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Alexandrine, cette étrange rencontre
25 juillet 2002

Retour sur Paris

Je vais chez Jocelyn, pour passer ce dernier week-end de juillet. Normalement il doit aller chercher Choupette mardi. Plus que quelques jours à attendre, je suis folle de joie. Je vais pouvoir serrer ma fille dans mes bras, lui parler, essayer de lui faire entendre raison.

Après ces trois semaines idylliques, et ma grande découverte, je vis sur un petit nuage.

La porte du bureau de Joss est ouverte, il est penché sur sa table de travail. Je vais le rejoindre.

 ...... Tu es déjà rentré ?

....... Oui ma douce, il nous faut discuter à savoir pour ta fille !

Soudainement inquiète ......Tu veux discuter de quoi ? elle ne rentre plus ?

...... Si et c'est justement de ça que je veux discuter avec toi !
Il se lève, m'entraine au salon, va chercher deux verres et de la limonade. 

...... Ma douce, il va falloir que tu t'installes un mois ici, pour le retour de ta fille !

 ...... Comment ça m'installer ici ?

..... Je l'emmènerais chez Victor le matin, et irais la rechercher le soir. Je veux l'avoir à l'œil. Je pense que le mieux est que tu sois ici.

 ...... Mais non je rentre chez moi avec ma fille !

 .... Non ma belle ! Tu ne t'en sortiras pas. Tu as le choix, tu restes ou tu rentres mais seule !

Je sens la colère monter. Mon pouls s'accélère ;

..... Mais tu m'as pris pour qui ? faut bien que je me lève le matin pour aller bosser. Choupette se lèvera avec moi

...... Non ma belle, ta fille reste ici. Tu ne me feras pas changer d'avis. Essaie de comprendre, qu'elle fera n'importe quoi si elle est chez toi.

J'explose littéralement.... Tu me prends pour une conne ou quoi ? C'est ma fille, elle rentre avec moi !

.... Baisse d'un ton tout de suite, ou je te fesse !

........ Ne me fais pas chier avec ça ! Je te dis que je rentre avec ma fille !

...... Et moi je te dis que si tu veux être avec ta fille c'est ici !

Je m'entête ........ Tu ne peux pas m'empêcher de rentrer avec elle, si j'ai envie

...... C’est certain ! Mais, je ne céderais pas Alexandrine. Je te demande de te calmer

........ Tu me fais chier Jocelyn, si tu savais à quel point !

 ...... Je pense vraiment que tu cherches une fessée. Méfie-toi ! Tu pourrais bien en recevoir une après dîner !

Il se lève et va dans la cuisine, je l'entends remuer des trucs, il m'appelle

Nous mangeons en silence, chacun restant sur ses positions.  Joss débarrasse la table et met tout dans l'évier. Il va au salon allume la télé sur les infos. Je prends ma douche, et retourne au salon fumer ma cigarette.
Assis sur le canapé, il regarde les infos, il a l'air soucieux

...... Es-tu calmée ?

Je ne réponds pas, je fume ma clope. Je pense à ma fille. Quoi faire ? Si je suis là, ça va être tendu entre Joss et moi, si je rentre, je ne saurais pas ce qui se passe ! Je ne verrais pas ma fille.

 ...... Tu m'écoutes Alex ?

Je le regarde de mon air d'abruti qui veut dire, non je n'ai rien écouté

..... Es-tu calmée ? Peut- on discuter ?

...... Je rentre avec ma fille !

 ..... Non je te l'ai dit, ta fille reste là !

Je fais non de la tête, et lui envoie un regard chargé de colère

...... J'ai promis à Philippe de m'occuper de ta fille ! Je n'ai qu'une parole, et je la tiendrais !

...... Je n'en ai rien à foutre de Phil et ce qu'il dit ou pense !

...... Je pense que je vais te déculotter Alexandrine, tu me fatigues avec ton langage ordurier !

...... Bah te gênes pas si ça te fait bander ! Mais je ne changerais pas d'avis.

Et là ! plus vite qu'il ne faut pour le dire, ou l'écrire, j’ai tout juste le temps de finir ma phrase, je me retrouve allongée sur ses genoux et déculottée. Les claques sont rageuses, fortes, cinglantes. Mon pouls s'accélère, mon bide me dit ‘’Coucou je suis là’’ Il est transpercé de milliers de coups d'aiguilles, les larmes jaillissent de mes yeux.

Il tape vigoureusement, rapidement, et fait mal. Il remonte mon pyjama

Il se lève et va dans son bureau, je l'entends téléphoner. Je me mets en boule dans le canapé, essaie de m'intéresser à la télé, de me calmer. Je fume plusieurs cigarettes, j'éteins la télé et vais me coucher avec la paillasse à l'envers

Je me réveille en sursaut et regarde l'heure...... Ouf il n'est que 6h20. Je reste les yeux grands ouverts dans mon lit, en pensant à hier au soir.

Oh non pourquoi ? J'ai beaucoup pleuré avant de m'endormir. Pleurer sur qui, sur quoi ? Faut que j'appelle Marie à tout prix avant lundi Il faut que je parle avec elle. Elle saura me dire quoi faire. Je suis trop furieuse pour penser calmement.
Je me lève, enfile un jeans et un tee-shirt. A la cuisine, je me fais un expresso et prépare la cafetière. Je m'installe dans le salon boire mon café et fumer ma cigarette. Le cendrier a été vidé et lavé. 

J'essaie de réfléchir, de penser positivement pour ma fille, comment va t'elle réagir de savoir que sitôt arrivée elle devra aller chez ce vieux con pour étudier ? 

Ça va être un mois, de conflits. Conflits entre Joss et Choupette, et inévitablement conflits entre Joss et moi. Si je rentre, je vais m'inquiéter de ne pas savoir comment ça se passe.

Je ne sais pas, je ne sais plus quoi faire ! Oh pourquoi Choupette ? Pourquoi me faire ça ? Je nous croyais heureuses toutes les deux. Pourquoi m'avoir trahi ? 

Joss est là devant moi, je lève la tête, il jette un regard dans le cendrier il y a 4 mégots, je croise son regard mécontent, malgré tout, il s’exprime d'une voix douce

........ Bonjour ma belle 

....... B'jour 

.... Viens-tu boire un café avec moi ? 

Je ne réponds pas, un sanglot se coince dans ma gorge. " Non ne pleure pas ! Ne pleure surtout pas."

Je me lève, ravale un sanglot, et lui emboite le pas, avec mon bol. Il me sert, après avoir bu son café, il met ses coudes sur la table, pose son menton sur ses mains croisées.  Je croise son regard neutre, pas vraiment sombre. Je ne sais pas à quoi il pense

...... Qu'as-tu décidé ma belle ? 

..... Heu

...... Essaie de comprendre que c'est pour le bien de ta fille ! Si on la laisse faire, jusqu'où va t'elle aller ?

D'un ton agressif je demande......  Toute façon même si je reste là, faudra bien que j'aille chez moi, chercher des affaires, voir mon courrier, alors je fais comment ?   

..... Tout doux ma belle ! Ne m'agresse pas, je ne suis pas ton ennemi. Nous allons............. 

Au même moment, le téléphone du bureau sonne, Jocelyn se lève pour aller répondre. Je reste là sans savoir quoi faire. Joss me tend le combiné, je le regarde sans comprendre. Dans mon cerveau ça se bouscule. Personne n'a le numéro d’ici. Ni mes frères, ni mes parents. Il ressort. Je vais avec le combiné en main dans le salon, j’allume une cigarette

.........Allô ?

C'est Marie. Oh Marie qui a lu dans mes pensées ! Je me mets à pleurer, elle attend quelques secondes 

......... Alex, calme-toi. ! Ne pleure pas !

J'entends Phil derrière 

Entre deux sanglots, je gémis ......Marie

D'une voix douce, elle trouve les mots pour m’apaiser. Mes pleurs se tarissent. Mon pouls se régularise. 

.......Alex ?

.........Oui Marie

........On peut parler ?

 ...... Oui, il est de l'autre côté

....... Ecoute Joss et Phil ont discutés hier jusqu'à tard au téléphone. ... Alex, il faut que tu comprennes, que c'est pour le bien de Choupette ce qu'ils font, ce n'est pas contre toi ! 

........ Oui 

...... Laisse le faire. Tu sais qu'il ne lui fera pas de mal ! Que ce n'est pas contre elle, mais pour elle. Pour qu'elle réussisse dans la vie. Qu'elle se ressaisisse 

Tour à tour, Phil et Marie essaient de me convaincre. Nous parlons pendant 10 bonnes minutes, quand Phil prend le téléphone 

....... Ecoute p’ti chat, nous arrivons, il sera plus facile de parler. Prépare-nous un bon café.

Il raccroche. Je cherche Joss dans la cuisine, dans le salon, je retourne dans le couloir, il sort de la salle d'eau, tout frais rasé.

Je lui tends le téléphone en l’avertissant que Phil et Marie viennent boire un café.

Il me fait un signe de tête pour dire qu'il a entendu et va s'enfermer dans son bureau. Je suis là comme une conne dans le couloir sans savoir quoi faire. Je vais au salon et m'allume une cigarette, et d'un coup je réalise que je n'ai jamais autant fumé ! 

Il arrive, se plante dans l'arche du salon. Je viens juste d'éteindre mon mégot, mais les volutes de fumées planent dans l'air. Il s'installe sur le fauteuil qui me fait face. Allonge ses longues jambes en les croisant, et croise ses mains derrière sa nuque. Il ne dit rien. Je relève mes jambes et pose ma tête sur mes genoux, les enserrant de mes mains. Je tente un début de conversation d'une voix que j'essaie de tempérer 

.........Joss. ....... Je .... Heu

Il m'observe, je vois son regard sombre, il ne décolère pas, et je sais qu’il ne va pas m’aider, qu’il va me laisser m’empêtrer.

Le dring du visiophone retentit et me libère de ce silence pesant

Phil m'embrasse, Marie remarque la tête sombre de Joss, et me fait des gros yeux. Elle m'embrasse et doucement dans mon oreille.

.........Oh Alex ! Il n'a pas sa bonne tête.

J'hausse les épaules, l'air de dire........... Qu'est-ce que tu veux que j''y fasse ? 

Marie......Le café est prêt ? 

Moi....... Non j'y vais

Je file à la cuisine. Je commence à verser l'eau quand Marie arrive. Elle ferme doucement la porte, prend un plateau et met tout ce qu'il faut dessus

...........Alex ! Qu'est ce qui s'est passé ? J'ai rarement vu Jocelyn avec cette tête-là ! 

....... On s'est engueulé je t'ai dit

....... Tu es vraiment pénible !  Phil et moi on te connait, ça nous fait rire quand tu montes sur tes grands chevaux, mais là Jocelyn, ce n'est pas nous ! Oh là, là, vous vivez vraiment un amour compliqué tous les deux 

Je fais non de la tête. ....... Tu vois Marie, ce n'est pas de l'amour comme tu penses ! 

Marie sourit. ........ Hé si ma chérie, il t'aime et tu l'aimes. Tu ne peux pas le nier. Même si vous n'avez pas encore de relations sexuelles, vous vous aimez. Et le jour où ça arrivera, alors peut être que tu changeras. C'est ce qui te manque, Alex ! 

Je la regarde en colère....... Qu'est-ce tu crois que le cul me manque ?

......... Non pas le cul. La tendresse, l'échange de deux corps, le partage de l'amour tout simplement. 

..... Non Marie, ça n'arrivera pas. Si je me donne à lui il aura carrément tout pouvoir sur moi et ça niet pas question ! 

On entend la voix ironique de Phil ......... Hé les filles vous torréfiez le café ou quoi ? 

Ça nous coupe net, Marie prend le plateau, moi la cafetière, on se dirige vers la salle à manger. L'un à côté de l'autre, ce qui fait que je suis obligée de me mettre en face de Joss, et que je vais devoir endurer son regard. Marie sert le café, je m'empresse de sucrer le mien, je tourne, ma cuillère dans ma tasse sans me rendre compte les trois me regarde faire. En levant la tête je vois Phil sourire.

 ..... Oh bah alors mon chat, il ne fond pas le sucre ?

Joss est toujours aussi fermé ! 

........ Vous êtes venus pour me prendre la tête là ou quoi ?

Marie me donne un coup de coude, Phil sourit toujours, ça ne le démonte pas. ......... Bon p'tit chat, Jocelyn et moi avons parlé au téléphoné hier au soir et nous ne cèderons pas !

Je murmure.........Oui

 Il déballe d'un trait ....... Rappelle-toi, elle avait quel âge ? 3 ou 4 ans, quand elle a poussé cette colère, et qu'elle jetait tout par terre ? 

....... Oui  

...... Je voulais la stopper, lui mettre une fessée, mais tu t'es interposée, 

Je ne voyais pas ou il voulait en venir, j'allume une cigarette, Joss me regarde je le sais mais il ne dit rien et laisse Phil continuer de parler.

........ Aujourd'hui on en est là ! Je ne dis pas que tout est de ta faute. Mais reconnais quand même que tu es trop permissive ! N’oublie pas, que tu m’as mandaté pour son éducation. Quand nous l'emmenions en vacances, t'inquiète, elle a reçu quelques fois des fessées, quand elle poussait l'exaspération de Marie un peu trop loin 

Pensée........ Tiens, elle ne m'en a jamais parlé de ça ! 

Phil me regarde en souriant attendant ma réaction mais je ne dis rien. J'ai la bouche sèche

........Phil attends je vais chercher un verre d'eau.  

Marie........... Ne bouge pas j'y vais ! 

Phil continue ........ Donc comme j'ai tout pouvoirs sur ta fille, et tu sais que je ne lui ferai jamais de mal. ! Je l'aime autant que j'aime ma fille. J'ai délégué mes pouvoirs à Jocelyn, si je m'en occupe, si je prends la situation en main, tu vas te mettre en travers. Tu vas argumenter, et je serai ligoter. Tandis que si c'est Joss, tu ouvriras les yeux et te rendras compte que c'est pour son bien et non pour te contrarier.

Je bois le verre que Marie m'a amené, d'un trait. Je ne sais que penser 

..... Le week-end, Marie et moi la prendrons. Si jamais Joss me dit que ça s'est mal passé, elle sera punie. Je te préviens tout de suite !

Il a fini sa phrase avec un ton qui n'admet pas la réplique. Mais là c'est Phil qui parle, et je ne prends pas de gants.  

......... Vous êtes des malades ! Mettez là au goulag pendant que vous y êtes 

Marie me pousse du coude, je ne m’en occupe pas.

....... Non mon chat ! Mais elle va être serrée, très serrée ! Depuis février elle ne va pas à l'école. Elle a une dette, ton argent servait à payer son poison et le poison de ce bon à rien. Elle n'a que 13 ans Alex tu te rends compte ? 

.......  Mais c'est bon là ! Le mois de juillet lui a servi de leçon.

Je sens qu'il commence à perdre patience. ....... Ecoute Alex ! Tu es sa mère ok, mais tu n'as plus voix au chapitre. J'ai pris ma décision point barre. Je suis son parrain, donc je remplace ce père qui ne s'est jamais occupé d'elle qui t'a laissé toute seule avec ta gosse. J'ai décidé qu'il en serait ainsi, et tu ne me feras pas changer d'avis ! 

Je ne dis rien. Je suis vidée. En être arrivée là ! L'incompréhension me torture. J'ai les mains moites, je sens qu'elles tremblent, je les mets sous mes fesses. J'ai la tête baissée, je regarde le fond de ma tasse. Il est 11h20, Phil s'adresse à Joss

.......... Frelot, je propose d'aller tous les 4 manger un bout quelque part, ensuite vous allez chez Alex prendre son courrier, et passez un bon week-end ensemble. Lundi c'est le taf, on n'a pas besoin d'être stressés pour la rentrée 

......... Parfait, ça me va. Et toi ma belle ? 

Hargneuse je lui demande ......... Ah bon ! J'ai voix au chapitre ? 

Mon regard transperce celui de Joss, j'entends la voix de Phil qui claque très sèche. 

..... Alex, tu sais que tu es pénible ! Tu te comportes comme ta gosse ! Et comme une gamine tu mériterais une bonne fessée ! 

