Qui suis-je ?
Je retourne au travail pour deux jours. Non que je ne sois pas contente, j'aime mon travail. Mais retrouver Marie et sa tête de déterrée m'angoisse un peu.
A la suite de notre journée de samedi dernier, j'ai trouvé Joss ombrageux. Il parle, il sourit, mais je sais qu'il a quelque chose. J’ai attendu le départ de sa sœur pour demander ce qui l’ennui, mais la semaine est passée sans que j’aie la possibilité d’ouvrir un dialogue.
Nous sommes dans le salon, Tout en buvant mon café et fumant ma cigarette, je pose la question qui me tarabuste.
Joss ... Mais rien, pourquoi me poses-tu cette question ?
....... Arrête Joss, depuis samedi dernier tu es ailleurs.
....... Comment ça ? J'ai été avec vous, j'ai pris du temps pour vous sortir. Que me reproches-tu ?
....... Je ne te reproche pas ça, je te reproche de ne pas me faire partager tes soucis.
......... Ecoute, je n'ai pas envie de débattre. Tu as parfaitement connaissance de ce qui se passe.
......... Comment ça ?
......... J'ai longuement discuté avec notre amie, elle est malheureuse de ton attitude, elle sera marraine par obligation, elle connait ton sentiment envers eux !
Je le regarde, ne sachant si je dois rire ou pleurer
........... Tu te moques de moi là, je pense.
........ Aucunement, elle ne comprend pas, ils ne comprennent pas, cette dégradation de vos relations.
Je sens la colère monter, je sens que mon pouls s'accélère, j'essaie de respirer calmement et ne pas clacher. Je ne veux pas mettre le feu aux poudres.
......... Alors écoute, nous allons les faire venir, et nous expliquer entre quatre yeux. Je n'ai rien à me reprocher !
......... Tu n'as jamais rien à te reprocher, tout est de leur faute. C'est eux qui ont pris leur distance. C'est eux qui te battent froid, et c'est encore eux qui ne s'investissent pas.
....... C'est exactement ça !
J'ai haussé le ton, la colère gronde.
......... Baisse d'un ton ! C'est ce que tu crois, et tu en es persuadée depuis la naissance tu as tourné le dos à ton amie. A plusieurs reprises elle a essayé de te parler, de rendre les choses plus faciles, d'ouvrir une brèche.
....... Tu te fous carrément de ma gueule là, je crois !
...... Alex ne commence pas à monter dans les décibels. Je ne me moque nullement, mais essaie de faire un retour en arrière et vois les choses avec honnêteté.
......... Ah oui carrément, je dois retourner en arrière, alors que vous me serinez sans arrêt qu'il faut avancer et ne pas regarder en arrière. Je crois que vous êtes des cinglés. C'est pour ça que vous vous entendez si bien.
Joss pousse un soupir et me rappelle à l'ordre ....... Alexandrine calme-toi, et baisse d'un ton. Que n'arrives-tu pas à t'expliquer avec Marie ? Toi si franche habituellement.
....... Mais m'expliquer de quoi ? Dis-moi
........ Qu'en sais-je ? Tu allumes le feu et n'arrive pas à l'éteindre ? Tu déclares les hostilités et ne fais rien pour atténuer les choses.
Alors là, bouillante de colère je le fusille du regard et avec hargne, avec toute la rancœur que j'ai amassée je lui lance en pleine figure
.......Cette peste, te parle de moi, mais est-ce qu'elle te parle d'elle. Est-ce qu'elle t'a expliqué le pourquoi du comment ? Est- ce qu'elle t'a dit ce qui avait déclenché mon arrêt de confidences ? Pourquoi ne rions-nous plus ensemble ? Non, alors ne me faites pas chier !
......... Modère ton langage, il se pourrait que je te calme rapidement !
La colère gronde aussi chez Jocelyn, je le sens je le sais. Malheureusement plus rien ne m'arrêtera, il veut des explications il va les avoir.
........ Ouais bien sûr, ils ont raison sur toute la ligne. Tu ne connais ni les tenants, ni les aboutissants, mais tu es sûr de toi. J'ai tort et je me la ferme ! Alors qu’elle dégueule sur moi, et ça s’appelle une amie ?
....... Je ne t'ai jamais signifié tes torts, je cherche à comprendre comment une amitié de 15 ans peut se dégrader ainsi.
......... Parce qu'avec hypocrisie la sainte-nitouche vient pleurer dans ton giron. Alors console-là, saute-là et foutez-moi la paix.
........ Je vais te fesser Alexandrine, tu vas te calmer et nous pourrons discuter !
........ Ah bah tiens, il y avait longtemps hein ! Ça te démange ?
........ Non je ne veux pas en arriver là, mais c'est le seul moyen de ne pas te faire déborder !
Je me lève, dans une colère noire. J'ai envie de lui jeter ma tasse de café moitié pleine dans sa face. Je la pose sur la table, le regarde bien dans les yeux, et lui dis d'aller se faire foutre. Trop c'est trop !
