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Alexandrine, cette étrange rencontre
20 décembre 2003

Cette fin d'année

En arrivant au travail, je passe par le bureau du directeur. Hier au soir Joss m'a demandé si je pouvais prendre des jours accolés au 11 novembre. J'en profite pour dire à Monsieur Brandon, qu'il serait bien que Cynthia intègre le bureau des filles

.... C’est prévu Alexandrine, cela va se faire ce matin, la semaine prochaine, une petite étudiante viens en stage et je veux la mettre avec vous. Comment va votre mari ? Passez-lui mes amitiés

.......... Bien Monsieur le directeur je vous remercie.

......... Je vous trouve une petite mine fatiguée, prenez vos jours, ça vous fera du bien.

Je le remercie une nouvelle fois, prends les dossiers et monte. J'aperçois Marie, je lui fais coucou en souriant, elle fait le café. Cynthia me dit à peine bonjour, mais je m'en tape. Elle ramasse ses affaires, et va s'installer dans le bureau d’à côté. Je ferme la porte pour être tranquille

Marie .... C'est toi qui la fais virer ? 

.... Non Monsieur Brandon avait déjà pris sa décision, la semaine prochaine on a une étudiante. 

........ D’accord, moi aussi elle commençait à me taper sur le système, les filles à côté sont au courant que c'est ton mari qui nous a offert notre voyage.

........ Bah oui c'est une bavarde, je m'en suis rendue compte vite fait.  

On boit notre café en silence. Je n'allume pas de cigarette, ce matin je me sens patraque, barbouillée. 

On attaque notre boulot jusqu'à l'heure d'aller déjeuner, sans avoir beaucoup parlé. A table je préviens mon amie que j'ai posé quatre jours pour le 11 novembre. 

........ Ah oui ! Phil m'en a parlé. Je ferai ma feuille en rentrant !

........  Je pense que nous allons tous là-bas ? 

....... Oui, en plus tu sais on voudrait faire des travaux dans la maison, Phil et Joss en ont parlé, du coup je pense qu’on va contacter des entreprises. 

...... Ah ok, donc vous venez à la maison alors ? 

........ Ah je ne sais pas si on va chez vous !

...... Je suppose que si, puisqu’on pose les mêmes jours.

Sans m’en rendre compte j’ai répondu sèchement. Nous nous mettons au travail sans plus parler.
Le midi à la cantine je chipote je n'ai pas très faim, je sais que Marie s'en aperçoit, mais elle ne dit rien. 

Marie prépare les photocopies des grilles pendant que je fais le café. Plongées dans nos mots croisés, le téléphone nous fait sursauter, on éclate de rire. Marie décroche et me passe la communication. C'est la compta qui veut un renseignement, je m’empresse de leur donner. La fille me remercie, avouant que je la sauve. Je souris et raccroche

A seize heures on se prépare pour partir. Nous descendons en même temps que les collègues. Joss est là ! Appuyé sur la carrosserie de la voiture, les pieds et bras croisés, quand il nous aperçoit il sourit et se redresse. Ça faisait bien longtemps qu'il n'était pas venu me chercher !

Avec Marie, nous traversons, Marie lui fait la bise, les collègues nous suivent des yeux. Il m'enlace tendrement et effleure mes lèvres.
.... Les filles allez-vous bien ? 

Marie ... Bah ma foi, tranquille, on est vendredi. 

....... Je t'emmène ma chère, nous pourrions dîner ensemble si Alex est ok !

Je hausse les épaules, l'air de dire bah oui pourquoi pas. Ou plutôt je m'en tape, tu aurais pu me téléphoner pour me demander. 

Marie rit. ........ Bah tiens en voilà une bonne idée. 

Elle se tourne vers moi en souriant. ........ Alex tu veux ? 

........ Ouais bien sûr !

Je crois que je ne les ai pas convaincus. Nous montons en voiture. Joss téléphone à Phil pour le prévenir. 

Cécilia nous amène des verres, Joss et Marie papotent de travaux, je les écoute sans participer. Marie me tend son paquet de cigarettes, je lui fais non de la tête. Joss me regarde perplexe.

Depuis deux heures qu'on est là, assis tous les trois dans le salon, j'ai un coup de barre. J'essaie de m'intéresser à ce qu'ils disent, quand enfin Phil arrive. On se fait bisou-bisous Joss sert l'apéritif, je n'en prends pas.

Le repas se déroule dans une discussion sur ces petites vacances que nous allons nous octroyer. Il est convenu comme je l’avais supposé, que Phil et Marie viennent à la propriété. Ils verront en même temps pour leurs travaux. A minuit dix, je dis à mes amis que je suis fatiguée. J'embrasse tout le monde.

Joss .... Dors ma douce, je ne te trouve pas bonne mine, tout va bien ? 

  ... Oui ne t'inquiètes pas, juste un peu de fatigue.

Je leur fais coucou de la main et vais me coucher. Je m'endors pratiquement illico. 

On arrive à la propriété assez tard, nous avons dîner en route, Flavia nous attend. Je l'embrasse je suis contente de la revoir. Joss lui demande quelque chose de frais à boire. On va s'installer dans la bibliothèque, Joss pose un dossier sur son bureau et me rejoint sur la méridienne. 

....... Tout va bien ma douce ?

.... Heu oui pourquoi ?

..... Je te trouve fatiguée, des problèmes au travail ?

.... Ah non pas du tout

Il me prend dans ses bras, nous discutons tranquillement, quand il me propose de monter. J'étouffe un bâillement. Nous allons sous la douche ensemble et nous couchons. Je m'endormirai comme une fleur après avoir fait l'amour.

Jocelyn est dans son bureau. Je suis allongée sur le canapé du salon à lire le journal régional, quand Pauline vient me prévenir que nos amis sont arrivés. Elle s'efface et les laisse entrer. 

Je la prie d’aller prévenir Jocelyn

Après les embrassades, les deux hommes vont s’enfermer dans le bureau. Marie me demande si tout va bien. Je souris

..... Mais oui pourquoi ?

.... Avec Joss ça va ?

.... Bah oui pourquoi ?

Marie me regarde dubitative, les hommes reviennent au même moment, nous proposant d'aller faire un tour sur le port. Enlacée contre Jocelyn, nous marchons à pas lents, nos amis aussi sont enlacés comme un jeune couple. Ce qui me fait sourire. Nous marchons en silence, profitant de ce soleil timide. Il ne chauffe pas beaucoup, le vent est frais, mais le ciel est bien bleu, le soleil se reflète dans l'eau. Nous regardons les bateaux quand Jocelyn se penche sur moi.

Joss ... Dis ma douce, ça te plairait que nous achetions un bateau ? 

Je le regarde médusée ......... Heu, bah heu ! Je ne sais pas, il ne faut pas un permis spécial ? 

....... Si bien sûr mon ange, mais il n'est pas difficile de s'inscrire de prendre des leçons et d'obtenir son permis. D'ailleurs en parlant de permis, il serait bien que tu passes le tien, et que tu aies une petite voiture pour ici. Ce qui te permettrait de te déplacer comme tu veux. 

.......... Heu oui, mais bon j'ai Paul quand je veux aller quelque part. J'aime bien me faire conduire.

Joss et nos amis rient de ma remarque. Nous continuons notre balade et nous arrêtons prendre un verre dans ce café qui me rappelle de mauvais souvenirs. Je fais bonne figure, et commande un vittel citron. Joss et nos amis prennent l'apéritif. Nous traînassons dans ce bar bruyant. Enfin Joss donne le signal du départ

La semaine est assez agréable, entre balades, restos, papotages. Nous allons même au cinéma tous les quatre.

Le dimanche en tout début d’après-midi, nous reprenons la route pour Paris. Le temps est morose, entre pluie, brouillard et froid.  

Nous nous retrouvons avec Marie, ce lundi au bureau, pendant qu’elle prépare le café, j’allume une cigarette

Le téléphone sonne, je décroche. C'est le directeur qui demande à me voir. Je regarde l'heure ‘’ Qu’est-ce qu’il me veut à dix heures du matin ? ‘’

En entrant dans son bureau je vois une toute jeune fille assise, un peu figée.