Je le regarde droit dans les yeux en lui lançant des éclairs de haine, je croise le regard de Joss. Il sourit. Le salaud il sourit. J'ai mon pouls qui s'emballe. Une douleur me transperce le bas ventre. Marie pour détendre l'atmosphère tente un peu d'humour 

......Oh Phil ! Dommage hein ? Elle a passé l'âge ! 

Phil sourit tendrement à Marie ......... Ça lui ferait peut-être du bien ! 

Les hommes se lèvent je sais que c'est la fin de la discussion. J'empile les tasses sur le plateau Marie prend la cafetière et me suis dans la cuisine. Je pose tout sur l'évier me retourne, les mains dans le dos appuyées sur la faïence je regarde Marie 

....... Pourquoi ? 

........ Quoi pourquoi ? 

....... Pourquoi Phil a dit ça ?

Marie, sourit. ...... Justement parce qu'il ne sait pas. Allez t'inquiète pas ! Le resto va détendre tout le monde. Après vous irez chez toi chercher des affaires et ton courrier. D'accord ?

Elle se penche et m'embrasse je lui rends son bisou 

Phil........ On y va les filles ? 

Au restaurant tout se passe bien, dans le sens ou je ne parle pratiquement pas.  Vers seize heures on se sépare  

Jocelyn conduit en silence. Il prend le chemin de chez moi ! 

Je ramasse mon courrier, Joss a sorti mon sac de voyage du coffre. En entrant et sans le regarder je lui demande s'il veut boire quelque chose.

....... Non ça ira, merci.  

Il me prend le paquet de publicité des mains et s'installe sur le canapé. Je me mets dans le fauteuil sur le côté pour ouvrir mon courrier.  Mon relevé de compte, je détaille vite fait, vois le chèque de Choupette, mon estomac se contracte, quand je pense à ce qu'elle faisait de cet argent ! 

Je romps le silence.......... Je vais prendre une douche 

...... Va ma belle 

Dans la salle d'eau, j'essaie de me calmer. Je ne veux pas envenimer les choses, il a l'air tranquille.

Je me lave les cheveux. Je reste sous le jet tiède plusieurs minutes, jusqu'à ce que je me sente un peu près détendue. J'enfile mon peignoir, Joss a allumé la chaîne hifi, il a les mains derrière la nuque, une jambe croisée sur l'autre, les yeux fermés, un air songeur. Je file m'habiller, prépare un sac pour quelques temps. Je retourne à la salle d'eau sécher mes cheveux 

Quand je le rejoins au salon, je me sens bien ! Il est assis, il m'attend il est 19h25.

Joss. ....... On va sortir manger un bout.

Nous allons à la pizzéria à pied elle est en bas de ma rue. On marche côte à côte sans parler. Chacun plongé dans nos pensées. Le patron nous emmène à une table et nous donne une carte.

A peine assis, de sa voix chaude, Joss essaie d'entamer le dialogue .... Es-tu calmée ma belle ?   

Je prends sur moi et lui fait un sourire timide, un peu sur mes gardes ...... Heu oui pourquoi ?

........ Tu sais que nous avons raison, mais tu ne veux pas l'avouer. Tu as l'impression qu'on te tient sous notre coupe avec Philippe. Même Marie, est entièrement d'accord avec nous !

........ Oui bon, changeons de sujet ! Comme à dit Phil je n'ai pas voix au chapitre alors pas besoin d'en parler 

Il m'observe entre ses longs cils....... De quoi veux-tu parler ? 

Et là je me détends complétement. Je vois qu'il veut faire la paix. Je vois, qu'il n'a pas envie que je monte en pression. Nos pizzas arrivent, Joss à commander une bouteille de barolo. 

Nous mangeons en silence, appréciant notre pizza dégoulinante de fromage 

Joss...... As-tu préparé quelques affaires ? 

....... Oui mais je ne peux pas emmener pour un mois. On pourra revenir ? Sinon je passerai toute seule chez moi 

....... Non, nous viendrons le week-end, pour renouveler ta garde-robe et ramasser ton courrier ! 

....... Merci 

Il sourit ........ Mais de rien ma belle ! Veux-tu dormir chez toi ce soir ? 

Pensée.......... "Oh non ! La bonne entente est revenue et il veut qu'on se sépare." 

....... Heu tu veux rentrer chez toi ? 

...... Ah non ! Si tu m'invites dans ton lit je reste.

Il éclate de rire, je joins mon rire au sien. La guerre est finie.

Je réponds légèrement coquine ...... Bah pourquoi pas ! Ce serait une première.

Il lève son visage et plonge son regard dans le mien. Je découvre un doux regard empli de tendresse

En sortant du restaurant il me prend par les épaules, et vient chercher ma main. Il croise ses doigts aux miens. Je mets mon bras autour de sa taille. Nous rentrons serrés l'un à l'autre. Arrivés devant ma porte, il m'embrasse délicatement sur la bouche. Nous allons nous coucher directement, la journée a été éprouvante. 

J'ai mis ce beau déshabillé qu'il m'a offert. Je me rends compte, trop tard que c'est très suggestif ! Il arrive dans la chambre. Nous nous couchons, je pose ma tête sur son épaule, nos joues se touchent, il pique un peu et ça me fait rire

....... Que se passe-t-il ? 

...... Tu piques

...... Désolé ma belle, je n'ai pas de rasoir ici ! 

Je sens sa main sur ma cuisse, qui va et vient. Une chaleur inonde mon ventre. Pas douloureuse non ! Plutôt une chaleur enivrante, qui me prend toute entière.

Alors qu'il balade sa main sur mon ventre, s'enhardi jusqu'à mon sein qu'il caresse d'une main douce et chaude, je me sens enveloppée d'un sentiment que je ne connais pas.

Nous échangeons notre premier baiser. Ses mains courent sur mon corps qui s'enflamme. Je tremble, mon corps appelle son corps. Je hasarde mes mains sur ce beau corps musclé Nous virons de bord. Nous sommes emportés dans un tourbillon de volupté. Je râle de plaisir. Je suis transportée sur une autre planète. Nous faisons l'amour.

J'ai eu quelques amants, plus ou moins bons. Mais là, non je n'ai jamais connu ça ! Ce transport de plaisir, cette découverte d'allégresse, cette exaltation de sensualité. Tout simplement la jouissance.
Jocelyn m'a fait femme, tout naturellement.

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14 juillet 2002

Un nouveau regard

Une main chaude est posée sur ma cuisse. Je n'ouvre pas les yeux, ne bouge pas, je suis dans les bras de Jocelyn, ma jambe passée sur les siennes. Je savoure l’instant, puis je me remémore la soirée de la veille.

Mon pouls s’emballe. ‘’ Oh non merde c'est la seule chose que je ne voulais pas ! tomber amoureuse’’

Trop tard ma grande c'est fichu me dit mon autre moi. Je pousse un profond soupir

.......... Pourquoi ce long soupir mon ange ?

J'ouvre les yeux sans répondre. Je le dévisage, m’imprègne de chacun de ses traits. De cette barbe naissante.

...... On se lève ma belle ? Il est 8h10 ! Veux-tu faire un plongeon dans la piscine avec moi ?

....... Heu oui si tu veux !

..... Ma douce, si je te le demande c'est que j'aimerai bien !

Je souris ...... Bon bah ok.

Je me lève, attrape mon bikini et file à la salle d'eau l'enfiler.

Au bord de la piscine, Joss m'attrape dans ses grands bras musclés et fait mine de me jeter dans l'eau.

Je hurle de rire en criant NONNN. Dans ses bras, je m’accroche à son cou. Et plouf, il nous a plongé dans l'eau en même temps, riant de bon cœur. Il décroche mes bras d’autour de son cou, me soulève et me rejette dans l'eau plus loin. 

Nous nageons en silence, Joss se hisse sur le bord et me regarde, le croyant toujours à côté de moi, j'entame un crawl pour le rattraper, quand j'entends un grand plouf. Je tourne la tête, c'est la dinde qui vient de sauter dans l'eau,

........ Oh ! Jocelyn !

Glousse t'elle en maillot de bains une pièce. Je m'aperçois qu'elle a une culotte de cheval et ça me fait sourire (Oh la moqueuse) Joss plonge dans la piscine, et sans s'occuper d'elle vient à moi en 3 mouvements. Il m'enlace en se collant bien à moi et me soulevant un peu, je n'ai pas pied à cet endroit.

Je regarde l'autre qui essaie de barboter, j’ai une irrésistible envie de rire

Joss me tire de mes pensées....... Tu m'écoutes ?

......... Heu ! non désolée.

Dans le creux de mon oreille il susurre d'une voix narquoise

...... Je vais finir par te fesser chaque fois que tu ne m'écouteras pas ok ?

Je rougis ............... Dés<<<<<olée !

Il sourit et me jette dans l'eau. Je nage sous l'eau vers l'autre bord sors la tête de l'eau et rigole.

Elle s'approche de Joss, et lui dit suavement ............. Mon beau Jocelyn tu devrais aussi m'apprendre à nager

Joss répond de ce ton froid que je lui connais bien. ....... Je ne suis pas professeur de natation.

Elle ne se démonte pas et d'un mouvement du menton vers ma direction elle ricane ....... Ah bon ! Ce n'est pas toi qui lui as appris ?

..... Non !

.... Ah ! Ça va elle nage bien.

...... Oui ma douce est parfaite, c'est pour ça que nous nous entendons si bien, et que nous sommes ensemble

Sa tête change, on peut y lire du dépit, de la jalousie. Je ne sais pas au juste ........ Ah !

J'entends leur échange, je souris en moi. Pauvre fille, va voir ton mari !

Je rejoins Joss sur le bord de la piscine

Joss ........ On va déjeuner ma douce ?

Il pose délicatement une serviette sur mes épaules, et, sans attendre de réponse, me prend la main, m'entraînant vers la maison en la plantant là. Nous allons nous habiller et arrivons sur la terrasse ou il y a déjà les autres.

Marie.........  Alors qui voulait noyer l'autre ce matin ?

Chantal.......... Au cri je crois que c'est Alex qui était en mauvaise posture !

 ........ Ouais pfttttttt  ! Zêtes même pas des copines, vous auriez pu venir m'aider

Phil me fait un petit clin d’œil ..........  Alex est une grande fille, elle sait se défendre

Je m'aperçois qu'il y a deux places vides en face de Chantal et une place vide entre les 2 frères. Je souris intérieurement. Je laisse Jocelyn se mettre en face de Chantal et la regarde en souriant. L'autre arrive en petite robe éponge. Des yeux elle fait le tour de la table et les lèvres pincées se place à côté de son mari, sur la même rangée que Joss et moi

Je jubile. Elle ne peut même pas se pâmer devant lui. 

Tout la journée, Marie ou Chantal s’arrangent pour contrecarrer la belle-sœur.

Après le dîner nous nous préparons pour aller au feu d'artifice donné sur le port. J'enfile un jeans et une liquette. Jette un pull sur mes épaules et sors de la chambre.

Je rejoins les voix dans le salon. Marie et Chantal sont en jeans aussi avec gilet ou pull sous le bras. Ils sont tous là, sauf la dinde. Joss accoudé à la cheminée parle tranquillement avec Jean-Marc. Je le regarde, le détaille. Son pantalon de toile bleue marine, sa chemisette en coton blanc, un petit croco brodé sur la poche poitrine, et un pull jeté sur ses épaules. Comme il est beau. Mon cœur s’emballe dans ma poitrine.

Marie près de moi me glisse doucement ......... J'en ai parlé à Phil de l'attitude de Jacqueline, qui ce matin en a parlé à Pierre, ça devrait s'arranger !

Phil demande à son frère .......... Elle est prête ta femme ?

Pierre........Attends je vais voir

Il revient et dans un soupir...........Elle ne sait pas quoi se mettre !

Chantal Marie et moi on se regarde, nous nous retenons de rire

Marie ........ Bon attends je vais la voir

Au bout de 10 mn elles reviennent enfin. Elle a un jeans de mauvaise coupe (qui la grossi) et un débardeur

Je ne peux m'empêcher de dire............... Tu devrais prendre un pull, il fait frais sur le port le soir

Elle me toise et lève les yeux au ciel en secouant la tête

Phil s'adresse à Joss......... Frelot, tu prends Jean-Marc et Chantal, je prends Pierre et Jacqueline. 

On monte en voiture je laisse la place de devant à Jean-Marc, et me mets avec Chantal derrière. Joss démarre et suit Phil.

Chantal me tapote sur la main, je me tourne vers elle, elle me fait un grand sourire et en plissant les yeux fait un signe de tête. Je pars d'un éclat de rire, Jocelyn dans le rétro me regarde sourcil interrogateur levé.

Nous assistons au feu d'artifice sur l'eau c'est magnifique. Je suis collée serrée contre Joss qui me tient dans ses bras.

Il rit à mes oh ! ah ! Du coup les filles reprennent en chœur avec moi. Le feu terminé, nous nous baladons un peu sur le port, et devant, là juste devant la terrasse qui m'a valu cette dérouillée, Pierre s'arrête. ......... Je vous offre un verre ?

Tout le monde acquiesce, les deux frères réunissent deux tables. Je m'aperçois que Joss me tient et attend qu'elle soit assise. Chantal se pose sur une chaise en laissant celle à sa droite libre. Jacqueline se trouve obligée de s’assoir aux côtés de Jean-Marc. Chantal se décale et du coup je peux me mettre là avec Jocelyn, entre Marie et Chantal. Oh les coquines ! l'autre n'a plus aucune chance. Je souris. On passe notre commande. Tout le monde parle, commente le feu d'artifice quand d'un coup la voix de la dinde surplombe les autres

 ...... Il ne fait pas chaud !

Elle regarde avec insistance Jocelyn qui a son pull jeté sur ses épaules.  Oui fatalement elle se retrouve en face.

Je ne laisse le temps à personne de répondre et lance froidement

...... Je t'ai dit qu'il faisait frais le soir sur le port, fallait prendre ton pull au lieu de jouer à la vamp ! Maintenant tu n'as plus qu'à attendre qu'on rentre. On ne va pas se déshabiller et se cailler pour toi !

Phil éclate de rire, Pierre fronce les sourcils et la toise. Elle détourne le regard. Ça a fait mouche !

Je repasse ma phrase dans ma tête et je me dis........Aucune grossièreté, aucune erreur, il ne peut rien me dire !

Je commence à boire mon perrier, et discute avec Marie et Chantal. Je suis détendue, je prends une cigarette en regardant Jocelyn, qui m'envoie ce sourire qui tue, ce sourire qui me fait chavirer.

Quand tout à coup elle s'adresse à moi de sa voix qui veut dire je vais te faire rentrer ton insolence de tout à l'heure !

......... Oh tu bois du gazeux ! Ce n'est pas très bon ça donne de l'estomac.

Marie et Chantal se sont arrêtées de parler. Elles me regardent.  Marie me fait les gros yeux, je comprends et rentre ma colère.

Je ne peux m’empêcher d’être moqueuse ........... Oh tu sais demain quelques longueurs de piscine, et hop, disparu ! C'est un avantage de savoir nager. Et surtout t'inquiètes. Tant que ça ne me donne pas de culotte de cheval c'est impec ! De plus, grosse comme je suis, je peux en boire des litres pour te rattraper ! 

Et Vlan prend ça dans ta tronche et oublie-moi ! Je vois Marie, qui se retient de rire. Nous nous levons et repartons, je ne m'occupe plus d'elle !

Arrivés, je vais avec Chantal rejoindre Marie, quand Joss me rattrape en m’appelant

Je croise le regard de Marie, et me dis " Oh non !"

Je me dirige vers lui, tout le monde rentre sauf elle qui attend, nous regardant. Marie l'appelle, elle ne bouge pas. Joss m'attrape par la taille, et de ce ton cassant qu’il prend pour remettre quelqu’un en place

.........Je pense Jacqueline qu'on t'appelle ! Voudrais-tu tenir la chandelle ?