Je n'ai pas le temps de sortir du salon, Joss m'attrape par le bras, et de force m'entraîne dans son bureau. Il referme la porte m'emmène vers le petit canapé, me bascule sur ses genoux. Relève ma jupe et baisse mon tanga
Je sens la première claque tomber, je me raidis. Une série toutes les unes plus fortes que les autres atterrissent sur mes fesses. Je serre les dents, je ne pleure pas. Je me réfugie dans mon moi. Il a tout brisé. Cette entente qui tenait à un fil vient de se casser.
Il remonte ma culotte, baisse les pans de ma jupe, et me relève .... Pouvons-nous discuter maintenant ?
Je le regarde, me dirige vers son bureau et décroche le téléphone, c'est Philippe qui répond.
......... Bonjour Philippe pouvez-vous passer à la maison, je voudrais vous parler.
......... Oui ma grande, tu veux parler de quoi ?
........ Mais de tout.
........ Attends je demande à Marie.
Pendant que Phil exprime mon désir à sa femme, je mets le haut-parleur, je veux que Joss écoute. Et la chance joue avec moi.
...... Marie n'en exprime pas le désir.
........ Ah bon pourquoi ? Elle ne veut pas qu'on cause ? Elle préfère pleurer sur le col de chemise de mon mari ?
…… Aucune idée, pourquoi dis-tu ça ?
….. Alors elle a des choses à se reprocher ?
...... Ecoute vos problèmes ne me concerne pas, je te la passe.
Je foudroie Joss qui ne m'a pas quitté des yeux. Je sais que sa colère n'est pas retombée, malgré tout son visage est moins sombre.
Marie ... Bonjour Alex, tu veux parler de quoi ?
........ Mais de ce qui paraît-il nous oppose.
....... Je n'ai rien à dire.
........ Tu n'as rien à me dire, pourtant tu t'épanches largement sur l'épaule de mon mari. Pas très courageuse la copine.
Phil qui a repris le téléphone, me dit d'un ton sec ....... Nous allons en finir une bonne fois pour toute, nous arrivons.
Je raccroche en jubilant au fond de moi. J'ai les fesses qui chauffent, mais je jouie d'une joie indescriptible. Tout va passer ou casser, mais on va jouer cartes sur table une bonne fois pour tout.
Je vais à la salle de bains, tout en réfléchissant.
Je vais demander à Monsieur Brandon de permuter Marie de mon bureau, comme ça je serai définitivement tranquille. Elle ne saura plus rien du tout, et je ne me prendrai pas de rouste pour sa gueule.
Je m'appuie sur la porte de la salle de bains. J'essaie de me calmer, mon pouls bat tellement vite que j'ai l'impression que mon cœur va exploser dans ma poitrine. Je bois un verre d'eau fraîche dans mon gobelet à dents, passe un peu d'eau fraîche sur mon visage, retouche mon maquillage et me coiffe. Je retourne au salon et allume la télé, j'attends nos très chers amis.
Cécilia introduit nos visiteurs, Joss arrive en même temps. Il demande du café, je demande un verre d'eau pétillante.
Cécilia repart. J'ai la bouche sèche, et le café ne me dit rien, je suis assez sur les nerfs comme ça.
Personne ne me fait la bise, je ne bouge pas non plus. Philippe à son air fermé, Marie son air de chien battu et pour finir Joss exprime toute sa colère.
Ok je suis seule contre un jury de trois traitres. Pas de problème, je sais me défendre.
Cécilia revient avec son plateau, elle me regarde interrogative. Je lui fais un grand sourire. Joss attend qu'elle sorte de la pièce, la priant de fermer la porte.
Il me tend mon verre et offre le café à ses amis. Le silence pesant n'est entrecoupé que par le bruit des petites cuillères dans les tasses. J'ai envie de rire, de ce rire de folle, de ce rire nerveux qui ferait exploser ce pénible mutisme de nos hôtes.
Enfin Joss démarre les pour-parler ......... Bien nous voilà réunis pour mettre un terme à la tension qui règne sur cette relation dite amicale mais où tout sépare deux grandes amies. Marie veux-tu nous en parler ?
Marie regarde Jocelyn, son air malheureux donnerait envie de la secouer. Je ramasse mes jambes sous moi, et joue avec mon verre, j'attends impatiente de savoir ce qu'elle va bien pouvoir me jeter à la tête.
Marie pose sa tasse et d'une voix pleurnicharde, se lance ......... Comment expliquer l'inexplicable, du jour au lendemain Alex m'a tenue à distance. Nous n'avons plus aucune conversation intime comme avant quand je pensais être son amie.
Joss ........ Alexandrine veux-tu répondre ?
Je le foudroie du regard, je cherche mes mots, je n'ai pas envie de choquer mais voilà le tempérament fougueux est là.
.......... Ah je peux parler ? Et après je prends des baffes par qui ? Toi ou Philippe ? Non parce que j'aimerai savoir.
