille avec la terrasse ? Au prix où ça coûte ? Jocelyn est le fils de mama au même titre que Phil et Pierre. Jamais Joss n'a présenté une fille à mes beaux-parents, tu es la première !
Elle boit une gorgée d’eau, et repose son verre sans quitter mon regard ....... Ecoute Alex, écoute-moi bien ! Jamais ! Non au grand jamais ! On a vu dans les yeux de Jocelyn autant d'amour quand il te regarde. Les filles qu'il avait, il riait avec, les appelait par leur prénom, je ne l'ai jamais entendu leur dire ma douce, mon ange, il n'a jamais eu les gestes tendres qu'il a avec toi, il les allongeait et basta.
Nous allumons une cigarette, elle me sourit, au fur et à mesure, elle se calme. ....... Tu comprends ce que j'essaie de t'expliquer ?
....... Oui j'ai compris, et ça change quoi ?
..... Ça change que quand tu te remettras un peu en question tu sauras que toi aussi tu l'aimes !
....... Non Marie je ne l'aime pas comme toi tu aimes Phil
..... Ecoute tu as eu aussi des amants. Tu n'as jamais été rayonnante comme ça. Vous vous complétez. Vous êtes faits l'un pour l'autre.
Et patata et patati, elle repart démolissant tous mes arguments au fur et à mesure.
..... Si je l'aimais je lui dirais. Je ne lui ai jamais dit de mots tendres comme il me dit. Lui m'aime peut-être mais moi je ne sais pas.
Marie hausse les épaules ........ Les mots, ce ne sont que des mots ! Tes yeux les disent pour toi ! Tu ne t'en rends même pas compte. Quand tu le regardes et que tu te blotties dans ses bras, on a l'impression que tu voudrais te fondre en lui. C'est ça l'amour ma petite chérie Quand tu le regardes venir vers toi, qu'il te tend les bras, dans tes yeux il y a tellement d'amour que je suis sûre que ton cœur s'emballe
"Oh merde ! Elle a raison. Merde de toi ! Ces yeux que tout le monde m'envie, Ces yeux qui me trahissent"
Marie .... Au lit tu dis que c'est le nirvana. Que tu n'as jamais connu ça. Que vous vous fondez l'un dans l'autre. C'est ça aussi l'amour. Cite-moi un seul de tes amants avec lequel tu as connu cette passion.
Je fais non de la tête. Je sens comme un grand vide en moi. On entend la porte du bureau s'ouvrir. Je regarde l'heure ça fait pratiquement deux heures que nous parlons.
Je me lève pour dire bonjour à Phil. Il est décomposé. Il me dit bonjour sèchement, ne me prend pas dans ses bras comme d'habitude.
Je jette un regard sur Joss, il a l'apparence de quelqu'un de détendu. Je me dis bon bah de ce côté-là ça va !
Phil regarde Marie en lui souriant ....... Ma chérie prépare nous des verres frais, nous allons discuter avec Alex dans le salon
‘’ Tiens, il m'appelle Alex, donc il est remonté contre moi. Bon ce n'est que Phil pas grave !’’
Il me foudroie du regard, et de ce ton sec qu’il emploie quand il morigène sa fille. ....... Suis-moi !
Je fais oui de la tête, j'attrape mes clopes et un cendrier propre.
Phil positionne les fauteuils du salon de telle sorte que nous soyons tous les quatre face à face, il me dit de m'asseoir dans un des fauteuils et se met dans l'autre, Jocelyn s'installe sur le canapé, Marie arrive avec un plateau et de la citronnade, qu’elle a pris dans le réfrigérateur
Phil me regarde, son visage exprime l’exaspération.......... Alors tu as encore mis le feu aux poudres ?
Je n'aime pas le ton qu'il a ! Je ne réponds pas
........ Tu ne peux pas t'empêcher de tirer sur la corde, jusqu'à ce qu'elle casse et après seulement tu te poses des questions !
Je le regarde et pense, oh merde après Marie, il ne va pas s'y mettre
Il ricane et enchaîne........Ça m'étonnerait bien, parce que dans ta petite cervelle de moineau, tu es sûre de toi. Et il ne peut pas en être autrement, c'est obligatoirement toi qui as raison !