Le directeur ......... Bonjour Alexandrine, je vous présente Audrey Dupuy, elle entre dans la société pour remplacer Ginette qui part en février à la retraite. Prenez-la avec vous jusqu'à là.

......... Mais vous m'aviez parlé d'une stagiaire.

Le directeur me sourit .... Oui, je l'ai mise au service secrétariat.

........ Oh vous m'avez prise pour une instructrice ou quoi ?

Le directeur cache une irrésistible envie de rire. .......... Non Alexandrine, mais je vous sais capable. Allez ne faites pas votre mauvaise tête. Je n'ai pas aperçu Madame Dabarino, elle est arrivée ?

........ Ben oui hein, sinon les dossiers seraient encore dans l'antichambre.

Le directeur ....... Bien Alexandrine, je ne vous sens pas vraiment d'humeur aujourd'hui. Tout va bien ?

....... Oui, sinon rien de particulier cette semaine ?

......... Non, bonne journée Alexandrine

….. Merci monsieur, vous aussi

Je lui sers la main, fait signe à la jeune fille pour qu'elle me suive et monte directement au bureau rejoindre Marie. Je lui présente Audrey, dis à cette dernière qu’elle peut s’installer au bureau vacant et lui propose un café.

Marie ........... Je t'emmène au resto ce midi, ça te dit ?

Moi ........ Ouais si tu veux.

J'allume une cigarette sans m'occuper de la nouvelle. Je parcoure les dossiers que Marie a posé sur mon bureau, avant de les mettre sur le meuble en bout de file. Je prends la première pile à droite, les trie et vais les porter dans le bureau des collègues pour leur semaine. Evelyne me demande si je vais bien. Je lui souris et lui dis oui en la remerciant. Je demande des nouvelles de sa petite-fille. Nous papotons quelques minutes, quand Cynthia arrive avec sac et manteau.

Je la toise. …... Tu viens d'où ?

….... En quoi ça te regarde ?

....... En quoi ça me regarde ? Que je suis ta responsable de bureau tu l'aurais oublié ? Rappelle-moi depuis combien de temps tu es là ? Il ne me semble pas que tu sois titulaire

Elle s'assoit à sa place et sans plus s'occuper de moi, ouvre un magazine. Je ressors furax, et retourne dans mon bureau. Je suis rouge de colère.

Marie .... Alex qu'est- ce qui t'arrive ?

Je lui raconte. Marie sourit ........... Mais ma grande, ici, c'était pareil quand tu n’étais pas là, et chaque fois que je disais quelque chose, elle répondait tu t'es prise pour un chef ou quoi ?

Je regarde le programme de pointage des filles, et effectivement en remontant sur quelques semaines, je m'aperçois que ses heures sont rectifiées par le secrétariat. Je décroche le téléphone et demande à monsieur Brandon si je peux descendre lui parler. Au même moment mon portable sonne, je regarde c'est Joss, je laisse sonner.

Chose que je ne fais jamais, j’ai pour habitude de régler mes problèmes avec les filles. Mais là, je raconte l’attitude négative de Cynthia au directeur. Que je commence à en avoir marre. Elle ne fait pas son boulot, elle déboise sur tout le monde, ça met de la tension dans le bureau d'à côté. Je vide mon sac. Le directeur hoche la tête, m'écoute sans rien dire.

Il sourit ….... J'ai eu Evelyne Maillard, et Lydia Bertin, qui m’en ont parlé. Je l'ai prise sur la demande de Monsieur Gaudin, c'est une vague connaissance, la fille de voisins je crois. Je ne pense pas la garder. Elle a fait ses six mois, Mademoiselle Dupuy la remplacera, elle m'a l'air bien cette petite.

........ Je ne vous demande pas de la virer, mais de la remettre en place, et de lui rappeler que je suis là pour lui donner des ordres. Sinon qui le fera ? Monsieur Gaudin ? On ne le voit jamais.

Le directeur éclate de rire.......... Je sais Alexandrine, allez il n'en a plus pour longtemps, il est bientôt à la retraite.

..... Ouais, bah j'ai peut-être commencé à quinze ans, mais au moins je faisais mon taf !

Le directeur ...... C'est bien pour ça, que vous en êtes là aujourd'hui Alexandrine.

Je souris, me lève en lui souhaitant une nouvelle fois, une bonne journée. Je rejoins mon amie, qui est en train d'expliquer à Audrey les différentes couleurs de dossiers et le début du travail.

Le mois de novembre se termine, avec Jocelyn nous maintenons une quiétude toute relative, n’abordant ni l’un ni l’autre de sujets fâcheux.

Avec Martha et Cécilia à l’appartement, l’ambiance est agréable. Ils nous arrivent toutes les trois d'avoir des fous rires. Martha est une bonne vivante. Au début elle était un peu sur la réserve, mais s'est vite mise au diapason. Elle m'a avoué avoir beaucoup parlé avec Flavia qui lui aurait dit.
...... Il m'est dur de quitter Madame, tu seras bien là-bas, Madame est une patronne vraiment très gentille, qui prend notre défense avec Monsieur, et qui n'a pas peur de le disputer. Il faut que tu la soignes bien notre petite patronne, elle a été très malade. 

J'ai ri en entendant Martha me raconter ça. Je lui explique que je suis très proche de Flavia dans le sens où elle a élevé mon amoureux, mais que je l'apprécie aussi beaucoup. Que je n'étais pas en osmose avec Olga. 

Quand Jocelyn n'est pas là, je ne change pas mes habitudes et mange à la cuisine, et comme je ne veux pas manger toute seule, je mange en même temps que Cécilia et Martha, et leur ai fait promettre de ne rien dire à leur patron. 

Toutes les trois, nous nous entendons vraiment bien

Ce jeudi soir après le repas, Joss me demande si pour les fêtes de Noël il me plairait d'inviter ma famille, Papé, Mamé et nos amis.

........ Bah je ne sais pas ce que font Phil et Marie. Noël est plus une fête de famille, invitons-les pour le nouvel an plutôt

........ Oui ma douce, mais au jour de l'an j'avais d'autres projets.

........ Ah ! C'est quoi ? 

...... Je voulais t'emmener en voyage, nous n'avons toujours pas fait notre voyage de noce ma douce. 

........ Ah oui, et tu veux aller où ? 

........ J'ai retenu quelques idées, à toi de me donner ton choix. 

....... Tu me diras alors !

Il me prend dans ses bras, et m'embrasse amoureusement. 

........ Allons-nous coucher ma douce, je te sens fatiguée.

...... Oui un peu, il est déjà tard. 

...... Je ne te trouve pas très en forme en ce moment. Je me demande même si tu n'as pas perdu de poids. 

....... Heu non je ne crois pas. 

Nous allons nous coucher, je m'endors enlacée dans les bras de mon mari.

C'est vrai que depuis notre dernier gros conflit, Jocelyn a bien changé, il est devenu patient, et si je lui dis que je suis fatiguée, il n'insiste pas. Il a compris que le lendemain je m'offrais à lui avec tout l'amour que je pouvais lui donner. 

Ce samedi Joss a invité Marie et Phil, pendant le repas nous parlons de Noël

Joss .... C’est le moment d’y penser, nous sommes à trois semaines !

Je les laisse débattre entre eux, sachant de toute évidence que ça se passera certainement chez les parents de Phil. Je suis toujours étonnée que mamé montre ouvertement sa préférence à Joss, alors qu’elle a deux fils.

Dans l’après-midi malgré le froid de décembre, nous décidons d’aller faire un tour sur les Champs, voir les illuminations. Je me couvre chaudement, prête un gros pull à Marie.

Nous nous baladons nous exclamant comme des gamines et riant en nous arrêtant devant les vitrines de jouets.

Philippe propose d’aller prendre une boisson chaude, nous allons à ce grand salon de thé. Avec Marie nous commandons un chocolat chaud, les hommes un café. Marie me demande si je veux une pâtisserie, je refuse.