Elle pince les lèvres, et remonte la petite allée menant à la terrasse

Joss ne bouge pas, il me tient serré contre lui. J'attends de savoir ce qu'il me veut, et me dit, bon là je ne crains rien on est près de la maison Je passe en revue ce que j’ai balancé à la dinde.

Je lève la tête et le regarde il est dans la pénombre. .... Tu veux me parler ?

... Juste être avec toi, ma douce pourquoi ?

Je respire, je me sens soulagée .... Ah non comme ça.

Il penche la tête vers moi et sourit. Enlacés nous remontons vers la maison. Ils sont tous au salon à la lumière je m'aperçois qu'il a les yeux rieurs. Marie m'interroge du regard. Je lui souris et lui fais signe que tout va bien.
L'autre, est là, assise dans un des canapés elle bouffe Jocelyn des yeux

Elle........... Il y a de la place là si tu veux Jocelyn !

Joss........ Je te remercie Jacqueline, avec Alex nous allons nous coucher.

Et s'adressant à tout le monde, il souhaite une bonne nuit générale

Phil......... Salut poto dormez bien les jeunes. Allez nous aussi on y va il va être deux heures

On se dit bonsoir, j'embrasse Marie et Chantal, avant de rejoindre Jocelyn

Je passe vite fait à la salle d'eau. Joss prend la place pour se brosser les dents 

Il s'allonge à demi, en s'appuyant sur la tête de lit, et m'ouvre ses bras. J'hésite quelques instants et me rapproche de lui

...... Je voulais te féliciter pour ton comportement de ce soir ma belle ! Je n'ai relevé que peu de familiarités. Tu l'as remise en place en douceur !

Je commence à me détendre quand il ajoute. ... Tu vois que tu sais faire !

Il se penche et dépose un baiser sur mon nez. Je me blottis contre lui et m’endors sereine.

Une main douce, caresse ma jambe, remonte sur le haut de ma cuisse. Je sens un baiser tendre se poser sur ma bouche.

Je ne veux pas me réveiller. Je suis bien, paresseusement endormie, je veux continuer ce rêve merveilleux

Non ! je suis réveillée, je ne dors pas ! j'ouvre les yeux, je vois Jocelyn penché sur moi. Je souris, il me tend un bol de café au lait

..........Quelle heure il est ?

...... Neuf heures vingt ma douce

...... Tout le monde est levé ?

Il éclate de rire ....... Hé oui ma belle !

Je pousse les draps, rougis. Oh non ! ma liquette est remontée. Je m'empresse de la baisser, et croise son regard moqueur

..... Allez apprête-toi vite, on t'attend !

Je me lève, attrape un short blanc avec sa grosse ceinture, façon pantalon de marin, un petit débardeur rayé bleu et blanc enfile mes ballerines, passe à la salle d'eau, en même pas 10 minutes j'ai rejoint le groupe, mon bol à la main

......... Salut la foule de lève-tôt

Phil........ Et alors chaton tu fais la grasse mat !

Jacqueline avec un petit rire idiot, pensant se rendre intéressante .........Bonjour Alexandrine

Personne ne parle, tous les regards sont tournés vers moi et attendent. Tous savent que je n'aime pas qu'on m'appelle comme ça, Joss attend ma réaction, Pierre me regarde, regarde les autres, et pour finir sa femme, il vient enfin de s'apercevoir que depuis leur arrivée son attitude est critique vis à vis de moi

........ Bonjour Jacqueline, mes amis m'appellent Alex, seuls les gens que j'ignore utilisent mon prénom en entier. Mais il est vrai que nous ne sommes pas amies, n'est-ce pas ?

Je la regarde bien droit dans les yeux en ajoutant .......... Ça se saurait !

Je me tourne vers Phil pour lui répondre tout sourire et séductrice. ...... Mais mon chéri si je me lève tard, c'est de la faute de ton pote

Je laisse ma phrase en suspens. Me rapproche de Joss en passant ma main autour de sa taille. Le quatuor Marie, Chantal Jean Marc et Phil partent d'un éclat de rire. La bonne humeur est revenue dans le groupe.

La dinde me foudroie du regard. Joss se penche à mon oreille ........ Coquine ! 

J'éclate de rire

Pierre......... Je pense que nous allons reprendre la route, aujourd'hui

Elle .........  Mais on avait dit qu'on restait jusqu'au milieu de semaine prochaine.

Pierre mal à l'aise........Non je pense que nous allons rentrer, il y aura moins de monde. 

Elle se fait enjôleuse d’un coup ......... Mais non on peut rester encore un peu, n'est-ce pas Philippe ?

Phil ne se démonte pas et lui répond du tac au tac......... Je sais que tu ne te plais pas à la campagne mais revenez quand vous voulez

Pierre........Tu devrais allez préparer tes affaires, il n'est pas tard, nous pouvons partir d'ici 1/2 heure

J'ai vu dans ses yeux toute la méchanceté qu'une personne peut porter, elle nous a tous fusillée du regard, avant d'entrer dans la maison

Pierre, en me regardant......................Je suis sincèrement désolé Alex

....... Ce n'est rien Pierre, tu sais ce n'est pas la première.

Je réponds en regardant Jocelyn bien dans les yeux. Un froid s'est abattu sur la table du petit déjeuner. J'attrape la cafetière et dit d'un air joyeux

....... Bon qui veut un p'ti café, parce que là vous m'avez l'air endormi.  

Phil me regarde en souriant .......... Sacré toi, exceptionnelle Alex.  

Je ris .... Exceptionnelle ? Ah bon, bah dis-le à ton pote alors !

La conversation reprend détendue, et joyeuse. Joss me regarde et me lance son sourire à tomber raide. Pierre se lève et rentre dans la maison.

Le couple ressort, Pierre porte leur sac de voyage, et le pose pour venir nous embrasser. Elle embrasse Phil et Marie évitant les autres et lance. ....... Je ne savais pas que la famille passait après les autres !

Pierre vient me faire la bise .......... Tu es une fille bien Alex !

En prenant la main de Joss il lui dit ........ Garde là, garde là bien, et prends-en soin !

Ils se font la bise. Les voilà partis, tous poussent un gros soupir, je suis très songeuse. 

L'après-midi, Chantal Marie et moi bavardons sur le bord de la piscine, les pieds dans l'eau les hommes sur la terrasse farnientent dans des transats 

Moi....... Rho, c’est vite passé quand même deux semaines, plus qu’une !

Marie ....... Oui c'est vrai 

Chantal en riant ...... Bah vous avez de la chance, moi j'ai plus que cette semaine

Marie......... Ah bon tu ne travailles pas jusqu'à la semaine prochaine ?  

Chantal ....... Bah non je reprends, mardi en fait 

Marie...... Bah restez encore un peu alors, au lieu de partir ce soir 

Chantal........Moi j'aimerai bien ! Mais tu connais Jean-Marc, il ne veut jamais s'imposer et déranger 

Marie.... Tts, tts, tts, je vais en parler à Phil. Qu'est-ce que t'en penses Alex ? 

Moi. ....... Bah c'est chez toi ma chérie, mais oui ça serait trop bien ! 

Je vois Marie sourire, Chantal tourne un peu la tête et éclate de rire. Je ne comprends pas. Je n'ai pas le temps de me retourner. Je me sens soulever de terre et hop je me retrouve au milieu de la piscine toute habillée.

Tout le monde sur le bord rit à gorge déployée. Chantal en pleure. Je remonte à la surface

 ....... Oh quel est, le traite qui m'a foutu à la baille ? 

....... Oh mon p'tit chat ils ne sont pas gentils avec toi, quand même ! 

......... Ouais c'est toi le traite !

......... Moi ? Mais comment peux-tu penser ça ?

..... Si c'est toi ! ....... Jean Marc n'a pas l'esprit tordu et je n'ai pas reconnu les mains de Joss 

Tout le monde s’amuse, on se pousse les uns, les autres dans l’eau dans de grands éclats de rire. On ressort tout dégoulinants dans nos fringues.

Les jours se suivent dans la bonne humeur générale. Chantal et Jean Marc sont restés quelques jours de plus c'était super, on s’est régalé, repus de joie et de bonheur.
Le retour pour Paris est proche, nous reprenons tous le travail lundi.

13 juillet 2002

Révélations surprenantes.

Les vacances se poursuivent en jours féériques. Jean Marc et Chantal doivent venir nous rejoindre cet après-midi pour une semaine. Je me fais une joie de les revoir.

Ce matin Marie et moi prenons notre café sur la terrasse. Les hommes sont partis nettoyer la piscine, Marie allume une cigarette, regarde à droite et à gauche, et me la tend. Je souris

 ....... Non mais t'inquiète ! Ce qu'il ne veut pas c'est que je les fume les unes derrière les autres.

On parle tranquillement mais je vois Marie soucieuse. .......... Tu vas bien Marie ?

..... Oui, oui ne t'inquiètes pas !

....... Je te trouve comme soucieuse. Qu'est-ce qu'il y a, tu sais bien que tu peux me dire  

...... Ben voilà on aimerait te demander un petit service, mais si c'est les hommes j'ai peur que tu le prennes mal. Jean- Marc et Chantal arrivent cet après-midi comme prévu, et comme par hasard Pierre et Jacqueline viennent aussi, du coup il manque une chambre

J'éclate de rire ............. Mais ne te tracasse pas pour ça, je dormirai avec Jocelyn

...... Ah bon ça ne te dérange pas c'est vrai ?

..... Mais non, ça nous arrive, quand on part en week-end à l'hôtel.

J'éclate d'un rire tout gai, sachant maintenant ce qui tracassait mon amie. Elle se détend et rit aussi. 

...... C’est ça qui te gène ?

......... Non, ça ne me gêne pas, mais j'avais peur que tu penses à un piège pour te mettre dans son lit, juste après notre conversation.

......... Oh non Marie pas de toi 

Les hommes reviennent de la piscine. Trop tard, Joss m'a vu avec ma cigarette

Marie......... Ne dis pas que je t'en ai parlé

....... Ok, mais pourquoi ?

Marie n'a pas le temps de répondre. Ils prennent place avec nous autour de la table, et se servent un café. Je regarde Joss en éteignant ma cigarette. Il me sourit et me fait un petit clin d'œil. Depuis notre conversation sur la plage, nous nous sommes énormément rapprochés, il y a beaucoup plus de tendresse entre nous ! Est-ce aussi le fait d'avoir parlé avec Marie ? Ayant compris davantage ses comportements, est-ce que ça m’a fait réfléchir ?

Phil........ Vous parliez de quoi les filles.

Marie ne répond pas, elle profite de boire son café. Me sachant plus prompt à leur répondre. 

......... Et vous près de la piscine vous parliez de quoi ?

Phil éclate de rire et taquin répond ........ Nous ? bah de toi 

Toute aussi taquine je riposte.......... Bah tu vois nous aussi on parlait de vous !

........... Hou toi si je t'attrape je te jette toute habillée dans la piscine !

On éclate de rire. Phil, attaque tout de go. ......  Dis mon chat, tu ne peux rien me refuser n'est-ce pas ?

........... Bah heu ça dépend ce que tu veux. Pourquoi ?

.......... J'ai un petit service à te demander

......  Oui vas-y, si je peux te le rendre

Marie et Joss parlent ensemble, je n'écoute pas, Phil m'accapare. Joss se rapproche de moi et passe son bras autour de mes épaules

Phil avec un air gêné ....... On a du monde qui arrive cet après-midi. Deux couples que tu connais chaton, Jean Marc et mon frère Pierre.

Il laisse un blanc. Je ne dis rien, je sens la main de Joss placé sur mon épaule, je vais la chercher, entrecroise mes doigts dans les siens.

........ Oui et alors ?

........ Bah voilà il nous manque une chambre, faudrait se serrer un tout petit peu. Nous ne pensions pas qu'ils arriveraient ensemble et .........

Malicieusement je demande ........ Tu veux qu'on dorme à trois ?

Philippe éclate de rire

....... Mais non mon chat pas à trois dans le même lit. Mais si avec Jocelyn, tu pouvais partager la chambre, ou peut-être avec Laurence.

Je le regarde sans rien laisser paraître, malgré l’envie de rire

....... Mais t'es fou ou quoi ?

Je sens Phil dans l'embarras, je regarde Marie qui a plein de rire dans les yeux, et j'enchaîne

 ....... Houlà là mais ça ne nous est jamais arrivé ça encore. En plus, imagine si ton pote ronfle ?

Phil me regarde, perplexe. .................. Tu te paies ma tête là

J'éclate de rire. ......... Bah bien sûr que je me paie ta tête !

Et voilà comment bien commencer une journée !

Avec Marie nous allons faire les lits, changer les draps, et mettre mes affaires dans l’autre chambre.

........ Pourquoi cet embarras pour me demander de partager le lit de Joss ? 

Elle met un doigt sur sa bouche en signe de chut ! .......... Je t'expliquerais !

Revenant sur la terrasse Marie prend un papier un crayon. Nous faisons une liste de courses et envoyons les gars en ville 

Marie.......... Ils en ont pour 2 bonnes heures on est tranquille pour causer.

Elle va chercher des carottes, une salade que nous épluchons en silence. Laurence arrive un grand verre d'orangeade à la main et nous demande si on en veut. On lui dit oui, du coup elle repart. J’en profite pour demander à mon amie

 .......Qu’est-ce que tu voulais me dire Marie, c'est le moment on est tranquille

...... Ecoute, surtout ne te fâche pas et fait comme si tu ne savais pas !

..... Pourquoi ?

..... Parce que si Phil sait que je t’ai parlé, il risque de ne pas apprécier.

..... D’accord, c’est grave ?

Elle sourit, Laurence pose deux verres sur la table.

..... Maman je vais à la piscine, je vous laisse parler avec tata. Si tu as besoin tu m’appelles.

.... Oui merci ma puce !

Un petit pincement, je pense à ma fille ‘’ sacrée gamine, la mienne se serait mêlée de la conversation’’

......... Elle est vraiment mignonne ta fille ! Quand je pense à la mienne !

Je sens mon cœur se serrer ! Marie me sourit et tout en allumant une cigarette qu'elle me tend. ........ Phil ne lui a jamais rien passé. A 12 ans elle a commencé sa crise de rébellion, il lui a mis une fessée. La première de sa vie, après on a été tranquille. Elle n’a jamais recommencé, elle craint son père.

 ‘’ Voilà ce qui a manqué à ma fille ! "

J’écrase ma cigarette. ..... Bon qu’est-ce que tu as à me dire ? Balance comme tu le sens

..... C’est un peu compliqué, et je ne veux pas que tu montes en pression.

...... Mais non, pourquoi ?

Marie prend une grande inspiration, boit une gorgée d’orangeade. Je lui souris pour l'inviter à déballer son sac                   

....... Tu sais que tu es comme ma sœur Alex, mais ce que j'ai à te dire n'est pas facile !

Je la regarde je commence à me demander ce qui se passe. Tout à trac je lui demande

 ......... Vous n'allez pas divorcer ?

Elle me regarde et éclate d'un rire franc et joyeux. .......... Oh Alex non ! Mais non ! Jamais je ne pourrais quitter Phil

.......... Voilà Phil a demandé hier à Joss ce qu'on t'a demandé ce matin !

Elle me regarde. Je lui fais ok avec les yeux et la tête

........ Puis tu sais les gars c'est comme nous, ça parle entre eux.  Phil hier m'a dit .......

Je la vois hésitante, et ça devient pénible ......... ...... Ecoute Marie, lâche le morceau et on verra après on en discutera

....... Bon bah d'accord.

Elle allume une cigarette et du coup moi aussi. Nous sirotons un peu de jus d'orange 

...... Bon voilà Phil et Joss ont discuté de votre relation.  Phil à demander à son ami........." Bon quand est-ce que vous allez nous annoncer que vous vivez ensemble ? " Ça fait deux ans maintenant. Tu as bien réfléchi, tu as vu qu’Alex était autonome, et qu'elle ne t'attendait pas pour vivre  

Je regarde Marie ahurie, elle écrase sa cigarette, et là je reste comme une conne, le mégot me brûle le doigt. Je le jette dans le cendrier, rallume une cigarette.

Le cœur battant je supplie mon amie ........ Et alors la suite ?