Joss d'un ton glacial, qui ferait froid dans le dos de n'importe qui, réplique ............ Le sujet n'est pas là, ne commence pas à embrouiller tout le monde, et à tourner autour du pot. Tu réponds et tu t'expliques !
Je souris, je ne peux pas m'en empêcher. Ce sourire narquois, ironique que j’affiche.
........ Ah oui pardon, c'est vrai, tu dis ce qu'on attend de toi, et tu ne ramènes pas ta gueule. Allez bon petit soldat, exécute sans pinailler, le patron a parlé, non ordonné !
Je me tourne vers Marie .... Dis-moi, explique-moi de quelle conversation que nous n'aurions plus veux-tu parler ?
Marie l'air toujours aussi triste ........ Mais je ne sais pas, reconnais qu'avant tu me parlais de tout, de ta vie, de tes soucis avec Joss, de ce que vous faisiez.
Très ironique au point que Joss fronce les sourcils, Phil change de tête ........ Ah, ok je comprends, je ne te dis plus quand Joss me tabasse ou quand il me saute. C'est ça ?
Marie ........ Mais non pas spécialement, mais avant tu te confiais, nous ne partageons plus rien.
Toujours aussi ironique, malgré que je sache que je vais payer cher mon petit jeu.
........ Ah d’accord, je vais te dire alors, je ne savais pas que tu faisais partie de la petite gazette des peines de cœur. Bon alors ce midi nous avons mangé du sauté de veau, après le café je me suis ramassée une rouste à cause de vous, et après je vous ai appelé. Ça va comme ça ?
Joss d’un ton qui montre que je dépasse les convenances .......... Alexandrine ne met pas ma patience à bout !
........ Ah bah merde alors, je dois me confier ou pas ?
Phil ne dit rien, il me regarde, regarde Joss tour à tour. Un silence s'installe que je trouble de suite.
....... Bien, ensuite que veux-tu savoir ?
Marie ....... Où tu fais exprès de ne pas comprendre, où tu ne veux pas que l'on s'explique réellement et franchement.
....... Marie, tu me racontes ta vie toi ? Tu me dis quand Phil te saute ? Quand vous n'êtes pas d'accord sur un sujet ? Quand Laurence est là ou pas ? Quand tu vas chez tes beaux-parents ?
....... Heu bah oui quelques fois.
....... Ah quelques fois, et moi je devrais te faire un rapport journalier de toute ma vie. Comme ça vous en débattez le soir avec ton mari, et le lendemain le mien est au courant de tout !
...... Mais non je ne dis pas tout à Phil et Phil ne rapporte pas à Joss. Ils sont au travail, ils ne sont pas au salon.
...... Ah bon ! Bah pourtant par Philippe tu es au courant de bien plus de choses que moi.
......... Ah oui comme quoi ?
........ Comme quoi ? Bah tiens pas plus tard que l'histoire de son père malade et mourant, c'est bien toi qui me l'as appris ?
Marie ne répond rien, j'en profite pour continuer
....... Votre maison à vendre et votre installation chez nous, tu m'en as parlé ? Non ! Vous m’avez mis devant le fait accompli. Et tant de choses comme ça. Par contre tu es moins timide avec mon mari, avec lui tu parles, tu te confies, tu lui fais part de tes soucis, surtout ceux que tu as avec moi.
....... Ce n'est pas juste ce que tu dis.
........ Ce n'est pas juste mais c'est la stricte vérité. Vous pensez que je n'ai pas de mémoire, mais vous vous foutez le doigt dans l'œil. Je peux te rappeler certains détails.
.......... Lesquels ?
........ Lesquels ? Alors je vais te les dire, mais ne venez pas me faire un procès après ! Nous étions chez vous, dans votre maison, quand nous avons discuté un matin, je sais plus on attendait Jacqueline et Cie. .... Je t'ai fait comprendre que Jocelyn me fessait comme une gamine, et t'ai demandé si Phil aussi, si c'était normal. Tu as souris et répondu, non nous avons d'autres jeux.
Marie se décompose de plus en plus, je m'en tape je suis sur ma lancée personne ne m'arrêtera ......... Tu m'as posé tout un tas de question, avec le recul je me demande si ça ne te faisait pas bander......
Je prends une grande inspiration. ........ Mais toi, m'as-tu parlé de vos jeux érotiques ? Non, bien sûr ! Tu me parles de vos ébats amoureux ? Non bien sûr ! Et moi je dois tout te raconter c'est ça l'histoire ?
Phil qui n'a rien dit, est blanc comme un linge et d'une voix qu'il prend pour tancer Laurence
........ Tu vas trop loin Alex !
Je hausse les sourcils et toute mielleuse ....... Comment ça je vais trop loin ? C'est la vérité mon grand ! Ça te gêne ? Bon ensuite quel est le sujet de discorde ?
Marie ....... Tu es revenue au bureau, tu ne mangeais même plus avec moi.
