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Alexandrine, cette étrange rencontre
30 juin 2003

Refus

Joss rentre vers seize heures m'emmène au parc Montsouris, ou aux buttes Chaumont ou même aux Tuileries. Pendant une petite heure, nous marchons tranquillement main dans la main. Nous parlons de tout de rien. Rions ensemble. Nous avons refait l'amour, l'entente est parfaite entre nous. Pas un mot plus haut que l'autre. Nous déjeunons le matin dans la cuisine, le midi s'il est au travail, je mange avec toubib et les filles dans la cuisine. Mais le soir obligé Joss toubib et moi on se tape la salle à manger. C'est Cécilia qui nous sert.

Cécilia, est un peu moins renfermée, elle ne dit plus seulement oui Madame et n'attend plus comme un piquet. Elle ose quelques mots comme Madame a bien dormi, ou en me servant elle dit je souhaite bon appétit à Madame. Je lui réponds par des sourires, lui demande si elle est bien chez nous, si elle ne regrette pas sa vie d'avant chez les parents

........ Oh non madame ! Madame est tellement gentille

......... Ouais bah n'allez pas dire ça à votre patron, il me tuerait

Elle rit doucement, je la sens agréable et gentille. Elle est jeune, mon âge peut-être. Je trouve dommage de gâcher sa vie à servir les autres, elle n'a pas l'air bête, s'exprime bien.

Ce samedi matin avec Jocelyn on se réveille en douceur, nous avons fait l'amour dans la nuit. Je me suis réveillée avec une envie de lui, et me suis rendormie comme un bébé

....... Tu vas bien mon ange ?

..... Oui et toi mon amour ? As-tu bien dormi ?

...... J'ai fait un rêve extraordinaire, je faisais l'amour avec la plus belle et la plus tendre femme de cette terre

J'éclate de rire ......... "Oh t'es bête"

Il se lève, enfile un jeans qu'il prend dans l'armoire une chemisette qu'il boutonne, la rentre dans son pantalon. J'aime le regarder s'habiller. Quand il a fini, je me lève, enfile mon pyjama, nous allons déjeuner, il est huit heures moins dix. Cécilia, a déjà fait le café, la table est mise.

Cécilia ....... Bonjour Madame, bonjour Monsieur

Joss...... Bonjour Cécilia.

Il a gardé ce ton sec enfin un peu moins je trouve, mais bon à priori elle a l'habitude

 ....... Bonjour Cécilia vous allez bien ?

 ....... Je remercie madame, madame a bien dormi ?

Joss que ça énerve un peu, et que moi ça amuse et fait sourire

........ Quand les politesses d'usages seront finies, peut-être pourra-t-on commencer à déjeuner !

....... Rho mon amour, arrête de stresser on va le boire ce café

Il me sourit et me répond .........  Comment fais-tu ?  Rannnn

En riant j'arrondi mes lèvres. .......Mais non rho avec un O

On commence à déjeuner quand Flavia et toubib arrivent en même temps.
Toubib sert la main de Joss  

Il se tourne vers moi et me fait un petit signe de tête, sans me serrer la main ...... Bonjour Madame Gaussien de la Maleverne. 

Flavia ...... Bonjour Madame, bonjour Monsieur, Madame à bien dormi ?

...... Bonjour Flavia, oui je vous remercie

Joss d'un ton mi moqueur mi sévère ...... Bonjour Flavia, et moi on ne me demande pas si j'ai bien dormi ?

........ Je sais que Monsieur dort bien mieux depuis quelques temps, je n'ai pas besoin de demande à Monsieur

J'éclate de rire, et lui dis ...........Tiens prends ça dans ta bouche mon chéri, ça t'apprendra

Joss toujours de ce ton mi moqueur mi sévère ...... Bon ! Je pensais que mes employés auraient un peu plus de considération pour leur patron

Pendant ce temps Flavia à mit son tablier, Cécilia à fait un expresso à toubib qui est assis à la table avec nous

Taquine, je continue........ Bah c'est comme toubib il te sert la main et moi il me pique le cul alors tu vois

Tout le monde éclate de rire même Cécilia et Flavia

...... Oh ma douce, dès le matin tu attaques fort

Je lui tire la langue et bois mon café. Il est de bonne humeur la journée est gagnée pour tout le monde.

Ce midi avec l'accord du toubib, Jocelyn m'emmène au restaurant. Nous trainons un peu après manger.

En rentrant je suis fatiguée, Jocelyn me conduit à la chambre et m'oblige à me coucher. Je ne tarde pas à m'endormir.

Mercredi matin, je me lève en même temps que mon chéri, j'aime déjeuner avec lui, ça me donne l'impression de commencer ma journée du bon pied. C'est toujours quelques instants en sa compagnie.
Flavia et Cécilia s'activent dans la cuisine. Toubib arrive, il boit un café, puis m'entraine dans la chambre pour prendre ma tension et faire ma piqure du matin.
Dans la cuisine Jocelyn a disparu, il est à la salle d'eau.
Assise à la table, je bois une tasse de café avec toubib, Joss nous rejoint

.... Servez-moi un café Cécilia

.... Oui monsieur.

Il s'assoit et me sourit, je lui renvoie mon plus beau sourire, les yeux pleins d'amour. Il avale son café d'un trait.
......... Ma douce, cette semaine je vais faire un aller-retour à notre demeure, il me faut aller voir un peu où en sont les travaux

 ....... On part quand ?

......... Non ma douce je ne t'emmène pas, tu n'es pas assez reposée !

...... Mais si je dormirais dans la voiture

Joss regarde toubib qui fait non de la tête sans prononcer un mot.

Je commence à sentir la colère arriver, j'essaie de respirer à fond. ........... Mais si toubib je veux y aller

Toubib ...... Non madame Gaussien de la Maleverne, le voyage est trop fatigant pour l'instant

Hou-là-là ! Je sens que je vais éclater, je ne laisse pas Jocelyn partir tout seul là-bas, pas question

...... Non je viens !

 ...... Sois raisonnable ma douce, je fais l'aller-retour, je te téléphone, veux-tu aller chez nos amis ?  

Il reste calme, il voit mes yeux en furie, il sent que la colère monte en moi. Il reste impassible, pour ne pas que j'explose. Il connait ma tête, il sait par expérience que je ne vais pas me calmer seule. Il connait mes réactions, s'il n'atténue pas, s'il ne fait pas redescendre la pression. Il parle calmement, gentiment, d'une voix douce, affectueuse

...... Non je ne te laisse pas partir tout seul, avec l'ôt dinde là-bas

......... Elle n'est plus là-bas mon amour.

......... Que tu dis. Non il n'y a rien à faire, je viens

Joss qui connaît mon entêtement et cet air buté, commence à perdre son calme et me répond avec impatience

...... Ecoute ma belle, je ne serai pas longtemps absent, tout aux plus deux jours

Je fais non de la tête, je sens les larmes de la colère, de l'abandon qui arrivent dans mes yeux

Toubib ....... Soyez raisonnable Madame Gaussien de la Maleverne le séjour est trop court, le voyage trop long pour si peu de temps.

Je le fusille du regard, j'ai rentré mes larmes. ....... C'est parce que vous lui avez dit à de pas m'emmener qu'il ne veut pas que je vienne

Cécilia s'est mise dans le coin de la cuisine, Flavia a rentré ses épaules

Toubib ...... Exactement Madame Gaussien de la Maleverne, j'ai déconseillé à Monsieur de vous emmener. Vous n'êtes pas assez solide

 ...... Mais de quoi vous vous mêlez d'abord ?

Toubib sans perdre son calme. .......... De votre santé madame !

...... Bah ça commence à me faire chier qu'on s'occupe sans arrêt de mon cul

Je croise les yeux de Joss, j'y vois de la colère, je m'en fous

......... Calme-toi, et surveille ton langage !

........ Merde !

Je sors de table vais au salon fumer une clope. J’essaie de reprendre mon calme

Je vois arriver Joss suivit du toubib, je suis en boule sur le canapé, Joss se met devant moi, et d'un ton froid

..... Je ne veux pas de scène comme ça devant le personnel Alexandrine je te l'ai déjà dit

...... Bah oui vaut mieux par derrière comme les hypocrites

Joss sort du salon, j'entends la porte du bureau se fermer

Toubib ...... Madame Gaussien de la Maleverne, il faut apprendre à gérer vos colères.

J'ai des larmes plein les yeux. Joss est fâché, j'ai le toubib sur le dos. Je sors du salon et vais prendre ma douche. J'enfile une robe légère dos nu, me maquille un peu. A la cuisine je me sers un café

Cécilia me regarde, Flavia me demande si je vais bien

...... Oui Flavia merci, il est ou toubib ?

...... Nous sommes samedi madame, il vient de partir

.......Merci, et Jocelyn il est dans le bureau ?

...... Oui Madame

..... Merci Flavia.

Je vais dans le bureau, sans frapper j'entre, Jocelyn lève la tête, ses yeux n'ont plus de colère, je m'assois sur une des chaises qui se trouve face à lui. Il me regarde et attend

...... Joss ?

...... Oui ?

Bon il ne m'aidera pas, il attend que je parle, mais je ne sais pas quoi lui dire, je veux qu'il me prenne dans ses bras

...... Je suis désolée

..... Je sais que tu es désolée Alexandrine, mais il va bien falloir arriver à contrôler tes colères

..... Oui je sais, mais c'est plus fort que moi

...... Je ne peux pas être sur le qui-vive sans arrêt à savoir si tu vas rire ou exploser en colère, ce n'est pas vivable

Je sens mes larmes monter, et d'une petite voix lui demande ce que je peux faire, comment me corriger                                                                                                         

...... Essaie de réfléchir un peu avant de te déchaîner

Je fais oui de la tête. Une larme roule sur ma joue, je baisse les yeux pour ne pas qu'il voit mon chagrin

Il se lève, et viens s'asseoir sur l'autre siège, il lève mon menton, me regarde droit dans les yeux, les siens n'ont pas de petites étoiles, mais je ne vois pas de colère non plus. Il se contrôle

........ A chaque colère, une fessée, selon la colère sera la fessée ! Tu te mets dans des états pas possibles, ensuite tu pleures, tu me dis être désolée, mais au premier incident, tu récidives, tu fulmines, ton langage est odieux

...... Je suis désolée

...... Je le sais, mais ça n'efface pas ta colère.

Il regarde sa montre et me demande si je veux un petit apéritif. Tout pour être avec lui je dis oui, il se lève me tend la main va jusqu'à la cuisine, demande à Cécilia de nous servir et m'entraine sur le canapé. Il s'assoit dans un fauteuil

Il me regarde, me sonde, je ne sais pas quoi faire, pas quoi dire, quand Cécilia amène l'apéritif, elle pose le plateau sur la petite table

Je lui souris ....... Merci Cécilia

Elle repart sans attendre. Joss me tend mon verre .......... J'ai invité Philippe et Marie à dîner ce soir, ils arriveront pour dix-neuf heures, nous ne dînerons pas tard, je ne veux pas que tu te couches après vingt-deux heures, ça te fait trois heures avec nos amis.

Je fais oui de la tête, trempe mes lèvres dans mon verre

...... Dorénavant nous prendrons nos repas dans la salle à manger, ça évitera les débordements en cuisine

J'en ai gros la patate par ma faute, cette journée bien commencée est plombée.

Le reste de la journée, j'essaie de rester calme. Ce midi nous mangeons dans la salle à manger. Vers quatorze heures, Joss vient s'allonger avec moi. Je m'endors dans ses bras. 

Phil et Marie arrivent en fin d'après-midi. Je suis trop contente. Les hommes s'enferment dans le bureau un bon bout de temps. Avec Marie nous allons dans la cuisine

.........File moi une clope, il me surveille ça me gave
Marie, rit en secouant la tête l'air de dire. " Oh toi alors !"

.......Tu veux que je me fasse tuer par Jocelyn ou quoi ?

............Bah il ne saura pas 
Je regarde droit dans les yeux Cécilia l'air de dire. " Toi tu fermes ta bouche."

Flavia n'est pas dans la cuisine, elle met la table dans la salle à manger
Marie m'allume une cigarette, nous papotons. Quand on entend la porte du bureau et la voix des hommes dans le couloir, je refile la clope à Marie.
Ils arrivent dans la cuisine, Joss se penche sur moi et effleure mes lèvres. Il regarde Marie........ Ça va ? Vous vous empoisonnez mutuellement ? 
Son ton est contrarié. Il regarde Marie dans les yeux, elle ne se laisse pas démonter, et lui répond taquine. .......... Elle n'a pas fumé un paquet, elle a juste tiré une taffe sur la mienne
Joss .... Passons au salon, Cécilia portez nous des verres
Cécilia ....... Oui Monsieur.
Nous allons nous installer, Cécilia amène le plateau

Phil ....... P'ti chat

....... Oui ?

Ouf je remercie Phil de détourner la conversation de la cigarette.

.... Jocelyn a besoin d'aller voir l'avancement des travaux, je vais aller avec lui

......Ah !

....... Oui p'ti chat, nous partirons vendredi après-midi, Marie viendra du travail, comme ça tu ne seras pas toute seule, et nous rentrerons samedi soir. A deux chauffeurs nous serons moins fatigués. Tu comprends ?

....... Oui

...... Ça te va comme ça ?

Je regarde Joss il a un petit sourire, il est assis dans un fauteuil, je suis sur le canapé avec Marie

..... Et si l'ot pute est là ?

.......... Elle ne sera pas là, ma douce, Michel sait que je le congédierais illico.

Je fais oui de la tête, me lève et vais m'assoir sur ses genoux. Je lui fais un bisou sur la joue.

......Bon ok, si Marie vient.

L'incident du départ est clos. Je regarde Marie avec un grand sourire. Je me sens rassérénée.  

Vendredi à seize heures dix, ça sonne, Flavia va ouvrir, j'entends la voix de Marie, je suis trop contente. 

On s'embrasse, elle serre la main du toubib et s'assoit dans le fauteuil vide. Mes jambes relevées, nous étions en train de parler de mes progrès, que je faisais depuis quelques jours.

Cécilia apporte un café à Marie. Elle me regarde, je lui fais un petit sourire, elle repart

Marie ........ Alors ma chérie comment te sens tu ?

....... Bah écoute d'après toubib je remonte bien la pente

....... Ah bah tu vois ! En plus tu as meilleure mine.
Elle se tourne vers toubib et demande si demain on peut sortir un peu faire les magasins

 ........ Pas plus de deux heures aller-retour !

......Bah vous voulez qu'on fasse quoi en deux heures, le temps d'essayer un fute et faut rentrer

Il ne se démonte pas............ Oui Madame, juste un essayage et vous rentrez

.......Bah c'est naze alors ce n'est même pas la peine de sortir dans ce cas là

Marie sourit ......Mais si ma chérie, on ira faire un petit tour quand même, ça nous fera du bien d'aller voir les vitrines. En plus ici elles sont plus belles que par chez moi.

Moitié colère, moitié contrariée, je hausse les épaules en fusillant toubib du regard

.......Ouais toute façon on fera bien ce qu'on veut demain on est que toutes les deux alors hein !

Je vois toubib sourire. Joss et Phil arrivent. Je trouve Jocelyn soucieux et Phil contrarié On fait bisous, bisous

Cécilia arrive avec un plateau et deux cafés. 
....... Mon amour, nous partons de suite, nous avons déjà perdu trop de temps, je voulais nous savoir déjà sur la route, mais un problème au bureau m'a retenu.

 Il avale son café, appelle Flavia. ......Mon sac est prêt ?

 ....... Oui Monsieur

 ...... Bien !

Les deux amis se lèvent, Joss me prend dans ses bras et tendrement m'enlace

  ........ Demain je vais faire du shopping avec Marie

 ........ Tu as raison ma douce,

Il fouille dans la poche intérieure de sa veste, sort son portefeuille, l'ouvre, il y a au moins cinq cartes, il sort une carte bleue, me la tend et me demande si je me rappelle du code. Je me hisse sur la pointe des pieds et lui dis dans l'oreille quatre chiffres

Il sourit....... Oui ma douce, je vois que tu n'as pas perdu la mémoire

Je me pends à son cou et embrasse ses lèvres
........ Achète ce qui te fais plaisir ma belle, satisfais tes envies 
Il se tourne vers Toubib, et en lui serrant la main. ......... Je compte sur vous Doc 
 ........... Vous pouvez Monsieur Gaussien de la Maleverne.

Il me reprend dans ses bras m'embrasse, je l'accompagne dans l'entrée re bisous et ferme la porte. J'ai les yeux pleins de larmes quand je retourne au salon

Marie .......Allez Alex, ça va passer vite, ne t'en fais pas, et puis il y a Phil avec lui, ne te fais pas de soucis.

J'ai la voix qui sanglote. ........ Et si elle est là ?

........ Non ma chérie, je ne pense pas qu'elle s'avise à passer outre Jocelyn.
Toubib se lève revient avec son truc à tension. Rho ça me gave à chaque fois que je cligne de l'œil il prend ma tension marque des trucs sur sa feuille.