" Reste calme Alex. Ne monte pas en pression, ne réponds pas"
Marie me regarde un petit sourire légèrement ironique sur les lèvres. Joss à croisé ses longues jambes. On échange un regard, je ne vois rien, je ne sais pas ce qu'il pense.
- TU M'ECOUTE ALEX, OU JE PARLE DANS LE VIDE !........... C'est Phil qui vient de brailler
..........Oh calme toi ! Pas besoin de gueuler comme ça, j'suis pas sourde.
........ Change de ton tu n'es pas en position pour la ramener tu as compris ?
......... Bah bien sûr faut encore que je ferme ma gueule !
Sans que j'y prenne garde, je me prends une gifle en pleine figure. Je sens la chaleur envahir ma joue.
.........Pôv connard.
Je me lève, vais dans la cuisine en claquant la porte de toutes mes forces.
Cette porte qui s'ouvre à la volée sur un Phil comme je n'ai jamais vu. Un Phil livide.
Vlan je me prends une deuxième baffe sur l'autre joue.
......... Tu te comportes comme ta fille, je te traite comme ta fille !
Il me prend le bras avec force, il me serre tellement que je pense. Oh merde ! Demain je vais avoir un bleu.
Il me ramène au fauteuil et me pousse violemment dedans. Je ne pleure pas. Je le regarde avec des yeux pleins de haine.
..... Baisse tes yeux, tu ne m'impressionne pas ! Je ne suis pas Jocelyn ! Je n'ai pas sa patience. Et si quelques fois il te mettait une tarte dans la gueule, ça remettrait tes neurones en place. Espèce de merdeuse mal dégrossie, tu n'es qu'une petite chieuse qui manque de respect à tout le monde. Tu t’es prise pour quoi ? Pour le centre du monde ?
Merde de merde ! Là je sens que je vais exploser. Je vais envoyer valser le plateau et tous les verres. Je vais piquer une colère comme jamais je n'ai piqué.
Je le regarde droit dans les yeux. Mes yeux ressemblent à des mitraillettes. Je vais lui faire rentrer ses insultes
........ Mais t'es qui pour me parler comme ça ? Tu t'es pris pour qui ? Tu as cru que tu avais la science infuse ? vous êtes vraiment trop cons tous autant que vous êtes !
Vlan une baffe atterrit sur ma joue
........ Tant que tu me balanceras des saloperies, tant que je te balancerais des tartes ! Tu vas finir par comprendre qu'on en a marre de t'entendre parler comme ça ! Marre de tes insultes, et pas la peine de me regarder avec tes yeux envahit de colère, tes yeux tu les baisses, tu as compris ?
Là je sens les larmes montées. Des larmes de colère. Des larmes de vexation. Je suis blessée au plus profond de moi.
Pas Phil non il n’a pas le droit. Il ne peut pas me parler comme ça. Depuis le temps qu'on se connait. Les gifles je m'en fou. Je me tasse dans le fauteuil, mets mes jambes sous mes fesses. Les larmes coulent sur mon caleçon.
....... Pourquoi tu pleures ? Pas pour deux gifles quand même ! Je te sais plus forte. Alors pourquoi ces larmes ?
Je ne réponds pas, je renifle. Je vois Joss se lever et Phil continuer ...........Réponds ! Tu as bien de la gueule pour nous envoyer nous faire foutre, alors réponds, vas-y, je t’écoute !
Jocelyn revient et me tend un paquet de mouchoirs en papier, que je jette sur la petite table.
........ Si je t'entends renifler je t'en claque une autre, tu as compris ? maintenant réponds, je t'ai posé une question
J’essaie de me retenir de pleurer........ Qu'est-ce que tu veux que je réponde ?
Marie me tend un mouchoir, me regarde et me fais les gros yeux. Je le prends, sèche mes yeux et me mouche. J'arrête de pleurer. Je respire à fond, me calme en apparence. Mon pouls bat à tout rompre.
........ Alors tu réponds ?