Je ris, je la regarde en la prenant véritablement pour une idiote ........ Oh ! Marie tu plaisantes j'espère ?
....... Ce n'est pas vrai ?
....... Et pendant 6 mois tu n'as pas été mangé parce que je n'étais pas là ?
........ Si bien sûr mais je pensais que tu serais contente, qu'on se retrouve. Je pensais bêtement que nous mangerions ensemble et papoterions, que nous avions plein de choses à se raconter.
Tout en faisant non de la tête, je la regarde droit dans les yeux, jusqu’à ce qu’elle baisse les siens
. .......... Non Marie, pas les choses que nous avions à raconter. Les choses que j'aurai pu te raconter, étaler ma vie mais toi niet. C'est toujours à sens unique, et quelques temps après j'en prends plein la gueule par mon cher époux qui mot à mot me rapporte nos conversations. Vois-tu Marie, je n'ai plus 15 ans et j'arrive à réfléchir. Alors si des conversations intimes que tu partages avec ta pseudo-amie, sont dévoilées sur la place publique, inutile de continuer. La gazette courrier des cœurs a déposé le bilan.
.......... Alex, je pense que tu ne veux pas comprendre. Je vous le dis, nous sommes tous les quatre, je me retire, je ne serais pas la marraine de Jonathan.
Je saute sur l'occasion avant qu'elle finisse. ............ Ma chérie ce n'est pas moi qui tu froisseras, c'est ton grand ami, ton confident. C'est lui qui a choisi la marraine. Donc tu restes, tu ne restes pas, aucune importance pour moi. Seulement ça prouve que j'ai raison et que tu commences à comprendre, que les torts sont de ton côté. Moi je n'ai rien contre toi, simplement ma vie je me la garde, de la même manière que tu gardes la tienne !
............ Je ne vois pas l'intérêt d'être marraine quand je suis en froid avec sa mère. Plusieurs fois j'ai essayé d'être juste avec toi pour parler, mais tu t'arranges toujours pour ne pas qu'on se retrouve seules.
Je fais mon ingénue parfaite et souriant j'invite Marie à me donner des exemples.
Pleine de ressenti elle me lance en pleine tête ............. L'autre jour j'ai profité que tu te préparais pour te rejoindre dans la salle de bains, tu n'étais pas maquillée mais tu m'as dit être prête.
........ Oh mais oui, tu as raison, qu'elle conne je suis, on aurait pu s'assoir sur le bord de la baignoire et taper la discute. Joss ne se serait pas posé de question qu'on fasse salon dans la salle de bains hein ! Ensuite ? Tu as d’autres exemples ?
......... L'autre midi, lorsque tu m'as invitée au resto j'étais contente, je me suis dit, bon on va essayer de dénouer la situation, c'est trop bête ce qui nous arrive. Mais non tu as invitée Audrey.
........ Ah merde ! Effectivement, Audrey avait bien bossé je voulais lui signifier et inviter mes deux collègues. Mais zut de zut, j'ai loupé le coche. Je n'ai pas compris, qu'il ne fallait pas inviter quelqu'un d'autre.
........ Oui tu as réponse à tout ! Et samedi ou nous ne devions être que toutes les deux, passer la journée entière ensemble, comme par hasard ta belle-sœur était là.
Je fais la fille outrée, complètement à l'ouest et cinglante ma réponse fuse au travers de la pièce.
........... Mais qu'elle conne je suis, non mais quand-même. Je ne réfléchis vraiment à rien ! Marie-Astrid n'est absolument pas concernée par le baptême. Son mari étant le parrain, qu'est-ce qu'on en a à foutre franchement. Et de quel droit je me permets d'inviter ma belle-sœur à Paris, de lui rendre ses chaleureuses invitations ? Désolée Marie de ne pas t'avoir concerté ! C’est vrai, j’aurai dû te demander la permission
Joss me coupe la parole......... Ne pousse pas Alex, essaie de comprendre le ressenti de Marie, même si tout n'est que concours de circonstance, elle se sent repoussée et tu pourrais le comprendre.
Je le fusille, qu'il aille se faire foutre.
Et du plus hypocritement que je peux, d’une voix que je fais douce .......... Alors je suis désolée, si j'ai donné cette impression. Ce n'était pas le but. Est-ce que je peux moi aussi poser des questions à Marie ?
Joss .......... Mais évidemment.
......... Marie je peux ?
........ Oui bien sûr !
......... Explique-moi Marie pourquoi quand je suis rentrée de mon congé de maternité, rien, tu ne m'as rien dit, pas un mot. Tu as changé de tête quand tu m’as vu. Autre chose, tu ne m’as rien expliqué sur le taf, il a fallu que je me démerde toute seule. J'ai retrouvé des dossiers que j'avais laissé en partant, toujours pas faits. Pas un mot de ta part. C'est Audrey qui a essayé de me tuyauter. C'est normal ?
.......... Mais tu ne m'as rien demandé !