Je me calme. Marie me raconte la vie du bureau, pour me détourner de mes pensées. Je leur demande s'ils veulent un apéro. Toubib me réponds non, Marie me demande si j'en prends un
Je fais non de la tête, du coup elle n'en veut pas. Il est dix-neuf heures quarante-cinq, je n'ai pas vu le temps passé. 
Les hommes sont partis depuis plus de trois heures. Je suis étonnée que toubib soit encore là à cette heure.
....... Vous ne rentrez pas chez vous toubib ? 
Toubib .... Non pas ce week-end Monsieur Gaussien de la Maleverne m'a prié de rester avec vous. Je dormirai dans le bureau.
........ Ah bon mais pourquoi ? 
......... Pour ne pas que vous soyez seule.
........ Mais il y a Marie Cécilia et Flavia
........ Au cas où vous ne vous sentiriez pas bien.
....... Ah ! Dites plutôt que c'est pour me surveiller
Toubib me sourit, je hausse les épaules et demande si on mange

Marie ........Oui si tu veux.

........ Dans la cuisine ?

Avant que Marie réponde toubib prend la parole ...........Monsieur tient à ce que vous mangiez dans la salle à manger

........Ouais bah il n'est pas là, alors je fais comme je veux

Toubib en riant ........Vous cherchez à ce que j'ai des ennuis avec le patron

Marie du coup se marre, et moi tout sourire. .........Oh vous êtes grand vous saurez vous défendre, et vous lui direz que j'ai fait de la résistance

Je vais voir Flavia ........On mangera là Flavia

........Si Monsieur l'apprend, Monsieur ne sera pas content

.......Monsieur n'est pas là, il ne le saura pas

Je vois Flavia contrariée et Cécilia baisser les yeux. Je m'en fou, je ne m'en occupe pas.

On passe à table dans la cuisine, le repas est détendu. Je suis bien, quand le téléphone du bureau sonne, Flavia va décrocher, elle revient 
Flavia....... C'est pour Madame, c'est Monsieur

Je me précipite, oh oui entendre sa voix chaude

......... Allô mon chéri

........ Nous sommes arrivés ma douce. Demain matin huit heures je vais sur le chantier, si tout va bien, nous reprenons la route demain en début d'après midi

.......Oh oui tu me manques déjà

Je l'entends rire au téléphone, Phil derrière dit.......... Bisous les filles, soyez sages !

.........Bisou, bisou Phil, obligées d'être sages, nous avons un cerbère

Je l'entends rire, Joss reprend le combiné. .........Sois sage ma douce, couches-toi de bonne heure, j'apprends que vous mangez dans la cuisine, tu es terrible !

.......Je n'aime pas manger dans la salle, elle est trop grande, je me sens perdue

.......Le principal est que tu manges, allez vas vite finir, je te téléphone demain après ma visite à la maison

.......A demain, je t'aime

...... Moi aussi mon amour

On raccroche. Dans la cuisine, je regarde Flavia un peu en colère. .........Flavia, vous n'avez pas besoin de dire à Joss quand je vais pisser, d'accord ?
Flavia baisse les yeux. ..........Monsieur pose les questions, on est obligé de répondre

.......Regardez-moi Flavia, je ne vous engueule pas, qu'est-ce que Monsieur vous a demandé ?

.......Monsieur m'a demandé si Madame était à table, et si Madame mangeait bien

.......Bah je ne vois pas dans la question ou il parle de cuisine

.......Monsieur m'a dit, je présume que tout le monde mange dans la cuisine ?

Je regarde Flavia "Rho celui-là, il a l'art et la manière pour piéger les gens, comme il fait avec moi !"

...... C'est bon Flavia

Mon ton est moins sec, elle se détend, je vois dans le coin Cécilia qui est bloquée. Je lui souris, et regarde Marie

..... Tu sais, il a dû prendre des cours, ''Je sais comment faire parler les gens''

Marie rit de bon cœur, le toubib sourit en me regardant

......Bah c'est vrai, écoute. Regarde pour la clope, il a su je ne sais pas comment

Marie, jette un regard sur Cécilia, qui change de tête et se tourne vers le frigo pour sortir le dessert. Je ne relève pas, je laisse tomber.

On retourne au salon fumer une cigarette, on discute de tout de rien, Marie me parle à nouveau boulot, me dit que pour l'instant sans avoir mes fonctions, c'est elle qui gère les filles, mais surtout que je ne m'en fasse pas, que je retrouverais ma place dès que je reviendrais.  On passe une soirée de papotage, toubib regarde sa montre
.......Madame Gaussien de la Maleverne, il va être l'heure de votre piqûre et d'aller au lit.

....... Oh toubib encore un quart d'heure

Il fait non de la tête, " Oh quel relou celui-là, ce n'est pas un quart d'heure de plus qui va mettre ma vie en danger"

......Oh pour un quart d'heure qu'est-ce que ça peut faire ?

Toubib .......Vous voulez vraiment que je me fasse licencier ou quoi ?

Il parle d'un ton moqueur, il ne sourit pas de sa bouche, mais dans ses yeux il sourit, d'ailleurs je ne l'ai jamais vu se mettre en colère, même quand je fais ma chiasse, il a toujours ce ton calme.

Je hausse les épaules, et regarde Marie. ..... Tu veux la télé,

......Non je vais aller me coucher en même temps que toi

....... Tu dors avec moi, tu ne vas pas dormir dans le bureau de Joss hein ?

... Bah oui je dors avec toi. Il y a Toubib dans le bureau de ton homme

J'éclate de rire ...... Ah oui c'est vrai !

Toubib se lève en me regardant on se dirige vers la chambre. Je déboutonne mon jeans et le baisse légèrement, je me penche un peu en avant. Il pique sur le haut de ma fesse, frictionne, prend ma tension, et hop c'est fini. Il ressort je le suis. 
Il serre la main de Marie, se retourne et me dit à demain. Il va dans le bureau de Jocelyn. Le canapé lit a été préparé.

Avec Marie, on se met en pyjama, je lui laisse en choisir un dans ma commode, elle rit,

..... Oh celui-là il est beau, et celui-là il est sympa. On rigole comme des gamines, enfin on se couche.

....... Qu'est ce qui s'est passé tout à l'heure avec Cécilia pour la clope

.......Quand je revenais des toilettes, Joss était en train de l'engueuler

.........Ah bon, bah, mais elle n'y est pour rien

Marie ... il lui a dit. ...... Ma femme fume à côté de vous, et ça ne vous vient pas à l'esprit de lui dire qu'elle ne doit pas
Cécilia a répondu .... Je ne sais pas si je peux me permettre de dire ça à Madame........

Et là Joss est monté en pression en lui disant sévèrement. ..... Mademoiselle, il va vous falloir faire marcher vos neurones, je vous paie pour ça. Croyez-vous que Flavia ne lui aurait pas dit ! Vous êtes rémunérée pour prendre faits et gestes de Madame. Vous n'êtes qu'une incapable. Je vais voir à mettre Flavia au service de ma femme, vous retournerez à votre ménage, si vous n'êtes pas capable de faire autre chose !

.......Oh mais il est chiant, tu parles si Cécilia me dit un truc, parce que je fume, direct je vais l'envoyer balader, il est trop drôle lui

Avec Marie on parle de Jocelyn, que ça va bien mieux, que c'est un amour, elle me parle de Phil, qu'ils ont des problèmes au boulot.
Quand je sens le sommeil arrivé, vitesse grand V. Marie se tait, je m'endors d'un coup

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6 juin 2003

Une mauvaise rencontre

Durant une bonne partie du voyage, nous discutons de sa sœur, du personnel. Nous n'abordons pas le sujet touchant à ses parents. 

Je lui fais remarquer que certaines choses me gênent, comme le fait que sa sœur se sente inférieure et se lève à notre entrée, ou des choses comme ça. Joss rit tout en m'expliquant les convenances. 

Je finis par m'endormir. Nous sommes sur le point d'arriver, Joss tendrement me réveille, et me demande si je vais bien, si je ne suis pas trop fatiguée pour aller à la propriété.

...... Sinon je t'emmène à l'hôtel, tu prends un bon bain pour te relaxer et je te retrouve après

...... Non ça va aller, je veux voir aussi.

Nous allons directement à la maison. La voiture de Michel est dans l'allée centrale. Nous entrons dans le hall, trois grandes planches sur tréteaux servent de table. Devant chaque table un homme. Michel en nous voyant, vient à notre rencontre en souriant. Il sert la main de Joss, me fait la bise

Michel ..........Je vais te présenter les chefs de chantier.

Il nous entraine devant la première planche de plans ..........Voici Pierre pour toute la partie technique (le type à 35 ans environ)

Le gars nous sert la main, me regarde profondément et me sourit. Je lui rends son sourire. Joss n'a pas lâché ma main depuis notre arrivée

Michel va à la table suivante ......  Jean-Jacques, maître d'œuvres.

On se sert la main ... (45 ou 50 ans)

A la troisième table ............ Christophe (un jeune homme tout sourire) chef de chantier en aide à Pierre

Il nous salue, passe de Joss à moi et retourne à ses plans

Michel ......... Demain arrivent les premières sociétés du bâtiment, 47 ouvriers seront .........

Je n'écoute plus je viens de voir sortir la dinde du côté gauche du hall d'entrée. Je sens une hargne sans nom, monter en moi, je presse la main de Joss qui me regarde. Il lève un sourcil interrogateur agacé que je le coupe dans sa conversation.

Telle une furie je balance dans ce hall vide et qui résonne .........Je ne savais pas que tu employais des putes !

Les têtes se tournent vers moi, je m'en fou, je suis rouge de colère, mes yeux je le sais étincellent. Joss la voit arriver il comprend, je vois ses mâchoires se crisper

La dinde ...... Oh Jocelyn chéri, bonjour, elle est vraiment admirable cette demeure

Sans s'occuper de moi. Elle ne me voit même pas. Joss se tourne vers Michel et d'un ton froid,

......... Que fait ton épouse sur le chantier ?  

...... Devant m'absenter pour au moins trois mois, j'ai emmené Claire

.........Ta femme est priée de rester à son hôtel, je ne tolérerais de la croiser sans être expressément invitée par Alexandrine !

La dinde minaude ......... Oh Jocelyn chéri, je ne gêne en rien Michel dans son travail.

Elle se tourne vers moi avec un ricanement, et me toise comme si elle regardait une merde, de sa bouche elle fait pfft en secouant la tête et lève les yeux au ciel

Avant que Joss réponde, toute à ma colère je le devance......... Tu n'as pas compris que je ne te veux pas dans cette maison. Seules mes amies seront accueillies ici. Celles de ma condition, tu sais ces petites merdes qui ne font pas partie de ton cercle de putes

Elle me toise, et ricanant ironiquement. ....... Je vois que les manières de la petite société, sont à nouveau étalées au grand jour ! Il est vrai que la civilité fait grand défaut chez toi !

Elle regarde Joss de son œil narquois. Je lâche d'un coup sec la main de Joss, étends mon bras et lui gifle sa gueule de merde à toute volée. Sa joue rougit vitesse grand V, j'ai les doigts qui piquent. Le bruit de la claque à retentit comme un glas dans cette grande entrée.

Un froid se répand dans tout le hall, les trois ouvriers sont figés, Michel est raide comme la justice. Des larmes piquent mes yeux mon pouls part au triple galop. Je n'entends que les battements de mon cœur dans ce grand hall froid. Joss livide d'un ton glacial, un ton qui n'accepte aucune réplique se tourne vers Michel

........ Tu es prié de ramener ta femme à votre hôtel, si j'apprends qu'elle franchit la grille de cette propriété, ton contrat sera rompu sur le champ. Sur la place publique il ne manque pas d'architectes. Nous repasserons tout à l'heure

Me Prenant par les épaules un peu sèchement il m'entraine dans la voiture. Je suis à peine assise, que j'éclate en sanglots.

"Oh putain je vais encore prendre pour cette merde de salope."

Je n'arrive pas à me calmer. Joss ne dit rien il est blanc. Nous arrivons à l'hôtel. Je commence à monter pendant que Joss va chercher la clé de la chambre, je ne rencontre personne et heureusement dans l'état ou je suis. Il ouvre la porte, je vais directement me faire couler un bain, reviens vers le salon, quand Joss arrive à ma rencontre.

"Ça y est c'est foutu pour moi." Je me mets à trembler, mes dents claquent sans que je puisse me contrôler.

J'ai mal au ventre, je suis trempée de sueur, mes mains sont glacées. Il me prend dans ses bras, me berce, d'une voix douce, d'une voix comme on parle à un enfant

Joss ....... C'est tout ma douce, tes manières n'étaient pas la courtoisie même, on passera outre. Je suis désolée mon amour, que sa vue te rappelle de si mauvais souvenirs.

Il lève mon visage en pleurs, mon maquillage à couler, avec sa main il essuie mes joues trempées et m'embrasse à pleine bouche tendrement.

...........Vas te relaxer mon amour, oublie cet incident.

J’arrive à m’apaiser dans l’eau bien chaude. Je continue de pleurer doucement, ce sont des larmes de fin de peur.
Je sors du bain, enfile des sous-vêtements propres, passe le peignoir de l'hôtel, je suis subitement fatiguée d'avoir tant pleurer. Par tout le stress de chez ses parents, et cette scène avec la dinde

Je sors de la salle de bain, je vois Joss sur le lit, appuyé sur la tête de lit, les pieds croisés en dehors, il étudie je ne sais pas quoi, un bouquin relié avec de grosses spirales, un crayon mine à la main il écrit. Il lève la tête, le bras droit qui tient le crayon s'ouvre m'invitant à venir à côté de lui. Je me glisse dans ses bras réconfortants pose ma tête sur sa poitrine. Il est dix-huit heures quarante-deux

....... Comment vas-tu mon amour ?

Je fais oui de la tête et m'endors. Je dormirais jusqu'au lendemain matin.

Je me réveille doucement Joss dort encore, enfin c'est ce que je crois, il a les yeux fermés. Son bras est passé autour de ma taille, je regarde l'heure à sa montre, il est sept heures et demie

Joss me sourit. ....... Bien dormi ma douce ?

Hier me revient en bloc, je sens les larmes arriver mon cœur s'emballe, je ne réponds pas. Joss tourne ma tête vers lui, il voit mes larmes, je sais que je suis pâle

....... Oh non ! mon amour, je ne veux pas te voir pleurer. C'est fini ma douce, elle ne croisera plus ta route.  

Mes larmes coulent, je n'arrive pas à les retenir. Il décroche le téléphone et commande le petit déjeuner.

Je n'ai pas faim, je bois deux tasses de café au lait, je ne parle pas, je sens le regard de Jocelyn sur moi

Je vais me préparer, j'enfile un pantalon et un tee-shirt blanc, je me maquille pour effacer mes traits tendus

Pendant qu'il va à la douche, je fume deux clopes. Pensant qu’il me faut en acheter

Il me demande si je suis prête, je fais oui de la tête. Nous allons à la maison il est neuf heures et demie

Joss me prend par les épaules en descendant de la voiture. Michel vient à notre rencontre, très dans ses petits souliers, il s'adresse à moi mécontent

Michel ....... Claire est très remontée, elle ne décolère pas

Moi ....... Ce n'est pas mon problème, ta femme n'est absolument pas la bienvenue ici comme partout où je suis, je n'ai pas besoin de voir sa face de merde en face de la mienne. Si tu ne sais pas la remettre en place c'est ton problème pas le mien.

Joss m'a laissé parler, les chefs de chantier, attendent la suite, je croise le regard de Pierre qui est en face de moi devant sa table, il me fait un grand sourire, s'approche de Joss en le regardant

 ........Monsieur Gaussien de la Maleverne, nous sommes heureux de faire la connaissance de votre femme, pensant que la femme de Michel devait être la directrice des travaux. Nous ne voulions pas rester sur ce chantier malgré le salaire ! Nous vous attendions pour vous faire part de notre décision.

Joss fronce les sourcils regarde Michel qui est pâle Joss de ce ton froid. ....... J'attends des explications mon ami !

Michel bafouille, explique que Claire s'est permise de remettre Jean Jacques (le plus âgé) à sa place, parce qu'il avait émis une idée sur l'entrée qui dessert les pièces de gauche

 ....... De quel droit se permet-elle de donner des ordres aux salariés que j'emploie ?

........... Je lui ai dit de ne pas se mêler du chantier

...... C'est la première et dernière fois Michel, il serait fort dommage de rompre notre amitié, mais je ne tolère pas les manières graveleuses de ton épouse. Nous ne reviendrons pas sur cette discussion, fais ton travail pour lequel je te rémunère largement, et tout se passera bien.

Il toise Michel de toute sa hauteur, Michel ne lui arrivant qu'à l'épaule. Michel livide, se retourne et ouvre la porte du bureau. J'aperçois une grande planche avec plein de papiers dessus.

Pierre s'adressant à Joss. …...Monsieur j'aimerai avoir votre avis sur la disposition des chambres pour mes plans.

Joss .........  Voyez avec Madame !

Il me regarde, me sourit et me pousse vers Pierre, qui va vers sa table, prend un rouleau de papier et avec un large sourire

Pierre ........ On va monter, que je vous explique

Je fais oui de la tête et le suit dans les escaliers. Là sur le palier une autre planche plus petite, il étale son rouleau et m'explique, qu'il compte abattre les salles de bain du milieu, faire de deux chambres- une chambre salle de bain-salle d'eau, et dressing. Je ne comprends pas trop, en fait j'écoute qu'à moitié, j'ai mal à la tête.

Je donne mon accord pour la forme, il connait son travail et de toute façon des plans ont été faits et validés par Joss. Je redescends, Joss parle avec Michel des travaux, il me regarde pensif. On entend un vacarme d'un coup, Joss et Michel sortent ce sont les ouvriers qui arrivent et qui déchargent de gros camions de tout un tas de matériel sur les deux côtés de la maison.