........ Joss a répondu, Quand je sentirais Alex prête ! Je pense que ce n'est pas encore le moment !

........ Mais ils sont dingues tous les deux ! Il n’est pas question qu'on vive ensemble ! On n'est même pas amoureux

....... Joss s'est rendu compte qu'il tenait par-dessus tout à toi, quand il y a eu cette séparation et que vous êtes partis à Concarneau.  Là il a découvert que ses sentiments pour toi étaient bien plus fort qu'il ne pensait.

....... Mais il a parlé avec Phil de notre relation de nos engueulades de heu. ......... Enfin tu vois ce que je veux dire

Gênée malgré moi, de savoir maintenant Marie au courant. 

...... Non, il a simplement dit que tu n'avais pas un caractère très facile. Que des fois il était obligé de se fâcher pour que tu te calmes. Des fois ça le fait rire, que tu agisses comme une gamine, que tu ressembles trop à ta fille.

........ Mais pour vivre avec quelqu'un faut l'aimer Marie

...... Tu as des sentiments pour Joss, ça se voit comme le nez au milieu de ta figure. Mais tu as tellement peur que tu t'enfermes dans une carapace. Depuis que tu connais Joss, tu n'as jamais repris d'amants. Thierry a été le dernier, il n’a pas duré un mois. Tu perds du temps de bonheur Alex ! Joss est l'homme le plus merveilleux que je connaisse

Elle éclate de rire........Après Phil

Je reste songeuse, rallume une cigarette et essaie de réfléchir. ...... Mais qu'est-ce qui vous fait dire que j'ai des sentiments pour lui ? Et lui pour moi ? On pieute, même pas.

......... Alex tu ne t'en rends même pas compte. Il te prend la main, il te tient la taille, par les épaules. Il te fait des mimis dans le cou, sur la bouche, dans les cheveux. Tu veux que je te fasse un dessin ? Ce n'est pas l'attitude d'un pote Alex, mais d'un homme amoureux ! Tu as les clés de chez lui, tu fais ce que tu veux. A part Phil qui t'appelle chat ou chérie pour te taquiner tu crois qu'un copain t'appellerait ma douce, ma belle mon ange ? Dis-moi comment il t’appelait Thierry ?

.... Heu bah Alex !

Je regarde Marie, je sens mes yeux qui piquent j'ai envie de pleurer je ne sais même pas pourquoi

....... Pleure si tu veux, mais là tu pleureras sur ton sort ! Réfléchis à ce que je te dis, et tu verras que tu l'aimes autant qu'il t'aime.
.......... Mais Marie, s’il m'aime pourquoi me faire du mal ? Il ne vaut pas mieux que le père de Choupette !

........... Dis-moi, est-ce que  passe sans raison ? Juste pour le plaisir ?

........ Heu bah non.

..... Alors pourquoi ?

..... Bah si je l’insulte.

....... Et sinon ?

...... Bah non, il est gentil, adorable même

..... Et tu crois qu’un copain agit comme ça ?  Réfléchis Alex, et on en reparle 

 Je la regarde troublée. Je ne sais que penser. Nous finissons notre épluchage en silence, je suis perdue dans mes pensées. Les hommes rentrent chargés de paniers

En début d’après-midi, je me baigne avec Jocelyn, chahutant et riant. Je vois cet homme d’un autre œil. Est-ce donc ça l’amour ?

Nous laissons la piscine à Laurence et ses copines. Couchés sur des relax nous papotons tous les quatre

Une voiture klaxonne. C'est Jean-Marc et Chantal. Je vais avec Marie à la cuisine chercher des boissons fraîches.

Une autre voiture arrive c'est le frère de Philippe et sa femme. Je les ai déjà vu 2 ou 3 fois. Mais bon, sans plus, je n’accroche pas, la trouvant méchante avec Marie, toujours à faire des réflexions.  

Phil fait les présentations entre les deux couples et me présente à Pierre comme l'amie de Jocelyn. Affectueusement, il a enlacé ma taille. Pierre et Joss se font la bise. Je les regarde interloquée.  Jacqueline me fait une bise distraite et s'attarde sur Jocelyn. Marie me regarde et me fais un clin d'œil, je lui retourne son sourire.

Courtois, Jocelyn balance deux, trois mots à Jacqueline et m'entraîne vers la table. Jacqueline prend place juste en face de Jocelyn et le dévisage sans retenue. Marie se lève, je la rejoins, nous préparons un plateau de verres pour l’apéro. Je prends la carafe d’eau au frigo. Nous retournons vers les autres avec un plateau de verres et un plateau de bouteilles. Dès que je sors sur la terrasse, je vois Jacqueline à ma place. Marie se retient de rire. La bonne ambiance semble régner autour de la table. Je ne dis rien, et m’assois à côté de Marie.

Elle, la belle-sœur (qui n'est pas belle d'ailleurs sourire) aguiche Jocelyn ouvertement. Pose sa main sur son bras et s'esclaffe à la moindre de ses paroles. Il m'observe, je m'en rends compte. Je lui lance le regard le plus mauvais que je peux ! Je demande une clope à Marie. Autour de la table, ça parle, ça rit, tout le monde est détendu, et moi j’ai le pouls qui bat à cent à l’heure.

Chantal, Marie et moi, allons chercher tout ce qu'il faut pour mettre le couvert. On amène les grosses salades qu'on a préparé le matin, le grand plat de charcuterie. Je profite que Jacqueline soit je ne sais où, pour m’assoir à côté de Jocelyn.

En face, Marie et Chantal passent les plats aux un, aux autres. La pimbêche revient et prend place sur la chaise vide, je la vois pincer les lèvres. Elle interpelle Jocelyn à tout bout de champ pour des futilités. Complaisant il répond gentiment. Le diner est sympa, j’essaie de me détendre.

Marie et Chantal, débarrasse, je me lève pour les aider, en jetant un regard noir à la belle-sœur qui ne bouge pas d’un pouce. Marie prend le plateau de fromages, Chantal le grand saladier de laitue. Je coupe du pain dans les panières vides. 

Dehors la table est dans un halo lumineux, les allogènes ont été allumés. Et là ! Mon sang ne fait qu'un tour.  ELLE est assise à côté de Jocelyn, à ma place. Elle rigole comme une dinde !

Je pose les panières sur la table et perfide je lance ....... Dis-moi Jacqueline, tu vas faire le tour de la table toute la soirée ?

Elle me fait un grand sourire, comme si elle venait de remporter la médaille d’or aux jeux olympiques. .... J’avais le soleil dans les yeux.

.... Et tu n’as pas l’impression d’être à ma place ?

Elle ricane ......... Ah bon ! Il y a des places attitrées ?

Malgré la colère qui monte en moi, je change une nouvelle fois de place. Marie me tend le plateau de fromages, sèchement je réponds.

.... Non merci !

Jocelyn me contemple, les sourcils arqués, un petit sourire en coin. Je le fusille du regard le plus noir que je peux, et ne m’en occupe plus. Je fume une clope et bois un grand verre d’eau.

Marie me pousse du coude, je tourne la tête .... Quoi ?

....... Ça va ?

.... Ouais !

..... On débarrasse ?

Je me lève sans répondre. Dans la cuisine Marie éclate de rire. Enervée, je demande si elle se fou de ma gueule.

.... Tu as vu ta tête Alex ?

.... Tu as vu ta belle-sœur ?

....... Alex, tu te rends compte ?  

........ Quoi ?  

..... De ce que tu viens de me dire ?  

........ Bah oui ! Je te dis que ta belle-sœur agis comme une pute !  

..... Laisse faire, ce n’est pas grave.

... Ah ouais ! Et si je fais pareil avec son mec ?

...... Mais tu es jalouse ma chérie !

Elle part d'un grand éclat de rire en me laissant complètement médusée. Je la regarde pleurer de rire et éclate de rire à mon tour, j'ai le cœur qui bat d'émotion

....... Oh non Marie je suis foutue !  

Nous emmenons les plateaux de tasses, le café, et les tartes. J’ai les bras chargés. Bingo, ma place est occupée. Et là, je sens que je vais exploser, que je vais la trainer par les cheveux, et l’envoyer s’assoir au purgatoire.

Je prends la chaise, ramasse mon paquet de cigarette et vais m’incruster entre Phil et son frère

.... Bah p’ti chat ?

.... Ouais, c’est un jeu, on fait le tour de la table !

Philippe me regarde semblant ne pas comprendre. Je prends une clope, engage la conversation avec Pierre, sur un ton tour à tour enjôleur, malicieux drôle. Je fais ma dinde aussi. Je fume, je fume, je suis énervée, je suis au bord de la colère. Je sais qu'il ne faudrait pas grand-chose pour que j'éclate. Je sens le regard de Joss sur moi. Je ne m'en occupe pas. Je fume, je ris, je fais rire ceux qui sont autour de moi.   

Marie vient me voir avec Chantal et me propose un petit tour autour de la piscine. Je me lève, emboîte le pas aux filles, faisant le tour de la table pour ne pas passer près de Jocelyn. 

Nous voilà bras dessus, bras dessous.   

Marie essaie de me tranquilliser........ Laisse tomber Alex ça n'en vaut pas le coup  

Chantal est dépitée......... C'est honteux quand même ! Elle fait ça à Jean-Marc et je lui crève les yeux.

Marie......... Oui je vais en parler à Phil. Je ne sais pas s’il s'est rendu compte de quelque chose 

Je ne dis rien, je suis dans mes pensées, Marie me tend son paquet de cigarettes, j'ai laissé les miennes sur la table  

Nous discutons un bon bout de temps, quand nous voyons Joss arriver à grandes enjambées.

.... Alors les filles on papote ?

Une ou deux boutades à Chantal qui la font rire. Les filles repartent Je me retrouve seule avec lui.
....... Alors ma douce, ça va ?

Je contiens ma colère...... Mais très bien !  

...... Non ça ne va pas. Dis-moi ce qui te tracasse !  

Avec toute l'insolence dont je suis capable....... Mais rien ! Tu as laissé la dinde toute seule ? Tu devrais aller la retrouver

Il s’exprime d’un ton badin ...... Je te mets une fessée tout de suite, ou j'attends ?  

Je ne réponds pas. Mais qu'est ce qui m'arrive ? Je n'ai jamais au grand jamais été jalouse avec personne ?  

 ..... J'attends Alex !  

Quoi qu'est-ce qu'il attend ? Oh merde ! Et là je sens que la colère contenue va éclater  

........ Quoi t'attends quoi ?   

..... Que tu me répondes !  

..... Je m'en fou, je n'ai pas écouté. Va lui parler à elle. Elle t'écoutera elle est comme une chienne en chaleur.  

Je sens mon nez qui pique. Oh non faut pas que je pleure.  D’un doigt Joss lève mon menton, mes yeux sont dans la lumière. Je fuie son regard 

Doucement, de cette voix chaude qui fait battre mon cœur ....... Regarde-moi Alexandrine

Je plonge mon regard dans le sien, je n'y vois pas de colère, non, plutôt de l'amusement, je sens qu'une larme arrive. Elle coule sur ma joue  

Joss l'essuie de son pouce, me prend dans ses bras tendrement. Embrasse mes cheveux et dit d'un ton enjôleur  

...... Bah si je m'attendais à ça ! 

Il m'entraîne vers les autres et ne me quitte plus ! On donne le signal d'aller au lit, je me précipite à la salle d'eau, j'ai besoin d'une douche. Je suis prête à sortir Marie toc à la porte, je lui ouvre. 

........Viens fumer une clope avec moi les gars sont au salon Chantal est dans ma salle de bains

Je fais oui de la tête ...... Et l’autre ?

Marie sourit ....... Ou veux-tu qu’elle soit ? A part avec les hommes  

J’hausse les épaules et vais avec mon amie sur la terrasse

Marie parle doucement. ..... Alex ça va passer, dis-toi qu'elle ne va pas rester, prends sur toi  

Je sens les larmes monter .........Pourquoi ça arrive justement aujourd'hui Marie ?

........Parce que tu as ouvert les yeux ma chérie !  

...... Je te jure demain je fais du rentre dedans à son mec !  

...... Ne joue pas à ça avec Jocelyn !

Elle tire sur sa cigarette et rajoute ..........Surtout pas, ma chérie !  

....... Ah ouais ? Bah il fait quoi lui ?  

......... Sois juste, ce n'est pas lui !  

...... Il a qu'à la remettre en place cette chienne en chaleur  

....... Il n'y peut rien, tu le sais ! Qu'est-ce que tu veux, toutes les filles sont amoureuses de lui  

Rageuse j’écrase mon mégot ....... Je n'en ai rien à foutre !  

Marie me tend une autre cigarette. Jocelyn a pris mon paquet sur la table.  Il s'est rendu compte que je fumais clope sur clope. Ce qui n'a pas arrangé ma colère. 

........ Alex, essaie de prendre sur toi juste pour ce soir ! Je vais en parler à Phil tout à l'heure allez souris ! 

Elle m'embrasse. Je me calme un peu. J'éteins ma clope, retourne me laver les dents et me couche  

Facilement une heure après je sens Jocelyn qui arrive. Je lui tourne le dos et ne bouge pas. Il se couche sur le dos, les mains sous la nuque.

Je m'endors.

12 juillet 2002

Tête à tête

J'enfile ma liquette de nuit et vais sur la terrasse fumer. J'ai mal à mes fesses Elles doivent être toutes rouges et marquées de l'empreinte de ses doigts. Je n'ose pas aller dans la salle d'eau. En plus il n'y a pas de grand miroir.

J'ai encore quelques spasmes qui me secouent la poitrine. J’essaie de respirer à fond, de me calmer, il fait bon, les lampes solaires diffusent une douce lumière dans le massif qui borde la terrasse. J'entends quelqu'un approcher. Je me tiens sur mes gardes. La lumière du patio s'allume. Ouf c'est Marie ! 

...... Je vous ai entendu rentrer ! 

....... Oh désolée on vous a réveillé ! 

Elle m’examine ...... Non je ne dormais pas. Tu as pleuré ? 

Je sens les larmes monter. Je les retiens. Comment lui expliquer ? 

........ Tu sais que tu peux te confier à moi, Phil n'en sera rien ! 

Je ne dis rien, je rallume une cigarette.  Marie se lève .......... Attends-moi je vais chercher à boire.

Elle revient avec un pichet d'eau fraîche deux verres, s'assoit en face de moi, tout en servant elle demande ....... Vous vous êtes disputés ?

Je fais oui, je fais non de la tête. Je ne peux pas parler je sens que je vais éclater en sanglots

Je bois mon verre d'eau d'un trait et respire un grand coup ! 

Elle commence doucement, elle me raconte les côtés de Jocelyn que je ne connais pas. Je me détends et l'écoute sans l'interrompre 

........ Tu sais Jocelyn on le connait depuis plus de quinze ans.  Phil et lui ont fait une partie de leurs études ensemble. Ce sont des amis de jeunesse. Joss était une tête à la Fac. Il avait 2 ans d'avance sur la promo. D'ailleurs il a bien réussi, puisqu'il a monté sa boîte, et ça tourne rond, je peux te le dire.

Ajoute-t-elle en riant doucement. Elle boit une gorgée d'eau et continue

.......... C'est notre témoin de mariage, le parrain de Laurence. Il fait partie de notre famille. Quand il est revenu en France, il a monté une toute petite société de négoce. Il travaillait d’arrache-pied pour la lancer.

........ Puis il nous a annoncé son mariage, on a été étonné, il nous a raconté qu’une fille de son patelin l’accusait d’être enceinte. Il a juré à Phil que c’était impossible, que ce ne pouvait pas être de lui, qu’il ne l’avait jamais fréquenté. Ses parents l’ont forcé à l’épouser pour soi-disant réparer. Le mariage a été organisé. Phil qui devait être son témoin, lui a dit. Je ne serais pas témoin d’une telle mascarade, tu fais un contrat de mariage et tu m’amènes les papiers. Jocelyn était tellement abattu, qu'il ne savait plus, n'arrivait plus à penser positivement. Il se laissait couler. Phil l'a emmené chez le notaire. 

Le mariage dès le début a été un fiasco. C’était une saloperie, méchante et prétentieuse, elle avait déjà un môme,

Je demande .... Il avait quel âge le petit ?