........ Quand tu rentres après trois semaines de vacances, je ne te mets pas au parfum de ce qui s'est passé ? Des dossiers à traiter en urgence ?
........ Euh si bien sûr.
...... Et tu me demandes ou je te le dis de mon propre chef ? Je ne t'explique pas et ne t'aide pas à te remettre dans le bain peut être ?
Marie ne répond pas, je l'accule et là elle n'est pas à son aise. Allez, elle me sort un petit prétexte à la con
....... Je n'ai pas osé, je pensais que tu me battais froid.
......... Ah tu pensais, et donc tu as monté tout ça en épingle. Tu allée pleurer sur l’épaule de Jocelyn, pourquoi ? Pour que je ramasse une tannée, et voilà ou nous en sommes aujourd'hui !
Cécilia qui arrive se renseigner si nous désirons une boisson. Joss regarde ses amis, Marie demande un café, avant qu'elle reparte je lui ordonne de préparer un repas pour 4 personnes.
Phil .......Inutile si c'est pour nous, nous ne resterons pas !
......... Ah et pourquoi ?
........ Je ne pense pas qu'il soit utile que nous partagions un repas.
....... Ah oui, et ça ne vient pas de Joss, donc !
....... Non c'est gentil de ta part, mais je n'en vois pas l'intérêt !
......... Vous avez raison, parce que vous avez tellement de choses à vous reprochez que vous ne comptez pas vous rapprochez de moi, toi comme Marie !
Le couple échange un regard Marie dit.
........ Si bien sûr qu'on peut accepter l'invitation d'Alex, si ça peut arranger les choses.
........ Bah voilà !
Je me lève et vais voir les filles à la cuisine. Cécilia est là avec le bébé. Je lui prends des mains, leur demande gentiment pour le repas de ce soir, je demande à Martha des œufs au lait, je sais que Marie aime ça. Je veux leur prouver que rien ne vient de moi. Je retourne au salon Jonathan dans les bras.
Et avec cet air doucereux que j'ai pris l'habitude d'avoir.
.... Je vous emmène l'héritier Gaussien, parce que je suppose que Marie n'ose pas demander, n'est-ce pas !
Marie ........ Pourquoi dis-tu ça ?
........ Non comme ça, juste que ma belle-sœur a été un peu sidérée du manque d'intérêt que tu as envers Jonathan.
......... Comment peut-elle juger, on ne sait pas vues plus d’une journée, et nous l’avons passées dehors !
....... Samedi quand tu es venue, tu n'as pas demandé une seule fois de ses nouvelles, Marie-Astrid tous les matins et tous les soirs, sans exception allait embrasser le petit. Voilà juste une constatation !
Je suis contente de mon petit discours, Joss regarde Marie étrangement. Commencerait-il à comprendre que tout ne vient pas de moi ?
Phil ....... Marie n'est pas très intégrée dans la vie de ton fils, tu ne lui en parles jamais.
......... Ah merde, c'est vrai Phil. Je suis désolée de ce manquement. Dorénavant tous les matins au bureau j'avertirai Marie du pipi-caca de Jonathan.
Le petit sur mes genoux ....... Hein mon Loulou, on dira à marraine si tu fais bien ton pipi-caca
Le petit gazouille, je lui parle quelques instants en le faisant rire.
Phil ........ Tu es terrible Alex.
......... Je suis terrible en quoi ? Il va avoir six mois. Jamais Marie n'a demandé de nouvelles, pas un coup de fil quand il est sorti de l’hosto, c’est normal ?
Phil .... Jocelyn nous tenait au courant
Je ne me laisse pas déstabiliser, je contre-attaque. ........ Ah oui Jocelyn et en six mois un petit coup de fil pour me demander comment je vais ? Et Même pas me demander une photo du gosse. C’est normal aussi ?
Phil ........ Le parrain le fait ?
Je souris ......... C'est la famille de Joss que tu attaques, pas la mienne, alors vas-y donne toi en à cœur joie. Je m'en balance, mais je vais te dire une chose. Marie-Astrid au moins une fois par semaine me téléphone pour avoir des nouvelles du petit. Elle m'a fait envoyer des dizaines de photos. Quand il dort, quand il mange, quand il pleure, quand il rit, quand il joue.
Je tourne le petit dans leur sens, il joue avec ses mains, je lui ouvre délicatement la bouche, et froidement leur montre.
....... Voyez, il a deux dents, vous étiez au courant ? Bah chez Pierre-Henri et Marie-Astrid ils sont au courant !
Plus personne ne dit rien. Joss prend le petit de mes mains et d'autorité le donne à Marie. Je vais chercher un grand verre d'eau à la cuisine et me désaltère sur place. J'ai envie de pleurer d'épuisement. De ce jeu qu'ils m'obligent à avoir.
Je retourne m'assoir, cale mes jambes repliées et ne dis plus rien. Marie joue avec le bébé, les mecs sont partis dans le bureau. Tant mieux !
Je me perds dans mes pensées, je me perds dans l'abîme du néant. Je me vide complètement.