Joss vient me chercher dans le hall, je suis là, je ne bouge pas, j'ai la tête vide. Il m'emmène jusqu'à la voiture

...... Veux-tu aller te promener ma douce ?

Machinalement je fais oui de la tête. Nous nous baladons en bord de mer, les magasins s'ouvrent, je ne prête pas attention à la joyeuse animation qui réveille cette partie de la ville

Joss........Je te parle ma douce

Je le regarde, les yeux vides, en passant devant le tabac, je m'arrête sans m'occuper de lui, j’entre et achète quatre paquets de cigarettes que je fourre dans mon sac. Il ne dit rien, nous rentrons manger.

A table je chipote, je ne mange presque rien, Joss me parle je reviens à la réalité quand il me dit " Je te parle ma douce"

Les larmes inondent mes yeux. Dès qu'il a le dos tourné je fume clope sur clope.

On ne restera pas les deux semaines de prévues, lundi Joss prend la décision de rentrer sur Paris.  Je me laisse guider, je n'oppose aucune résistance, ne soulève aucune objection. Je suis vide, mon cerveau ne fonctionne plus, il s’est mis sur ‘’off’’

Mardi Joss part au bureau, je me traîne comme une âme en peine. Toute volonté m’a quitté. Je n’éprouve pas le besoin de m'habiller. Je reste en pyjama en boule sur le canapé, les yeux dans le vague.

En rentrant il vient m’embrasser, appelle Flavia, ils échangent une longue conversation en espagnol, Flavia m'a regardé de travers toute la journée, je n’ai rien avalé, à part un jus d’orange dans la matinée, je n’ai fait que fumer.

Je traine mon mal-être sans pouvoir refaire surface, pendant trois jours. Le soir Jocelyn essaie de me sortir de ma léthargie. Je n’ai plus aucune force, la raison m’a abandonnée. Je suis continuellement au bord des larmes. Me repassant comme un mauvais film cette soirée ou ma vie à basculée.

Dans mon brouillard, j'entends sonner. Joss va à la porte d'entrée, je perçois le clic de la porte d'en bas, des voix. Je ne bouge pas.

........Bonjour Madame Gaussien de la Maleverne

Je regarde le toubib, je tends la main vers mes clopes, le toubib encore sa veste sur le dos, sa sacoche à la main, arrête mon geste, d'une main douce mais ferme Je sens mes larmes arriver. Il ouvre sa sacoche sur un fauteuil, Joss viens me prendre dans ses bras, il m’emprisonne. Le docteur me fait une piqûre, je sombre.

Je me réveille, je me sens fatiguée comme si je n'avais pas dormi. Ma fesse me pique et me réveille complètement. Je mets ma main, qui est arrêtée nette.
Oh merde ! Mes larmes inondent mes yeux, mon cœur s'accélère. Joss frotte ma fesse. Je sens une douce chaleur arriver, je me tourne, je vois un type, je cherche, je l'ai déjà vu mais où ? Je regarde dans la chambre Joss n'est pas là. D'une voix pâteuse je demande où il est. Je n'entends pas la réponse, je me rendors aussitôt

J'ouvre les yeux, regarde autour de moi, il ne fait pas vraiment jour, je suis seule dans le lit. Un type bouquine dans le fauteuil, lève les yeux vers moi et me sourit. ‘’C'est qui ce mec ? Ah un ouvrier de la maison, c’est là que je l’ai rencontré.’’

Je fixe le plafond, fouillant dans ma mémoire, quand d’un coup tout me revient. Le domaine, la mère qui m’a mis à cran, la dinde, la claque, je me mets à pleurer. Le type sort de la chambre. Je mets ma tête dans l'oreiller et pleure à gros sanglots. Je sens le lit bouger sous le poids de quelqu'un qui s'assoit, on pose une main sur mon épaule pour m'obliger à me retourner. Je vois Jocelyn blanc, les traits tirés penché sur moi. Il se couche à demi à mes côtés, essaie de me prendre dans ses bras

......... Calme-toi mon amour, c'est fini, ne pleure pas je suis là.

Il essuie mes larmes, me fait un bisou sur la joue, m'enlace et me berce. Je reste là, moitié assise dans le lit, je suis toute molle, sans énergie.

....... Désires-tu quelque chose mon amour ?

De ma voix pâteuse j’essaie d’articuler ........ Soif

Il sort, et revient aussitôt, suivit d'une jeune femme en robe noire et tablier blanc portant un plateau avec un verre d'eau. Je la regarde de mes yeux éteints, elle me sourit timidement. Je vois Joss lui faire un signe de tête elle sort

Joss porte le verre à ma bouche, je bois deux gorgées et repose ma tête sur l'oreiller je suis épuisée. Je m'endors

Je me réveillerais et m'endormirais comme ça plusieurs fois par jour, depuis notre retour, une semaine s’est écoulée sans que je reprenne mes esprits.

Je suis sous anxiolytiques antidépresseurs et somnifères. Et c'est reparti !

J'ouvre les yeux, sors de ma torpeur doucement. Il fait jour, le soleil inonde le lit. Le type assis dans le fauteuil me regarde, je tente un sourire, il vient se mettre près de moi, je sens ma main droite qui brûle un peu, je regarde j'ai un pansement, je vois un tuyau sortir je regarde, jusqu'où il va. Suspendu à un crochet sur pied, deux poches de liquide, un transparent, l'autre blanchâtre.

Je regarde le mec et lui demande ........ C’est quoi ?

Il sourit .........Vos repas, additionné de .... Je ne comprends pas le nom

Il prend ma tension regarde sa montre, écrit des trucs sur une feuilles qu'il repose sur la commode. Il met son truc froid de stéthoscope dans l'échancrure de ma veste de pyjama

Je fixe le soleil à travers la fenêtre, le type me demande si j'ai soif, je fais oui de la tête, il ouvre la porte, parle au couloir, laisse la porte ouverte, une jeune femme robe noire et tablier blanc amène un verre plein de liquide sur un plateau qu'elle tend au mec

Il met des oreillers derrière moi, m'aide à me relever et me fais boire, c'est un peu épais mais ça a bon goût je cherche ce que c'est, je demande.

La robe noire me répond, ... "Du jus d'abricot Madame"

Je croise son regard, elle est là droite comme un piquet, elle rougit. Je cherche qui elle est.

Oh je suis avec des gens que je ne connais même pas. Pourtant je suis chez moi, enfin chez Joss. Il est où d'abord ? Je sens les larmes montées. Le mec appelle dans le couloir, une dame arrive, je cherche, je la connais.

....... Bonjour Madame, comment va Madame ?

A son accent un nom me vient tout de suite ............Flavia 

....... Oui Madame, je suis contente que Madame se réveille enfin

Je lui fais un grand sourire, de mon bras je l'attrape et lui plaque deux bisous sur les joues, elle rosit

...... Oh Madame est trop bonne !
Elle me regarde avec un grand sourire, entraine la jeune femme, elles sortent de la chambre.
Je regarde le type et lui demande

...... Bon je ne comprends rien, je suis bien chez moi ? Flavia je la connais mais vous et la robe noire je ne sais pas qui vous êtes

Il sourit et me taquine ....... Madame Gaussien de la Maleverne, comment ça, m’auriez-vous oublié ? Je suis médecin dans l'entreprise de votre mari.

Je cherche, j'ai sommeil, je me glisse dans le fond du lit, et m'endors.

Je trainerais comme ça encore deux jours, entre quelques mots échangés et sommeil de plomb

Je reviens à la vie tout doucement. Joss part au bureau le matin de bonne heure, rentre vers quinze heures trente. A mon réveil je le trouve mi allongé, à mes côtés. Il me regarde me réveiller. Il n’a pas bonne mine, il est fatigué, son visage est gris, ses yeux sont cernés.

Ça fait quinze jours que nous sommes rentrés, je suis restée pratiquement dix jours dans le coltar

Je veux prendre un bain. Le toubib ne veut pas que je me lève, je reste des heures à regarder le plafond, parfois mes larmes coulent sans que je m'en aperçoive. Je me rappelle, tout est remonté à la surface d'un coup en bloc. Je n'en veux pas à Joss, je n'en veux à personne, je me traite de conne de réagir comme ça. Le toubib dit, que je n'étais pas assez forte pour faire le voyage. Il ne sait pas, il ne peut même pas imaginer ce qui m’a replongé dans cet état.

 Enfin ce mercredi, trois semaines après notre retour, je demande pour la énième fois au toubib de prendre un bain, il m’autorise, ouvre la porte et parle au couloir, la porte ouverte, j'entends du bruit dans la salle de bains en face de la chambre, l'eau coule.

La robe noire-tablier blanc, amène mon peignoir et sort. Le médecin me fait asseoir sur le bord du lit, commence à déboutonner ma veste de pyjama, je lui retire ses mains, le regarde droit dans les yeux en rougissant.

....... Je vais le faire

Toubib en souriant........ Je suis médecin, votre nudité ne me gêne pas, je ne la vois même pas. 

Je veux enlever mon pantalon, je me lève, quand je sens que mes jambes ne me portent pas. Je me rassois, direct les larmes montent à mes yeux. 

"Oh non je suis repartie, cette merde de dépression ne me quittera plus, je suis foutue"

Le médecin me prend sous les bras, descend mon pantalon, me met sur le lit, tire sur le bas, m'enfile le peignoir et me porte jusque dans le bain en emmenant le pied et les poches de produit. Je pose ma main gauche sur le bord de la baignoire

Il me tend une éponge de bain. De la main droite, je me savonne et reste la tête posée sur le repose-tête. Je ne pense à rien. Je suis bien. Les bulles de la balnéo me relaxent. Il me laisse me détendre un bon moment, avant de m’aider à sortir. Enveloppée dans mon peignoir, il me porte jusqu'au lit. Un pyjama propre est posé sur le bord. Il m'aide à le mettre, ouvre le lit, les draps ont été changés. Ils sont tout frais. Il me met sur le côté frotte le haut de ma fesse, me fait une piqûre, je m'endors.

J'émerge. La chambre est plongée dans le noir, Joss n'est pas là. Je me redresse dans le lit, toubib est assis dans son fauteuil. Il se lève prend ma tension, écrit sur sa feuille, défait le premier bouton de ma veste de pyjama, me colle son truc froid, écoute en me regardant, il sourit

........Voulez-vous vous lever Madame Gaussien de la Maleverne ?

......... Heu je ne sais pas

.......... Nous allons faire un petit essai

Il ouvre les couvertures, je passe mes jambes en dehors du lit, il met son bras sous mes aisselles et m'emmène à travers le couloir jusqu'au salon, en trainant le pied de poches médicamenteuses derrière nous. Je marche tout doucement, j'ai l'impression que mes jambes sont comme du coton, qu’elles ne me portent pas.

Il me place dans un fauteuil je suis exténuée. Robe noire-tablier blanc arrive, elle attend à côté de mon fauteuil, raide comme un piquet. Toubib lui demande une grande tasse de café au lait

...... J'en veux un aussi

Il sourit ........ C'est pour vous Madame Gaussien de la Maleverne

Robe noire-tablier blanc arrive avec une tasse sur un plateau, qu'elle me tend.  

Je bois mon café au lait, je sens qu'il coule dans ma gorge, ça m'envahit d'un doux plaisir, je le savoure. Je lui tends ma tasse vide.  ...... Un autre s'il vous plait

Elle va pour partir quand toubib assis dans l'autre fauteuil regarde tablier blanc et lui dit ... "Non Cécilia !"

Je le regarde surprise et lui demande pourquoi

....... Depuis trois semaines, votre estomac n'a pas fonctionné Madame Gaussien de la Maleverne, allons-y doucement !

Je hausse les épaules comme une gamine, ce qui le fait sourire. Je demande l'heure

..........Dix heures vingt-cinq Madame

........ On est quel jour ?

...... Jeudi

....... Jeudi quoi ?

........ Jeudi 26 juin Madame

Je le regarde avec mon air d'abrutie parfaite, je cherche quand est ce qu'on est rentré de la maison, je ne trouve pas, il me semble pourtant qu'il y a longtemps. Je sens qu'on me regarde je tourne légèrement la tête, robe noire, tablier blanc est plantée comme un piquet.

Je lui souris et lui demande si elle veut quelque chose, je la vois rougir,

Robe noire ...... J'attends que Madame me dise si je peux disposer

Je la dévisage, je ne comprends pas ce qu'elle me dit, agacée je lui réponds........ " Bah oui évidemment."
Le toubib sourit en me regardant, je le fusille des yeux. Je remonte mes jambes et les mets sur le côté de mes fesses. Toubib regarde sa montre. ..........Pour aujourd'hui ça ira, nous allons retourner au lit.

Il m'aide à me lever, m'emmène dans la chambre, et m’aide à me coucher. Je reste quelques minutes à penser, en regardant le mur sans le voir. Je m'endors. A nouveau je me réveille, toubib est toujours là fidèle au poste. Il se lève prend ma tension, me demande si je veux me lever

....... Oui, j'ai faim

Il m'emmène dans le fauteuil, robe noire arrive avec un bol sur un plateau et une cuillère à soupe. Elle fige sur le côté du fauteuil.

...... C'est quoi ?

Robe noire ........ Du potage Mademoiselle

Je lui tends le bol avec la cuillère dedans

..... Je n'en veux pas je n'aime pas la soupe

Toubib. ......... Mangez en deux cuillères Madame Gaussien de la Maleverne

 ......... Je n'aime pas la soupe

  ....... C'est plein de légumes, ça vous fera du bien

Mon pouls s’emballe, je sens les larmes qui arrivent. Il ne comprend pas ce que je lui dis ou quoi ? Robe noire me tend le bol, avec un petit sourire, Je lui fais non de la tête, elle s'en va.

Flavia arrive avec le même bol, la même cuillère plantée dedans .......... Madame ne veut pas goûter mon potage, je l'ai fait exprès pour Madame

...... Flavia je n'ai pas envie de soupe.

J'ai des sanglots dans la voix. Sans façon Flavia s'assoit sur l'accoudoir du fauteuil, amène la cuillère à ma bouche, que j'ouvre et me verse un peu de soupe. Elle me parle espagnol des petites phrases, je lui réponds, je me trompe, elle reprend. Nous nous sourions. Je ris. Elle me fera manger le bol entier, doucement avec patiente.

Je lui dirais ......Gracias Flavia le quiero mucho ................... "Merci Flavia, je vous aime beaucoup"

Flavia me sourit, repart, robe noire arrive avec un petit ramequin de compote. Je la mange doucement. Je mets du temps. Robe noire est là à me regarder manger, ça m'énerve. Déjà qu'il y a toubib, c'est bon quoi !

Je ne m'occupe pas d'elle. Je demande le jour et l'heure au toubib

........ Vendredi, il est quatorze heures dix Madame, voulez-vous un peu la radio ?

..... Non la télé sur la chaine musique. 

Je le regarde manipuler la télécommande, je cherche comment s’appelle ce type

..... Comment je vous appelle ? Je ne m'en rappelle pas !

Il sourit ..........Toubib tout simplement Madame

..... Ah ! Et ça ne vous dérange pas ?

Toubib rit ...........Non pas du tout, n’est-ce pas ce que je suis ?

...... Heu si ! bah toubib, j'ai froid !

Il fait un signe de tête à robe noire, qui part enfin. Elle revient, elle a un plaid de la chambre d'amis en main, elle me le met, plié en deux sur les genoux. Je le remonte jusqu'à ma poitrine et me plonge dans les clips, plein de nouveaux que je ne connais pas. Une chanson qui date mais que j'aime elle est rythmée de Lou Bega, dans ma tête je fredonne l'air. Quand je vois Joss devant moi

....... Il est pour moi ce beau sourire mon amour ?

Je le regarde, et lui sourit. Il se penche pour m'embrasser, dans l'oreille je lui glisse, elle m'énerve robe noire elle est plantée là toute la journée, ça me gave.

Il éclate de rire, regarde toubib et lui fait un signe de tête. D'un ton froid il dit à robe noire.

........ Vous pouvez disposer.

Il me prend dans ses bras, me soulève comme un poids plume. Il s'assoit sur le fauteuil, me pose sur ses genoux, et réajuste le plaid. Il m'entoure de ses bras, comme si j'étais un bébé, je pose ma tête dans le creux de son épaule. Je respire son odeur, son parfum, je suis bien, une délicieuse onde de chaleur s’insinue en moi

Joss. ......... Alors doc ?

 ......... Flavia a fait manger un bol de potage à Madame, Madame à manger seule un peu de compote.
......... Pourquoi ce plaid ? Si Alexandrine, à froid, il faut demander à Flavia de couper la clim

...... Non monsieur Gaussien de la Maleverne, Madame ne doit pas vivre dans un air surchauffé. Sa tension basse, lui donne cette sensation de froid, uniquement

Je suis bien, je me laisse bercer par leur voix, ils ne parlent pas fort, la télé diffuse des chansons. Tout se mélange un peu dans ma tête. Je finis par m'endormir

Passeront encore quelques jours. Entre le lit, le fauteuil, les potages et les jus de fruits. Mes jambes me portent un peu plus. Mes périodes d'éveils sont plus longues.

Je sens mon bras serré dans un étau. Je n'ouvre pas les yeux. Je reste dans mon rêve, je suis loin avec mes frères on joue au foot en Normandie. Ma fesse me pique. Je me réveille complétement cherche avec ma main, une main m'arrête en enserrant mon poignet. On me lâche. Je me remets sur le dos, c'est toubib et sa seringue en main. Il me fait un grand sourire

....... Bonjour Madame Gaussien de la Maleverne

....... Mais vous en faites combien des piqûres par jour ?