Les hommes parlent boulot, nous de ces nouveaux jouets qui n’ont rien à voir avec ceux de notre jeunesse. Nous rions.

Les hommes décident qu’il est temps de rentrer, la nuit commence à tomber. Nous retournons vers le parking ou la voiture est garée.

Je me mets à l'arrière avec Marie. A même pas cent mètres de l’entrée de notre parking, je demande à Joss de s'arrêter, je suis toute pâle. Il se gare le long du trottoir et descend en même temps que moi.
Je sors à toute vitesse, me penche et régurgite mon chocolat. Joss me tend un mouchoir en papier pour que je m'essuie la bouche. Je ne remonte pas en voiture, je lui dis que je préfère continuer à pied. Marie reste avec moi. Il fait déjà nuit, les lampadaires de l’avenue nous éclairent.

Depuis quelques temps je ne me sens pas bien, comme barbouillée, il m'arrive le matin, de renvoyer mon café. Même la cigarette me lève l’estomac. Je ne cherche pas à fumer plus qu'il ne faut. Je n'en parle à personne, je pense aller voir le médecin. Je suis tout le temps, fatiguée et ce n'est pas normal. J'ai bien un doute, mais bon suis dubitative

Joss et Phil nous attendent sur le trottoir. Phil les mains dans les poches de son jeans, Joss les bras croisés, l'air soucieux. Je m'approche de lui en souriant.

......... Que se passe-t-il ma douce, serais-tu malade ? 

......... Non je ne pense pas, juste un peu de fatigue, l’entrée de l’hiver

...... Hum ! Il te faudrait consulter un médecin je pense.

........ Oui !

Nous montons ensemble. Cécilia prend nos manteaux, je vais m’affaler dans un fauteuil.

Joss en souriant demande à Marie ....... Dis-moi mon amie, puis-je t’emprunter ton mari un petit quart d’heure ?

...... Bah oui, de toute façon je n’ai pas le choix.

Elle rit, les hommes sourient, je les regarde partir vers le bureau. Je demande à Marie si elle veut boire quelque chose.

.... Non merci ça ira.

Elle me regarde longuement.

........ Dis-moi Alex, tu es sûre que ce n'est que de la fatigue ? 

......... Bah oui pourquoi ? 

......... Tu ne serais pas enceinte par hasard ? 

........ Non je ne pense pas !

Marie opine de la tête, elle est songeuse. Tant que je n’ai pas de confirmation officielle je n’ai pas envie d’en parler.

Je rajoute ........ Ne t'inquiète pas, ce n'est rien, une petite indisposition qui va passer.

Avec Marie au bureau, je ne parle de rien, tout en pensant qu’il me faut prendre rendez-vous chez le médecin, mais comment faire, je ne suis jamais seule.

Plongée dans mes pensées plus que dans mon dossier, je n’entends pas, du moins je ne fais pas attention au téléphone qui sonne.

Marie décroche et commence à parler en riant, elle me passe la communication. Des yeux je l'interroge.

Moi .... Oui ?

........ Comment vas-tu ma toute belle ?

......... Bah ça va pourquoi ?

....... Je t'ai pris rendez-vous chez le médecin à 16 heures je viendrais te chercher

....... Tu ne voudrais pas venir me moucher le nez ou m’essuyer le cul aussi ?

...... Ecoute, depuis quelques temps tu es de mauvaise humeur, tu es sans cesse fatiguée et ne mange rien. Ne te décidant pas, je l'ai fait

......... Ouais c'est bien à ce soir !

Je raccroche. Marie éclate de rire, Audrey se demande à qui je peux parler comme ça.

Marie ....... Oh Alex !

Je réponds hargneuse. ......... Quoi ?

........ C'était Jocelyn ma chérie, pas notre directeur, pas Phil

....... Tu sais quoi ? Il a été prendre rendez-vous chez le toubib pour moi, je dois être trop con pour le faire non ?

....... Il a voulu te faire plaisir .... Oh ! tu es chiante. Phil aussi me prend des rendez-vous, je le remercie au lieu de lui demander de me moucher le nez
Les filles partent d'un éclat de rire. Je hausse les épaules et souris à mon tour.  

Jocelyn téléphone sur mon portable, pour me dire qu'il est arrivé. J'embrasse Marie et Audrey et vais le rejoindre à la voiture, garée comme à son habitude en double file. Il m'embrasse ouvre ma portière.

Nous attendons quelques minutes dans la salle d'attente, il n'y a personne. Un toubib d'une quarantaine d'années vient me chercher. Joss se lève.

........ Non reste là, je n'en ai pas pour longtemps.

Il me regarde surpris, je lui souris d'un air déterminé, et suis le docteur dans son cabinet.

Il me pose quelques questions, je ne lui cache rien de ma dépression.

Le médecin. .......... Bien Madame, je vais vous ausculter.

Je me déshabille, il pratique l'examen et confirme ce qu’inconsciemment je savais. Il me donne des examens à faire. Me fait une ordonnance pour des vitamines, du sirop pour les nausées.

Je lui serre la main, le remercie et vais chercher Jocelyn dans la salle d'attente.

En sortant du cabinet médical, Joss me demande ce qu'a dit le médecin. 

....... Il m'a donné des examens à faire

........ Fais-les rapidement ma douce, je te pense anémiée, fatiguée

........ Oui j'irais au labo demain matin.

Nous rentrons à la maison, sans parler. Joss sort sa mallette de la voiture. Je sais qu'il a un dossier. Je me sais tranquille ce soir, il ne me posera pas de questions. 

Ce matin, je pars sans déjeuner et vais directement au laboratoire à côté du travail, faire mes analyses. La fille me dit gentiment que les résultats seront prêts demain.

Je la remercie et vais au bureau. Marie et Audrey sont déjà là, le café est prêt. Du coup je ne suis pas en avance, il est pratiquement neuf heures et demi. J'entends Audrey demander des explications sur le travail. 

Elle est mignonne, blondinette les cheveux mi-longs, avec de grands yeux noisette. Elle est très timide et rougit souvent, ça me fait sourire. Elle a 19 ans, et doit avoir l'impression de se retrouver avec des vieilles. Elle me rappelle moi à mes débuts, mais en étant très réservée. Je la trouve polie et souriante, avec Marie, nous l'intégrons facilement à notre duo. 

Marie, lui a expliqué comment fonctionne notre service, que j'étais la responsable de bureau et qu'il était normal qu'elle reçoive des ordres de ma part. Elles ont parlé ensemble et Audrey s'est confiée à Marie

 ........... Je n'apprécie pas trop de manger avec les collègues, elles me posent tout un tas de question sur Alexandrine, Cynthia m'a dit de ne pas l'écouter, qu'elle n'était pas chef, et en plus qu'elle avait épousée un milliardaire et qu'elle piquait le boulot à une fille qui aurait vraiment besoin de travailler.

Marie en riant me l'a répété quand Audrey est descendue porter le courrier. Je souris et confie à Marie

......... Elle a dû ou va recevoir sa lettre, le dirlo ne la garde pas. Evelyne et Lydia sont allées le voir en disant qu'elle mettait une mauvaise ambiance dans le service.

........ Ah mince, carrément.

....... Bah oui hein qu'est-ce que tu veux que je te dise, on a le droit de pas être d'accord mais depuis qu'elle est là elle fait chier tout le monde et ne fait rien. Evelyne m'a dit qu'elle est pendue au téléphone toute la journée. 

....... Remarque quand tu n'étais pas là, j'ai vraiment galéré pour la faire bosser, elle se moquait de tout. 

On papote tranquillement, en buvant le café. Audrey revient en me donnant un dossier que le directeur lui a confier pour me le remettre.

Je l'ouvre, c'est le planning des jours de vacances que les filles peuvent poser pour la fin d'année. Direct j'en parle à Marie, savoir si elle veut poser des jours.

... Je ne sais même pas ce qu'on fait avec Phil, certainement chez Mama ou mes parents. 