Et en persiflant ....... Tiens tu n'as pas de réponse ? Tu t'écrases parce que tu sais que tu as tort. Tort sur toute la ligne. Ta fierté en prend un coup-là hein ? C'est dur de recevoir la vérité en pleine tête ! Tu as de la chance d'être avec Joss, Marie me parlerait comme tu parles je te jure que ça chierait. On ne se fout pas indéfiniment de la tête des gens, sans en recevoir le retour. C'est comme tout Alex ! Dans la vie, tu as toujours le retour de la médaille.
Il regarde sa montre, regarde Marie qui lui fait un signe de tête, il s'adresse à Jocelyn
..... Venez manger à la maison frelot
Jocelyn d’une voix peinée me demande .... Tu veux Alex ?
Avant que je réponde,
..... Elle nous suit et elle se la ferme, ça nous changera !
Marie se lève emmène le plateau dans la cuisine. Je m'allume une cigarette, le tumulte intérieur se calme un peu.
Phil. ..... Va mettre tes pompes l’emmerdeuse !
Je ne bouge pas. Je n''ai pas finis ma cigarette
Phil.... Va mettre tes chaussures, si tu ne veux pas que je claque ta face !
.... Je n'ai pas fini ma clo....
Je n'ai pas le temps de finir, il me l'arrache et l'écrase dans le cendrier.
........Voilà elle est finie !
Marie revient, les hommes se lèvent, je me lève à mon tour, je vais dans la chambre enfiler un jeans. J'ai les larmes aux yeux, des larmes de rancœur, de rage. Jocelyn n'a pas dit un mot !
Nous arrivons à la hauteur de la voiture de Philippe et d'un ton qui n'admet pas que je réponde.
......... Monte, Marie ira avec Jocelyn.
Je me tasse sur le siège, ne desserre pas les dents. Il conduit en silence.
Pour monter, Jocelyn cherche ma main, je la mets dans la poche de mon manteau.
Marie m'entraîne dans la cuisine, pendant que les gars s'en vont dans la salle à manger-salon. Je suis toujours furieuse.
Je suis dans un état second. Je ne pleure pas, non, mais je suis pleine de ressentiment contre Jocelyn qui n’a pas levé le petit doigt, contre son pote qui s’est permis de porter la main sur moi.
Marie porte mon manteau de l’autre côté. En me rejoignant elle m’offre tout de suite une cigarette
....... Quand tu m'as bipé, j'ai expliqué à Phil ce que tu m’avais dit, mais bon il écoutait. Il m’a dit, on y va, prends le volant et tout le voyage ils ont parlé au téléphone.
Un moment donné Phil à dit......... Frelot, met lui une bonne claque dans la gueule et ça ira mieux tu verras. Après on est arrivé et Phil a entraîné Jocelyn dans le bureau. Mais en montant il m'a dit...... Tu sais chérie, il va falloir secouer un peu Alex, parce que là elle me chauffe vraiment. En voiture j'ai parlé un peu avec Jocelyn.
...... J’en n’ai rien à foutre !
........ Arrête Alex ! Essaie d'être un peu plus lucide, et reconnais que tu as tort !
..... Mais de toute façon, j'ai toujours tort !
...... C'est pénible de discuter avec toi, quand tu es comme ça !
.... Alors ne perds pas ton temps à discuter !
Je la regarde, elle n’a pas en l’air colère, plutôt dépitée. Je prends une cigarette, et tire dessus comme une malade
" Bon faut pas que je me mette Marie à dos !"
....... Il est malheureux, Alex !
......... Ah oui ! Et moi alors ?
...... Il m'a raconté les gros traits de votre engueulade, comme tu m'avais dit
....... Et alors, tu crois que je mens ?
....... Non évidemment que non. Il m'a dit. ........" Alex m'a tellement mis à bout, que j'ai levé la main dessus, à quelques mois du mariage"
...... Ah il ne t'a pas dit qu'à chaque fois qu'on n’est pas d'accord, il me tombe sur la couenne ?
....... Non et je n'ai pas soulevé le problème ! C'est intime à votre couple.
...... Bah tiens bien sûr !
...... Je le sais parce toi tu me l'as dit. Phil n'est pas au courant, et je pense que c’est pour ça, qu’il lui a dit de te secouer de temps en temps.