Après de longues minutes, je me réveille de cette torpeur, le petit, montre des signes de fatigue
... Je vais aller le recoucher si tu veux.
Marie ........ Je peux le faire ?
Plus sèchement que je l’aurais voulu je réponds ........ Evidemment.
Nous allons à la chambre du petit, je vais prévenir Cécilia qui aide Martha à la cuisine.
Martha........ Madame, nous avons fait des ravioles fraîches.
....... Sublime Martha merci beaucoup.
La brave femme me sourit, je rejoins Marie au salon, qui avec pudeur ou gêne je ne sais pas, ne me regarde pas. Je m'assois en face d'elle dans un large fauteuil et me mets à mon aise.
..... Que veux-tu faire Marie ?
........ Heu je ne sais pas et toi ?
....... Parler, que veux-tu faire d'autre ? Ou regarder la télé.
.......... On ne s'est pas tout dit ?
....... Ah je ne sais pas. Peut-être veux-tu parler de choses qui ne concernent pas nos maris.
....... Qu'est ce qui t'a changé autant ? Je suis toujours la même ; Alex, c'est toi qui as changé.
........ Non Marie ! J'ai grandi, je réfléchis du haut de mes trente ans, pas de mes quinze ans. Et non je n'ai pas changé, je suis devenue celle que vous vouliez.
....... Non, je ne t'ai jamais demandé de changer.
......... Mais si Marie, consciemment ou inconsciemment tu as fait comme les autres, tu voulais que j'aie un autre comportement, que je montre une autre image de moi.
........ Ce n'est pas vrai, mais bon si tu le penses
.......... Marie, quand tu me disais, ne fais pas ci, ne fais pas ça, ça ne va pas avec toi. Arrête de parler comme ça tu n'es plus une gamine.
........ Alors je suis désolée, je pensais t'aider pas te changer.
....... M’aider en quoi ? C'était bien pour que je change d'attitude, d'habitude.
........ Oui dans un certain sens.
........ As-tu essayé une seule fois, de mettre mes baskets et de traverser un bout de chemin m'appartenant ? Non, tu étais comme les autres persuadée qu'avec tout ce que j'avais pour être heureuse, les torts étaient à ma charge.
.... Non je t'écoutais, j'essayais de te conseiller t'expliquer. Est-ce à cause de moi, que vous vous êtes disputés avec Joss ?
........ Sans te vexer, cela ne te regarde pas. Parlons de tout ce que tu veux, sauf de mon mari et ma vie avec lui.
Marie a un léger sourire, plutôt une crispation, en tout cas son visage n'est plus aussi rembruni, elle a l'air de se détendre un peu.
J'essaie d'être moins crispée, de ne pas parler avec cette méchante ironie. Je veux amener un sourire à Marie, avant que les mecs arrivent pour leur prouver que ce n'est pas moi.
Je deviens tellement calculatrice, tellement hypocrite que j'ai honte de moi. Mais il est certain qu'ils ne m'auront plu et que je vais jouer dans leur sens. Qu'ils me foutent tous la paix. Je vivrais pour moi, et basta. Je vais me défoncer au taf, je vais vivre ma vie en égoïste
Marie essaie de continuer sur cette lancée, elle creuse plus en avant dans les explications. Je vais dans son sens, sans le dire ouvertement, je lui fais comprendre, que oui tout est de ma faute, entièrement de ma faute. Qu'elle se retrouve dans la peau de la pauvre petite accusée injustement. Que franchement je ne suis pas cool, de lui attribuer tous ces griefs, toutes mes peines, alors qu'elle a toujours été présente pour moi. Que je me suis imaginée des choses qui n'existent pas Que tout est effacé, oublié, jeté au feu. Que nous allons repartir du bon pied.
Je la supplie de revenir sur sa décision, d'être la marraine du petit. Que j'ai une entière confiance en elle et son mari.
Je m'excuse platement de l'avoir fait souffrir. Que je tiens à son amitié si profonde, que je ne veux pas perdre cette grande sœur si gentille.
Bref, je me construis un personnage totalement à l'inverse de ce que je suis. Ma franchise, ma loyauté envers les gens, mon intégrité presque absolue, fini tout est parti aux oubliettes. Cette éducation que j'ai reçue et qui prohibait le mensonge, et l'hypocrisie, terminée aussi. Je rase tout et devient cette nouvelle Alexandrine.
En mon for intérieur, j'ai honte, je suis dégoûtée de ce jeu, qu'ils m'obligent tous autant qu'ils sont à jouer. Mais tant pis, s’il faut passer par là pour avoir enfin une paix relative, alors je le ferais !
Les hommes nous retrouvent à discuter presqu'à bâtons rompus. Enfin c'est l'image que l'on pourrait donner. Je laisse Marie monologuer, en faisant de temps à autre.
......... Oui c'est vrai. Ah oui tu dois avoir raison. Oh mais oui bien sûr. Sans rien rajouter de plus. Inutile après que j'entende que j'ai dit ci ou ça.