.... Oui certainement. .... Marie, mamé n’invite jamais tes parents ?

Marie se trouble ...... Non ils ne s’entendent pas bien.

.... Ah bon ! Comment ça se fait ?

.... Ça date de notre mariage.

..... Ah !

Je vois qu’elle n’en dira pas davantage, je n’insiste pas. Je décroche le téléphone appelle mon directeur, pour lui demander combien de filles peuvent prendre des jours
....... Faites au mieux Alexandrine, donnez ou Noël ou le jour de l'An. Essayez de partager le planning.

Je lui demande si Audrey à le droit de faire le pont.

Il donne son accord. ......... Elle récupérera en heures, mais ne lui donnez qu'en dernier.

......... D'accord Monsieur Brandon

........ En êtes-vous satisfaite ? 

.......... Ah mais carrément !

.......... Bien ! Quant à Cynthia sa lettre est envoyée

........ Ah d'accord ! Mais elle a un préavis ? Parce que là elle va nous faire la misère.

Le Directeur rit. .......... Elle recevra sa lettre disons mercredi, elle a jusqu'à la fin du mois, mais comme elle a 8 jours à prendre elle finira donc mercredi, ne vous faites pas de soucis. 

...... Merci Monsieur le Directeur, bonne journée

...... Merci Alexandrine, bonne journée aussi.

Je raccroche, et direct demande à Audrey si elle veut prendre une journée pour faire le pont pour une des deux fêtes de fin d'année. 

Audrey. .......... Est-ce que je peux te répondre demain ?   

Moi. ......... Oui bien sûr, même lundi si tu veux, je ne vais pas en parler maintenant aux filles, donc pas de souci

Nous nous mettons enfin au travail, la matinée est bien entamée. 

L'après-midi j'épure plusieurs petits dossiers, vérifie ceux des collègues en attente. Je regarde l'heure, il est seize heures dix. Je ferme le dossier, et allume une cigarette.

Je regarde Audrey et lui dis que si elle veut elle peut partir, elle n'a pas besoin d'attendre que je lui dise

Audrey .... Si ça ne dérange pas, je vais faire un peu de temps si jamais je prenais une journée. 

........ Bien sûr tu peux, il n'y a pas de souci. 

Et me tournant vers Marie .......... Et toi, tu fais des heures aussi ? 

Marie en riant......... Non je vais au labo avec toi, je veux savoir quand est-ce que je serais marraine

J'éclate de rire .......... Oh tu es bête ! Ce n’est peut-être même pas ça !

..... Hum, on va dire ça comme ça !

Le téléphone à ce moment sonne, Audrey décroche et mettant une main devant, elle demande à Marie qui est Madame Gaussien de la Maleverne. 

.......... Je prends ma biche, attends que j'aie appuyé pour raccrocher

Elle fait oui de la tête, je décroche

Moi. ......... Allô ?

........ Dis ma toute belle, ce soir je ne serais pas de bonne heure à la maison, un ouvrier a eu un petit ennui, il s'est lâché une caisse sur le pied, j'attends de savoir s’il a quelque chose de cassé. 

......... Oh merde le pauvre !

......... Veux-tu aller au restaurant ce soir ma douce ? 

........ Heu je ne sais pas, tu as envie toi ? 

......... Si tu n'es pas trop fatiguée oui !

......... Bon ok, tu m'invites où ? 

Joss éclate de rire. ........ Ou veux-tu aller ma douce ? 

....... Ah non ! Elle est trop facile celle-là, tu ne me réponds pas à une question par une autre monsieur Gaussien.

....... Ma douce, tu m'as l'air bien en forme, bon je vais voir ça !  ...... As-tu été faire tes analyses ? Depuis lundi

..... Oui !

........ D'accord mon ange, je me dépêche, auquel cas je te téléphone !

Je raccroche, regarde l'heure encore une fois, et ce coup-ci je dis aux filles.

........ Bon les filles il est cinq heures on y va ? 

Marie. ....... Ok allez c'est parti !

On embrasse Audrey, elle finit de ranger ses affaires, éteint les machines

Je me dirige vers le comptoir ou une jeune femme avec un grand sourire m'accueille. Je lui donne mon nom en lui expliquant que je viens chercher des analyses faites hier matin. Elle se retourne et regarde parmi plein d'enveloppes à fenêtre, elle en tire une et me la tend. Je la remercie et lui dis au revoir. 

Marie .... Viens, on va boire un pot et on regarde si tu veux. 

......... Oui d'accord. 

On s'installe, Marie passe commande, je lui tends l'enveloppe du labo, j’ai le cœur qui s’accélère. ........ Vas-y regarde et dis-moi, jusqu’à quand je vais être une bonbonne

Elle me regarde en ouvrant l’enveloppe .......... Donc c’est bien ça ?

....... Oui très certainement !
Elle parcourt le feuillet, me regarde et sourit.  .......Tu es enceinte de six semaines ma petite chérie, tu accoucheras normalement vers le 25 juillet

Je reste saisie, bien sûr que je me doutais être enceinte, en réalité je me suis faite avoir juste après avoir enlevé mon stérilet, dans la même semaine. Un petit être vit en moi. J’ai un sentiment de grand froid. Mes yeux s’inondent de larmes

Mon amie me regarde désorientée. ....... Ne pleure pas, c'est super non ?

........ Je ne sais pas. Je ne sais pas si je vais aimer cet enfant, si je vais savoir l'élever, je n'ai même pas élevé Choupette.

........ Alex, le contexte n'est pas le même, bien sûr que tu vas l'aimer c'est ton bébé. Le père est là, tes parents ne lui feront pas son éducation. Ça n'a rien à voir avec Choupette, tu n'as pas 15 ans

J'essuie mes yeux, me mouche. Avec Marie nous discutons pendant une bonne demi-heure.

......... Allez, profite du restaurant pour donner les analyses à Joss, et tu me raconteras demain d'accord ?

........ Oui, d'accord.

On se fait la bise et prenons notre métro chacune de notre côté, n'étant pas sur la même ligne.  

Je suis dans mes pensées. Est-ce que je le veux vraiment ce bébé ?  Un enfant fait presque par obligation !

En rentrant Cécilia vient m'ouvrir, je lui donne mon manteau, pose mon sac sur la sellette de l'entrée et lui demande si Monsieur est rentré. 

Cécilia. ......... Oui Madame, Monsieur est au salon.

Je passe par la cuisine dis bonjour à Martha, prend un grand verre d'eau et vais rejoindre mon mari au salon.

J'effleure ses lèvres pour lui dire bonsoir et m'enfonce dans un fauteuil en face de lui. Je lui demande des nouvelles de son employé. Il me rassure, le pied n'est pas cassé. On parle un peu des accidents de travail. Qu'il n'avait pas ses chaussures de sécurité.

Joss. ........... As-tu faim ma douce ? 

........ Heu oui un peu

....... Veux-tu aller chez André ? 

........ Oui !

 Tout en mangeant, nous discutons de tout de rien. Je n'arrive pas à lui dire pour mes analyses, j'attends le dessert, le cœur battant. André nous amène nos crèmes brûlées. J'allume une cigarette, en regardant Joss

......... Ma douce, revenons sur cette conversation. 

........ Heu laquelle ? 

........ As-tu fait enlever ton stérilet ? 

Je sens que je rougis, ce n'est pas de colère non, je rougis parce qu'il ne sait pas. Je rougis et souris en moi-même. Je ne réponds pas.

........ Veux-tu attendre encore un peu ? 

........ Au fait j'ai été faire mes analyses.

Joss pense que je détourne la conversation, il a un mouvement d'agacement, mais ne dit rien.

........ Oui ! Et les résultats, tu les reçois quand ? 

........ Je les ai eus ce soir

......... Et qu'en est-il ? 

Je fouille dans mon sac et sors l'enveloppe, je lui tends.

Il l'ouvre sort les deux feuillets, commence à lire le premier vite fait, regarde la deuxième. Lève la tête, sonde mon regard. Ses yeux pétillent de bonheur.