 ...... Cinq Madame, aujourd'hui nous enlèverons vos perfusions, voulez-vous venir déjeuner ?

....... Juste un café au lait

Il ne répond pas, m'emmène dans la salle à manger. Je le regarde et lui dis non de la tête

...... Vous voulez déjeuner où ?

..... Dans la cuisine

Il a l'air contrarié, en me conduisant jusqu’à la cuisine

Flavia et robe noire sont là.

Flavia ...... Bonjour Madame comment allez-vous ?

...... Bonjour Flavia ça va, et vous ?

Flavia me sourit ......... Bien je remercie Madame

Robe noire me dit bonjour, je réponds bonjour

.......... Flavia je voudrais mon café au lait s'il vous plait

Robe noire, sort une tasse du placard et me sers un café au lait qu'elle place devant moi

Je sens que ça m'énerve, je la regarde et lui dit un peu sèchement...... J'ai l'habitude de mon grand bol, il n’y a rien dans cette tasse

Je croise le regard de toubib qui sourit, je le toise et hausse les épaules en demandant à Flavia. Elle s'essuie les mains, et le sort du placard, elle le rempli de café, d’une goutte de lait froid, robe noire regarde ce que fait Flavia et pose le bol devant moi, elle est toute rouge. Flavia met une assiette à côté avec quelques biscuits, je les reconnais je sais que c'est elle qui les a faits. Je lui fais un grand sourire. J'en mange trois et bois tout mon café au lait.
Quelques jours passent encore, je me lève toute seule, fais mes trois repas à table. Je n'ai plus de perfusions, encore trois piqûres pas jour, elles m'endorment moins. Je me lève le matin entre huit et neuf heures. Je me repose dans la matinée et l'après-midi je fais une grande sieste, d’environ trois heures, le soir je me couche vers vingt et une heures trente. Joss vient s'allonger et reste avec moi jusqu'à ce que je m'endorme, ce qui prend à peine dix minutes.

Toubib arrive le matin vers huit heures, et repart le soir vers vingt et une heures après ma piqûre. Il est là toute la semaine sept jours sur sept. Flavia arrive à huit heures et repart à vingt heures. Robe noire dort dans la chambre d'amis.

Les jours passent rythmés par mes levés mes repas, mes piqûres et la télé qui est allumé plus que je ne la regarde

Toubib a réduit mes piqûres, je n’ai plus celle de midi. Je me lève complètement seule. Je prends mon bain seule, Je ne reste plus en pyjama. Je m'habille soit d'une robe d'intérieur soit d'un pyjama d'intérieur. Joss vient de m'en offrir un beau.

Ce matin, je me réveille, avec le radio réveil de Joss, pourtant mit tout bas. Je n'ai plus sommeil tout simplement. De le savoir dans le lit, je me colle à lui, promène mon index sur sa poitrine en faisant des cercles, il sourit, il a les yeux fermés. Il se tourne vers ma bouche et effleure mes lèvres, avec ma langue, je dessine le contour de ses lèvres, il m'embrasse tendrement. J'ai le cœur qui bat, je colle mon intimité à son sexe, il s'écarte

..... Non ma douce, prends davantage de forces

....... J'ai envie de toi mon chéri

..... Oui moi aussi, mais attendons encore un tout petit peu.
Je me sens triste, vulnérable. Il se lève, je le regarde s'habiller je me lève aussi

....... Reste au lit ma douce, il est trop tôt

Je secoue la tête ........... Je veux déjeuner avec toi.

Et sans l'écouter je le talonne, il va vers la salle à manger, je plante au milieu, le regarde

.... Oh non je veux déjeuner dans la cuisine avec Flavia

..... Flavia n'arrive qu'à huit heures mon amour

..... Bah je m'en fou, je ne veux pas déjeuner dans cette salle à manger, je préfère la cuisine

Joss pousse un soupir, entoure mes épaules et m'entraîne vers la cuisine

..... Je veux bien pour le petit déjeuner, mais les autres repas, c'est dans la salle à manger d'accord ?

...... Ouais toute façon, t'es pas là le midi

Je ris, robe noire est là figée à côté du meuble ou il y a la cafetière qui finit de couler. Joss lui parle d'un ton sec

 ....... Cécilia, vous pouvez servir

 ...... Bien monsieur

Elle pose mon bol devant moi, la grande tasse devant Joss, et met au milieu une assiette avec des petits pains, je sais que c'est Flavia qui les a faits hier. Et plante comme un piquet
On entend du bruit dans l'entrée, la porte se referme, je regarde Joss

Joss ...... C'est Flavia mon amour

J'éclate de rire ...... Ah ok !

Flavia ....... Bonjour Madame, Bonjour Monsieur ! Madame n'est pas raisonnable de se lever si tôt

Joss...... Bonjour Flavia

Moi ....... Bonjour Flavia comment allez-vous ? Je voulais déjeuner avec Joss ce matin, vos petits pains sont délicieux

...... Je remercie Madame, Madame est bien bonne

J'ai remarqué que Joss parle sèchement à Flavia faudra que je lui demande s’il est en colère après elle. Flavia prend son tablier et le noue autour de sa taille. Jocelyn se lève, vient effleurer mes lèvres

Me sentant abandonnée d'un coup. ...... Mais tu vas où ?

Il me regarde et sourit, .........Mais ma douce, me raser !

......Tu travailles aujourd'hui ? On est quel jour ?

....... Nous sommes vendredi, oui je travaille, je me dois d'y aller.

Il sort de la cuisine. Je sens les larmes montées, je tends mon bol à Flavia qui me sert un nouveau café au lait en me regardant tristement. On entend sonner. Flavia pose le bol devant moi, déclenche la porte d'en bas, et ouvre la porte d'entrée. Je tourne mon café sans lever la tête.

Toubib ....... Bonjour Madame Gaussien de la Maleverne comment allez-vous ce matin ? Vous êtes bien matinale

........Bonjour toubib.

Je ne lève pas la tête, je ne veux pas qu'il voit mes larmes, je les ravale et bois mon café au lait. Joss, arrive dans la cuisine, me regarde, sert la main au toubib et dit "Bonjour doc"

Il s'assoit, demande un café à robe noire. Je lève la tête et regarde Joss, il voit que quelque chose ne va pas. 
D’un mouvement du menton, en fronçant ses sourcils en signe d’interrogation, il me regarde droit dans les yeux.

D’une voix de petite fille je geins .........Tu t'en vas, je vais encore être toute seule

Il rit, de ce rire chaud que j'aime tant. 
........Mais ma douce tu n'es pas toute seule, tu as le docteur Flavia et Cécilia.

......Tu parles toubib à part me piquer le cul et prendre ma tension, Flavia est trop occupée et robe noire cause pas

Mon ton est boudeur

....... Robe noire s'appelle Cécilia mon ange, elle est là pour s'occuper uniquement de toi, Flavia est là pour s'occuper de la maison, et Toubib comme tu dis est là pour te soigner.
Je regarde le toubib et lui dis d'un ton peu aimable. ......Bah asseyez-vous pas la peine de rester debout comme robe noire.

Robe noire rougit, et baisse les yeux. "Oh putain elle m'énerve !"

....... Je vais rester avec toi ce matin, veux-tu ma douce ?

Mes yeux pétillent, je fais oui de la tête. Il se lève

Sèchement il ordonne à robe noire .......... Cécilia suivez-moi au bureau !

Robe noire suit Joss ils sortent tous les deux de la cuisine. Je regarde toubib. ...............Vous ne buvez pas un café ?

Toubib ........Si Madame m'offre un café, je le boirai avec plaisir

......Bah on le buvait bien ensemble avant non ?

.......Oui quand Madame a commencé à se lever
Je réfléchis, bah oui avant aussi il prenait le café avec moi. Flavia sert un café à toubib qui l'avale d'un trait

 .......Nous allons prendre votre tension. Je préfèrerais vous la prendre au réveil, il ne faut pas vous lever si tôt

Je pousse un petit soupir, il ne va pas commencer à me galérer la vie !

Je m'assois sur le bord du lit le temps qu'il prenne ma tension. Il me fait ma piqûre. Je n’en ai qu’une le matin et une le soir

Hier on en parlait, il m'a dit que le matin le produit était qu'un anxiolytique-antidépresseur, qu'on ne pouvait pas arrêter comme ça subitement, qu'il fallait le faire progressivement. Le soir est un mélange anxiolytique-antidépresseur-somnifère. Que bientôt il diminuera la dose du matin et du soir.

Je prépare mon bain, et me déshabille, je me trouve maigre, je me pèse, et là " Oh merde les kilos que j'avais repris sont barrés !"

Je sens les larmes arrivées, je ravale tout et me sourit dans la glace (sourire)

Je me coule avec délice dans l’eau chaude. Je m'habille d'un jeans et tee-shirt dos nu, il fait beau il fait chaud. 
Je me maquille légèrement, et me coiffe. Je remarque qu’il va me falloir aller impérativement chez le coiffeur. Je vais dans la cuisine pour boire.
La porte du bureau de Joss est ouverte il est au téléphone, toubib est assis en face de lui.
Alors que j'approche de la cuisine, robe noire dit à Flavia. ........Madame ne me supporte pas. J’essaie pourtant de faire au mieux.

J’entends comme un sanglot. Je vais pour approcher, Flavia lui répond

"Madame est une très bonne patronne, mais Madame est bien malade, faut lui laisser le temps."

Je toussote et rentre dans la cuisine. J'ai mal au cœur pour cette fille, c'est vrai on ne se connait pas, et bosser la boule au ventre, ça n'arrange pas les choses. Je veux qu'elle soit bien avec nous. Je me sens fautive, contrariée.

Robe noire épluche des légumes à mon entrée elle se lève.

......... Continuez votre travail !

J'ouvre le frigo et cherche une bouteille de limonade, je me tourne vers Flavia, 

........ Ya pas de limonade Flavia ?

....... Oui Madame, j'en ai fait hier après-midi.
Elle vient vers le frigo que je tiens ouvert, sort une bouteille je lui fais un grand sourire, et lui dis " Merci Flavia"

.......Madame est bien jolie aujourd'hui

.......Merci Flavia. Joss reste là, je ne veux pas lui montrer ma sale tête

Je m'assois en face de robe noire

.........Cécilia, c'est bien votre prénom n'est-ce pas ?
Sans lever la tête des sanglots dans la voix, elle répond .... "Oui Mademoiselle"

........Ok je ne savais pas, vous venez du domaine ? il me semble vous avoir vu là-bas

 .... Oui Mademoiselle

.......Pourquoi vous pleurez, vous vous ennuyez ici ?

........Non Mademoiselle.

......Bah vous pleurez bien pour une raison ?

Flavia se retourne et me dit ......... "Monsieur a dit ......... Si vous n'êtes pas capable de satisfaire ma femme, je vous renvoie au domaine travailler pour Gaussien de la Maleverne mère. Vous apprendrez à vivre.

Je fais signe à Flavia qui se retourne sur l'évier et continue à couper des légumes en petits carrés.

...... Cécilia, regardez-moi !

La pauvre fille lève ses yeux pleins de larmes, et ça je ne peux pas l'accepter.
.......Ici vous n'êtes pas chez la mère de Jocelyn, enfin de Monsieur. Ici vous n'avez pas besoin de rester comme un piquet en attendant que je vous fasse un signe de la tête ou de la main, si je vous dis merci, bah c'est bon vous pouvez repartir. Demandez à Flavia comment je fonctionne, je fais couler mon bain toute seule, je n'ai pas besoin qu'on le fasse pour moi. Si j'ai soif je me dérange, Je bois mon café et mange dans la cuisine, quand Jocelyn n'est pas là. Vous avez dû vous en rendre compte non ?
Je lui souris, elle commence à se détendre. Je continue

......Je n'ai rien contre vous Cécilia, je vous ai trouvé à mon premier réveil sans me rappeler qui vous étiez. Sans savoir ou j'étais, vous comprenez ?

......Oui Mademoiselle

.......Vous avez peur de moi Cécilia ?

Elle me regarde ne réponds pas, je lui repose ma question

...... Ça va Mademoiselle

......Vous avez peur de Jocelyn ?
Elle baisse les yeux, en rougissant

....... Cécilia, ici vous avez le droit de parler, de rire avec Flavia si vous en avez envie, on n'est pas en prison. Il me semblait qu'au domaine avant de partir, je vous ai tous réunis et vous ai dit la même chose non ?
.....  Oui Mademoiselle
.....Alors, je n'ai pas changé, chez moi, les employées de maison ne sont pas des robots. Vous avez le droit de respirer d'accord ?

........ Oui Mademoiselle, merci Mademoiselle

...... Bah voyez ce n'est pas compliqué, séchez vos larmes si monsieur vous voit comme ça, il va s'énerver et vous allez vous faire engueuler. Et puis faites comme Flavia appelez-moi Madame au lieu de Mademoiselle. Allez dans la salle de bains et maquillez- vous un peu, vous trouverez mon nécessaire sur le meuble. 
Elle me regarde éberluée, je l'encourage en souriant, elle se lève et va à la salle de bains.
Je me ressers un peu de limonade, elle est bien fraîche, quand Toubib et Joss arrivent.

Ils s'assoient à la table, Joss demande des cafés. Flavia se lave et s'essuie les mains, elle prépare un gâteau

Joss demande de ce ton sec qui m’énerve ...........Où est Cécilia ?

Flavia...... A la salle de bains Monsieur

Justement Cécilia arrive, Joss la toise, et de ce ton sec. .......... Ce n'est pas à Flavia de nous faire le café Mademoiselle, c'est votre travail
Direct elle baisse la tête

Cécilia ... Oui Monsieur, que Monsieur veuille bien m'excuser
Je le regarde, alors qu'il est toujours en train de toiser Cécilia

....... Oh elle a le droit d'aller pisser quand même, on n’est pas chez ta mère ici !

Je vois Flavia rentrer les épaules, le toubib sourire, Joss me regarde droit dans les yeux et d'un ton radouci

........Ma douce, tu n'es pas en état de gérer du personnel.

......T'es pas obligé de leur aboyer dessus quand tu leur parles.
Joss se lève, prend ma main, et m'entraine dans le salon

......Ma douce, ne me fais jamais de remontrances devant les employés, ça évitera les colères de part et d'autre. Si tu es avec tout le personnel comme tu es avec Flavia, ils vont te cracher dans la figure, et tu n'en tireras rien. Ils te marcheront dessus et feront la loi.

......Bon d'accord je suis désolée, mais ça m'énerve que tu leur parles comme ça. Tu ne peux pas essayer d’être plus gentil ?
.......Je t'ai déjà expliqué que je ne peux pas me permettre d'avoir ton attitude vis à vis d'eux, il est indispensable que les employés sachent qu'il y a un patron, et que le jour où quelque chose te contrarie dans leur attitude, je suis là pour redresser la barre

.......Bon d'accord je suis désolée, mais essaie au moins de parler moins sec, c'est des gens qui ont besoin de bosser tranquille pas avec la peur au bide.

Je le regarde dans les yeux, il n'y a pas de colère, il y a de la lassitude. Je le sens fatigué.

.......Tu es fatigué mon amour ?

Il sourit ....... Non ma douce, ça va mieux depuis que tu redeviens toi-même, avec tes colères.

Il me prend dans ses bras ......Je me suis fait beaucoup de soucis, je n'aurais pas dû t'emmener si tôt à Bordeaux, je ne pensais pas que ce serait autant stressant pour toi. Je suis désolé mon amour.

..... Non ce n'est pas là que j'ai eu le plus de mal. J'aimerai retourner voir ta sœur, elle est trop gentille. Si je suis sûre de ne pas croiser ta mère. Je suis désolée mon chéri, mais ta mère me fait sortir de mes gonds.

..... Oui ma douce, dès que tu seras en état de voyager, nous retournerons là-bas. Marie-Astrid ne tarit pas d'éloges à ton égard
Il rit, me serre fort dans ses bras. Je mets ma bouche en O et penche la tête vers lui, il m'enlace et m'embrasse fougueusement, j'ai cette onde de chaleur qui irradie tout mon corps. J'ai envie de faire l'amour.

Il m'entraine dans la chambre, me déshabille lentement, mon ventre appelle ses mains sur moi. Nous prenons à peine le temps de nous caresser, Joss me pénètre lentement, je donne un coup de rein, je veux le sentir au fond de moi, je me déchaîne. Il suit mes mouvements de reins, accélère la cadence, nous éclatons dans une jouissance sans nom. Il se laisse tomber sur le côté.

........ Oh mon amour !

Il se bascule sur le côté, je m'allonge de tout mon long sur lui, je sens sa peau chaude sur le bout de mes seins, ce qui les fait durcir. 
Je lève la tête, il sourit ses yeux sont remplis d'amour. Il attrape ma tête m'embrasse à pleine bouche. Je repose ma tête sur sa poitrine et m'assoupis.

Samedi et dimanche après-midi Jocelyn m’emmène au jardin du Luxembourg, je prends l’air comme un bol d’oxygène. En cette fin de juin les journées sont belles, l’été arrive.

4 juin 2003

Le domaine

Nous prenons la route à dix heures. Joss veut faire le trajet en deux fois, pour ne pas que je me fatigue

Pendant le voyage, je le sens tendu, il ne parle pas beaucoup, à mon tour, je lui demande si ça va, invariablement il me répond .......Oui ma douce.

Nous roulons environ deux cent kilomètres, avant de nous arrêter dans un restaurant pour manger, il est midi passé.