Je ne réponds pas, je tire sur la fin de ma cigarette, et l'écrase dans le cendrier.
….... Et donc pour toi tout et normal ? Tu n’es pas d’accord avec ton mari, donc il se permet de te mettre une branlée. C’est ça la vie de couple ?
Marie sourit …...... Au début de mon mariage, je me suis prise la tête avec Phil. Une violente dispute à éclater, il m'a giflé à deux reprises. Cet intermède, m'a fait du bien. J'ai compris, qu'il existait et que je n'avais pas tout pouvoir sur lui.
Nous continuons de discuter pendant que Marie, prépare rapidement un repas, je n'ai même pas la force de l'aider. Avec sa voix calme et ses arguments, elle arrive à m’apaiser sans pour autant faire partir l’aversion que j’éprouve envers eux.
Elle a préparé des verres ....... Allez vient on va aller boire un coup avec les gars !
Je la suis dans l'autre pièce. Phil se lève et prend des bouteilles dans le buffet.
.........Whisky poto ?
Joss fait un signe de tête en guise de réponse. Il cherche mon regard. Je m'assois dans un fauteuil
Phil......Chérie ?
Marie .... Martini, s’il te plait !
Il se retourne sur moi
Phil......... Tu veux quoi l'emmerdeuse ?
Je le regarde droit dans les yeux les miens sont remplis de colère ...... La paix !
......... Range ton arrogance, sinon je t'en claque une en pleine face, et baisse tes yeux !
Je ronge mon frein. Je ne réponds pas, mais ne baisse pas les yeux, d'autorité il me sert un martini.
Marie...... Bon ! On peut passer une soirée tranquille ?
Phil...... Oui ma chérie, on va passer une soirée tranquille à discuter, Alex va discuter aussi avec nous !
"Alors là pôv mec, tu peux toujours espérer ! "
Joss qui n'a pas parlé de l'après-midi croise ses longues jambes en me regardant
....... Alex regarde-moi ! Nous allons discuter calmement Phil et Marie feront les médiateurs. Ça te va ma douce ?
J'allume une cigarette, et ne réponds pas
Joss...... Veux-tu savoir qui m'a téléphoné ce matin ?
....... Je n'en ai rien à foutre !
Vlan ! Une grande gifle chauffe immédiatement ma pommette. Je lève les yeux
.......Tu n'as pas entendu ce que je t'ai dit ? A chaque fois que tu seras ordurière tu t’en prendras une !
Tranquillement il se rassoit
J'écrase ma cigarette et reprend direct mon paquet.
La voix de Phil ordonne. ........ Lâche-moi ça tout de suite ! La prochaine tu la fumeras quand je te le dirais !
Je balance mon paquet sur la petite table, en poussant un soupir, l'air de dire va te faire foutre. Il l'attrape et le donne à Jocelyn.
Joss....... Je vais te le dire, et t'expliquer pourquoi cette colère
En essayant de garder le plus possible mon calme, en essayant de prendre une voix ou ne perce pas la colère
...... Non ça ne m'intéresse pas !
Phil toujours sur ce ton froid......... Tu vas écouter ce que Joss veut te dire ! Il n'y a pas que toi qui a le droit de t'exprimer. Il n'y a pas que toi qui doit être écouter.
Re-soupir
Phil........ La prochaine fois que je t'entends soupirer tu t'en prends une, tu as compris ?
Je vois Marie, lui faire les gros yeux et Phil faire ........ Tts, tts, elle se comporte en gamine elle assume !
Toujours avec ce calme apparent, je regarde Jocelyn bien droit dans les yeux.
..... Garde ta vie et ses secrets, ça ne m’intéresse pas ! C'est fini. Demain je rentre chez moi !
Marie me regarde avec des yeux exorbités. Jocelyn est livide. Philippe ne dit plus rien. Je reprends, avant que quiconque parle.