..... Huit ans environ. Il traitait Jocelyn de connard, de pédé, de petite bite, et je t’en passe, ça faisait rire la mère. Il exigeait   les derniers jeux vidéo, le dernier vélo, la dernière télé. Bref Jocelyn devait payer, payer et encore payer, et s’il disait quelque chose au môme elle répondait, tu le laisses tranquille t’es pas son père. Si Jocelyn refusait de payer, le môme piquait des colères terribles la mère lui faisait des scènes à n’en plus finir

Jocelyn venait se confier. Il s’enfonçait de plus en plus dans le boulot, dans la déprime. Des fois il ne rentrait même pas, et couchait à la maison. Phil le forçait à divorcer, il lui disait, arrête ce désastre, ressaisis-toi. Mes beaux-parents qui connaissent très bien Jocelyn, nous soutenait pour qu’il divorce, mais Jocelyn disait, il faut assumer ses erreurs. Je suis marié !

Phil, lui répondait. Tu as signé à la mairie et alors ? Un mariage ça s’annule. Au bout d’un an, Jocelyn a enfin demandé le divorce. Quand il lui a dit, elle est devenue hystérique, si elle divorçait elle perdait tout. Tout était à Joss, l’appartement, la société. 

Elle remplit nos verres, boit une gorgée, et me regarde en souriant. ...... Alex, ce matin, je te disais qu'une fois nous avons assisté à une scène terrible. Joss nous avait invité à dîner. Dès que nous sommes arrivés, elle n'a pas arrêté d'attaquer Jocelyn, en étant tout en réflexion. Le môme se fichait de tout le monde, critiquant ouvertement son beau-père, qui bouillait mais ne disait rien pour ne pas envenimer les choses. Ce sale môme est enfin parti dans sa chambre, à la moitié du repas.

Elle prend une profonde inspiration, allume une cigarette, et me la tend. Je me détends. J’ai moins mal, ça ne brûle plus. J’attends que Marie allume sa clope pour connaître la suite.
 ............Quand son fils est sorti de table, elle a attaqué Jocelyn ouvertement, le traitant de chiffe molle et autres joyeusetés. Avec Phil on le voyait blanchir, il lui répondait sèchement mais rien n'y faisait. On a même soupçonné qu’elle avait bu plus que de raison, et qu’elle était moitié ivre. Elle avait un penchant pour l’alcool Un moment donné Phil en plaisantant .........

Elle sourit .... Tu le connais !  Il a dit, bah mon vieux, il y a des volées qui se perdent 

Et elle, elle continuait, continuait. Avec Phil on voulait partir. La soirée était pourrie. Joss a regardé Phil et a dit 

" Tu as raison mon ami, j'aurai dû commencer par-là ! 

Il a attrapé Monique et devant nous, lui a baissé sa culotte et lui a mis une rouste. Il claquait, claquait et ne s'arrêtait plus, elle hurlait. C'est Phil qui lui a enlevé Monique des bras. Il a payé cher un avocat, en 8 jours elle a du tout quitter avec son môme.  Joss a vendu son appart, et acheté celui que tu connais. Il ne l'a jamais revu, il ne sait même pas ce qu'elle est devenue.  

Je la regarde avec de grands yeux épouvantés ! Plein de questions se bousculent dans mon cerveau.   

Marie sourit ............ Vas-y demande moi ce que tu veux ?  

......... Et le bébé ?  

........Non elle n'a jamais été enceinte !  Au début de leur mariage, elle lui réclamait jour et nuit de faire l'amour. Mais elle n'est pas tombée enceinte, et heureusement pour lui. Quand il s'en est rendu compte. Ils ont fait chambre à part. Elle courait ailleurs.   

........... Heu ! Comment te dire, heu ! C'est difficile  

......... Oui vas-y !  

..... Heu ! C'est intime  

...... Tu veux savoir si Phil me donne des fessées ? 

Elle éclate de rire ........ Avec son index en travers de sa bouche elle fait " Chuttttttt on va les réveiller " 

Elle sourit avant de poursuivre ...... Non Phil ne me fesse pas. Nous avons d'autres jeux. 

Je suis songeuse, dois-je lui dire ? Je suis indécise. Que va t'elle penser de moi ? Moi la grande gueule au boulot. Celle qui n'a peur de rien ! Même pas du directeur de service.   

Marie brise ce silence ....... Je pense que Jocelyn est amoureux de toi ! Il attend que tu te décides, que tu sois prête. ! Je sais par Phil qu'il a quelques aventures, mais, ça ne tient pas. Elles n'arrivent pas à l'accrocher, et elles ne l'auront pas !  

....... Non Marie, tu te trompes, on n'est pas amoureux ! On s'aime de cet amour platonique. Si on couchait ensemble ça gâcherait tout ! Nous n'aurions plus le même regard l'un envers l'autre.  

..... Contrairement à ce que tu pourrais croire Jocelyn est quelqu'un d'immensément patient. Avec Monique il a su dès le premier mois de mariage qu'il avait fait une connerie. Il assumait comme il disait à Phil. 

Je la regarde de mon air d’abrutie ....... Patient ! Tu as dit patient ? 

J'éclate d'un rire démoniaque. .... Marie on ne connait pas le même mec !  

..... Si Alex on connait le même homme ! Et toi aussi sans te l'avouer tu l'aimes. Tu es amoureuse de lui, avec Phil on en est persuadé.  

.........Oh non Marie, vous vous trompez, en plus on ne couche même pas ensemble.  

.......... Je sais ça, enfin je m'en doute. Sinon je pense que tu m'en aurais parlé ! Quand vous vous disputez je le vois tout de suite. Tu es triste, songeuse. Tu n'es plus toi-même. 

" Bah remarque si tu savais, " Mais je ne dis rien, je la laisse parler

.......Vos disputes te minent. Je sais qu'il peut être très dur en parole, et peut être en acte ! 

Voilà elle y arrive. Je pense qu'en fin de compte elle sait. Elle m'a toujours respectée, n'a jamais rien dit, n'a jamais cherché à me faire avouer quoique ça soit. Mais là je suis au pied du mur. Je me sens mal. Je revois, je ressens les mains de Joss en train de claquer mes fesses. Je rougis, Marie le voit. Elle me sourit gentiment

........ Si tu veux te libérer je te promets solennellement que ça restera entre nous. Ce sera notre secret de sœurs. Tu sais que tu peux me faire confiance.

Je sens les larmes me piquer les yeux. Je mets ma figure dans mes mains, et là je lui avoue tout, honteusement je crache le morceau

Elle me sert un verre d'eau allume une cigarette, enlève mes mains de ma figure et me tend la cigarette. Je n'ose pas la regarder, je suis tellement humiliée. 

..... Ecoute Alex, tu n'as pas à avoir honte devant moi Je m'en doutais sans en être sûre ! Tu as pris ce soir ? 

........ Oui pour mon attitude de ce midi, quand je vous ai envoyé balader à cause de Choupette.
....... Je savais que tu allais te prendre une engueulade. Je ne pensais pas à autre chose. Tu t'emportes, tu ne fais pas attention qui est à côté de toi. C'est comme quand tu t'engueules avec Monsieur Brandon. Quand tu pars, rien ne t'arrête, il a déjà vécu ça, il n'en veut plus. Tu comprends ?

....... Je vais essayer de retenir la leçon.

On fume une dernière cigarette et décidons d'aller nous coucher. Il est 4h du matin.

J'ai eu beaucoup de mal à m'endormir, la dernière fois que j'ai regardé l'heure sur le nouveau portable que Joss m'a offert, il était cinq heures vingt

Je sens un frôlement dans mon cou, sur ma joue, sur mes lèvres, j'ouvre les yeux. Jocelyn tout sourire, une tasse de café à la main me regarde. Je m'étire paresseusement, la conversation avec Marie me revient en bloc. Je lui demande l'heure

....... Il est treize heures, ma douce !

......... Han, mais il fallait me réveiller avant

...... Je pense que tu avais besoin de te reposer. Je suppose, que la nuit t'a porté conseil.

.....  Je me suis couchée à 4h

...... Oui je sais, Marie m'a dit que vous aviez discuté.

Je sens mon sang se vider. Je deviens blême. ‘’Non Marie tu ne m'as pas trahi quand même ?’’

........ Pas de panique ma belle, ! Elle ne m'a pas fait part de votre conversation que je suppose intime à ton air. Elle m'a simplement demandé de te laisser dormir, disant que tu t’étais couchée très tard.

Je respire. Je reprends mes esprits. Marie ne pouvait pas me trahir. Même si Joss est leur ami, moi aussi je suis l'amie de Marie. Joss me tend la tasse de café qu'il tient. C'est la première fois, qu'il me l'amène au lit. Je tends mon visage vers lui et lui fais un bisou sur la joue.

........ Prépare-toi ma douce, nous t'attendons pour déjeuner. 

Il se lève du bord du lit. Alors qu'il a la main sur la poignée, prêt à sortir de la chambre, je l’appelle

 Il lève son sourcil interrogateur. ....... Oui ? 

...... Heu Joss, heu.

Voyant que je n'arrive pas à parler, il vient se rasseoir sur le lit. Je m'adosse au mur, cherche mes mots

..... Heu Joss, pour heu

Il me regarde, me sourit. Il s'amuse de ma confusion

..... Que veux-tu savoir ? 

A part des heu, heu, rien ne sort de ma bouche. Je sens mes larmes qui montent, j'ai le regard qui s'embue Jocelyn s'allonge à côté de moi me prend dans ses bras, et me dit tout doucement.  

....... Ne pense à rien ma douce. Je nous sais tranquilles pour un trimestre au moins. Dommage d'en arriver là, mais si c'est la seule manière de ne pas vivre l'enfer, alors je te fesserais chaque fois ! Te voilà prévenue

Je me lève, j'ai envie de danser. J'ai envie de chanter. Je file sous la douche en 10 mn je suis prête. Je rejoins tout le monde sur la terrasse. Ils sont en train de boire l'apéro. Je leur fais la bise.

Phil......... Ben dit donc la marmotte. 

Je souris............Oh oui ça fait du bien ! Mais fallait me réveiller plus tôt

Phil......... Tu es folle ou quoi ? On ne voulait pas se faire étriper par Marie.

Marie sourit en me regardant complice. Nous déjeunons dans les rires.  

Marie sert le café, je prends une cigarette. Tout en discutant avec Marie, j'écrase ma cigarette, me sers un nouveau café, et machinalement, prends une autre cigarette du paquet de mon amie, quand la main de Joss se pose sur mon bras.

Je m'arrête net et rougis, Phil et Marie assistent à la scène. Phil éclate de rire et s'adressant à Joss

....... Alors là tu m'impressionne mon poto

Joss demande railleur...... Ah ! Et pourquoi mon ami ?

............ Tu arrives à faire rougir notre Alex

...... Oh mais je fais mieux si tu savais !  

Et là je suis écarlate. Je foudroie Marie, elle ramasse les tasses

......... Tu viens m'aider Alex ?

Je suis en colère, tout en rangeant la petite vaisselle dans la machine, elle me chuchote

........ Alex, personne ne sait rien de notre conversation, personne n'en saura jamais rien ! Joss n'apprécierait peut-être pas ce que je t’ai confié, et Phil non plus. Alors aies confiance. Mais je crois que c'est la première fois que tu rougis comme ça et que tu obéis comme une petite fille sans rien dire. On aurait dit Laurence

Elle éclate de rire en me prenant dans ses bras. Je me détends complétement.

Nous passons une super journée. Le soir un barbecue fait par les hommes termine cette belle journée. Jocelyn me propose une balade. Je suis sur mes gardes. Il sourit mais je me méfie.

Joss.......... Va chercher un gilet, nous allons marcher sur la plage.

Je vais dans ma chambre, Marie me rejoint
...... Ne fais pas cette tête on dirait que tu vas à l'échafaud

"Bah c'est un peu ça ! "

Je rejoins Jocelyn dans la voiture. Je suis aux aguets du moindre geste qu'il peut faire. Il tourne la tête et m'observe, je ne décèle rien sur son visage. Il prend ma main, et la pose sur le levier de vitesse avec la sienne.

........ Détends-toi, je ne t'emmène pas à l'abattoir !

J’essaie mais, franchement je ne suis pas tranquille. Avec lui on ne sait jamais. La moindre étincelle peut faire une explosion que rien ne peut enrayer.

Nous marchons le long de plage. Il y a quelques promeneurs. Je me sens rassurée. Mon estomac se contracte. Est-ce qu'il a quelque chose à me reprocher ? Pourquoi m’a-t-il emmené ici ? Toute la question est là !

Il n'y a pas eu de gros mots, pas eu de colère. Je cherche. Il s'assied sur le sable sec et m'attire sur lui. Je m’installe entre ses jambes musclées. Il me tient par la taille. Nous sommes face à la mer

 ......... Es-tu bien mon ange ?

...... Heu oui !

........ Je ne te sens pas tranquille ! Que se passe-t-il ?

 "Oh non ! Il va me le faire dire et après il va me forcer à lui demander. Non Joss pas ça !" Rien que d'y penser mon pouls s'accélère.  

Gentiment il me demande ......... Qu'est ce qui te tracasse ma douce ?

...... Heu rien !

.....  Crois-tu que je ne te connaisse pas depuis le temps ? Penses-tu que je n'ai pas appris à te découvrir ? Ma belle, je sais toujours comment tu peux réagir ! Si tu es de bonne ou mauvaise humeur. Si on va avoir du bon temps ou pas.

Je me détends, nous engageons la conversation sur ce sujet

........ C'est pour ça en fait que tu m'amènes exactement où tu veux !

........ Tout dépend des situations.  Je te demande toujours ton avis. On fait les choses à deux, il est normal de décider à deux. Non ?

....... Heu si bien sûr !

....... La seule chose ou tu n'as pas voix au chapitre, c'est la fessée. Lorsque tu dois être punie, tu es punie. Ce n’est pas plus compliqué. Je choisis l'heure, l'endroit, et le degré selon la gravité du moment !

.........  Tu es féroce et sadique.

Je peux, je sais que c'est une conversation moitié anodine, moitié pour mettre les choses au point.

...... Une fessée n'est pas une caresse. Si je te déculotte pour te faire rire, tu deviendras diabolique. J'ai déjà vécu ce genre d'expérience, je me suis juré une, pas deux.

Je repense à ce que m'a dit Marie. Je repense à toutes ces allusions qu'il me faisait des fois, sans que j'en saisisse la signification. Maintenant oui je comprends En fait je prends pour cette garce qui lui a fait du mal !

......... Me fais-tu comprendre que je prends pour une autre ?

Joss éclate de rire. De ce rire qui me donne des frissons de bonheur. 

....... Non ! Oh non ! ma douce. Je ne me venge pas d'une sur l'autre. Simplement au début de notre relation, tu étais drôle, pertinente, amusante. Au fil des jours, tu es devenue, ironique, irrespectueuse. Je t'ai fessé une première fois, t'en rappelles-tu ?

....... Heu oui bien sûr.

...... Quelle en était la raison ?

...... Heu ! C'était chez André au resto, à cause d'une conversation sur je sais plus quoi et tu voulais avoir raison.

Je finis ma phrase en riant, me rappelant ce fameux soir, il y a maintenant 2 ans, presque jour pour jour. 

..... Je ne voulais pas avoir raison, ma belle. Je voulais que tu comprennes justement que tu ne peux pas imposer tes idées de force. Tu n'es pas la sagesse, chaque personne pense selon son idée, son caractère. Tu t'entêtais à vouloir me faire dire comme toi. Tu es devenue, incorrecte avec un langage à faire fuir un troupeau de chèvres. Si je laissais passer, tu allais me mener une vie d'enfer. Il fallait que j'agisse vite pour y mettre un terme. Donc en rentrant j'avais décidé de te fesser. Que tu comprennes que tu n'es pas le seul maître à bord mais que nous sommes deux. Sur le même pied d'égalité. Comprends-tu ?