Nous déjeunons, en prenant notre temps. Joss me propose une petite promenade à pied dans un grand parc avant de reprendre la voiture. Je lui dis oui en espérant que ça le relaxe aussi, je pense qu'il n'est pas pressé d'être chez ses parents.

Nous reprenons la route, arrivés vers Bordeaux, je me lance à l'eau et doucement lui demande, s’il me laissera fumer une cigarette avant d'arriver. Il répond gentiment

 ....... Oui ma douce, nous allons nous arrêter en terrasse et tu pourras fumer.

Il vient chercher ma main, et la serre fort.

Je commande un vittel menthe, fume tranquillement ma cigarette, pendant que Joss boit son café. Il me précise que nous sommes à environ vingt kilomètres de l'arrivée. Je sens mon estomac se serrer d’anxiété. J’'ai un peu le trac, bon il m'a dit qu'il ne me quitterait pas, mais quand même, là je rentre dans le grand monde, et je n'y connais rien de rien.

Nous sortons de la ville, le paysage n'est que vignes et coteaux à perte de vue. De temps à autre une belle maison se profile à l'horizon. Il prend une route à droite, nous arrivons devant une entrée, il n'y a pas de grille, deux gros et grands piliers, d’où part un genre de portique supportant un panneau en fer. En hauteur attaché avec des chaînes qui se balance au gré du vent, on peut lire

" Château Gaussien de la Maleverne."

" Oh merde ! Ce n'est pas vrai ce truc !’’ Je me sens petite dans le petit pavillon de banlieue chez mes parents.

Nous roulons sur une allée bordée d'arbres centenaires, pendant au moins cinq minutes Joss ne roule pas vite. Je devrais même dire une avenue, tellement elle est large (sourire)

A la fin de cette allée, après les arbres, de magnifiques pelouses taillées à la perfection. Une imposante bâtisse à trois étages, s’offre à la vue. De chaque côtés la demeure est composée d’une sorte de tourelle carrée, sur deux étages

Joss gare sa voiture sur l'emplacement goudronné en bas des marches. Un type d'une cinquantaine d'années descend précipitamment et vient ouvrir ma portière en s’inclinant légèrement

Le type ........ Bonjour Mademoiselle.

Je lui fais un sourire. Joss fais le tour de la voiture et vient mettre sa main dans le creux de mes reins.

Le type ........ Bonjour Monsieur Gaussien de la Maleverne. Monsieur et Mademoiselle ont-ils fait bonne route ?

Joss. .......... Bonjour Victor, oui merci, les bagages sont dans le coffre, montez-les à notre chambre.

Victor. .......... Bien Monsieur Gaussien de la Maleverne.

Joss m'entraîne dans les escaliers. Je m'amuse à compter les marches, il y en a sept. Une femme habillée d'une robe noire stricte, un tablier blanc impeccable noué à la taille, ouvre la grande porte, on se retrouve dans un hall.

" Tiens, il est plus petit que celui de la maison"

La femme ........ Bonjour Mademoiselle, bonjour Monsieur Gaussien de la Maleverne.

Joss. .......... Bonjour Louise

Louise ........ Mademoiselle et Monsieur sont attendus au salon.

Elle nous conduit devant une porte qu'elle ouvre, elle s'efface pour qu'on rentre et referme doucement la porte. Joss à toujours sa main dans le creux mes reins, sa chaleur me rassure

Une pièce avec de grandes fenêtres à petits carreaux, malgré tout, la pièce est sombre, faite de tapisserie bordeaux foncé et or, les canapés fauteuils et double-rideaux sont fait dans les mêmes tons. Brrr c'est triste et austère.

Dans un genre de bergère est assis une femme mince droite comme un I, les cheveux grisonnants ramassé en un petit chignon, les yeux froids, elle nous regarde entrer, j'ai le cœur qui bat à toute vitesse, les mains moites. A côté d'elle un monsieur âgé à la figure fatigué.

Dans un fauteuil une jeune femme, jupe plissée aux genoux, corsage fermé jusqu'en haut par une petite broche.

La jeune femme et le type se lèvent, la mère reste assise. Joss s'approche de cette femme âgée, elle lui tend la main il la regarde en ignorant la main tendue.

......... Bonjour mère !

‘’Rho elle n'a pas vu son fils depuis perpette et même pas elle le prend dans ses bras.’’

Il se tourne vers le vieux monsieur, le toise

.......... Bonjour Monsieur

La mère .... Jocelyn, c'est ton père.

Le ton est froid.

Joss sarcastique.... Mère n'auriez-vous souvenance que mon père est mort il y a huit ans ?

Me tenant toujours il met une main dans le dos de la jeune femme l'attire et lui fait une bise sur la joue

…..... Alexandrine je te présente Marie-Astrid, ma sœur. ...Marie-Astrid, je te présente Alexandrine, ma future femme.

Il se tourne sans me lâcher et me conduit vers le petit canapé libre en face des parents.

La mère me dévisage de la tête aux pieds de ses yeux glacials.

La mère ....... Ne nous présenteras-tu pas Jocelyn ?

Joss ....... Quel en est l'intérêt ?

Le ton claque sec et froid.

La mère. .......... Cette jeune femme va entrer dans notre famille semblerait-il !

Joss...... Non Madame, certainement pas dans votre famille, dans ma vie uniquement !

La mère pince les lèvres, la sœur s'est levée pour appuyer sur une sonnette derrière un double rideau, elle vient se rasseoir. La porte s'ouvre sur une jeune femme habillée de la même tenue que celle qui nous a ouvert la porte. Robe noire strict et tablier blanc impeccable. Elle pose le plateau au milieu de la table basse qui sépare les deux canapés, et attend droite comme un I. Jocelyn lui fais un signe de tête, elle ressort, ferme la porte sans bruit.

Sur un signe de Jocelyn, la sœur verse le thé, tend une tasse, à la mère, à moi, au père, à Joss, et se sert. 

‘’Merde je n'aime pas le thé, je trouve que ça ressemble à de l'eau chaude, ça n’a pas de goût’’

La mère, la soucoupe à hauteur du coude plié, de l'autre main elle porte la tasse à sa bouche. Joss a reposé sa tasse sans y avoir touché. 

" Avec le stress que j'ai, je vais blobloter et tout va aller par terre, bon je vais serrer les dents et boire cette flotte marron" 

J'ai envie de rire. La sœur me regarde avec un petit sourire, je la fixe. Elle a le même regard que Joss.

Personne ne parle, l'atmosphère est pesante, la mère repose sa tasse, j'ai envie d'en faire autant, mais je n'ose pas. Joss se penche vers moi et tendrement me demande si ça va.

Je lui fais signe que oui, mais il me connait trop, il voit bien qu'il y a quelque chose qui me fait chier. Bon lui dirait me contrarie (sourire)

Joss. ......... Tu ne tiens pas au thé mon ange ?

Je lui fais signe que non. Il prend ma tasse, la pose sur le plateau, va comme sa sœur sonner derrière la tenture. La même fille rentre, elle attend droite, les bras le long du corps sans un sourire, les yeux baissés.

Joss...... Apportez deux cafés Nelly.

Nelly. ......... Bien Monsieur.

Je regarde Jocelyn et lui souris.

Sur un ton moitié ironique moitié persifleur, la mère demande. .......... Comment ne peut-on apprécier le thé ?

Je me sens rougir. Joss ne relève pas et se tourne vers sa sœur ....... Comment se porte ton mari, Marie-Astrid ? 

....... Il doit être dans les chais à cette heure présente, voudrais-tu lui rendre visite ?

 ...... Oui quand nous aurons eu notre café avec Alexandrine.

Elle a une voix agréable et douce. La mère a les yeux rivés sur mon annulaire gauche. Je la regarde essaie de lui faire un petit sourire. Elle me toise sans rien dire, la bouche pincée. Je laisse tomber. Je ne suis pas à l'aise, malgré Joss assis à mes côtés. Il s’appuie sur le dossier et croise ses longues jambes.

Nelly rentre, demande pour qui sont les cafés. Jocelyn tend la main, elle lui donne le plateau. Il me passe un café en me demandant si ça me convient. Je lui réponds avec le sourire qu'il aime. 

La mère ...... Ta fiancée est anorexique Jocelyn !

Je me sens devenir écarlate. Il toise sa mère et de ce ton, que je n'aime pas, "ce ton qui dit tu as perdu", lui répond froidement

....... Vous faites dans la médecine maintenant ?

La mère ...... Bon ! Nous n'allons pas tergiverser, quel est le motif de cette visite ?

...... Il me semble être chez moi, donc pouvoir jouir de ce bien à ma convenance !

...... Après tout ce temps ?

...... Oui madame !

...... Quelles sont tes intentions ?

...... Vous le saurez le moment venu !

La mère le ton sarcastique, le fils le ton qui dit tu es foutue, le père qui se tasse de plus en plus dans son canapé et la sœur qui a les yeux rieurs. A première vue cet échange entre sa mère et son frère l'amuse beaucoup.

Joss regarde si j'ai bu mon café, voyant ma tasse vide, il la pose sur la table, se lève me tend la main pour que je me lève. Il regarde sa sœur, qui se lève aussi. Il met sa main dans mes reins et m'emmène à la porte, fait passer sa sœur, nous allons dehors. J'aspire une grande goulée d'air.

Il prend sa sœur par le coude, il a toujours la main dans le creux de mes reins, nous longeons la maison, enfin la propriété, tournons sur le côté et là un autre grand bâtiment avec des portes coulissantes ouvertes.

Nous descendons un escalier de pierre en colimaçon. Je découvre une espèce de grande cave voutée toute en pierres, magnifique ! En plein centre à espaces réguliers, de grands piliers carrés qui se rejoignent pour suivre les voutes au plafond en pierre blanches.

Ça ressemble à un immense couloir d'au moins 20 m de long sur 10 m de large. Il y a trois rangées d'énormes tonneaux en bois cerclés de fer.

Un type, la quarantaine, à la mine joviale fait une accolade à Jocelyn qui me présente. Le type prend ma main la porte à ses lèvres sans me toucher.

Lui...... Bienvenue futur Madame Gaussien de la Maleverne.

Joss ...... Alexandrine je te présente Pierre-Henri, le mari de Marie-Astrid.

Je lui fais un grand sourire............Pensée " Rho ! Tu parles des prénoms qu'ils ont"

Joss et P.H. parlent un bon moment de vin, de robe, de chaleur, de couleur, de tanin. ..... De plein de trucs que je ne comprends pas. Pierre Henri fait goûter à Jocelyn plusieurs vins, dans un grand verre à pied. J'ai l'impression que Joss se rince les dents avec, ensuite il recrache dans un seau style seau à champage. J'ai envie de rire. 

 "Plus ils ont de la tune, plus ils font des manières et des chichis. C'est vraiment un monde que je n'aime pas. Je comprends maintenant que Jocelyn soit outré en m'entendant parler, surtout au début qu'on a fait connaissance. ‘’

P.H en regardant Joss. ....... Vous prendrez bien un verre à la maison ?

On retourne vers la grande demeure, et entrons dans la partie de gauche. Cette partie faite de deux étages. Une grande entrée sombre. Marie-Astrid, ouvre une porte c'est un salon assez grand mais pas immense, avec des meubles et des tentures sombres et vieillottes, ressemblant à l’autre salon

Joss m'entraine vers un canapé en prenant ma main, il me demande si ça va.

...... Oui ne t'inquiètes pas mon chéri, je vais bien.

..... Nous nous changerons pour le dîner ma douce, on ne peut pas être en jeans

..... Oui je m'en doute.

Pendant ce temps, le beau-frère s'est éclipsé, la sœur nous écoute. Son frère se tourne à demi vers elle......... Alexandrine relève de maladie.

M.A. .... Ta fiancée est ravissante, mon cher !

Je lui souris pour la remercier. J'ai du mal à parler, je suis stressée à mille à l'heure. Pierre-Henri nous rejoint, il est en costume, cravate. Il met plusieurs bouteilles de vin sur la table basse et demande à Jocelyn ce qu'il désire.

….... Sers-nous un 98......  Mon ami. Alexandrine ne boit pas de vin !

Il se tourne vers sa sœur, lui demande un jus de fruit. La jeune femme sort et revient quelques secondes après, me regarde et me dit en souriant.

........ On vous l'apporte de suite.

Je lui souris, je ne sais pas quoi dire. Elle se tourne vers son frère, souriante et taquine.

...... Cher Jocelyn pour un œnologue, tu as pris une femme qui ne profitera pas de notre nectar.

.... ..... C'est aussi bien, ça m'évitera d'être avec une alcoolique.

Joss et Pierre-Henri discutent de la propriété.

...... Tu n'as pas de tracas à avoir avec Marie-Astrid, vous restez en poste, vous êtes ici chez vous.

P.H ....... Je suis conscient mon ami, qu'il ne nous arrivera pas préjudice, mais tu sais les parents sont âgés, ils portent peine.

Joss. ........... Ce n'est pas mon problème, c'est avant qu'ils auraient dû réfléchir.

Marie-Astrid ...... Que veux-tu revenir en arrière maintenant Jocelyn ?

........... Je ne reviens pas en arrière ! Je fais les comptes. Aujourd'hui est le résultat de l'équation.

….. Ça ne t’apportera que ressentiment.

Le ton de Jocelyn se fait dur ……… Dis-donc, la vie a été facile pour toi, me semble-t-il !

"Oh ! Je ne comprends rien à ce qu'ils disent."

L’échange est fait sur un ton courtois, mais sans plus. Joss réplique rapidement et assez sèchement

Une jeune femme arrive habillée pareille que les autres, avec un plateau et un verre de jus de fruit, Joss le prend et me le donne. Il fait signe à la servante, qui s'en va.

Je pense aux fous rires, qu'on a avec Flavia qui essaie de m'apprendre l'espagnol, les pauvres filles ici, elles ne sont pas à la noce. Elles ne doivent pas toujours se marrer dans cette ambiance.

Joss regarde sa montre. .......... Allons, nous préparer ma douce, nous dînons dans trente minutes.

Nous repartons dans la grande maison, en fait la sœur et le beau-frère habitent une aile de cette demeure. Jocelyn m'entraine vers un escalier. Il y a une grande pièce style salon, on le traverse, avant d’emprunter un petit couloir. Joss s'arrête devant une porte qu'il ouvre, on est dans une grande chambre, un immense lit haut, plus haut que la normale avec un baldaquin. Les tapisseries sont propres mais vieux jeux, je crois que ça s'appelle de la toile de Jouy des petits personnages, en gris bleu, les doubles rideaux pareils " Beurk j'aime pas du tout."

...... C'est ta chambre de jeune ?

..... Oh non ma douce, à sept ans j'étais en pensionnat, c'est une chambre dite d'amis !

J'ai l'impression qu'il se détend, il me demande si je veux prendre une douche, je lui fais remarquer que s’il faut être en bas à huit heures je n'aurais pas le temps. Je m'habille d'un tailleur pantalon veste longue, un caraco assorti en dessous de la veste et met mes talons hauts. Quand je suis plus grande, je me sens plus forte (sourire)

......... Joss ?

........ Oui ma douce !

.........Tu n'invites pas ta famille à notre mariage ?

.......... Non ma douce, ça serait pure comédie après l'obligation du premier mariage qu'ils m'ont fait subir

...... Même pas ta sœur ?

..... C'est à ta convenance.

...... Je la trouve sympathique, tu devrais l'inviter mon amour, tu dois être entouré d’un peu des tiens aussi.

…… Les miens, sont papé et mama

Il me sourit, me prend dans ses bras et m'embrasse tendrement, une onde de chaleur coure dans tout mon corps. Il s'en aperçoit et en riant............ Ce soir mon amour, si tu n'es pas fatiguée.
Nous redescendons, Joss m'emmène vers une porte près du salon, une grande salle à manger, des meubles lourds foncés, des tapis vieux jeu, dans les tons de marron, bordeaux avec des losanges entrecroisés

Une grande table recouverte d'une nappe blanche, les chaises ont de très hauts dossiers, la table est dressée comme pour Noël chez nous, (sourire) Trois couverts sont mis en face à face sur les deux longueurs de la table. Dans chaque assiette une serviette en coton blanc comme la nappe, elles sont pliées en dôme.

"Et depuis qu'il est avec moi il mange dans la cuisine avec Flavia à notre table ...... Trop fort, il est de bonne constitution il fait bien un peu ce que je veux quand même."

J'ai envie de rire. Sur la table deux assiettes par personne, trois verres, des couverts à n'en plus finir.

A notre entrée il y a déjà la sœur avec son mari. De l'autre côté de la pièce quelques fauteuils, le couple debout semble nous attendre. 

La sœur. ..........Prendrez-vous un apéritif Alexandrine ?

.......... Si vous avez un alcool pas trop fort. Oui merci

...... Un porto vous plairait ?

....... Oui merci, c'est parfait !

Notre échange se fait avec des petits sourires, elle n'est pas désagréable, on n’est pas du même monde, mais elle n’a pas l'air trop prout, prout, ma chère ! un peu ringarde question fringue mais bon.

Elle me demande si je fume. Je regarde Joss qui me sourit et fais oui de la tête. Sa sœur rit, d'un petit rire étouffé derrière sa main.

Marie-Astrid .......... Oh mon pauvre frère, te voilà bien arrangé avec une égérie fumeuse

Joss ...... Ne va pas me l'entraîner à fumer outre mesure !

M.A ...... Nous passons au fumoir avec Alexandrine, le permets-tu Jocelyn ?