.... C'est bon j'ai donné. Vous n'êtes bon qu'à ça, user de votre force. Je ne suis pas la conne de service, ni votre pushing bal ! Jocelyn on a eu des moments durs, des joyeux. Des moments de grands bonheurs. Mais il est anormal que tu laisses ton pote lever la main sur moi sans bouger, sans rien dire, en laissant faire ! Quand on sera marié, et que je ne serai pas d'accord avec toi, je me prendrais une raclée par toi et après par lui ? C'est ça l'histoire ? Non mais vous êtes des dingues ! Je démissionne, c'est bon là. Tu vois la dernière gifle est de trop !
Je me mets en boule dans le fauteuil et ne dit plus rien. Phil, remplit les verres, et me tend le mien que je n'ai pas touché. Je le regarde haineuse, et ne bouge pas d'un pouce.
Joss ...... Discutons ma douce
..... Ne m'appelle pas ma douce !
.... Essayons d'en parler, sans Philippe et Marie si tu veux. Que nous deux !
.... Rien du tout ! C’est fini, tu comprends quand je parle ?
Un silence s'installe. Plus personne n'ose parler, plus personne n'ose bouger. Je tripote mes doigts en regardant par terre.
" Oui je l'aime ce mec, mais je ne peux pas accepter ça ! Je ne peux pas m'abaisser à fermer ma bouche parce que pour parler il faut prendre des gants. Être toujours sur mes gardes, sur le qui-vive.’’
Marie me sort de ma torpeur. .......... Alex !
Je la regarde, sans m'en rendre compte, j'ai les yeux noyés de larmes. Les hommes ne sont plus dans le salon. Je suis seule avec elle.
.... Alex, ma chérie
..... Oui ?
…..... Tu es en colère, tu ne réagis pas positivement. Je te connais, demain tu vas regretter tes paroles.
Je fais non de la tête, je n'arrive pas à parler. Une boule s'est bloquée dans ma gorge.
.......... Vous vous aimez trop, vous ne pouvez pas vous séparer comme ça, sur un malentendu !
Je respire un grand coup, essuie mes yeux et me mouche.
......... Un malentendu ? Tu appelles ça un malentendu ? Non Marie, je ne peux pas vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de ma tête, parce que j'aurai dit un mot de travers.
......... Alex, tu es vive dans tes propos. Je te l'ai expliqué, je pensais que tu avais compris.
.... Comprendre quoi ?
........ Jocelyn a de tout petit toujours entendu des insultes, marié ça n'a pas changé. Il ne peut plus, ne veut plus de ça. Tu comprends ?
Mes larmes coulent, je n'arrive pas à les arrêter. Marie allume une cigarette et me la tend. Je la remercie de la tête.
........ Essaie de comprendre Alex. Jocelyn t'aime, mais il ne peut pas tout accepter ! Imagine le contraire. Imagine qu'il t'insulte pour un oui, pour un non !
......... Il fait pire !
.... ..... Non ! Il ne fait pas pire. Toi tu l'agresses avec les mots, lui se défend en te passant des savons ! C'est de bonne guerre.
Je pousse un long soupir. Me mouche et lui redemande une cigarette, qu'elle me tend avec un sourire.
.... Alors ?
........ Alors quoi ?
....... Ce n'est pas vrai ce que je te dis ? Avoue que j'ai raison !
.... Mais qu'est-ce que je peux faire ?
......... Essaie de réfléchir avant de parler ! Avoue que tu l'aimes ! Sois honnête.
........ Bien sûr que je l'aime.
......... Et tu vas gâcher toute ta vie, parce que tu ne veux pas prendre un peu sur toi ? Tu sais le mariage ou la vie à deux, c'est des concessions des deux côtés, pas seulement d'un seul ! C'est ça marcher sur le même chemin.
Je la regarde profondément. Mon cœur bat vite. C'est vrai, je ne me vois pas continuer sans Jocelyn. Ce n'est pas possible. De la tête je fais oui à Marie qui me sourit.
..... Je vais les chercher ?
........ Ils sont où ?
......... Dans la cuisine.
........ Juste Joss alors !
Marie se lève, je finis ma cigarette et l'écrase dans le cendrier, je trempe mes lèvres dans mon verre de martini quand Jocelyn arrive seul, il se place devant moi et me regarde. Je lève la tête, il est blême.
........ Veux-tu que je t'explique ?
......... Si tu veux !
Il me tend la main, nous allons nous asseoir sur le canapé.