..... Heu oui, mais il y avait d'autres moyens que de me punir comme un bébé

........ J'ai utilisé la patience, mais tu as eu vite fait de l'anéantir. Je t'ai prévenu à maintes reprises. Tu n'y prenais pas garde, trop sûre de l'ascendant que tu avais sur moi. J'ai donc décidé d'agir une bonne fois pour toute ! Tu te comportes en sale gosse, je te punis comme il se doit !

........ Oui mais heu ! Pourquoi m'humilier ? alors que déjà j'ai mal

...... Je t'humilie comme tu me discrédites. Tu ne t'en rends même pas compte. Les gens que tu n'apprécies pas, ou qui ne se rangent pas à tes côtés, tu les offusques, tu les indisposes, tu les ridiculises, de par ton langage qui ulcère !

.........  J'ai eu des circonstances des fois quand même

....... Ah oui et lesquelles ? donne-moi un seul exemple où tu as été fessée injustement

........ Heu la femme à Michel m'avait cherché reconnais-le

...... La femme de Michel......pas à.... Tu pouvais remettre Claire en place sans être vulgaire. Tu t'es fait une joie de l'insulter par des paroles blessantes et triviales.

........ Tu n'es pas juste, elle m'avait vraiment cherché. Elle m'a fait chier toute la soirée, elle déballait ses seins sous tes yeux. Elle minaudait comme une chatte en chaleur.

Grrr lumière rouge où es-tu ? Il y a un fil de débranché là-haut ou quoi ? Me voilà repartie enflammée, et mon cerveau dort. La petite lumière danger est éteinte

... Tu vois une fois encore, tu ne t'écoutes pas parler. Tu t'emportes et tu dérives

....... Parce que tu n'es pas juste envers moi

...... Précisément, je suis juste mais intraitable. Je t'explique que tu pouvais la remettre en place avec beaucoup plus de subtilité. Mais comme je ne me range pas exactement à ton idée, tu déclenches le verbiage !

Je réponds agacée ...... Ce qui veut dire en fin de compte que j'ai toujours tort

D’un ton sec il claque un ....... OUI 

Bon là faut que je me calme. Allez ma grande n'insiste pas. Tu sais que tu as raison, alors laisse tomber, tu t'en fou !

D'une pression de ses bras Jocelyn me remonte contre lui. J'appuie ma tête contre son torse. Il pose son menton sur le haut de ma tête. Nous sommes collés-serrés. 

...... Veux-tu que l'on parle des autres fessées ?

....... Heu non pas la peine. Tu arriveras à me convaincre que je les ai méritées

....... Oui ma douce, elles ont toutes raisons d'être. Comme celle d'hier au soir. Les prochaines à venir aussi, parce que je sais pertinemment que tu en prendras d'autres....... J'en ai laissé passer bien des fois, sinon j'aurai passé mon temps à m'acharner sur toi, et je ne le voulais pas. Mais quand la coupe est pleine, c'est qu'il est temps de remettre les choses en ordre !

......... En fait tu veux que je devienne une poupée qui fait oui qui fait non comme tu as envie.

....... Certainement pas ! Je veux que tu sois une femme, pas une adolescente en rébellion avec la hargne au bord des lèvres. Ta crise d'adolescente doit se terminer. Si on n’est pas d'accord avec toi, pas la peine de mugir et d'insulter les gens d'une horde d'insanités vulgaires. 

Je pousse un peu son bras pour prendre mes cigarettes, il le lève légèrement, j'attrape mon paquet

..... Tu peux le sortir, mais tu n'en allumeras pas !

......... Tu vois que tu mens. Tu me dis qu'on est sur un pied d'égalité et je ne peux même pas pisser toute seule

....... Pour l'instant c'est davantage la cigarette qui monopolise ton esprit que l'envie d'aller aux toilettes me semble-t-il !

Ho zut de zut. ! Le ton n'est pas aimable, bon tant pis pour ma clope. 

.......Rentrons-nous ?

.......Oui si tu veux

Il se lève me donne la main pour m'aider, il m’enlace jusqu’à la voiture.  

Les jours suivants se sont passés sans l'ombre d'un nuage. Entre crises de fou rire, chahuts dans la piscine et tendre complicité. Il semblerait qu’on est déposé les armes

10 juillet 2002

Altercation

Dans la semaine, Marie me téléphone, je réponds gentiment, me dérobant à ses questions, du coup elle ne fait aucune allusion sur mon absence.

Je la retrouve ce matin, souriante. Nous nous expliquons en fumant une cigarette attendant que le café soit coulé. Le midi je l’invite à notre petit restaurant, pas loin de nos bureaux. Ce petit différend est effacé.

Vendredi Jocelyn me téléphone, savoir si je veux sortir. J’hésite, puis me décide, en lui disant que je rentre chez moi. Il accepte.

Il vient me chercher au travail, nous allons faire quelques pas, avant d’aller manger chez André. Nous discutons, nous nous expliquons, je devrais dire, je le laisse parler. Pour la énième fois, il s’excuse de s’agacer après moi. Je crois en ses belles paroles, je lui donne une chance. Je me persuade qu’il va comprendre que son attitude me le fera quitter définitivement.

Nous nous revoyons régulièrement. La bonne humeur revient, je prends sur moi, Joss aussi, nous faisons des efforts tous les deux. Nos sorties sont plaisantes, nos après-midis chez lui, sont calmes, nous regardons un film, un documentaire, nous en discutons, sans difficulté. L'entente règne, la discorde est passé.    

Je me sens calme, de toute façon, je ne pique plus de colère tout me passe par-dessus la tête. Si on commence à parler qu'il fait exprès de me contredire ou de chercher la petite bête pour savoir si je vais exploser. Il est foutu, je ne dis rien Quand je vois que nous allons nous engueuler et que ça va me retomber sur la tronche, je coupe court. Je ne cherche pas à ergoter, ni à lui donner le fond de ma pensée, je me range à ses idées et acquiesce automatiquement.

Nos conversations du coup n’ont plus le même attrait, elles sont superficielles et sans grand intérêt

Il est prévu cette année que nous passions Choupette et moi trois semaines en juillet chez Phil et Marie. Mes frères ne prennent pas de vacances, ils viennent d'investir dans une nouvelle boutique. En août elle ira avec mes parents en Normandie.

C'était une nouvelle fois, sans compter Jocelyn qui a décidé qu'elle ferait un stage de rattrapage de cours

‘’Hou là, là ! Ma pauvre Choupette, mon bébé à moi, j'espère qu'il ne sera pas trop tyrannique avec toi et que tu ne rentreras pas en pleurs à la maison.

Quand Joss m'en a parlé, je me suis raidie, je lui ai lancé un regard pas très aimable. Nous étions au resto "sa cantine" c'était le 1er juillet et j'étais en vacances le vendredi, en même temps que Marie

Joss........ Dis-moi mon ange, ta fille arrive quand ?

.... Jeudi avec son barda, c'est mon frère Sébastien qui va la chercher

..... Bon ! Je lui laisse quelques jours de liberté, ensuite elle prend des cours avec Victor ! 

....... Laisse lui 2 semaines de liberté avec sa copine. Elle ira en août quand on reviendra de chez Phil et Marie, c'est bien déjà non ?

...... Tts, tts, tts ! Elle a toute la vie devant elle, ses résultats scolaires ne sont pas époustouflants.

Je le regarde bien droit dans les yeux

" Bon tu ne vas pas me prendre la tête avec ma fille ! Que tu gères une partie de ma vie ok, mais tu ne touches pas à ma chair, c'est mon bébé "

La discussion à peine entamée est close, je n'insiste pas, et lui non plus. Pour lui tout est dit.

Ma fille arrive le jeudi. Le soir en rentrant je vois mon appart toujours bien rangé, sans dessus dessous. De la vaisselle dans l'évier, des fringues dans le salon trainent. La salle de bain en dans un désordre total. Et pas de gamine. Je sens la colère m'envahir.

Je me prépare un truc à grignoter et m'installe devant mon pc, voir mes mails. La porte d'entrée s'ouvre, et voilà mon tourbillon qui rentre. Je l’attaque d’emblée

........  Dis donc Choupette c'est quoi tout ce chantier ? Il va falloir ranger, je ne vais pas vivre dans ton bordel toutes les vacances

..........Oh mamina, ne râle pas

......... Mais tu as vu un peu en même pas une journée tu m'as retourné l'appart

Elle en riant, de ce rire juvénile pas encore femme, .............Mais mamina ce n'est pas Hiroshima non plus !

Ce qui bien sûr me fait sourire ....... Demain tu ranges hein ! Nous partons chez Parrain, mais que si tu as tout remis en place sinon nous restons là et le ferons ce week-end, nous partirons après !

Vendredi matin au bureau Marie arrive en riant, elle est d’excellente humeur

........ Alex ça y est nous sommes en vacances. Jean-Marc et Chantal viennent passer le week-end du 14 juillet, nous les avons eus au téléphone

....... Woua ça promet, c’est trop cool.

Il est prévu que nous arrivions le lendemain dans l'après-midi Jocelyn, Choupette et moi.

En rentrant du travail, je vois mon appartement briller comme un diamant. Rien ne traine, elle a tout rangé, tout nettoyé, j'entends le sèche-linge qui tourne. ‘’Sacré gamine !’’

Samedi vers 13h30 Joss arrive. Tout beau dans son pantalon de toile, une chemisette ouverte au col. Il a fait couper légèrement ses cheveux. Nous nous embrassons tendrement lui dans mon cou, moi sur la joue, mais avec tendresse

Choupette peste parce que son sac ne veut pas fermer,

........  Oh mais merde il ne va pas se fermer ce sac à la con ?

Joss en 2 enjambées traverse le salon pour l'aider.

Choupette........... 'Ci ' Joss, trop d'la balle !

Je vois Joss froncer les sourcils, intérieurement je souris.

Joss railleur ........Choupette ne peux-tu surveiller ton langage un peu ?

Choupette ....... Rho, ne joue pas ton relou c'est les vacances

Je coupe court avant qu’ils ne se prennent la tête ............. On y va ?

Nous voilà partis sur la route des vacances. Joss repartira lundi matin, les week-ends il reviendra avec nous

En voiture l'ambiance est gaie, Choupette n'arrête pas de discuter dans un langage de jeune. Elle a prévu après de partir avec Christophe un nouveau copain. Heureusement j'ai le décodeur comme dit Marie

Je ne dis rien, je vois Joss soucieux. Gentiment je lui demande si ça va ? il se tourne vers moi et avec un petit clin d'œil me dit.

....... Oui ma toute belle je vais bien

Et de sa main libre, il me prend la main. Nous filons sur l'autoroute, j'ai le cœur remplit de bonheur et de tendresse pour les 2 personnes que j'aime le plus au monde (après mon papa ma maman et mes frères, et bien sûr belles sœurs neveux et nièce) (sourire)

Nous arrivons, Phil est dans le jardin sur un transat en train de se reposer. (Ils sont là depuis ce matin) A notre arrivée il se lève et appelle Marie.

Marie, Laurence qui suit son père, viennent à notre rencontre. On se bise. Les gars s'embrassent aussi, on rigole, on est tous détendus.

Laurence entraîne Choupette. On ne les revoit plus de l'après midi

Nous sortons nos sacs de la voiture, et les mettons dans nos chambres respectives. Il est prévu que les filles dorment comme d'habitude dans la même chambre

Nous sommes sur la terrasse, Marie a préparé de l'orangeade, elle est bien fraiche, il fait chaud !

Phil....... La piscine se remplit, mais elle ne sera pas chauffée avant demain

Joss. ....... Ah oui tiens ! Il y en a qui vont prendre de bons bains

On rit, à ce souvenir, quand je me suis retrouvée toute habillée faisant le grand plongeon.

La fin d’après-midi se passe entre rires et bonne entente. Pour le repas, Phil et Joss préparent un barbecue. Les filles déboulent alors que nous buvons l'apéro 

Laurence...... Maman on mange bientôt ? parce qu'avec Choupette on voudrait allez à la fête

Phil en s'adressant à sa fille d'un ton froid....... S'il te plait il est en vacances ?

Laurence....... S'il te plait maman !

Phil répond avant Marie............Vos affaires sont rangées ?

Choupette........ Bah oui parrain quand même

Je demande quelle fête ?

Marie ......... La fête foraine en bas au village

Phil......... Je vais voir la chambre d'abord, parce que je vous connais !

D'un ton qui n'admet pas de réplique. Phil est un papa sévère.

Ce qui a manqué à ma fille, j’en suis consciente. Elle a toujours été un peu colérique et personne pour essayer de la tenir. Mes parents laxistes comme avec moi. Moi trop accaparée et trop jeune, ne sachant pas m'occuper d'une enfant.

De son pas souple il se dirige vers la chambre, avec Marie nous mettons le couvert sur la grande table de la terrasse Je m'approche de Joss qui surveille le barbecue. Il me prend dans ces bras, effleure mes lèvres d'un doux baiser. Mon cœur s’accélère, de sentir ses lèvres chaudes sur les miennes, je me sens toute chose

Phil............ Les filles, vous vous payer ma tête ou quoi ?

Laurence sur ses gardes...... Non papa pourquoi ?

Phil........ Les chaussures au milieu de la chambre, le maquillage éparpillé sur le bureau, vous vous êtes crues où ?

Je suis toujours dans les bras de Joss. Je lève mon regard à sa hauteur. Nos yeux se croisent et je peux lire ‘’Tu vois ma belle comment va la vie ?’’

Laurence....... Ah oui on a oublié, désolée papa !

Phil........ Alors n'oubliez pas longtemps parce qu'au moment de vous emmener je n'oublierai pas !

Les filles courent, s'envolent en riant vers la chambre. Elles ont compris que Phil venait de dire oui pour la fête !

Nous passons à table, Marie apporte une grande salade de riz, les brochettes grésillent sur la plancha, ça sent bon et j'ai faim.

Marie..........  Les filles servez-vous de la salade de riz !

Laurence sert son amie, sa sœur, elles aiment bien dire qu'elles sont sœurs. Ce qui nous fait rire, Laurence dit toujours, nous n’avons pas le même papa c'est pour ça qu'on n’a pas les mêmes yeux

Ma fille, commence à trier des petits trucs dans son assiette. 

Phil........ Qu'est-ce que tu commences à trier ?

........... Mais parrain il y a du poivron c'est dégueu  

...... Gamine mal élevée !

Elle éclate de rire......... Bah oui parrain c'est de ta faute, c'est toi qui m’as élevée

Phil riant aussi........... Oh que non ! Je ne crois pas. Il faut t'en prendre à ta mère !

...... Ah non mamina elle est trop cool j'la kiffe !

Une vraie gamine. Je me rends compte qu'entre Laurence et elle une grande différence les sépare. Laurence est une jeune fille de presque dix-sept ans, posée, jamais un mot de travers, ma fille est turbulente, et insolente, limite incorrecte.

......... Dis donc Choupette, nous avons à parler tu sais.

Je ris en moi. Je me dis ils ne sont pas potes pour rien ces deux-là !

............ Ah ouais parrain tu veux qu'on parle de quoi ?

Bah tiens on dirait sa mère ! (Sourire)

........ De ton année scolaire que tu as loupée  

Je sens mon cœur de mère s'alourdir. Choupette redouble. Je suis un peu déçue, elle a déjà un an de retard sur le cursus. Et là, elle se traîne dans les études. 

 ..........  Oh parrain ! Pas maintenant, on commence les cance', ne fais pas ton chieur !

......... Justement pour toi c'est fini les vacances. Commence le début du travail !

Je croise le regard de Marie, qui me fait signe de ne rien dire. Joss a un petit sourire narquois, je vois son profil à côté de moi

Ma fille tempête. Je n'ai pas entendu le reste de leur conversation

........... Non je n'irai pas, vous ne pouvez pas m'obliger. Mamina dis-leur. 

Jocelyn qui jusqu'à-là n'avait rien dit, intervient avant moi !

....... Jeune fille, du haut de ta petite personne, tu ne décides pas ! C'est comme ça et il n'y a pas à y revenir. Ton parrain m'a demandé de te faire donner des cours pour rattraper ton retard, et c'est ce qui va se passer ! Ta mère travaille dur, pour te payer tes études, tu t'amuses pendant l'école, tu travailles pendant les vacances !