...... Oui allez-y !

Elle prend nos verres et m'entraine vers une porte, c'est encore un salon avec des fauteuils usagers. Des cendriers sur pieds à côté de chaque fauteuil. Nous nous installons face à face, elle m'offre une longue cigarette au tabac blond. Le paquet est sur une petite console.

Elle me pose des questions sur moi, je lui dis que je travaille. Elle ouvre de grands yeux

......... Comme ça doit être passionnant. Dans notre société, il est inconcevable qu'une femme travaille.

"Oh, oui elle a les mêmes yeux que son frère"

Je lui dis que j'aime beaucoup ce que je fais. On parle de choses et d'autres, elle me demande de but en blanc.

.........Etes-vous informée de la situation de cette demeure ?

Comme je ne sais pas trop ce qu'elle veut que je lui réponde, je lui dis, que Joss m'a fait quelques confidences sur la famille. Elle pousse un discret soupir

......... Ce soir nous assisterons en première loge, à une pièce de théâtre satirique.

...... Je crois Jocelyn en colère après vos parents

....... En fait Jocelyn n'est que mon demi-frère par Mère.

J'opine de la tête lui faisant comprendre que je suis au courant. En plus j'ai remarqué que dans cette famille, on ne surnomme personne par un diminutif. Je m'applique à bien dire Jocelyn au lieu de Joss.

......... Ce que vous devez ignorer certainement, c'est que Jocelyn est le maître des lieux. Tout lui appartient. Pierre-Henri est son employé.

J'ouvre de grands yeux, elle me fait un léger sourire et me tend une autre cigarette, elle en allume une aussi

..... Il y a quatre ans de violents orages ont ravagés des hectares entiers de nos vignes.

Elle me raconte, se confie, j'entre dans le plus profond de la famille, de la vie de Joss.

Elle narre avec amertume, tout en tirant sur sa cigarette, je suis sidérée, en pensant la pauvre c'est elle qui est perdante dans l'histoire.

....... Je vous explique la situation, que ce soir vous puissiez suivre la discussion entre mère et Jocelyn. Mon frère est revenu ici il y a quatre ans environ, pendant presqu'un an, ne voulant pas croiser père et mère, il résidait à Bordeaux. Avec Pierre-Henri, ils remirent toutes les vignes en état. Le domaine à triplé en importance.

Elle me fait un grand sourire, me déballe leur vie privée et rajoute

 ......Ce qui me peine pour mes parents, je sais Jocelyn trop en rancune contre eux. Il voudra prendre une revanche sur ses jeunes années.
La porte s'ouvre sur Jocelyn qui coupe net les confidences de la frangine. Je reste sur ma faim, je ne connaîtrais peut-être jamais le reste.

Joss ....... Alors les intoxiquées, passerons-nous à table ? Nous vous attendons !
Marie-Astrid se lève je la suis en passant devant Joss, je fais ma bouche en O j'ai besoin d'un petit bisou pour me donner du courage. Il effleure mes lèvres, en souriant ......... Ça va aller ma douce !

Sa main dans le creux de mes reins, il m'emmène vers une chaise qu'il tire pour que je prenne place. La mère est déjà installée.  Elle me jette un œil noir, elle nous a vu nous embrasser, ça ne se fait pas dans le grand monde (sourire)

" Bah si elle connaissait son fils elle tomberait sur le cul cette vieille bique"

J'ai à ma gauche le père, et à ma droite le beau-frère. En face j'ai Joss, à sa droite sa mère et à sa gauche sa sœur.

"Bonjour l'ambiance personne ne parle"

Nelly arrive avec une grande soupière fumante. "Oh merde de la soupe au mois de juin"

Joss ...... N'avez-vous rien d'autre à nous offrir que du potage ?

La mère. .......... Ton père ne peut manger autre chose !

 ......... Il me paraît peu évident que mon père dîne de potage là où il est !

La mère vire au gris, et sur un ton qui ne demande pas de réponse. ............. C'est assez, tu deviens odieux !

.......... Si l'ambiance de cette conversation vous déplait, je ne vous retiens pas à ma table !

Joss fait signe à Nelly de poser la soupière au milieu de table et lui fait signe qu'elle peut sortir

Les tons ont changé, Jocelyn sarcastique, la mère très froide, très grande dame, mais là, elle a baissé du nez

Le père qui n'a rien dit jusqu'à maintenant, fait une tentative. ............Jocelyn, pourrions-nous nous entretenir après dîner ?

......... Non monsieur !

...... Puis-je en connaitre la raison ?

..... Je n'ai aucunement l'envie de m'entretenir avec vous. Je suis inexistant à vos yeux !

.......... Analyse avant de t'emporter, la colère est mauvaise conseillère

......... C'est une des rare chose que vous m'ayez enseigné. J'ai aussi appris l'exécration à vos côtés.

......... Nous avons fait au mieux mon fils !

Jocelyn, se met dans une colère comme je ne l'ai jamais vu. Il lui jette un regard, comme s’il voyait d'un coup une merde de chien en plein milieu de la table. Sur un ton qui me ferait rentrer sous terre. C'est la première fois que je l'entends élever vraiment la voix. En donnant un coup de poing sur la table, qui surprend tout le monde. 

............Je vous interdis de m'appeler de la sorte !

La mère ....... Pourrions-nous débattre en aparté, nous n'avons nul besoin d'étaler nos révélations à tout le canton.

Jocelyn, est blanc comme un linge. Le père a rentré la tête dans les épaules.

En reprenant une intonation presque normale .......Alexandrine fait partie de ma vie, elle est au courant de vos turpitudes chère mère.

...... Tu es ignominieux. Je te prierai de changer d'intonation et de langage !

Joss en ricanant. .......... Auriez-vous honte de vos intrigues amoureuses ? J'en suis pourtant une preuve vivante me semble-t-il !

Le père. ........... Jocelyn ne serait-il..........
Il n'a pas le temps de finir sa phrase la mère lui coupe la parole d'un ton sec

La mère. ........... Ne vous mêlez pas de ça mon ami

Le père plonge le nez dans son assiette, je ne sais pas si j’ai de la pitié ou dégoût envers cet homme qui s’écrase comme ça devant la vielle bique.

La mère .... Jocelyn ! Je t'interdis de me blâmer, tu n'as pas à me juger. Je suis ta mère !

...... Vous n'avez rien à m'interdire ! Rappelez-vous que vous vivez de ma charité.

 ....... Ton attitude est inconcevable !

 .......... Oui mère je vous l'accorde, c'est la bienséance que vous avez omis de m'inculquer !

.......... Te tairas-tu à la fin !

...... Auriez-vous l'intention de m'imposer le silence Madame ? Vous n'avez rien à m'interdire, je ne suis pas la larve qui vous sert de mari ! J'ai passé l'âge que vous régentiez ma vie.

La mère est rouge de colère, ses yeux lui ressortent de la tête. La sœur croise mon regard et me sourit. Les deux à côté de moi ne bronchent pas. Personne ne s'est servi. Le potage doit être froid.

Joss se lève d'un bond, fait le tour de la table, vient me chercher et lance à la cantonade

......... Le repas est terminé ! Nous continuerons ce passionnant dialogue demain !

Il met sa main dans mon dos, me conduit aux escaliers qui vont à la chambre.

 "Merde si on va se coucher on va avoir faim cette nuit !"

Le ton radouci, Jocelyn me propose de prendre une veste. …… Allons souper dehors ma douce !

Il nous emmène à Bordeaux dans un restaurant sympa, nous dînons en discutant, il relâche la pression, et se détend.

Il me raconte en détails les gros traits de ce que sa sœur m'a expliqué, je comprends davantage. En fait il a hérité de la moitié de toute la propriété par son vrai père. L'héritage qu'il a touché représentait en part égale, les bénéfices des ventes de chais, la moitié des vignes et la moitié de la demeure plus les comptes en banque que son géniteur possédait. Il a fallu que le père emprunte, pour lui payer son dû qu’il s’est fait un malin plaisir à réclamer, devant un tribunal

Il est bien connu que les bourges n'ont jamais d'argent mais beaucoup de biens (sourire). Quand il y a eu les gros orages, qui ont ravagés plusieurs hectares de vignes, Joss pour que le château reste dans la famille, a racheté l'autre moitié qui appartenait aux vieux, pour une bouchée de pain le château ayant été décotté ! L'année d'après avec son beau-frère il a replanté toutes les vignes, acheté d'autres terres. Ils ont triplé les vignobles et le chiffre d'affaires.

C'est comme ça qu'il se retrouve à la tête de cette immense entreprise, que Pierre-Henri gère en grande partie. En fait quand j'ai connu Joss, il revenait de pratiquement un an de vie ici. Il faisait la navette entre sa société à Paris et cette demeure

J'avance ma main pour attraper la sienne, et croise mes doigts aux siens. Il me regarde avec ce sourire triste que je lui ai déjà vu.

........ Ma douce, je t'aime !

..... Moi aussi je t'aime, mon Joss chéri

Il me demande si je veux marcher un peu, j’accepte avec plaisir. Je n'ai pas vraiment envie de rentrer dans cette maison austère

Nous nous promenons une bonne heure dans les rues animées de Bordeaux. Il me laisse fumer une cigarette avant de rentrer

Jocelyn me montre la salle de bains, je ris toute seule, la baignoire est en je ne sais quoi, avec des pieds qui ressemblent à des pattes d'ours, ça me rappelle notre vieille maison

" Oh merde il n’y pas de douche !"

Je fais couler un petit bain, me savonne et me trempe pour me rincer, je n'ai pas l'intention d'y dormir, je peux à peine m'allonger et je ne suis pas bien grande pourtant. (Sourire)

Je rejoins Joss dans le lit, il a pris une douche dans une salle d'eau à côté. Il a les mains sous sa nuque avec un air songeur

........... Tu as fait vite ma douce,

......... Bah vu la baignoire, j'ai juste fait trempette

Il rit de ce rire que j'aime, de ce rire qui me dit, qu’il a laissé sa colère dehors. Je me colle à lui et balade mes mains sur son torse nu, il sent bon le gel douche.

Je descends la main, je rencontre son caleçon, coquine, je glisse ma main dedans.

De sentir son désir arriver, mon ventre s’irradie de cette chaleur. Je me monte un peu sur le lit, l’embrasse à pleine bouche, et avec mes petites mains, sans force, je lui tiens les avants bras, pour ne pas qu'il descende ses mains.

Je veux être maître de la situation, je veux qu'il se laisse faire. Il me regarde tout sourire, avec les yeux pleins d’amour

Il râle de plaisir ...... " Viens ma douce".

Je promène ma langue, mes mains partout sur ce corps que j'aime. D'un coup sec, il me retourne, me pénètre d'un mouvement de rein.

Je mets mes jambes autour de sa taille, il m’attrape, me soulève à demi, je suis arc boutée, je m'offre totalement à lui et dans le même râle, nous partons dans notre ciel.

Il reste comme ça, il ne bouge plus, il a la tête sur mes seins, je caresse ses cheveux. Dans un murmure ou perce le rire, il murmure ..........."petite coquine."

Je ris de bon cœur. On ne parle pas. On est bien, on se repait l’un de l’autre

Quand d'un coup comme s’il se réveillait, il caresse mon corps d'une main experte, et me donne des frissons.  

 ...... Oh Joss !

........ Oui ma douce

Il continue ses caresses, sur mon corps complétement en demande, en attente. Je râle de plaisir, quand enfin il se décide à venir en moi, ses coups de reins, sont profonds, rapides, je halète tellement je suis en transe. Je voudrais attendre Joss, on s'attend toujours, quand enfin je sens sa semence envahir mon ventre, J'explose littéralement.

Joss roule sur le côté haletant, il a le cœur qui bat vite, je pose ma tête sur sa poitrine. On s'endort dans cette position

Nous arrivons dans la salle à manger il n'est pas neuf heures, la sœur est en train de déjeuner. A notre entrée elle se lève, et attend sur le côté sa chaise, Joss lui fais une bise sur la joue, elle me regarde et me demande si je veux bien, qu'elle me souhaite la bonne journée. Comme je ne comprends pas ce qu'elle veut je lui dis oui.

Elle vient me faire une délicate bise, que je lui rends. Elle me fait un grand sourire, se rassoit, nous déjeunons tous les trois dans une ambiance détendue

Elle nous demande si on a bien dormi, si on a tout ce qu'on veut. Je ne vois pas ce qu'on voudrait de plus à part un lit, en moi je souris.

Je bois un verre de jus d'orange, et ma tasse de café au lait, ben ça ne fait pas beaucoup, à côté de mon grand bol chez Joss, faudrait bien deux tasses quand même. Je croise le regard de mon chéri, il me sourit, il a compris et me sert une autre tasse.
Marie-Astrid...... Ne déjeunez-vous pas le matin Alexandrine ?

 ........ Pas tous les jours, Joss me force bien un peu

Nous voilà parties à discuter de bienfaits du déjeuner du matin. Elle regarde son frère et lui demande la permission de m'emmener au salon-fumoir

..... Oui j'ai quelques obligations à voir avec ton mari. Reste avec Alexandrine, et ne les laisse pas l'approcher

Il a parlé d'un ton autoritaire, c'est un ordre, la voix est sèche

......... Père et mère ne descendent pas le matin, ils se font porter le déjeuner en leur salon. Nous ne les verrons que ce midi.

....... Je connais les fauves de leur espèce, qui sautent sur leur proie pensant le danger écarté.

....... Non ne t'inquiète pas, au mieux nous irons chez moi.

.......C'est parfait !

On finit de déjeuner, Joss se lève, la sœur se lève, du coup je me lève aussi, Joss m'enlace, effleure mes lèvres.  

........... Je fais vite ma douce, reste avec Marie-Astrid.

...... Fais tes affaires, ne crains rien, je sais me défendre mon chéri

Je lui adresse un grand sourire, je peux lire dans son regard. ......... "Oh là, là, pourvu qu'elle ne pique pas de colère"

Je le regarde en lui disant tout va bien. Il me donne mon paquet de cigarettes, qu'il avait dans sa poche de jeans, en me disant un peu sévère. ....... Je sais combien il en reste ! 

Après que son frère soit sorti, Marie-Astrid m'entraine chez elle, nous allons au salon. Elle me tend une cigarette, et me dit tout sourire

....... Jocelyn, n'en saura rien, vous fumerez votre cigarette après.

Je ris de bon cœur et la remercie. Tout compte fait elle est sympa.

 ...... Comment avez-vous connu mon frère ?

Je lui raconte Phil et Marie, je suis détendue, lui dis que ça fait trois ans que nous nous connaissons en tant qu'amis, que nous avons découvert notre amour l'été dernier.

Elle me parle de Joss petit, de ce gamin renfermé, toujours tenu dans sa chambre, élevé par des servantes, principalement Flavia. Son adolescence, ses premières rebellions contre le père et la mère. Son départ pour Paris. Son mariage. Je découvre Joss. Ce faux père et cette mère qui le rabaissait tout le temps, qui lui faisait comprendre qu'il n'était rien qu'une merde. Cette mère qui régente tout et tout le monde, ce père qui est faible devant cette femme au caractère autoritaire. Son mariage avec la fille des gardiens.

Je comprends certaines de ses réactions, les insultes qu'il ne supportent pas. Le respect qu'il a envers les gens, le respect qu'il demande en retour. Cette façon d'être le maître partout. D'être son propre patron. Cette autorité naturelle

...... Après son divorce Jocelyn a énormément changé. C'est devenu un homme au caractère bien trempé.

" Ah oui et aussi chez Papé et Mama, faudra que je demande à Marie"

Nous discutons une bonne heure, quand elle me demande si je veux boire quelque chose.

Je lui dis oui j'aimerais bien un café, elle appelle la fille d'hier et lui demande de nous amener du café.

La jeune femme revient quelques minutes après avec un plateau contenant café, lait, sucre, et petits biscuits. Elle pose le plateau sur la table et attend tournée vers moi, les yeux baissés Je croise le regard de Marie-Astrid. Je ne comprends pas, elle le voit bien, elle a des petites étoiles dans les yeux. Elle fait un signe de tête à la servante, qui repart sans bruit.

......... Tout le personnel de cette maison sont les employés de Jocelyn, donc à vos ordres Alexandrine, c'est à vous quand mon frère n'est pas là, de les diriger.

J'éclate d'un grand rire presqu'aux larmes. ...........Oh, là, là ! Nous avons Flavia, nous sommes proches toutes les deux, même si elle m'appelle Madame. Je refuse qu'elle soit ma bonne, elle fait le ménage les repas mais je fais couler mon bain toute seule, où me sers mon jus de fruits

........ J'ai bien remarqué que vous n'étiez pas de notre société, mais j'ai aussi perçu l'amour qu'il y a entre mon frère et vous. Mon mariage avec Pierre-Henri, n'est pas un mariage d'amour, mais un mariage de convenance, il me fallait un mari au nom bien sonnant. Nous avons appris à nous satisfaire de cette union, une grande tendresse nous lie.

Je la regarde médusée " Non ! ça existe encore ça !"

......... Et pourtant vos parents ont permis à Joss de se marier avec la fille des gardiens !

......... Ce qui les arrangeaient, c'était rabaisser encore un peu plus Jocelyn à une condition d'insignifiance.

Je hoche la tête et suis le cours de mes pensées. " Bah putain c'est vraiment des ordures ces deux vieux."

Tout à coup je les hais d'avoir fait autant de mal à l'homme que j'aime.