........ Ma douce, c'est le plus beau cadeau que tu pouvais m'offrir. Suis-je bête, voilà d'où te viennent ces nausées et ta fatigue. 

Je ne dis rien, tire sur ma cigarette, pour enfin l'écraser au fond du cendrier.

......... Il ne faut plus t'empoisonner ma douce, tu empoisonnes aussi le bébé.

Je n'ai pas envie de déclencher un tsunami, je ne réponds pas. 

Nous finissons notre repas et rentrons. Il n'est pas tard, nous continuons cette conversation au salon. 

.... L'annoncerons-nous à Noël ma douce ? 

........ Heu ! Oui si tu veux

........ Il te faudra arrêter ton travail, mon ange. 

........ Mais non pourquoi ? 

...... Tu n'as pas besoin de travailler et tu le sais.

....... Si Jocelyn, j’ai besoin de travailler. Je ne vais pas rester à la maison à faire la potiche. J’ai besoin d’une vie active. Il y a deux employées de maison, je ne peux pas rester à me faire chier toute une journée. Je ne suis pas faite pour être mère au foyer. 

........ Mais tu auras un enfant à t'occuper.

....... Non Joss, j'aime mon travail, je ne le quitterai pas.

Joss me dévisage, il doit lire dans mes yeux, que je suis déterminée, qu'il ne me fera pas changer d'avis. Il me propose alors de travailler au 3/5, de prendre mes vendredis et lundis. De ne travailler que du mardi au jeudi, ce qui ne me couperait pas de ma vie active, patati-patata

De la tête je fais non. Il ne me fera pas céder. 

....... Nous en reparlerons, ma douce, pour l'instant repose-toi.

En arrivant au bureau ce matin, direct Marie me demande si j'ai parlé à Jocelyn. Je lui explique notre soirée au restaurant, et son conseil d’arrêter mon travail.

...... Que vas-tu faire ?

Je secoue la tête ........ Non Marie, je ne céderais pas, je n’arrête pas mon taf, qu’il le veuille ou non !

Audrey arrive, elle nous fait la bise, et sert le café qui vient de couler. J'allume une cigarette, et la laisse se consumer dans le cendrier, une nausée me lève l’estomac. J'écrase ma cigarette, et pousse la tasse de café.

Marie ... Bah ma chérie, tu n'as pas l'air dans ton assiette

Audrey me regarde timidement, je lui souris et répond à Marie

........ Ouais j'espère que ça ne va pas durer jusqu'à la fin, parce que ça commence déjà à me faire chier. Tu vois les joies de la grossesse ?

........ C'est parce que pour Choupette tu ne t'en rappelles pas

........ Non je n'ai jamais été malade, pour elle.

Audrey machinalement regarde mon ventre, relève les yeux et croise mon regard.

......... Tu ne dis rien, ma grande je n'en ai parlé à personne.

Elle rougit. ........... Non, je n'ai pas pour habitude de colporter ce que j'entends

....... Alors c'est bien. Ce qui se dit ici entre Marie et moi, ne regarde pas les autres.

Depuis l'annonce de ma grossesse Joss est redevenu cet homme tendre que j'aime. Il est aux petits soins avec moi. Je suis un peu moins nauséeuse avec les médicaments, toujours un peu fatiguée, mais je ne dis rien, de peur que Joss me fasse la vie pour que j'arrête de travailler.

Il ne me parle pas du bébé, moi non plus. Je le vois souvent soucieux quand son regard se pose sur moi. Je fume très peu, pensant à ce petit être qui est en moi, et qui grandit de jour en jour. Je m'amuse à faire des paris sur moi-même, est-ce une fille ? Est-ce un garçon ? A la maison quand j'ai du temps, je cherche sur le net comment est l'enfant de fin juillet. Comment s'occupe-t-on d'un bébé. Les articles ne manquent pas, je me forge l'idée qu'il faut faire ci ou ça ... Qu'un bébé s'élève selon un manuel.

Avec Marie, nous posons la journée de vendredi pour faire le pont avec le jeudi de Noël. Le Directeur nous accorde nos feuilles de repos pour les deux fêtes. Je fais le partage des jours entre les filles, certaines n'en prennent pas, d'autres veulent les deux fêtes. Audrey me demande timidement si elle peut avoir le pont du jour de l'an. 

C'est une jeune toute gentille qui cherche à apprendre, et qui se plait avec nous. Elle est rigolote et pleine d'humour, toujours très correcte. Sa timidité passe un peu. Elle est discrète et ne se mêle de nos conversations que si on l'intègre quand ce n'est pas trop personnel. Son travail est bien fait et j'en parle au Directeur, lui disant que je suis très satisfaite de notre petite nouvelle. 

Il est prévu que nous passions Noël chez Mamé et Papé avec mes parents et mes frères comme l'an passé, et que nous leur annoncions ma grossesse.

Le jour de l'an se fera du coup chez nous à l'appartement. Vu mon état Jocelyn préfère reporter le voyage prévu

Ce jour de réveillon je quitte à midi, je vais manger avec Marie avant de rentrer. Notre conversation part sur ma grossesse. J'explique à Marie que j'ai lu des tonnes d'articles sur comment élever un enfant. Que je suis un peu perdue, et ne sais comment on s'y prend. J'ai des angoisses qui me tenaillent. J'ai si peur de passer à côté de quelque chose d'important. Si peur que mon enfant tourne mal comme Choupette a failli le faire. Je reconnais que si je n'avais pas eu Joss, je ne sais pas où serait ma fille à l'heure qu'il est.

Marie m’écoute et part à rire. ........ Mais Alex on n'élève pas un enfant selon un article de magazine ou un manuel. C'est au feeling, c'est selon l'enfant. Tu n'en as pas un de pareil. Crois-tu que tes parents ou même Phil et moi avons élevés Laurence selon des articles lu çà et là ? Et puis tu n'es pas seule comme avec Choupette, il y a Joss pour te seconder. Arrête de te faire des films, tout va bien se passer.

Je chasse mes idées noires. Nous parlons du réveillon de ce soir Marie retourne au bureau et moi vers le métro.

En rentrant je me dirige directement vers la cuisine dire bonjour à Martha et Cécilia. Je me sers un grand verre d'eau et m'installe à la table de cuisine.  

Moi .... Bonjour Mesdames, comment allez -vous ? 
Elles me répondent en chœur en souriant me précisant que monsieur n'est pas encore rentré. Je pose mon verre sur l'évier et vais me faire couler un bain pour me détendre.  Je pars dans mes pensées. De tout ce que j'ai traversé, ou j'en suis aujourd'hui.

J'aime mon mari, ce n'aura pas été sans mal, nous nous sommes enfin trouvés sur le même chemin.
Bien sûr il a encore fallu que je cède. Il veut un enfant, on fait un enfant. On calcule, rien n'est spontané. J'espère qu'après ça, il va me laisser tranquille. Bon je sais que question travail il va y revenir sans cesse, mais là je ne céderai pas. J'aime mon boulot, j'ai cravaché dur pour en arriver là, et il n'est pas question que je fasse selon ses envies. Peut-être oui je prendrai un 4/5 mais ça s'arrêtera là.

Je sors du bain, et m'enveloppe dans un peignoir pour me sécher, je n'ai pas bien chaud d'un coup.

J'enfile un long pull sur un caleçon. Mes pantalons commencent à me serrer un peu, et mes jupes aussi. Pour ce soir je me mettrai en robe

Je fais mes ongles de pieds et de mains. Je m’installe dans le salon et allume la télé, en boule dans les coussins du canapé, je regarde une niaiserie de feuilleton

Un baiser sur mes lèvres me réveille, j'ouvre les yeux, Joss genou à terre, me regarde en souriant.
........ Tu es fatiguée mon ange ?

...... Heu non enfin oui, j'ai pris un bain et je crois que ça m'a endormi.

Je me redresse sur le canapé, Joss vient s'installer à côté de moi, il me prend dans ses bras et me demande comment s’est passé ma journée

Nous papotons un bon moment, quand il m'annonce qu'il est l'heure d'aller se préparer pour être à 20 heures chez Papé et Mamé.