....... Ce coup de téléphone ce matin, c'était ma mère que je n'ai pas vue depuis huit ans.
Sa voix est grave, profonde. Il parle d'un ton las.
Il m'explique la brouille avec ses parents. Ce coup de téléphone pour me dire que son père est souffrant, que sa mère demande qu'il vienne le voir. Qu'en fait cet homme n'est pas son père. Son père c'est son oncle, celui qui lui a laissé toute sa fortune par testament avant de décéder. Que celui qui l'a élevé, ne supportait pas sa présence, sachant que c'était l'enfant de ce frère avec lequel il ne s'était jamais entendu. Mais obligé de le supporter puisqu'ils géraient la propriété ensemble.
Comme il ne voulait pas travailler avec cet homme qu'il devait appeler Père, il a pris son héritage est retourné à Paris monter sa société. Là où il avait passé le meilleur de sa vie, si on enlevait la comédie de son mariage.
Qu'il y a trois ans, quand nous nous sommes connus, il revenait de là-bas. Qu'il avait été mettre certaines de ses affaires en ordre. Qu'il ne comptait plus y retourner. Mais qu'avec ce problème, il allait devoir s'y rendre !
Je n'ai pas prononcé une parole, pas fait un geste. Il ne dit plus rien. Tente doucement de me prendre dans ses bras, je me laisse faire. J'écoute la mélodie de sa voix qui est redevenue chaude. De me sentir dans ses bras, un grand boum éclate dans ma poitrine. Et là ! Oui là ! A cet instant précis ! Je sais ! Je sais que je l'aime ! Je l'aime de toutes mes fibres, de toutes mes forces. Je l'aime de tout mon cœur, de tout mon corps. Je l'aime de toute mon âme.
....... Alors ma douce, qu'en penses-tu ?
Je le regarde avec mon air d'abruti qui ne comprend pas ce qu'il dit.
Il sourit et enchaîne
...... Où as-tu décroché ?
..... Heu, que tu revenais de là-bas quand on s'est connu
Joss, attire mon visage vers lui, m'embrasse tendrement. Je réponds à son baiser avec tout l'amour que je peux
Une onde transperce mon corps. L'amour que je ressens pour cet homme vient de m'éclairer d'un coup.
......... Je t'aime mon amour. Je t'aime tant .... Ces quelques mots, il les murmure en resserrant son étreinte.
......... Moi aussi je t'aime, comme je n'aurai jamais pu imaginer aimer quelqu'un.
Jocelyn reprend la conversation là où j'ai arrêté de l'écouter, quand mon esprit est parti vagabonder
...... Je souhaite tout simplement savoir si tu veux que l'on se rende là-bas ? Il me faut aller voir ce qui se passe.
...... Heu bah ! Je ne sais pas. Ce n'est pas à moi de prendre la décision. Si tu veux je t'accompagne, mais seule cette décision t'appartient.
...... Alors je vais réfléchir, de toute façon le week-end prochain nous allons visiter cette maison dont je t'ai parlé
Je fais signe oui de la tête. Il prend mon visage entre ses deux mains, elles sont chaudes, elles sont douces.
......... Oh mon amour !
Nous sommes enlacés, sans rien dire. Comme pour savourer pleinement cette découverte.
Phil et Marie sont là à nous regarder. Phil croise mon regard, il me sourit, je le fusille.
Phil.......Tu vois frelot, une bonne mise au point et tu auras la paix !
Joss...... Non mon ami, je ne vis pas du tout la même situation. Même si Alex s’emporte ça n'a rien à voir !
Jocelyn me regarde. Il a son regard tendre, un léger sourire aux lèvres, sa voix est chaude, sans animosité.
Et là j'ai compris, que s'en était définitivement finit avec les fessées.
Encore une fois ! C'est ce que je pensais (Je souris en écrivant cette dernière ligne)
Le repas quoique tranquille, je suis restée sur mes gardes, et n'ai pas adressé la parole à Phil de toute la soirée. Nous ne nous sommes pas attardés, après le repas.
Jocelyn a senti, que je n'avais pas envie de rester, et nous étions pressés de nous retrouver seuls.