Nous buvons plusieurs cafés, les tasses sont petites, fumons plusieurs cigarettes, j'en fume deux de mon paquet. Marie-Astrid fume beaucoup. Je pense qu'elle doit se faire chier à cent sous de l'heure dans cette grande baraque triste toujours toute seule.

Je lui demande ce qu'elle fait la journée pour s'occuper, elle me répond qu'elle rend visite au peu d'amies qu'elle a, qu'elles font du shopping sur Bordeaux, se retrouvent au salon de thé ou chez le coiffeur

"Une vie de merde quoi, une vie de bourge qui se fait chier"

La porte s'ouvre sur Joss, je sonde son regard, il est de bonne humeur, il va ouvrir une fenêtre s'assoit sur le fauteuil à côté de sa sœur, en face de moi

....... Comment pouvez-vous rester dans cet air vicié par votre poison ?

 ....... Nous nous y complaisons mon cher Jocelyn.

En souriant il répond à sa sœur ......... Je m'en suis aperçu,

Se tournant vers moi ........ Combien ce matin ?

Je rougis sa sœur plus prompte que moi lui réponds.......... Deux mon cher, ta future est très raisonnable !

A mon air, Joss sait qu'elle vient de lui mentir, je le vois froncer les sourcils. Elle change tout de suite de conversation et lui demande s’il a résolu ses affaires avec son mari

Il se lève nous emmène dans le salon de l'autre maison. En chemin le frère et la sœur parlent de trucs que je ne comprends pas. Leur conversation ne dure pas, il prend des bouteilles sur l'espèce de meuble bar et nous sert l'apéritif

Il s'assoit dans un fauteuil à côté de sa sœur, en face de moi, il a croisé ses longues jambes, d'un ton courtois, Joss s'adresse à sa sœur.

...... Ne voudrais-tu, résider de ce côté avec Pierre-Henri, et laisser l'aile à tes parents ?

Marie-Astrid réfléchit pendant quelques secondes........... Je suis habitué à vivre de l'autre côté je n'en vois pas la nécessité, puis ce serait peiner père et mère, leur demeure est ici !

Joss lui fait part de quelques projets qu'il a pour son mari et elle. Le ton est sec est sans appel. Il prend son verre boit une gorgée de whisky et ajoute.  ...... Tu réuniras tout le personnel pour quinze heures à la salle à manger !

Elle ne pose pas de question, elle répond simplement ...... Bien !

 Je vois son regard s'assombrir. Je ne dis pas un mot, mais pense que ce midi ça va encore exploser. Il pose son regard sur moi, je rougis.

.........Allez viens ma douce, allons, nous préparer pour le déjeuner.

Je me lève, je croise le regard de Marie-Astrid, j'ai comme l'impression d'avoir vu des larmes dans ses yeux.

Je demande à Joss comment il veut que je m'habille, il me répond en jupe ou robe.

J'enfile ma robe courte, gris-bleuté, à l'encolure en pointe avec de fines bretelles et sa veste longue assortie, mes escarpins gris. Je me maquille légèrement et me recoiffe. Joss à enfiler son costume bleu marine, chemise bleue. Il me demande si je suis prête.

....... Tu ne mets pas de cravate ?

...... Non c’est inutile !

Je me hisse sur la pointe des pieds pour effleurer ses lèvres. Il attrape ma taille nous descendons tendrement enlacés.

Dans la salle à manger, la sœur est là, elle s'est changée aussi, une robe chasuble grise qui arrive au genoux un corsage soyeux blanc fermé en haut par la broche.

‘’C’est pas possible, elle s'habille plus vieille que ma mère.’’

Joss regarde sa montre et pose son regard sur sa sœur. ......... Où sont tes parents ? il est midi quarante-cinq !

Au même moment la porte s'ouvre le père et la mère entrent. La mère bien droite, la mine revêche, le père légèrement vouté Elle donne le bras à son mari

...... N'auriez-vous point d'heure ? j'ai précisé midi trente, pas quarante cinq

Je regarde Marie-Astrid, un sourire en coin se dessine sur ses lèvres.

"Etrange, ça à l'air de lui faire plaisir que Joss s'engueule avec les vieux, elle doit aussi avoir un compte à régler avec eux sans pouvoir ou sans oser"

On s'installe comme hier à table. Le couvert est dressé pareil, des serviettes bien repassées, dressées en dôme dans chaque assiette.

Personne ne bouge, personne ne dit rien. Une servante entre avec un plateau de crudités. Elle attend, Joss lui fait un signe de tête, elle repart en silence. J'ai trop envie de rire, ce cinéma me gave. Putain c'est des êtres humains pas des petits chiens qu'on dresse. Joss croise mon regard, son sourcil se lève interrogateur.

Il fait signe à sa sœur qu'elle peut servir. Marie-Astrid sert la mère, prend mon assiette pour me servir

"Oh pourvu qu'elle ne me gave pas." Je lance un appel au secours à Joss, il me sourit. La sœur me tend mon assiette, ouf ! Quelques petits tas bien arrangés, je pourrais les manger.
"Oui c'est vrai chez les bourges c'est comme dans les grands restos, il n’y a jamais rien dans les assiettes."

La frangine se rassoit, la mère prend sa fourchette, tout le monde en fait autant. La mère commence à vouloir parler

Joss ...... Mère laissez-nous déjeuner en paix, je vous prie !

La mère ...... Il me semble nécessaire de mettre certaines choses au point !

....... Ce qui sera fait. Si l'envie vous prend de vouloir y assister alors soyez présente à quatorze heures trente précises au salon, je convie tout le monde à une réunion !

Il replonge dans son assiette. La serveuse vient chercher le plat de crudités une autre amène un grand plat avec la viande et les légumes, elle se poste en bout de table côté porte, et comme personne ne lui a fait signe, elle reste là plantée comme un I

Joss s'adresse à sa sœur, demandant le nombre exact des gens de maisons. Elle semble compter dans sa tête ...... Douze

Pierre-Henri ajoute.......... "Plus les trois à notre service."
Joss réfléchis. Me sentant observée, je tourne la tête, la serveuse est toujours là. On a pratiquement fini notre assiette.

"Oh la pauvre, ils sont dingues dans cette maison !"

 ..... Joss chéri

...... Oui ma douce

Je lui fais un signe de tête en direction de la pauvre fille

Jocelyn sourit à la jeune femme........C'est bon Cécilia vous pouvez disposer, désolé !

Cécilia. .......... Merci Monsieur.

La mère dans un ricanement sarcastique. ........ Tu t'excuses auprès du petit personnel maintenant ?

........ Si vous n'avez aucune déférence envers vos serviteurs, j'ai au côté de ma future, appris la considération pour les petites gens.

La mère me regarde et me demande d'un ton froid qui me met mal à l'aise si Flavia fait partie de notre personnel

...... Oui Madame

Joss ...Contrairement à vous, je ne jette pas le personnel comme de vulgaire objet

La mère ... Tu sais très bien, qu'elle n'entrait pas dans le rang de cette maison !

......... Elle compatissait, elle n'entrait donc pas dans votre cadre, chère Mère

......... Le personnel n'est pas là pour faire du sentiment !

..... N'en faisant pas vous même vous ne pouvez comprendre la mansuétude !

Cette dernière phrase prononcée glaciale, met fin à l'échange.

Un plateau de fromage est arrivé sur la table.

La mère s'adresse à moi, son regard est toujours aussi froid, elle plisse ses gros yeux de crapaud et d'une voix mielleuse qui me fait comprendre qu'elle va me piéger.

........La coutume des présentations ayant été bâclée, parlez-moi un peu de vous.

 "Qu'est-ce qu'elle veut que je lui raconte cette vieille peau ?"

Je la regarde, essaie de sourire, malgré mon pouls qui bat à cent à l’heure, mon estomac se contracte. Je me fais le plus aimable possible ........ Qu'aimeriez-vous savoir ?

....... Que faites-vous de votre vie jeune fille ?

...... Je travaille madame.

..... Une femme se doit de gérer sa maison, pas d'œuvrer à l'extérieur de son foyer.

.... A notre époque, Madame les femmes travaillent.

.... Vous avez un rang à tenir, en vous mariant à mon fils !

Je rougis, Joss me regarde, il sait que je rougis de colère et non de timidité.

..... Mère vous ne gérer pas votre maison, vous gérez mon personnel à la baguette !

....... Du personnel se doit d'être tenu de main ferme !
Jocelyn rit, penche un peu la tête pour bien regarder sa mère dans les yeux et aussi ironiquement que possible

........ Oui mère, comme tous ceux qui passent par vous ! N'auriez-vous pas dû appliquer cette maxime à votre petite personne, avant de demander aux autres ce que vous ne vous imposez pas !

La mère pince les lèvres et ne répond pas. Joss d'une voix radoucie s'adresse à sa sœur et son beau-frère

.......Alexandrine m'a fait part de son désir, de vous avoir à nos noces.

Marie-Astrid me regarde droit dans les yeux avec un grand sourire. ......... Merci très chère amie, vous ne pouviez me faire davantage plaisir.

Pierre-Henri me remercie aussi chaleureusement. Je ne suis pas trop à l'aise devant tant de bla-bla, pour une invitation qui me parait toute naturelle.
La mère ...... Il est dans mon espoir d'y être conviée aussi, jeune fille !
Elle me regarde droit dans les yeux. Je cherche mes mots pour ne pas déborder des bonnes manières

....... Je pense Madame, que vous concernant, c'est à Joss de répondre

La mère ...Joss ?

La sœur ...... Oh mère Jocelyn si vous préférez !

La mère sèchement ...... Occupe-toi de ton fromage, je m'adresse à Mademoiselle !

Elle parle d'un ton froid mauvais. Marie-Astrid baisse le nez dans son assiette. Elle est vexée et ça me fait mal au cœur. Elle s'est prise pour qui cette vieille conne, oh là elle commence à me faire chier.

Joss sourit et s'amuse de cet échange, j'ai peur de clacher, ça commence à bien faire avec leurs grandes phrases de merde. Le rouge de l’exaspération me monte au visage. Je lui réponds sèchement les yeux pleins de colère.

...... Vous avez peut-être des différends avec votre fils, mais ne me jetez pas en pâture au milieu de vos salades, ça ne me regarde pas ! réglez vos problèmes entre vous, et oubliez-moi !

 ....... Vous n'êtes qu'une petite insolente, jeune fille, baissez vos yeux !

...... Non Madame, je ne suis pas votre fille, ni une de vos employées, je ne baisserais certainement pas les yeux devant vous !

Ouf ! J'ai été des plus correcte, je suis écarlate, je la sais. Mon pouls bat à toute vitesse. Elle ne baisse pas les yeux et moi non plus. Je sais que Joss m'observe. D'ailleurs tous les yeux sont braqués sur moi.  Elle aussi est rouge de colère, je l'offense devant toute la famille.

...... Il est évident, jeune fille, que cela ne vous regarde pas, inutile de parler comme une charretière !

A ce mot j'explose de rire. Un vrai rire qui sort du cœur, tous me regardent en se disant mais elle est folle. Joss sourit. Il a compris, ma tension redescend un peu, mon pouls se calme.

La vieille croit que je me fous de sa gueule, ses yeux lui ressortent de la tête, la veine de son cou palpite

...... Votre éducation jeune dame, caractérise bien le milieu auquel vous appartenez !

Et là je vois rouge. Là elle n’a pas le droit, d’une voix ou dénote la bonne éducation, je m’insurge

...... Ce sont mes parents que vous insultez. Vous êtes qui pour critiquer mon éducation ? Je ne vous permets pas. Regardez-vous avant de porter des jugements. Heureusement qu'il y a des gens en dessous de votre condition, pour vous servir, ces braves petits soldats que vous prenez pour des pauvres cons, avec un malin plaisir à faire chier ! Vous êtes qui pour avoir des idées datant du moyenne âge ? Apprenez la vie, avant de vouloir me donner des conseils !

Je m’arrête à bout de souffle et toute tremblante. J’ai envie de me lever et de me barrer de ne plus voir sa gueule de merde. Je croise le regard de Joss je n'y lis rien de bon. Il a son air sévère, personne ne parle, ils ont tous poser leurs couverts il n'y a pas un bruit dans la salle

La mère .... Qui êtes-vous pour m'interdire quoi que ça soit, jeune dame, et d'employer ce ton et ce verbiage avec moi !
Joss..........Alexandrine est ici chez elle, au même titre que moi, je vous demanderai de ne pas l'oublier Madame !

Les paroles claquent dans le silence, je respire un grand coup, je n'ai plus faim je ne mange pas mon fromage.

Doucement du ton qu'il emploi pour me réconforter. ........ Termine ton repas ma douce.
J'ai finis ma phrase tellement en colère que je n'ai pas fait attention que je parlais à sa mère je sais que j'ai prononcé les mots interdits. Je regarde Joss, les yeux pleins de larmes. Il jette sa serviette sur la table, viens me chercher, et m'emmène à la porte, avant de l'ouvrir il se retourne et d'un ton plein de colère

...... Nous réglerons ça cet après-midi mère !

On sort il m'emmène dans notre chambre m'entraîne sur le bord du lit, on s'assoit il me prend dans ses bras. J’éclate en sanglots

....... Je suis désolée Joss, mais elle insulte mes parents

 ....... Je sais ma douce. Ça lui fait du bien d'être remise en place.
Il tente un petit sourire, mais mes larmes coulent et je n’ai pas envie de sourire

........ Allez, couches-toi, et reposes toi. Je reste là.

J'enlève ma robe, me couche en soutient gorge et tanga

On s'allonge sur le lit, en passant il a pris un journal qui parle de vin. Il me prend dans ses bras, met le couvre pieds sur moi, mon pouls se ralentit, je me calme et m'endors.

 Doucement Jocelyn me réveille, il est quatorze heures, il m'embrasse tendrement. Je passe à la salle de bain, attenante à la chambre pour me rafraîchir, j'enfile ma robe, me peigne rectifie mon maquillage. Joss me demande si je suis prête à descendre. Je lui dis oui mais que j'ai envie d'une cigarette, mon paquet est resté dans le salon-fumoir.

Il m'emmène fumer, sa sœur est là aussi, elle feuillette un magazine. Il sort en disant ....... Je reviens ma douce.

Marie-Astrid .......Oh Alexandrine ! Vous m'avez amusée ce midi, je vois que vous vous complétez avec mon frère.

...... Dans quel sens Marie-Astrid ?

 ....... De par vos répliques à Mère !

...... Je peux vous parler en toute franchise ?

...... Mais oui très chère, nos conversations ne dépasseront pas cette porte, je connais trop bien mon frère !

....... Il me semble que vous vous amusez du conflit entre votre frère et vos parents !

........ J'étais très amoureuse d'un jeune homme qui malheureusement n'appartenait pas à notre milieu. On m'a mariée à Pierre-Henri en grande cérémonie. Je n'avais pas mon mot à dire. Mère me commande comme si j'avais toujours six ans

"D'accord, d'accord. Elle prend sa revanche, au travers de son frère "

....... Mère vient d'une vieille famille bordelaise, elle a été mariée à père, c'est comme ça, même si ça ne se dit pas, on est toujours dans cet optique d’union. On s'unit dans notre milieu

Je la regarde et lui souris, lui demande si elle a des enfants ?

....... Oui Anne-Elisabeth 15 ans et Pierre-Jean 17 ans, ils sont en internat sur Bordeaux

Je ne lui parle pas de Choupette. Elle me demande si on veut des enfants, je lui réponds qu'on n’a pas abordé ce sujet encore. Que pour l'instant nous sommes dans les préparatifs du mariage, et les travaux de la maison.

Elle veut savoir où est cette maison, je lui réponds en lui disant qu'elle sera la bienvenue et que je compte sur sa visite avec son mari et ses enfants.

......... Accepteriez-vous que l'on se tutoie ? Nous serons bientôt sœurs.
....... Oui, Oh ! mais oui bien sûr, au contraire.

 ....... Votre robe vous va à ravir, vous avez beaucoup de goûts dans vos tenues vestimentaires.

....... Je pourrais vous aider à être moins strict dans vos choix si vous le voulez.

...... Alexandrine, faites-moi l'honneur de me tutoyer !

...... Oui c'est vrai Marie-Astrid tu as raison, mais toi aussi !

Elle sourit ...... Je ne peux que si tu commences 

..... Ah bon ? Mais pourquoi ? Je suis bien plus jeune, sans vouloir te vexer.

.... Tu es la promise de Jocelyn qui est le maître des lieux. Je ne peux me permettre de prendre les devants. Le protocole et la bienséance ne le permettent pas.

Je la regarde avec des grands yeux. ......... Mais Marie-Astrid nous ne sommes plus au moyen-âge  

On éclate de rire ensemble, la porte s'ouvre sur Joss, qui sourcil levé nous regarde tour à tour, Marie-Astrid se lève et sans façon me prend par le bras pour sortir, en passant devant Joss, elle s'arrête le regarde avec plein de petites étoiles dans les yeux. Il effleure mes lèvres au passage

Les parents sont déjà là, ils attendent debout. La mère regarde Marie-Astrid et la tance d'un ton froid ...... Où sont tes bonnes manières ma fille, à rire comme la bécasse que tu es.

‘’Oh putain ! Si elle dit ça a sa fille, elle n’en pense pas moins de moi"

Elle me fixe, moi sans baisser mes yeux, impertinente que je suis, je soutiens son regard. Joss nous regarde tour à tour, Marie-Astrid pâlit, baisse les yeux, quand Pierre-Henri rentre.