Jocelyn souriant, propose l'apéritif.
Phil ......... Alors les filles, ça va ?
Je devance Marie ........ Ah oui très bien, n'est-ce pas Marie ?
Marie d'un sourire encore un peu timide, mais le visage décrispé, rassure son mari.
Pendant le repas, je ne parlerai que très peu, juste je répondrai quand on s'adresse à moi. Sitôt nos pseudos amis partis, j'irai me coucher sans un mot de plus. J'ai encore cette fessée en travers de la gorge, et celle-là, elle ne passera pas facilement.
Dès lundi, arrivée au bureau je suis gaie, bavarde de tout de rien, des informations, du temps, de la dernière robe à la mode. Je fais participer Marie malgré elle, en lui demandant son avis.
Joss me téléphone le mercredi matin pour savoir si j'ai mes jours. Je réponds par monosyllabes. D'une part parce que je n'ai pas envie de lui parler, je lui bats froid depuis samedi, et de deux, parce que Marie ne perd pas une miette de mes réponses. J'ai d'ailleurs basculé tous les appels sur mon poste.
Je m'organise pour distribuer les dossiers par priorité, à Audrey, les plus simples pour qu'elle se fasse la main. Je vérifie tout et gentiment lui explique les erreurs, qu'elle ne les renouvelle pas. A Marie, les ardus qui lui prennent plusieurs jours. Je lui ai présenté comme un service que je lui demandais. Lui expliquant toute la confiance que j'avais en elle, et sa faculté de travailler parfaitement et rapidement.
Allez hop emballé, c'est pesé ! Les filles d'à côté font le reste. En milieu d'après-midi justement ce mercredi, je suis sortie fumer une cigarette dehors, sans rien dire. Et suis allée voir le directeur.
Je l'ai prévenu du baptême pour dimanche, en lui posant mon vendredi et mon lundi. Il est prévu que nous partions vendredi matin pour la maison. En demandant mes congés, je précise que Marie étant de la partie, elle posera certainement aussi des jours.
Mr Brandon a souri .... Alexandrine, je me doute bien que ce n'est pas l'une sans l'autre à quelques exceptions près !
Ensuite, je lui ai expliqué que je ne comprends pas, ce foutoir au bureau, que je ne suis vraiment étonnée que rien n’ait été réglé pendant mon absence.
Monsieur Brandon très étonné de mon mécontentement, me demande des explications. Ravie du tour que ça prend, je lui rétorque d'un air faussement coupable, que j'ai retrouvé après pratiquement 6 mois d'absence, les mêmes dossiers en attente et toujours pas résolu. Que c’était inadmissible que personne ne dise rien, ne s’occupe de rien.
Mr Brandon ... Bien Alexandrine ! Voulez-vous que je fasse une réunion pour remettre les choses à plat ?
Moi ... Heu je ne sais pas franchement, je ne veux pas que mes collègues soient réprimandées. Bon allez, ce n'est pas grave, je vais m'atteler sérieusement au travail.
Et je lui explique que j'ai mis Audrey sur des dossiers simples, et partagé entre les filles d'à côté.
Mr Brandon ........ Bien Alexandrine, je sais que vous ferez de vôtre mieux. Je voudrais vous parler d'une chose importante, mais passez le baptême de votre petit, et nous verrons ça à votre retour.
........ C'est grave Monsieur Brandon ? Parce que maintenant je vais passer un sale baptême, je vais faire que penser à ce que vous avez à me dire.
Mr Brandon sourit ......... Non mon petit il n'y a rien de grave. Vous savez que le chef de service part à la retraite à la fin du mois
........ Oui bien sûr, je pensais d'ailleurs que c'était fait.
........ Non il est en retraite au premier novembre.
....... Ah d'accord, c'est bien alors non ?
........ Oui c'est bien, et la direction nous demande de faire des propositions pour occuper son poste.
Mon pouls s'accélère d'un coup. Je le regarde droit dans les yeux, un peu mal à l'aise. Il continue de sa voix souriante.
........... Il va y avoir un petit remaniement, j'ai donc proposé votre candidature.
Je suis abasourdie. Je n'en reviens pas. J'ouvre la bouche et aucun son ne sort.
Mr Brandon ........ A mon tour je voudrais que vous me proposiez une responsable capable de vous remplacer.
........ Heu bah, heu, bah je n'en sais rien Monsieur.
Mr Brandon .......... Pensez-vous que madame Dabarino serait à la hauteur ?
Que dois-je faire ? Je lui casse sa carrière ou pas ? J'ai ma vengeance à portée de main. Je suis entre deux chaises, je fais une pirouette à mon directeur.
.......... Monsieur Brandon, il est difficile de vous répondre comme ça. Permettez-vous que je réfléchisse ?
.......... Mon petit, vous avez jusqu'à fin de semaine prochaine. Plus haut ils commencent à éplucher les dossiers. N'oublions pas qu'au secrétariat il y a madame Ferrand qui est proposée, mais j'ai des arguments pour contrer son dossier.