Je vois ma fille rouge de colère, elle va exploser, c'est sûr. Elle ne pleure que très rarement !

.......... Vous êtes des malades ! J'irais pas, je m'lèverais pas le matin. Vous vous êtes pris pour qui ? Vous avez cru que j'avais 7ans. Vous n’êtes pas mon père ni l'un ni l'autre. 

J'essaie de l'arrêter, avant qu'elle aille trop loin. Mon pouls s’accélère. Je sens la colère monter en moi

........ Calme-toi Choupette, écoute ce qu'ils ont à te dire.

Elle toute rouge et en criant plus fort

.......... Non je ne me calmerais pas. Ils sont dingues ou quoi ?  Vous êtes des vieux relou vous me faites chier !

Et voilà tout est dit ! Je sais que là ça va péter.

Marie me regarde tristement ........ Houlà là elle a pris de l'assurance !

Laurence le nez dans son assiette n’ose pas bouger. Je suis saisie par cette colère de ma fille. Par ses propos. Je m'aperçois que j'ai vraiment loupé quelque chose !

Phil.......... Sais-tu jeune fille que tu n'es pas trop grande pour que je te fesse là tout de suite !

Je regarde Phil ......... C'est bon là !

Phil........... Allez dans votre chambre les filles et n'en bougez pas !

Et voilà la sentence est tombée ! Laurence fait la tête. Ma fille est dans une colère que je ne lui connais pas.

Phil gentiment essaie de me faire voir la situation telle qu’elle est. ........... Ecoute Alex, tu ne l'as pas vu grandir, j'en parlais à Marie, ta fille est une sale gosse, gâtée et capricieuse. Elle n'arrivera à rien, elle loupe ses études elle a redoublé. C'est sa 2em année, et n'a toujours pas le niveau. Tu vas payer combien d'années cet internat ? Je vais la reprendre en main avant qu'il ne soit trop tard. De ce fait j'ai un allié

Joss....... Pas de problème, je vais la remettre sur le droit chemin !

Tristement je regarde mon ami. ......... Je sais Phil ce que je te dois ! Je sais que tu m'as aidé mais laisse-lui sa jeunesse. Elle ne va que sur quatorze ans.

....... Non Alex, ça y est sa jeunesse elle l'a largement dépassé........ Laurence a dix-sept ans, elle vient d'avoir son bac, tu le sais ! Ta fille dans quatre ans, sera toujours au collège !

Je me rends compte qu'il a raison. J'essaie de parler calmement, malgré le tumulte intérieur

Je demande doucement ........ Tu comptes faire quoi ?

C’est Joss qui me répond ...... Je l'ai inscrite pour la rentrée, dans une école privée en internat. Pas de moyenne, pas de sortie mensuelle ! C'est un ami qui en est le directeur !

........ Je n'ai pas vraiment les moyens de lui payer une école privée !

..... Je m'en charge ne t'inquiètes pas !

......... Ça ne vous fait pas chier de gérer ma vie comme ça ? Et en même temps celle de Choupette ?

Je me lève de table d'un bond, je vais me réfugier dans la cuisine. Pour passer mes nerfs je range la cuisine de Marie. Je rempli la machine à vaisselle. J'ai les yeux qui piquent.

Je me faisais une joie de ces vacances et voilà la première soirée est déjà en l'air !

Marie me rejoint. .........Alex tu sais ils n'ont pas tort c'est pour le bien de Choupette ! On en a longuement parlé avec Phil, à treize ans, elle est toujours en sixième, qu’est-ce qu’elle va faire ?

Marie me tend une cigarette, je ne fume pratiquement plus, avec Joss pas moyen.

.......Tu sais on l'aime comme si c'était notre fille, c'est pour t'aider et pour l'aider qu'on fait ça ........

Au fur et à mesure que Marie parle calmement, tout en s'affairant, elle arrive à me convaincre de leur laisser   "les rennes" et de ne pas contredire Phil ou Joss surtout devant ma fille !

Phil nous appelle. On amène la cafetière et les tasses, Joss me regarde longuement sourcils froncés.

Phil....... Bon je vais emmener les filles à leur fête.

Du seuil de la porte il les appelle en élevant la voix. Choupette à l'air d'être calmée. Laurence a pleuré, ça se voit !

Phil......... Laurence va te préparer je t'emmène

Laurence......... Et Choupette papa ?

Avec un sourire en coin, il répond

Phil ....... Non elle est punie pour avoir mal parlé !

Laurence...... Bon je n'y vais pas alors, papa !

....... Mais tu crois quoi ? Tu crois que ça me gêne ? Je m'en fou royal de ta kermesse de ploucs

Phil toise ma fille......... Choupette, je pense qu'une remise à niveau va être nécessaire ! Tu vas à la fête ce soir, mais après tu vas avoir la vie dure !

Il lui parle d'un ton très sec. Ce ton qu'il n'emploie qu'avec Laurence !

....... Merci papa

Pas de merci de ma fille ! Rien ! Phil se lève et les emmène, à son retour Marie demande à quelle heure il va les rechercher

......... Onze heures pas plus !

Nous finissons la soirée en discutant je me sens un peu tendue, angoissée.

Je n'ai pas trop bien dormi. Je me lève contrariée de la soirée d'hier. Marie vient juste de se lever. Elle prépare un plateau pour déjeuner sur la terrasse je l'aide. Nous buvons un café et fumons une cigarette, la discussion vient sur Choupette

Marie......... Les hommes ont réfléchi, le matin elle va être tenue de faire des devoirs !

Je regarde Marie avec un grand sourire, oui ce programme me plait mieux ! Je rallume une cigarette, je suis en train de la savourer, quand je vois Jocelyn en train de me regarder dans l'encadrement de la porte il sort de la douche.

Oh merde ! Il m'a vu en allumer une, derrière l'autre de si bon matin. Bon je l'écrase ? Je continue ? Marie me regarde elle tourne le dos à Joss.  Elle a vu ma tête changer, muettement elle me demande ce que j’ai.

Il approche à grands pas. Fait la bise à Marie, vient m'embrasser, et m'enlève la clope de mes doigts pour l'écraser dans le cendrier. Marie éclate de rire. J'ai un air tout déconfit. Avec Marie nous allons nous préparer nous voulons faire un tour au grand marché. Phil nous rejoint et se sert un café

Nous retrouvons les hommes. Ils ont rangé les effets du petit déjeuner, Les filles sont toujours au lit. Il est à peine 9h. Nous partons tous les quatre au marché bras dessus bras dessous, et rentrons vers 11h.

Laurence sur la terrasse un bouquin de droit dans les mains fait bronzer ses jolies jambes. Elle se lève pour nous embrasser

Joss......... Où es Choupette ?

Laurence........ Elle dort encore, parrain !

Joss fronce les sourcils et rentre dans la maison. Marie et moi emmenons les paniers dans la cuisine. Tout d'un coup on entend la voix de Choupette.

....... Mais ééééééééé me prends pas la tête comme ça au réveil t'es naze ou quoi ?

.....  Ecoute jeune fille, ne m'agace pas, sinon ton séjour va devenir un enfer !

Je m'apprête à y aller quand Marie me retient par le bras.

.... Non Alex ! Ça va te retomber dessus. Je sais que Joss peut ne pas être très tendre si tu le mets en colère.

Je rougis. Que sait- elle ?

J'entends ma fille vociférer. Elle arrive dans la cuisine, ‘’Ss'lut man, s'lut ta. ‘’

Elle sort un bol du placard. Joss qui la suivi lui ordonne sèchement

.......... Range ce bol immédiatement ! C'est l'heure du déjeuner pas du petit déjeuner, tu n'es pas à l'hôtel ici !

Phil arrive tout sourire. Je sens la colère monter en ma fille qui devient rouge. 

Phil....... Oh ma Choupette, tu es tombée sur plus rigide que moi ! Tu vas comprendre ce qu'est la sévérité !

Il sourit, ma fille sort de la cuisine en claquant la porte avec violence. ……. Bande de connards.

 Marie et moi sommes comme des statues au milieu de la cuisine. Joss va chercher ma fille il la tient par le bras

........... Tu me fais mal, lâche-moi espèce de con !

...... Tu vas apprendre à fermer les portes sans les claquer ! Et tu vas apprendre à baisser d'un ton avec moi je ne suis pas ta mère !

Elle répond effrontément.......... Bah heureusement !

Phil ne dit rien mais je le sens bouillir aussi.

Elle ressort de la cuisine en re claquant la porte pour bien montrer sa colère.  Joss et Phil se regarde Marie et moi aussi, et là je me dis ça va éclater. Phil en deux enjambées la rejoint, on entend le bruit d'une gifle et une porte qui claque

Joss prend le plateau, Marie à mis des verres dessus. Nous nous dirigeons sur la terrasse.  Phil ouvre le parasol et commence en s'adressant particulièrement à moi. Jocelyn s'est mis à l'écart il est au téléphone, il ne me quitte pas du regard.

......... Ecoute Alex, nous n'allons pas la laisser gâcher les vacances. Il va falloir agir et vite même, là c'est déjà presque trop tard !

Marie assiste son mari ......... C'est vrai Alex, tu ne lui rends pas service, tu l'aimes ta fille c'est normal mais nous aussi on l'aime, et elle est en train de mal tourner. 

Je ne dis rien, Jocelyn me regarde toujours je vois ses lèvres bouger sans entendre ce qu'il dit

Je ne sais plus quoi penser. Elle est en pleine révolte, et je suis impuissante !

J’essaie de minimiser...... C'est la crise de la pré-adolescente ça va lui passer

Phil........ Laurence a tenté de nous faire sa crise d'adolescente. Je lui ai administré une telle correction qu'elle s'en rappelle encore ! Depuis on est tranquille.

Jocelyn a fini de téléphoner il nous rejoint à la table.

Phil ....... Alors frelot ?

......... Je ne vais pas l'envoyer chez Victor, elle va mettre la révolution, il n'en viendra pas à bout. Il n'est pas question, qu'elle ait cette attitude.

Phil et Joss se font un signe de la tête.  Joss continue d’un ton sans appel

...... Elle rentre lundi à l'école privée, c'est un internat, ceux qui n'ont pas réussi leur année scolaire sont retenus en juillet sans sortie.

Je proteste......... Non mais vous ne pouvez pas faire ça, il en est hors de question !

Je commence à sentir la colère m'envahir à mon tour

Phil très gentiment......... Alex marche avec nous c'est pour elle, elle nous remerciera plus tard, elle tourne mal. Ecoute Laurence m'a dit que ta fille fumait

..... Bah je sais qu'elle fume des fois.

.... Mais elle n’a que treize ans Alex.

 .... Mais elle fume pour rire.

...... Ah pour rire, à son âge ? Et sais-tu au moins ce qu'elle fume ?

........ Bah évidemment puisqu'elle prend mes cigarettes !

Phil insiste ........ Et sais-tu ce qu'elle met dedans ?

Je les regarde tour à tour, sans comprendre, Marie opine de la tête, un sourire triste aux lèvres. Et là tout mon univers s'écroule. Toutes ces années ou j'ai trimé pour lui offrir tout le confort, est anéanti en 2 minutes. Je sens les larmes montées. Non ce n'est pas possible pas ma fille. ! Pas à son âge.

Je regarde Marie qui me fait oui de la tête. Je me sens devenir livide. Une colère s’empare de moi. Colère contre ma fille, contre l’inacceptable.

Je bois mon verre de martini d’un coup sec, il faut que je me réveille de ce cauchemar. Non je ne peux pas y croire !

Marie appelle les filles, nous déjeunons en silence. Choupette a cet air boudeur en colère. Laurence ne dit pas un mot. Les hommes discutent de tout de rien. Je suis dans mes pensées !

Après manger Les filles vont à la piscine.  Joss m'emmène en balade à travers la campagne il me tient la main.

Je ne desserre pas les dents. Je suis terrassée de savoir que ma fille touche à l'interdit !

Il m'entraine vers un tronc d'arbre on s'assied dessus il me tient dans ses bras. Je pleure à chaud de larmes, il ne dit rien attend que je me calme. Me tend un mouchoir. Je me mouche essuie mes yeux et entre deux hoquets

....... Oh Joss ce n'est pas possible, pas elle quand même ! C'est un bébé encore

..... Si ma douce, elle aussi ! Nous allons la sortir de là. Je m'en suis douté la dernière fois. J'en ai parlé à Philippe, j'ai essayé de t'avertir mais tu ne voulais pas écouter. 

Je me rappelle de cette discussion que nous avons eu à propos des jeunes qui fumaient cette merde. Mais pour moi il était inconcevable que ma fille soit tombée dedans ! Toutes à mes pensées je n'écoute pas Joss. Je le regarde les yeux encore mouillés et lui dit sans peur

......... Je n'ai pas entendu, je suis désolée

..... Je te disais, laisse-nous faire avec Philippe, tu ne fais plus le poids face à cette gamine !

....... Elle va se braquer vous n'obtiendrez rien

...... Tant pis pour elle ! Tu sais ce qui se passe ma douce aux jeunes filles pas sages.

Souriant de toutes ses dents. De ce sourire qui me réchauffe

....... Non Joss, tu ne peux pas, tu n'as pas le droit. Si tu touches un de ces cheveux, je te quitte. Tu ne me verras plus jamais.

Il éclate de rire .......... Non ma belle, ne t'inquiètes pas. Ce traitement de faveur t'est exclusivement réservé !

OUF ! Je pousse un soupir de soulagement, je sais que je peux lui faire entièrement confiance, il n'a qu'une parole

A travers mes larmes, je lui souris.

Joss....... Il y a d'autres moyens. Lundi elle va à l'internat pour étudier. C'est comme ça, tu n'y peux plus rien !

Je ne dis rien, je me range de leur côté, ils sont trois contre moi, je ne fais pas le poids.

Le week-end se termine, dans un calme approximatif. On fait semblant.

Lundi matin, vers huit heures Joss et Choupette partent, elle fait une de ces têtes, j'en ai mal au cœur. Joss m'enlace tendrement en me susurrant à l'oreille. ......... Ça va aller ma douce, ne t'inquiètes pas !

Je fais signe de la main jusqu'à la disparition totale de la voiture. Phil et Marie ont essayé de me détendre tout au long de cette journée. Laurence m'a emmené au bord de la piscine, et pour rire m'a poussé dedans. A son tour elle a plongé, nous avons joué et rit ensemble comme j'aurai voulu le faire avec ma fille.

Le lendemain dans la matinée Jocelyn m'a appelé sur mon portable pour me rassurer. Malgré tout, je sentais de l'agacement dans sa voix. 

La semaine est passée agréablement, entre piscine et balade. Nous sommes vendredi, je sais qu'ils vont arriver pour midi, je suis de trop bonne humeur, je ris, je plaisante avec Phil. Je taquine Laurence l'ambiance est au beau fixe. 

Treize heures, j'entends la voiture. Une vive émotion m’étreint. Je vais pouvoir serrer ma Choupette. J'ai pensé toute la semaine à la conversation que j'allais avoir avec elle. Je sais comment la prendre, je connais les mots qu'il faut pour la toucher ! 

Jocelyn est seul ! je ne comprends pas. Il embrasse Marie et Phil, m'enlace, petit bisou dans le cou, puis sur mes lèvres. 

.........  Bah elle est où Choupette ? 

...... Mais ma douce dans sa nouvelle école ! 

....... Mais non. Mais et le week-end elle ne sort pas ? 

....... Hé non ma belle ! Elle est consignée tout le mois ! 

Je sens mon cœur s'accélérer.  Marie me regarde et me fais les gros yeux. Je passe outre. 

...... Mais tu es dingue ou quoi ? 

Phil regarde Laurence et lui ordonne d'aller dans sa chambre, elle me sourit et file sans un mot. 

Phil........  Tu vois Laurence obéit. Tant qu'elle sera sous mon toit ça sera comme ça. C'est moi qui commande ici ! Elle fera ce qu'elle veut chez elle !