Je file à la salle de bains, me maquiller et me peigner, j'enfile une robe en jersey un peu large. Mon ventre fait une légère bosse ce qui me fait sourire.

Joss est prêt, magnifique dans son costume noir. Nous passons par la cuisine souhaiter un joyeux Noël à Martha et Cécilia. Je leur fais la bise. Joss leur serre la main et leur remet une enveloppe, leur disant qu'elles peuvent terminer leur service maintenant. Il leur dit à lundi.

Elles le remercient gentiment Cécilia rougissant légèrement. Je glisse ma main dans celle de Joss, nous partons.

Chez Papé et Mamé il y a déjà mes parents qui sont venus en début d'après-midi pour aider. La salle à manger est traversée d'une longue table dressée magnifiquement. Des branches de houx décorent le milieu. La belle vaisselle est de sortie. 

Papé nous débarrasse de nos manteaux. Joss emmène les caisses de vins et de champagne dans la cuisine. J'embrasse mes parents en serrant ma mère dans mes bras. Depuis le mariage, un léger fossé s'est creusé entre nous, et j'en suis malheureuse. Elle ne voit pas que je suis toujours la même, que Joss ne m'a pas changé vis à vis d'eux. Que j'ai tout simplement grandi et mûri. 

Mamé comme à son habitude est très volubile et me fais rire. Mes frères arrivent en même temps que Marie et Phil. Sébastien a été chercher Choupette, je suis heureuse de revoir ma fille. Mon cœur de mère s'emballe. Comment va-t-elle prendre le fait que j'attende un bébé ? Ne devrais-je pas l'avertir avant tout le monde ? 

Ma décision est prise, je me mets un peu à l'écart avec ma fille et lui prenant les mains, je la regarde bien droit dans les yeux en essayant de sourire. ........ Comment vas-tu ma Choupette ? 

.......... Bien ma Mamina, mes résultats sont bons tu sais. Je ne regrette pas d'être dans cette école, je me suis fait bien des amis. 

.......... Tu sais ma chérie, maintenant que je suis mariée avec Joss, il se peut que la famille s'agrandisse, qu'est-ce que tu en penserais ? 

Choupette ... Ah mais ça serait bien si tu me donnais une petite sœur

.......... Ah tu sais ma chérie, on ne commande pas comme au super marché, il se peut que ce soit un petit frère.

Choupette éclate de rire, de ce rire que j'adore tant, en rejetant ses longs cheveux en arrière de son épaule, elle opine de la tête. ....... Effectivement Mamina, et alors tu sais ce que c'est ? 

Je la regarde médusée, comment a-t-elle deviné ? 

.......... Mamina, si tu me parles de bébé alors c'est que tu es enceinte et je suis trop contente

Je prends ma fille dans mes bras, du haut de ses 15 ans elle a bien muri. Des larmes de bonheur me montent aux yeux.

......... Oui ma chérie, nous allons l'annoncer ce soir, mais je voulais que tu sois la première à le savoir.

Choupette m'embrasse très fort m'assurant de ne pas m'inquiéter, qu'elle est heureuse, qu'elle va pouvoir jouer à la poupée quand elle viendra.

Main dans la main nous retournons près des autres. Joss me regarde sourcils froncés, paraissant me demander ce qui se passe. Je fais non de la tête en signe de "rien ne t'inquiète pas"

Le champagne est servi en guise d'apéritif, accompagné de toasts et petits fours salés. Nous commençons à nous installer, Jacqueline et Pierre arrivent.

Alors que tous parlent, que les conversations se croisent, on entend rire à quelques boutades en bout de table. Joss tape dans ses mains pour amener le silence. Tous les regards se tournent vers lui, un silence se fait d'un coup. Il se lève, du regard balaie la table de chaque côté, s'attarde sur Choupette et lui fait un petit clin d'œil. Elle lui répond par un grand sourire. L'entente entre eux, est devenue tellement forte. Que s'en est presque fusionnel.
Joss de cette voix profonde. ......... Mes parents, et beaux-parents, ma jolie belle-fille, mes frères et sœurs.

Il prend une grande inspiration. ........ Alex et moi sommes heureux de vous annoncer que fin juillet la famille va s’agrandir.

Le silence est rompu par une Mamé qui en italien s'exclame...  i miei bambini oh i miei bambini, quale bel regalo per Natale. 

(Mes enfants, oh mes enfants, quel beau cadeau pour Noël.)

Tout le monde se lève pour venir nous embrasser. Je vois Jacqueline qui pâlit, Elle ne daigne pas venir nous féliciter. Je m'en moque. Je sais qu'elle ne veut pas d'enfant. Pierre vient m'embrasser en me glissant dans l'oreille. ........Joss à bien de la chance d'être tombé sur une femme comme toi.

Je reste interloquée par ses paroles, je l'embrasse à mon tour en le serrant fort, comme pour lui donner un peu de courage. Lui si discret d'habitude

Le repas se déroule dans les rires, tout le monde nous demande les prénoms, notre préférence. J'ai du mal à répondre à toutes ces questions, c'est un sujet que nous n'avons pas encore abordé avec Joss. 

Comme l'an passé Jocelyn a réservé des chambres d'hôtel pour tout le monde. Laurence et Choupette dormiront au salon. Phil et Marie tout comme Joss et moi, resterons sur place.

Après le repas, nous débarrassons pendant que les hommes poussent les tables. Avec Marie nous remplissons le lave-vaisselle et le mettons en marche. Maman et Mama couvrent de film alimentaire les restes avant de les ranger au frais.

Au petit matin, mes parents donnent le feu vert pour aller se reposer un peu avant de se retrouver demain midi.

Je suis fatiguée, et me remémore Noël dernier ou Joss m'a prise de force, alors que j'étais fatiguée. Mon cœur fait un boum dans ma poitrine, une angoisse me prend. 

Joss se dirige vers moi pour me demander ce qui se passe. Je fais non de la tête, en lui disant....... Je suis un peu fatiguée. Espérant parer à une éventualité.

........ Oui ma douce, nous allons nous reposer

J'embrasse mes parents et leur souhaite un bon repos. Tout le monde part il est deux heures.

Je me dirige vers la salle de bains. Je me démaquille, me brosse les dents et enfile un pyjama. Ma trousse dans une main, mes affaires roulées sous mon bras, je vais me coucher le cœur battant.

Joss m'attend, il a ouvert le lit, il m'embrasse tendrement et va à son tour se préparer pour la nuit.
Il se couche, m'attire à lui, en me souhaitant bonne nuit. Je m'endors dans ses bras pratiquement de suite.

Un léger souffle sur ma joue me réveille, j'ouvre doucement les yeux. Choupette tout sourire est assise sur le bord du lit.

......... Mamina, Joss m'a dit de venir te réveiller il est midi et tout le monde va arriver.

...... Oh ma chérie, déjà midi ? 

........ Oui Joss ne voulait pas que je te réveille trop tôt mais je voulais passer un peu de temps avec toi.

Je m'assois dans le lit et attire ma fille près de moi je l'embrasse en lui demandant quand est ce qu'elle repart. 

........ Je ne devais pas te le dire, mais je repars que lundi matin, Joss a demandé à Bernard qui a dit oui. Comme mes résultats sont trop bons, j'ai gagné quelques jours avec toi.

Je sers fort ma Choupette et l'embrasse encore et encore.  Je la revois toute petite, une onde d'amour m'envahit. Saurais-je aimer autant ce bébé ? Saurais-je l'aimer comme il faut ? 

Choupette pousse les couvertes et se lève ... Allez Mamina va vite te préparer.
En riant je me lève farfouille dans ma valise et prends des affaires propres, je file à la douche. Vingt minutes après je descends. Marie m'accueille avec un grand sourire, j'embrasse tout le monde et me dirige vers la cuisine pour boire un café.

Moi .... Ou est Jocelyn ? 

......... Il est avec Phil, ils sont partis chercher du pain frais.