.......... Mais franchement vous me voyez chef de service ? Monsieur Brandon vous n'êtes pas sérieux.
Le directeur éclate d'un rire franc ....... Alexandrine si vous n'êtes pas à l'image du poste, alors il n'y a personne. Vous connaissez le travail parfaitement, vous gérez une équipe qui roule sans jamais de problème. Vous avez installé un climat de confiance entre les filles. Au secrétariat, je reçois tous les jours des pleureuses ! Quant aux autres bureaux il n’en est pas question !
Je ne sais pas quoi répondre, je suis tellement surprise de cette nouvelle.
Mr Brandon ... Maintenant j'ai quelques doutes sur votre amie, si vous me signalez qu'en votre absence rien n'a été fait de concret.
........ Marie bosse bien, Monsieur Brandon, je lui accorde toute ma confiance, mais a-t-elle l'étoffe d'une meneuse pour être responsable de bureau ? Je ne sais pas.
........... Il est certain qu'elle n'a pas vôtre tempérament.
Je souris. Le directeur me demande, de ne rien dire pour l'instant. Qu'il me tiendra au courant, mais qu'il faut éviter les bruits de couloirs.
...... Oui bien sûr Monsieur, ne vous inquiétez pas. Et si au cas où je changeais de poste, il y a moyen que Marie me suive ?
......... Si évidemment, vous auriez le droit de choisir votre secrétaire, je ne pense pas que cela pose problème. Sera-t-elle à la hauteur ? Hum !
.......... Aucune idée monsieur !
.........J'argumenterai que vous êtes un tandem qui travaillez toujours de concert. Nous verrons à ce moment-là
....... D'accord Monsieur le Directeur, je vais réfléchir à tout ça, et on en reparle si vous voulez bien dans une semaine.
........ Parfait Alexandrine. Vous aurez ensuite une semaine avec le futur retraité, pour qu'il vous explique un peu la fonction
Je ris ........ Ah d'accord, mais attendez un peu, je n'ai pas encore le siège.
Mr Brandon sourit ........... Alexandrine, c'est comme si c'était fait ! Dites-moi comme se portent le petit héritier, et votre époux ?
En souriant je lui donne des nouvelles de mon fils et mon mari. Il me dit, de faire toutes ses amitiés à Joss.
Avant de le quitter, je lui demande s'il serait possible d'avoir une intérimaire quelques temps pour remettre tout le retard en ordre ?
Mr Brandon .......... Allez, je vais vous offrir cette faveur, le secrétariat va un peu rouspéter ! Dès lundi vous aurez quelqu'un.
Je me lève, lui serre la main avec un grand sourire et le remercie chaleureusement.
En traversant la cour, je me remémore les paroles du directeur, je n'en reviens pas. Moi chef de service ? La tâche est lourde si on la prend à cœur. J'ai envie de danser là tout de suite, de crier de joie.
Je prends le temps de fumer une cigarette avant de remonter.
En entrant semblant de rien, j'annonce aux filles que nous aurons une intérimaire dès lundi.
Marie ......... Ah bon, pourquoi ?
......... Nous avons trop de retard, et on ne va pas faire 10 heures par jour. Je suis donc descendue en parler avec Monsieur Brandon.
......... Mais tu lui as dit quoi ?
Mentant effrontément je lui souris ...... Bah que vous faisiez le maximum mais que le chef de service ne vous secondait pas, que tu étais obligée de faire mon taf quand je n'étais pas là, donc que tu ne pouvais pas être à la foire et au moulin. Du coup un grand retard s'est amassé.
Elle pousse un grand soupir de soulagement. Je lui souris toujours
.... Je n’ai pas fait d'impair j’espère ?
........ Non, non tu as eu raison.
Elle me fait un grand sourire, et me remercie. Allez hop emballé c'est pesé. Innocemment je lui fais remarquer qu'elle ne m'a pas donné sa feuille pour ses jours à prendre.
........ Mes jours à prendre ?
Un petit sarcasme......... Vous reprenez la route dimanche après le baptême ?
........ Ah heu bah non, je ne pense pas. Il dit quoi Joss ?
......... Joss ? Pourquoi Joss ?
........ Je ne sais pas, Phil ne m'a rien dit. Donc Joss a dû t'en parler.
J'éclate de rire et la regarde en faisant la fille qui ne comprend pas.
........... Mais ma chérie, tu n'es pas mariée avec Jocelyn, tu prends les jours que tu veux. Je pense tout de même que Phil ne travaillera pas lundi, enfin je n'en sais rien. Demande-lui, ou demande leur.
……... Oui je verrais ça ce soir avec Philippe
Sur ces quelques paroles, je ramasse mes affaires, et dit aux filles que je pars, que j'ai des choses à faire. Sans plus d'explications.
Je vais traîner au forum et boire un diabolo avant de rentrer jouer un peu avec mon fils, et passer une soirée morose.