Il m'a parlé d'un ton sévère comme s’il engueulait sa fille

........ Ta fille a un père. Je n'ai pas vu la mienne grandir. Tu sais pourquoi j'ai été obligé de la mettre en internat ? C’est toi qui m’as dit que c’était mieux. Tu m’as fait reprendre mes études et je n'arrivais pas à tout concilier. Comment aurais-je pu me douter. Laurence est une jeune fille bien sous tous les rapports, tant mieux pour toi ! Les jeunes ne sont pas tous du même acabit, ce n'est pas la peine de me faire chier maintenant. Merde ! J'ai fait ce que j'ai pu et cru le mieux !

Je rentre dans la maison. Je suis en colère, contre Jocelyn, contre Philippe qui vient me rejoindre

......... Alex, sois raisonnable, ne gâche pas tout. De toute façon elle n'aurait pas passé ses vacances avec toi. Elle est bien où elle est ! Elle n'est pas en prison ! Pas pour l'instant, mais c'est ce qui arrivera si on ne la reprend pas ! 

Pensée...........  "Oui possible. Il faut que je me raisonne."

Phil me prend dans ses bras tout en continuant à me convaincre. J'opine de la tête. Mais voilà, ma colère est encore là et c'est contre Jocelyn que je vais la retourner

Bah oui hein faut bien que quelqu'un soit responsable de mon malheur (Oh la mauvaise foi) 

Au cours du déjeuner. On discute en évitant soigneusement le sujet Choupette. A la fin du repas j’allume une cigarette 

Phil......... Une balade au port cet après-midi, ça vous dit les jeunes ?

...... Oui pourquoi pas ! Qu'en dis-tu ma douce ? 

......... Ah bon ! Maintenant tu me demandes mon avis ! 

....... Mais ma belle, je te le demande toujours ! 

........ Oui, bien sûr ! Sauf quand tu oublies !

Froncement de sourcils, éclat de rire de Marie suivit de Phil. Laurence débarrasse la table, pour me calmer je me lève pour l'aider.

Phil me fait tts, tts, tts. ......,.. Elle est peut-être en vacances, mais sa mère aussi ! Son rôle est de débarrasser la table et ranger la cuisine. C'est tout ce qu'elle a à faire dans sa journée ! 

Je me rassois en regardant Laurence qui me sourit gentiment en ayant l'air de dire. " Ne t'inquiète pas tata tout va bien" 

Phil revient à la charge avec sa balade au port. J'allume une cigarette, en même temps que Marie. Jocelyn assis à côté de moi, me l'enlève et la jette dans le cendrier.

Et là ! Toute la colère retenue explose   

....... Après avoir fait chier ma fille, tu vas me faire chier aussi ? Tu n'es bon qu'à ça emmerder les gens ou quoi ?  

Phil me regarde, regarde son pote. Marie fait de gros yeux ronds en pensant mais elle est folle ou quoi ? 

D'un geste rageur j'attrape mon paquet de cigarettes et me dirige vers la piscine. Je m'assois en tailleur sur les pierres chaudes

Je fume 2 clopes coup sur coup, j'ai besoin de me calmer. J'entends son pas. Je le vois arriver, il est là debout, les mains dans les poches de son pantalon. Il me toise, je ne lève pas les yeux. Un poids pèse sur mon estomac 

.......  Je m'aperçois que tu n'es toujours pas assagie, la colère et la trivialité sont ta deuxième peau ! 

Et là je sais. Mon caractère emporté a pris le dessus sans que j'y prenne garde, et j’ai perdu encore une fois.

Il se baisse à ma hauteur et relève mon menton. Je le regarde avec toute l'insolence que je peux. Ses sourcils sont froncés, sa bouche marque le mécontentement, ses mâchoires se contractent ! 

Tout en parlant doucement, il me jette froidement. ........ Nous allons revenir aux bonnes et anciennes méthodes Alexandrine ! 

Il m’examine ........ Ta fille à gâché le début de vos vacances, je suis là pour 3 semaines, tu ne vas pas à ton tour contre carré mon séjour, je te le dis de suite ! 

...... Ben je vais rentrer à Paris comme ça je ne vous ferais pas chier ! 

..... Modère ton langage, sinon je te fesse là tout de suite, ce n'est pas ton short ni nos amis qui vont m'arrêter ! 

Je détourne le regard hause les épaules en faisant pff ! Je retourne sur la terrasse.  Marie et Phil sirotent un café, je me sers. Marie sert Joss. Elle me regarde et sourit

Marie ........ Oh toi alors !

Phil en rigolant ........... On sait de qui Choupette tient son caractère !

Joss arrive et rétorque mi-figue mi-raisin.........C'est comme tout, ça se gère

Les hommes papotent pendant qu'avec Marie nous allons nous préparer. Laurence reçoit des copines pour l'après midi

Nous voilà partis, Jocelyn prend sa voiture, je me retrouve derrière avec Marie, il ne me quitte pratiquement pas du regard dans le rétro. Je ne desserre pas les dents. 

Marie me prend par le bras et nous voilà partis dans les petites ruelles. Les gars marchent derrière tout en discutant à voix basse. 

....... Alex détends toi. Il fait beau nous sommes bien. Arrête de penser à ta fille. De toute façon elle ne serait pas restée. Elle serait partie avec une bande de voyous et les vrais ennuis auraient commencés ! Elle n'a que 13 ans ma chérie.  

....... Oui je sais je l'ai bien compris, ce n'est pas ça ! C'est le fait que les mecs décident et m'en parlent après 

........ Tu aurais objecté s’ils t'en avaient parlé avant. C'est Phil qui en a parlé à Joss. Lui-même ne savait pas quoi faire il a été dépassé quand il a su qu'elle fumait. 

..... Mais comment il l'a su ? 

Marie sourit. ..... Laurence sentait la cigarette et tu sais qu'elle ne fume pas. Son père lui a fait avouer, avec beaucoup de mal elle a couvert ta fille le plus possible. Et elle a fini par tout déballer. Tu connais Phil !  

Dépitée je lâche un ....... Ah ok ! 

....... Ce que tu ne sais pas c'est que depuis les vacances de février elle allait de moins en moins à l'école et depuis Pâques plus du tout. Elle est dans un squat avec des petits voyous. 

....... Ah bon mais ce n'est pas possible ! Pourquoi ne pas me l'avoir dit avant ? Je n'aurai pas fait tout ce tapage !

Et là ! la colère monte. Une colère dévastatrice contre ma fille.

‘’Je crois que si elle était devant moi, je serais capable de la tuer !’’

....... Phil m'a dit, non n'en parle pas à Alex, ça va lui faire trop de mal ! Mais je trouve normal que tu sois au courant. 

 .......Mais alors le chèque que je lui envoie tous les mois ? 

........Oui tu as tout compris, c'est pour acheter ça et entretenir son bon à rien de copain ! 

Je ne suis même pas anéantie, c'est pire, je suis vidée, dégoûtée. Il n'y a pas de mots ! Je suis dans mes pensées jusqu'à ce que les hommes nous proposent une glace. J'en suis arrivée à me dire. Bien fait pour elle, elle a trahi ma confiance. C'est trop grave. Alors que les mecs la prennent en main je baisse les bras !

Mes vacances commencent enfin ! 

Nous nous baladons une bonne partie de l'après-midi, Joss me donne la main. Nous rions tous ensembles Je suis calme, il n'y a plus de Choupette entre nous, ni dans ma tête. J'oublie tout !

Nous rentrons détendus, quelques jeunes filles sont à la piscine avec Laurence, Joss me dit d'aller mettre mon maillot de bains, je file, vers ma chambre. En sortant je l'aperçois qui m'attend, à mon oreille il murmure

 ......... Si tu n'as pas de mémoire, essaie de te rappeler que moi j'en ai !

Il me prend par la main et m'entraîne vers la piscine

Je réfléchis, je ne comprends pas ce qu'il a voulu me dire. Je le regarde plonger. Ce corps athlétique. Comme il est beau. Il ressort la tête de l'eau, s'ébroue et me fait signe.

....... Allez viens ma belle !

Je saute à mon tour et le rejoins en 3 mouvements impeccables

Marie et Phil nous rejoignent. Nous chahutons comme des gosses. Les jeunes nous ont laissés la place.

Nous sortons de l’eau après une baignade d’une bonne heure. Phil, nous dit d'aller nous préparer.  Ce soir resto on laisse la maison à la jeunesse.

Avec Marie comme des gamines nous courons nous habiller. J''enfile une jupe fleurie en voile toute légère avec le court caraco assorti, des sandales et hop, je suis prête. Je vais voir Marie qui est presque prête. Je toc à sa porte ‘' rentre !’'

........ Ah Alex ! Je préfère te voir comme ça.

En me faisant un bisou sur la joue que je lui rends. Elle me sourit en ajustant une ceinture à la taille pour serrer sa robe

.... Oui j'ai réalisé là que ma fille a été trop loin !

....... Tu sais tu ne devrais pas t'en prendre à Jocelyn. Je crois que tu ne l'as jamais vu en colère !

Je souris ....... Si ! T'inquiètes

........ Une fois nous avons assisté à une scène avec son ex et je te promets que je n'aurai pas voulu être à sa place. Même Phil est resté comme un con !

Je la regarde sans répondre. Elle ne sait pas ! Elle ne sait rien. Elle ne sait même pas que nous ne couchons pas ensemble. D'ailleurs ça ne lui a même pas traversé l'esprit. Nous ne couchons même pas dans la même chambre ! Elle pense que nous sommes très discrets. Comment lui dire ? Comment lui faire comprendre sans qu'elle me juge ? Je la regarde, elle me sourit en ayant l'air de dire

" Ne t'inquiète pas c'est ta vie tu en parles que si tu veux. ‘’

‘’Oh Marie ! Tout comme Phil je vous adore.........VOUS qui ne jugez pas !’’

La soirée au restaurant est sublime, je me sens bien, aucune ombre au-dessus de ma tête. En rentrant Jocelyn, dit à Phil j'emmène Alex en balade. 

Phil...... Oui frelot, prenez du bon temps !

Il me conseille de prendre une petite veste. Je vais chercher mon gilet. Il me demande si je veux boire quelque chose. On s'installe en terrasse, il commande 2 cocktails

Joss.......... Tu vas bien ?

Paresseusement je souris en le regardant .......  Hum ! oui 

...... Je t'ai emmené ici pour m'entretenir avec toi !

Tiens, il ne dit pas discuter. Il n'y a pas de colère dans sa voix !  Bon allez tout va bien !

..... Oui ?

Nos cocktails arrivent, j'allume une cigarette, il me regarde, ne dis rien, suivant mes gestes, quand il croise mon regard

...... Je n'ai pas du tout apprécié tes manières de ce midi. Chaque fois qu’on essaie de te faire comprendre les choses, tu montes au créneau, tu es agaçante à la fin.

.... Je ne savais pas !

... Et donc au lieu de demander, tu préfères insulter les gens ?

.... Mais non ce n’est pas ça

.... Je ne ferais pas d’impasse Alex, tu dois apprendre à te contrôler. Tu connais donc la sentence !

Oh non ! Pas ça ! Je sens mon ventre se contracter. D'un mouvement de tête il me fait signe qu'il attend une réponse.

....... Alexandrine ? Tu sais ce qu'il va-t'en coûter !

Lâche-t-il de sa voix doucereuse que je n'aime pas. De cette voix, qui me dit " Tu as encore perdu"

........ Heu !  Mais non Joss, j'étais énervée

..... Il me semble t'avoir déjà dit, que même agacé je ne m'en prends pas aux autres. Ce midi tu as été incorrecte à la table de nos amis !

....... Je suis désolée Joss, s'il te plait ne gâche pas tout.

..... Je sais que tu es désolée. Comme chaque fois ! Mais tu n'y couperas pas, je n'accepte pas ta manière de t'adresser à moi !

..... Joss attends on en parle. Je te demande pardon

... Oui tu vas me demander pardon. Bien sûr ! Et tu vas toi-même me demander de te fesser !

........ Mais non ! oh merde !

J’attrape une clope. Un regard froid me stoppe net. 

Mon cœur bat à toute allure, mon ventre se réveille de plus en plus. Je rougis, mes mains deviennent moites. Je repose ma cigarette, et me plonge dans mon verre.

Il se dirige vers le bar, paie les consommations et sans autre formalité me dit. ....... On y va !

Je pensais qu’on rentrait directement. Il s'arrête dans un chemin en bordure de forêt et descend.  Oh merde ! Mon ventre recommence à me tortiller. Il me fait comprendre que c'est l'heure. Mon cœur s'emballe. Mes mains sont glacées, malgré la chaleur lourde de cette fin de journée.

Il ouvre ma portière me fait descendre et m'appuie contre la carrosserie de la voiture. Il se tient si près de moi, que je respire son eau de toilette.  Il fait encore un peu jour. La nuit noire, n'est pas tombée. 

......... Qu'as-tu à dire pour ce midi ?

....... Je te l'ai dit j'étais énervée......

...... Mauvais argument ! J’en ai assez Alexandrine, je ne supporte plus ton attitude de gamine mal embouchée ! Demande-moi ta punition !

Et là je sais que je vais prendre. Que c'est une fessée punitive j'ai mal au bide, mon estomac se soulève. 

....... T'as fumé ou quoi ? tu crois que je vais te demander de me pu........

Je n'ai pas le temps de finir il me plaque contre lui. Je me trouve collé à son torse. Il me penche en avant. Je suis coincé sous son bras, il soulève ma jupe.

.......  Non attends Joss..........

Pendant qu'il descend ma culotte, ......Mais attends Jos …….

Sans s'occuper de ma demande. Il claque. Je reçois une fessée courte mais bien sentie, ça chauffe tout de suite. Il remonte ma culotte et me libère

Joss. ....... Celle-ci c'est pour ta courtoisie ! Maintenant j'attends !

Je sens les larmes monter. Je frotte mes fesses. Il me regarde et sourit de ce sourire de merde. Je ne bouge pas, ne bronche pas.

...... Je vais être clair Alexandrine, tu vas finir par comprendre que je ne suis pas ton chien, et que j’en ai assez que tu t’adresses aux gens avec cet irrespect qui te caractérise !

Il a parlé avec une colère contenue dans la voix, il maintient mon menton, je suis obligée de croiser son regard qui lance des éclairs

Il ouvre la portière de la voiture, met son pied sur le rebord du montant et me couche sur sa cuisse relevée. Il descend ma culotte pratiquement jusqu'aux genoux. Je me raidis. Il tape bien au milieu des fesses, fort très fort. Le bruit des claques se résonne dans la nuit. J'ai mal je me dandine, pour essayer de parer les coups. Il continue de taper. C'est insoutenable. Il m'administre une fessée magistrale. Je ne sens plus rien tellement c’est douloureux. J'ai l’estomac au bord des lèvres. Je vais m'évanouir.

Il me lâche. Ma culotte m'entrave, je n'ose pas bouger. Je baisse la tête, quelques secondes passent.

Secondes qui semblent durer des heures. Il m'observe sans un mot. J'ai le derrière en feu. Mes larmes coulent je suis pleine de sanglots. Il prend dans le vide poche un paquet de mouchoirs qu'il me tend. Je l'ignore et continue à renifler. Il essuie mes larmes, me fait moucher comme une petite fille

Il attend que mes sanglots soient calmés. Les larmes ruissellent en silence. J'ai mal, si mal ! Je voudrais remonter ma culotte. Allez, je me risque. Il continue de m'observer, il ne dit rien.

...... As-tu entendu ce que je t'ai dit ?

........ Heu non ! J'ai mal, en plus mon maillot est tout petit

..... Tu assumes !

Il relève mon visage ruisselant .... J’espère que ça va te calmer le reste des vacances !

Je lève la tête pour croiser son regard

.........Rentrons !

En voiture, il me rappelle, que je n'ai que ce que je mérite. Il me parle bien, j'en fais autant, sinon je paie. Qu'il ne se laissera pas insulter de la sorte, que chaque fois, il m'en coûtera. Que je vais finir par comprendre. 

On approche de chez nos amis, j’essaie de me calmer. La maison est éteinte, nous ne faisons pas de bruit, devant ma porte de chambre il veut m'embrasser, je le repousse et entre dans la mienne, fermant la porte brusquement.

Il sourit .......... Bonne nuit ma belle ! 

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