Mon café avalé, je sors avec Marie fumer une cigarette. Nous ne parlons pas

En rentrant j'aperçois Joss, je vais l'embrasser il me prend dans ses bras

....... Tu empestes le tabac. Il faudra t'arrêter définitivement !

Je me dégage. Je n'ai pas envie de me prendre la tête, là tout de suite.
Mes parents arrivent avec le reste de la troupe. Un brouhaha s'empare de la salle à manger. Nous passons à table.
Le repas se déroule plus calmement que la vieille au soir. Tout le monde à l'air un peu fatigué.

Après avoir débarrassé et ranger le plus gros, vers seize heures tout le monde s'apprête à partir. 

En rentrant, je somnole légèrement. Choupette à l'arrière de la voiture, discute avec Jocelyn.  

Le week-end se passe dans les rires avec Choupette qui met de l'animation. Elle sympathise bien avec Cécilia et Martha, qui la trouve mignonne et gentille.
Le matin nous prenons toutes les deux notre déjeuner à la cuisine. Joss a repris le travail dès le lendemain pour juste une journée, mais il voulait faire un tour à la société. Il rentrera en fin d'après-midi, nous emmenant sur les champs pour dîner.

Le lundi matin, il raccompagne Choupette à son école. Avant de partir au bureau, je la serre fort dans mes bras. Au jour de l'an elle ne sera pas avec nous, elle m'a demandé de passer le réveillon chez les parents de sa meilleure amie. Joss a pris des renseignements, nous lui avons donné notre permission. Proposant de recevoir cette jeune fille à notre tour

J'arrive au bureau et mets la cafetière en route, j'allume les ordinateurs et la photocopieuse, Audrey arrive, elle m'embrasse spontanément.  

La journée je ne parle pas beaucoup et ne lève pas la tête des dossiers que j’essaie d’avancer le plus possible

Vers 16 heures le téléphone sonne, je décroche sans regarder le cadran.

....... Hello ma douce.

..... Coucou 

........ Je suis en bas, je t'attends, ça t'évitera de prendre le métro.

.......... Ok j'arrive.

Je raccroche et dis à Marie que Monsieur mon chauffeur m'attend. Elle me sourit et me traite de femme chanceuse. Nous rions avec Audrey. Je leur fais la bise, et pars rejoindre mon tendre époux.

Dehors il fait un froid sibérien, je serre les pans de mon manteau, Joss a laissé la voiture avec le moteur allumé. Je m'engouffre dedans, la chaleur me fait du bien. Rien que d'avoir traversé la cour et la rue, je suis frigorifiée.

.......... Je voulais t'emmener acheter des vêtements adaptés, j'ai remarqué que tu commençais à être un peu à l'étroit dans tes robes.
Il se tourne vers moi en souriant, des petites étoiles dans ses yeux brillent.

....... Heu oui si tu veux.

Il se dé-gare adroitement, et nous conduit sur les grands boulevards. Il m'entraîne dans un magasin prénatal. Des pantalons à ceintures réglables, des tuniques, des robes, toutes sortes de caleçons.
Joss décroche du portant un pantalon noir quand une vendeuse s'approche de nous.

La vendeuse ... Bonjour Madame, Monsieur, je peux vous aider ? 

Joss ... Bonjour Mademoiselle, nous recherchons quelques tenues de grossesse pour ma femme.

La vendeuse avec un grand sourire, nous présente quelques ensembles tous plus jolis les uns que les autres. Joss s'arrête sur deux ensembles pantalons tuniques, quelque caleçons et pulls larges, deux robes une assez sport, et une autre habillée.

La vendeuse s'empresse d'emporter le tout à la caisse. Main dans la main, nous nous promenons entre les rayons, voir les chambres à coucher de bébé, les landaus-poussettes. Les layettes premier-âge et tout ce qu'il faut pour accueillir un bébé.
Je l’arrête dans sa lancée ..............C 'est trop tôt pour ce genre d'achats. Je préfère attendre encore un peu.
.......... Oui ma douce. Ce soir j'aimerai m'entretenir avec toi de diverses choses.

Je fais oui de la tête. De quoi encore va -t-il me parler ? De mon travail ? Une angoisse me prend, je sens que l'on va se prendre la tête, et que ça va encore finir en engueulade

Nous nous dirigeons vers la caisse, Joss règle nos achats, nous prenons nos paquets et rentrons.

Je demande à Martha de laver le linge. Je n'aime pas mettre d'habits neufs. Je n'aime pas l'odeur des magasins.

Le soir après manger, je suis tellement fatiguée que je me couche dès que possible. Joss me rejoindra bien plus tard.
La semaine se termine sans qu’il me parle, et par peur qu’on se dispute, je ne demande rien.

Martha et Cécilia, s'activent dans la cuisine pour le repas du réveillon. Jocelyn leur a imposé plusieurs mets

Je viens de rentrer, en arrivant dans la cuisine, pour saluer les filles, je m'aperçois que Cécilia à les yeux rouges. 

......... Bonjour Martha et Cécilia comment allez-vous ? 

Dans le frigo je prends une carafe de jus d’ananas, en même temps qu'elles répondent à mon salut. Cécilia d'une toute petite voix comme si elle retenait un sanglot. Elle est assise à éplucher des oignons. Je m'assois en face d'elle.

Est-ce les oignons qui la font pleurer ?
..... Tout va bien Cécilia ? 

Elle hoche la tête sans répondre. Je fronce les sourcils, interrogative et croise le regard de Martha qui hausse les épaules.

.......... Monsieur est là ? 

Martha ... Oui Madame, Monsieur est dans son bureau.

....... Que se passe- t-il Martha ? 

.......... Monsieur a disputé Cécilia parce qu'elle a renversé le café.

Je bois mon verre, le pose près de l'évier et sors de la cuisine. J'entre dans le bureau Joss est au téléphone. Je me mets sur une chaise en face de lui et attends qu'il ait finit sa conversation.
Il me regarde et tout en parlant me sourit. Il finit par raccrocher.

.......... Bonsoir ma douce, comment vas-tu ? 

....... Bien mon chéri et toi ? 

....... Bien. Tu devrais aller te détendre dans un bon bain, pour être en forme ce soir.

....... Oui je vais y aller. Que s'est-il passé avec Cécilia ? 

....... Rien de bien important pourquoi ? 

........ Elle a pleuré, elle a les yeux rouges.
Je vois Joss qui a un mouvement d'agacement.

......... Elle ne fait attention à rien.  Mon pantalon, ma chemise ma cravate, tout a été éclaboussé par le café qu’elle me servait. Je lui ai simplement demandé de faire attention à ce qu'elle faisait !

....... Tu sais bien qu'elle perd ses moyens avec toi. Tu sais bien qu'elles ont peur de toujours se faire engueuler, sois un peu plus souple et tu verras que tout ira mieux. Je n'ai pas de problème moi !

Mon ton est un peu sec. Joss passe une main dans ses cheveux, se bascule sur le dossier de son fauteuil et en me regardant droit dans les yeux, un petit sourire aux lèvres.
........ Ma douce, je ne peux pas copiner avec le personnel comme tu le fais. Il leur faut savoir qu'il y a un patron en cas de dérives !

........ Il me semblait être aussi leur patronne, et je m'en sors aussi bien que toi. L'une comme l'autre ferait n'importe quoi pour me faire plaisir, et pourtant je ne leur aboie pas dessus !

....... Ma douce, ce soir nous avons du monde, nous fêtons le nouvel an, alors laisse ce genre de conversation pour l'office de côté. Nous en avons déjà parlé, et je ne changerai pas ma manière de gérer du personnel !

Je sens que nous n'allons pas être sur la même longueur d'onde. Je me lève et sors en claquant la porte. Je repasse par la cuisine pour voir que Cécilia pleure toujours.

......... Cécilia, arrêtez de pleurer, c'est un incident mais pas au point de vous rendre malade

Je lui souris. Elle a un soubresaut.  Je demande à Martha ce qui s'est passé pour qu'elle se mette dans un tel état.

....... Monsieur lui a dit que la prochaine fois, c'était la porte illico.

......... Mais non Cécilia, j'ai aussi mon mot à dire. Allez calmez-vous. Vous connaissez Jocelyn depuis le temps, alors il faut prendre sur vous, et ne pas être susceptible comme ça, sinon vous allez finir en dépression. 

Cécilia fait oui de la tête. Je sors de la cuisine contrariée et vais me faire couler un bain. Je me prélasse dedans, tout en réfléchissant. Depuis le lendemain de Noël je trouve Joss un peu sur les nerfs. A-t-il des problèmes au bureau ? Même avec moi, il a des mouvements d'humeur, il me répond quelques fois sèchement. J'évite donc d'entamer tout sujets et attends qu'il se décide.
Il faudra que je pense à en parler à Marie, elle doit être au courant par Phil. Lui au moins lui parle des soucis de la société, moi je ne suis au courant de rien.

Je m'habille d'une jupe ample et d'un pull en laine mohair, me maquille soigneusement et sèche mes longs cheveux, en pensant qu'il me faudrait les faire couper.  

La porte du bureau de Joss est ouverte, je vais voir au salon, à la salle à manger, personne. Je me demande ou il est passé, quand je le vois sortir de la salle d'eau dans un de ses costume noir. Je lui souris de le voir si beau et me rapproche de lui ma bouche en O pour quémander un baiser. Distraitement il m'embrasse, tout en attachant ses boutons de manchettes. Je le regarde surprise, mais je sais que mes yeux annoncent mon mécontentement, presque de la colère. Joss s'en aperçoit, il me serre contre lui et m'embrasse tendrement. 

Main dans la main, nous allons superviser le dressage de la table. Cécilia est en train d'aligner les verres, nous passons au salon, les plateaux pour l’apéritif sont sur la petite table. La sonnette retentie, la porte d'entrée se déclenche. Un brouhaha traverse l'entrée et arrive jusqu'à nous. Nous allons au-devant des arrivants. La voix de Mamé résonne ce qui me fait sourire.

Mamé, Papé, Marie dans une belle jupe longue Phil en costume cravate, suivit de mes parents, mes frères et leurs familles respectives.

Nous nous embrassons. Tout le monde prend place sur les canapés ou fauteuils. Joss sert l'apéritif. Cécilia apporte une grande carafe d'un cocktail de fruits frais. Joss me tend mon verre en souriant, mais je vois bien qu'au fond de ses yeux, les petites étoiles manquent, son regard est soucieux.

L'apéritif se déroule dans la bonne humeur générale. Cécilia, vient nous prévenir que le dîner va être servi. Nous nous levons et laissons passer nos invités par la double porte ouverte sur la salle à manger.

Joss place tous nos invités, nous laissant les deux places du milieu afin que nous soyons au centre de nos familles.

Le repas se passe dans une bonne ambiance générale, tout le monde participe aux diverses conversations. Sébastien parle avec Jocelyn, Steph discute avec Phil, comme à leur habitude Mamé et ma mère parle en italien, mon père et papé discutent jardinage. Le réveillon est une vraie fête, les mets sont de choix.

A minuit Joss se lève, se penche sur moi et m'embrasse à pleine bouche tout en me souhaitant une bonne année, tout le monde s’embrasse, des rires fusent Mamé me sert dans ses bras et me souhaite un beau bébé en italien. Je souris et l'embrasse de tout mon cœur. Ma mère plus réservée me souhaite d'être heureuse. Marie dans le creux de mon oreille, me susurre, il faudra que je te parle. Je la regarde interrogative, elle me fait un petit signe discret.  

Je reste songeuse. Que peut-elle bien à avoir à me dire ? Nous finissons le repas par une bûche glacée faite maison. Joss ouvre le champagne. 

Mamé ... Alors les enfants, avez-vous choisi les prénoms de bébé ? 

Joss d'un ton un peu sec ... Mamé ne commence pas, Alex n'est pas à 8 mois de grossesse !

Mamé ... mio figlio lo so e posso chiedere ugualmente (Mon fils je le sais, mais je peux demander quand même !)

Elle lui répond en rigolant.

Joss ... Tu le sauras en temps voulu ... Arrête de faire ta curieuse pour rien !

Mama entame un dialogue en italien que je n'arrive pas à suivre. Joss lui répond en parlant très vite.  

L'ambiance s'est légèrement refroidie, papé engueule mamé en italien. Plus personne ne parle. Joss continue de servir le champagne et lève sa coupe ....... A cette nouvelle année, qu'elle vous apporte joie, bonheur, la santé et le travail. Et pour nous ma douce, notre amour et notre futur enfant.

Je lui souris en avançant mon visage près du sien, pour effleurer ses lèvres. Les discussions reprennent doucement. Je me lève et vais à la cuisine, je voudrais souhaiter la bonne année à Cécilia et Martha mais je ne les vois pas. La cuisine est rangée, plus rien ne traîne le lave-vaisselle tourne. Elles ont dû monter
Je retourne m'asseoir. Il était prévu que Jocelyn réserve un hôtel pour tout le monde, mais mes parents ont refusé. Mes frères aussi prétextant qu'ils avaient du travail sur la planche en cette période de fête. Papé et Mamé couchent chez Phil et Marie pour revenir le lendemain midi. 

Vers 3 heures, mes parents demandent à Sébastien de les raccompagner, du coup tout le monde se lève, on se dit au revoir. Je suis déçue de ne pas avoir mes parents le lendemain. Je soupçonne même qu’ils seront avec mes frères

Joss raccompagne ma famille à la porte, Marie m'aide à empiler les assiettes à dessert dans la cuisine elle me dit. 
............ Je t'expliquerai plus tard en détail, Joss est très contrarié, sa mère l'a appelé au bureau, depuis il ronge son frein

........ Pourquoi faire elle l'a appelé ? 

......... Parait que son père va au plus mal, et qu'il le réclame.

....... Ah merde, c'est pour ça qu'il n’est pas à prendre avec des pincettes, en ce moment

Marie me fait les gros yeux, Joss entre dans la cuisine

........ Que faites-vous les filles ? Laissez ça, les employées le feront demain.   

Marie......... Non mais c'est bon, ne t'inquiète pas on a fini.

Joss. ....... Vous auriez pu dormir là, Papé et Mamé dans la chambre de Choupette et vous soit dans le bureau soit dans le salon. 

Marie ... Vois ça avec ton pote, mais nous n'avons pris aucun change. 

Moi. ......... Pas grave, je te prêterai ce qu'il faut

Marie ........ Oui mais et Mamé ? 

Nous éclatons de rire en pensant à Mamé dans un de mes tanga

Avec Marie nous allons au salon retrouver les autres. Joss demande à Phil s’ils veulent dormir sur place. Tout le monde est d'accord. Mamé ne fait pas de problème, comme elle dit, elle savonnera son petit élément, ce qui nous fait sourire. 

Marie me tend une cigarette, en biais je jette un œil sur Joss, je n'ai pas fumé de la soirée. Je prends la cigarette personne ne relève, je me détends.

Mamé me demande la salle de bains, je la conduis en lui tendant mon pyjama le plus large, avec un grand sourire elle me remercie. Je lui montre ou sont les serviettes, les peignoirs et tout ce qu'elle pourrait avoir besoin. 

En revenant je vois Phil et Marie faire le lit dans le canapé du salon. Je souris. 

Marie et moi allons à la salle de bains, Mamé étant sortie, nous nous démaquillons et nous brossons les dents, tout en discutant nous nous mettons en tenue de nuit.   

On s'embrasse je me dirige vers notre chambre, j'attends Joss. Il tend son bras pour que je me love contre lui.

........ Ça va Joss ? Je t'ai senti soucieux ? Tu as des problèmes au travail ? 

J'y vais doucement pour ne pas lui faire comprendre que je suis au courant de quelque chose.

......... Dors ma douce, nous en parlerons quand nous serons seuls. Il va être quatre heures, ce n'est pas l'heure. 

Je suis un peu vexée, je me tourne pour m’endormir. 

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