Tout le monde s'assoit autour de la grande table de la salle à manger. Le père, la mère, Pierre-Henri et Marie-Astrid sur un grand côté de la table. Joss m'emmène de l'autre côté tire la chaise, je prends place il se met à côté de moi. On se croirait dans un tribunal, je cherche la main de Joss, qui croise ses doigts dans les miens

La mère nous regarde plein de furie dans ses yeux. " Va te faire voir vieille bique, tu ne peux rien me dire."

Joss ....... Je vous ai réunis cet après-midi, pour vous faire part de mes décisions !

Le ton n'est pas froid, il parle tranquillement, ce n'est pas sa voix chaude, c'est un ton qui dit c'est comme ça et pas autrement !

Il tourne la tête vers son beau-frère et le regarde droit dans les yeux. ..........Pierre-Henri, je te nomme directeur du domaine Gaussien, je resterai l'administrateur.

La mère ......C'est ton père l'administrat ......

Elle n'a pas fini de parler Joss lui coupe la parole d'un ton très froid et la fusillant du regard

....... Je vous prierais de ne pas m'interrompre ! Votre mari, n'a rien à décider dans mes affaires. Qu'il reste à sa place de larve, il me plairait que vous en fassiez autant Madame !

La mère devient rouge, ses yeux de crapauds sortent de sa tête. Elle ne bronche pas, le père a les yeux qui lancent des éclairs

Joss ...... Je reprends, et aimerais ne plus être interrompu. Pierre-Henri je te nomme à la tête des chais, en tant que directeur, tu seras mon bras droit. Seules les décisions importantes me seront soumises. Tu as prouvé tes capacités, je te laisse carte blanche. Ne fais pas d'impairs, ton contrat serait résilié sur le champ, je ne prendrais pas pitié même si tu es marié à ma sœur ! J'attends une copie mensuelle des comptes. Tu géreras le personnel à ta convenance. ..... Tout le personnel, celui de la maison, celui des chais, celui des vignes !

Pierre-Henri........ Tu peux aller tranquillement Jocelyn, tu n'auras aucun regret, je te remercie.

Joss plonge son regard dans celui de sa sœur. ........ Marie-Astrid, ton mari changeant de statut, il serait souhaitable que vous changiez d'appartement. Vous résiderez dorénavant dans le domaine, et non dans une aile ! Tu chercheras un architecte décorateur pour remettre cette demeure au goût du jour. Tu m'enverras les factures, je t'allouerais un budget. Pierre-Henri a besoin d'un bureau pour recevoir les clients, toi d'une maison chaleureuse pour recevoir vos amis et connaissances ! Tes parents prendront vos appartements en échange

Marie-Astrid....... Merci Jocelyn, j'espère être à la hauteur de tes espérances.
Joss lui sourit.  ........... Apprends à vivre sans être sous le joug d'un cerbère, il est temps !

Je vois la mère écarlate, elle va exploser tellement sa colère est saisissable. En coin je souris

Joss à l’intention de sa sœur et son mari. ...... Vous recevrez le salaire en rapport à vos nouvelles fonctions. Je ne gèrerais plus cette maison, et très peu la vie d’ici. Paris me suffit amplement. Vous aurez l'obligation d'administrer votre personnel de maison, et tout ce qui s'en rapporte, comme les factures. Si Alexandrine en exprime le désir, je ferais restaurer l'aile droite ! Suis-je clair ?

Pierre-Henri et Marie-Astrid font oui de la tête, je regarde la sœur, et vois dans ses yeux plein de plaisir et de jubilation. Son mari est pensif. Une grosse responsabilité repose sur lui maintenant. Les vieux n'ont pas bronché. Le père s'est affaissé sur sa chaise. La mère à les lèvres pincées, de rouge elle est passée à livide. 

Joss ....... Marie-Astrid, dans les employés de maison, de qui veux-tu disposer ?

Sans réfléchir, elle répond ceux qu'elle a déjà à son service

Joss......... Pour cette grande maison trois personnes ne sont pas suffisantes, il te faudra garder Victor, et deux autres employées. Réfléchis de qui tu veux disposer, si ce personnel est d'accord pour être sous tes ordres.

Puis se tournant vers sa mère du ton froid, qui dit.   " T'as perdu la vieille"

....... Mère je vous dois dix ans d'internat, les autres années, je subvenais seul à mes besoins. Je vous verserais une rente qui me rendra quitte des dépenses occasionnées par mon éducation de 36.000 € annuel

‘’Oh c'est une belle somme, mais pour eux c'est l'aumône je fais le calcul ça fait 3000€ par mois’’

........ Vous garderez comme personnel le couple que vous chérissez tant ! J'assumerais leur salaire, ainsi je ne les perdrais pas de vue ! Vous subviendrez au reste de vos dépenses !

La mère le regarde interrogative, Joss lui sourit d'un sourire carnassier

.......... Ce couple qui avec votre aide m'a imposé, leur garce de fille dans cette mascarade de mariage. Bien m'a pris de faire un contrat ! Je ne remercierais jamais assez mon ami, de m'avoir conseillé, alors que j'étais dans un abattement total !

La mère à un haut le cœur, elle est hors d'elle. ....... Je ne m'étonne pas de ton langage vu les nouvelles fréquentations que tu as !

........ Une misérable traînée, alcoolique menteuse et cruelle était préférable n'est-ce pas ? Je vous invite à réfléchir aux actes passés. Quand je vous jurais les grands Dieux que je n'étais responsable en rien de son soi-disant état ! quand vous m'avez chassé de cette maison, refusant ma demande de divorce ! Vous n'avez jamais pris le temps d'entendre ce que j'avais à dire.

 ...... Je t'écoutais quand tu venais me faire doléances de tes désagréments.

Joss a repris son ton froid. ........ Vous écoutiez agacée, vous n’entendiez pas, la différence est là ! Aujourd'hui vous recevez le diplôme de bonne mère aimante et affectueuse. Ne vous en prenez qu'à vous !

On frappe discrètement à la porte, Joss regarde sa montre et dit "OUI". Tout le personnel entre sans bruit

Joss...... Ma belle, il te sera confié la tâche de gouverner le personnel, comme tu le fais avec Flavia.

Doucement dans mon oreille .......... Sois plus intransigeante sinon tu te feras croquer.

Je sens le sourire dans sa voix, je le regarde et vois ses petites étoiles qui dansent. Je lui souris, il regarde ma bouche, et m'effleure les lèvres. Sa sœur à un léger sourire.

Joss en s'adressant à l'ensemble du personnel ............. Approchez.

Il se mettent en bout de table en demi-cercle, Joss pousse sa chaise, et croise ses jambes. Il les regarde tous un par un. Je vois un couple un peu âgé, ils sont pâles, très mal à l'aise leur embarras se perçoit dans la pièce. Les gonzesses sans exceptions sont toutes habillées d’une robe noire et d’un tablier blanc noué à la taille.

De ce ton toujours aussi froid. ......... les Sinazis .... Vous resterez au service de Madame Mère ! Sans oublier que je suis toujours votre patron. Dorénavant vous recevrez votre chienne de fille et son bâtard hors de ma propriété ! Si j'apprends qu'elle met un pied ici, vous serez licenciés sur le champ sans indemnités. Vous pouvez disposer et sortir de ma vue !

Je vois tout de suite que c'est ce fameux couple qui est mal à l'aise. Ils sortent sans un mot. Ils n'ont pas levé les yeux une seule fois.

‘’Ça y est j'ai compris ce sont les parents de son ex. Oh putain ! Je n'ai jamais entendu Joss parler aussi vulgairement, je me demande s’il ne le fait pas exprès."

Ça me fait drôle d'entendre des mots comme ça dans sa bouche. Je croise le regard de Marie-Astrid qui se retient de pouffer de rire, je lui fais un sourire timide. Pierre-Henri a le regard qui dit, bah mon vieux tu ne t'en laisses pas compter, tu as ta revanche mon ami !

Le père la mère ont les yeux fixés sur Joss, je vois qu'ils sont hors d'eux. Personne ne bronche

Joss s'adresse aux 13 personnes restantes. Tous se tiennent droits comme des I les yeux baissés

....... A vos noms, faites un pas en avant, vous resterez au service du domaine avec ma sœur et son mari.

Il appelle Victor, la fille d'hier que j'ai vu chez eux et deux autres filles en tablier blanc

Joss...... Vous êtes en droit de refuser ce nouveau poste, dans ce cas j'attends vos démissions d'ici une heure. Nous nous passerons de vos services !

La jeune femme d'hier, lève les yeux sur Joss, et lui dit d'une voix bien claire
.... Je serai honorée de servir Madame et Monsieur Carlier-Boutereaux, puisque vous me faites le privilège de me choisir.

Du coup les deux autres et Victor restent aussi.

Joss.... Bien c'est entendu, je vous remercie, vous pouvez disposer.

Les trois filles et Victor repartent. Il reste 7 tabliers blancs et un couple d'une quarantaine d'années peut être un peu plus, qui a première vue n'en mènent pas large.

"Oh là, là, on se croirait en 1800, les pauvres ils ont tous les yeux baissés. Je comprends pourquoi Flavia dit toujours que je suis une bonne patronne. C'est une maison de dingues ici. ‘’

Joss....... Alicia portez nous le thé ainsi que du café

Alicia. .........Oui monsieur Gaussien de la Maleverne

Joss me regarde. ....... Suis-moi ma douce !

Il m'entraine au salon-fumoir, en m'autorisant à prendre une cigarette, on s'assoit.

......... Ma belle, il nous faut aussi du personnel. Le couple, peut faire office de gardiens dans la petite maison. Au regard de la grandeur de la maison, ça ne sera pas de trop. Je pensais mettre Flavia à la campagne, elle aurait la charge de gérer le personnel pendant nos absences. J'ai toute confiance en elle. Pour Paris, il nous faudra donc une employée de maison. 

...... Mais si elles sont mariées avec des enfants elles ne vont pas tout lâcher pour nous suivre Joss

....... C'est du personnel à demeure, elles n'ont pas toutes des attaches. Juste deux ou trois

...... Mais elles n’ont pas de vie ces filles-là alors ?

...... Ma douce, ce sont les conventions des employés de maison. Souvent placées jeunes parce que chez leurs parents elles n'ont d'autres choix. Ou orpheline et placée dans les grandes familles dès leur plus jeune âge

Il m'explique, la vie des employés de ces grandes maisons bourgeoises ou ça pue le pognon, ou ils prennent les gens pour des cons, les gens qui les servent sans broncher parce qu’ils n’ont pas de porte de sortie, ni d’autre choix

........ Mais vous vivez au moyen-âge, dans un monde d'égoïsme en fin de compte, elles sont tristes, elles ne parlent jamais, ne nous regardent jamais, c'est le bagne votre baraque

Il part d'un éclat de rire chaud et me regarde tendrement. .......... Oui ma douce, Flavia, ne tarit pas d'éloges à ton égard, à toi de faire en sorte que ces nouvelles employées sachent sourire, sans outrepasser leur rang. Tu arrives à gérer du personnel dans ton travail, tu t'en sortiras très bien avec le personnel de maison mon amour !

Tout en discutant j’allume une cigarette. Il se lève me tend la main, m'enlace et m'embrasse à pleine bouche, il me libère et glisse sa main dans le creux de mes reins
....... Je prendrai la parole, et te laisserai ensuite t'exprimer.

...... Qu'est-ce que je dois leur dire ?

.... Que tu les veux moins guindés, que ce n'est pas dans ton optique de gouverne

....... Mais je ne peux pas dire ça devant ta mère

...... Bien sûr que si ma douce, ma mère, n'a pas à décider. C'est toi maintenant et toi seule, qui est représentatrice de mon nom

....... J'ai le trac

....... Tu t'en sors très bien mon amour. Je n'ai aucun reproche à formuler, tu me fais honneur ma douce. Je suis fier de toi

J’éclate de rire ....... Wouahhhhh tu as fumé des feuilles de vignes ou quoi ?

Il part à rire aussi, de ce rire chaud que j'aime, en ouvrant la porte. Tous se tourne vers nous !

Nous reprenons nos places autour de la table,

La mère se tourne sur mon mari ..........C'est une honte, je n'en écouterais pas davantage !

Alors que les deux vieux se lèvent.  ........  Vous avez raison mère, vous pouvez disposer, et rejoindre vos appartements le temps qu'il vous reste pour en jouir. Ne prenez pas la peine de descendre dîner on se passera de votre présence.

La mère lui lance un regarde noir, le père a ce regard sévère et sombre. 

Maintenant je sais ! Je sais de qui Joss et Marie-Astrid tiennent leurs yeux. Tantôt espiègles et rieurs, tantôt sévères et intransigeants. C'est le regard du vieux !

Alicia arrive avec le plateau qu'elle pose au centre de la table

Joss ...... C'est bon Alicia merci.

Elle va rejoindre le groupe qui attend. Jocelyn s’adresse à Pierre Henri

.........Ce soir je vous invite au restaurant, je pense qu'il y a bien longtemps que vous n'êtes sortis. Marie-Astrid, j'aimerais que tu prennes enfin tes responsabilités et que tu ne te laisses plus guider par ta mère ! Elle a fait son temps, à toi de prendre la relève

........ Je te remercie grandement Jocelyn, pour ton obligeance.

....... J'essaie de te restituer ta place ! 

Elle se lève et là je reste sur le cul, elle s'approche de son frère et vient l'embrasser. Il sourit

...... Marie-Astrid, heureusement que ta mère n'est pas présente, tu la désobligerais
Marie-Astrid rit de ce rire bourgeois, mais dans ses yeux on peut lire une certaine peine. Joss se retourne sur les employés qui se sont mis en ligne toujours droits comme des I les yeux baissés.

Pierre-Henri ...... Jocelyn me permets-tu de disposer ?

...... Oui mon ami, je te rejoins avec les contrats à signer, mon avocat m'en a fait trois exemplaires ! Tu prends tes fonctions dès à présent.

Pierre-Henri vient vers moi, prend ma main et la porte à sa bouche sans me toucher

Brr ça m'énerve, il ne peut pas me faire la bise comme tout le monde ou me serrer la main. J'attends qu'il sorte et le dit à Jocelyn. Marie-Astrid me regarde comme une martienne. Je croise son regard

..... Bah c'est vrai quoi. Je n'ai pas l'habitude !
....... Ma douce je lui en parlerai, après tout, vous serez bientôt de la même famille, cette famille qui s'arrête à Marie-Astrid et sa descendance. Je ne veux en aucun cas que tu aies de rapport avec le reste.

Se tournant vers sa sœur............ Marie-Astrid, peux-tu servir ?

Marie-Astrid nous sert le café, et me tend l'assiette de petits fours secs. Je prends un petit gâteau et la remercie. Joss prend le temps de boire son café. Les gens de maison sont toujours là, ils n’ont pas bougé d’un pouce. J'avale mon café sans aucune gêne. Je sais que la mère est dépassée par mon attitude, mais je m'en fou, pas que je veux lui marcher dessus, non, c'est une personne âgée, j'ai le respect. Mais je suis moi et c'est tout ! tous leurs ridicules simagrées me gave.

Joss recule sa chaise, se tourne vers les gens qui attendent le verdict. Il croise ses jambes, laisse passer quelques secondes, il les regarde tous un par un et de ce ton qu'il emploi avec Flavia

..... Deux d'entre vous resterons ici pour suppléer au service du domaine. Je vous donne cinq minutes pour vous décider.  Paul et Françoise, vous resterez attachés à mes services !

Les tabliers blancs se concertent à voix basse, Joss me sert un café et rempli aussi sa tasse. D'un ton qui impose, mais plus gentiment

Joss ...... Vous êtes-vous concertés ?

Le tablier blanc de l'entrée répond .........Oui Monsieur Gaussien de la Maleverne, Ginette et moi restons au domaine

 ...... Bien Louise, vous pouvez disposer toutes deux.
Il attend qu’elles sortent et s'adresse aux cinq restantes et au couple.

...... En vue de ma prochaine union avec Mademoiselle, nous avons acquis une demeure dans le sud-ouest. Celles qui désirent être à notre service, avancez d'un pas. 

Les cinq tabliers restants et le couple s'avancent. Je pousse un soupir, bah ouais c'est vrai ils ne me connaissent pas ! Mais bon ils doivent se dire, ça ne peut pas être pire qu'ici (sourire)

..........Paul et Françoise, pourriez-vous me regarder ?

Je note au passage qu'il les appelle par leur prénom, pour l'autre couple il a dit "les "

Le couple lève les yeux et regarde Joss, la femme à l'air angoissée. J'en profite pour les dévisager. Ils ne détournent pas leur regard d'un cil, ils sont impassibles, le visage fermé.
......... Je vous propose la place de gardiens, plus quelques tâches attenantes. Une maison sera mise à votre disposition. Où en est votre fille dans ses études

Paul. ........ En terminal Monsieur Gaussien de la Maleverne

.......... Parfait, il y a un lycée et une fac aussi, vous pourrez donc l'inscrire là-bas dès fin juin !

Paul et Françoise de concert ........... Merci Monsieur Gaussien de la Maleverne.

........ Restez là, je veux que vous entendiez la suite. 

Je sens la femme se détendre et pousser un léger tout léger soupir de soulagement, je suppose. Pauvre femme, pauvres gens dans cette maison qui est pire que le purgatoire. Je pense à la vieille bique qui a fait tant souffrir l'homme que j'aime. Qui n'a aucune considération pour les gens qui l'entoure, même pas pour sa fille. 

S'adressant particulièrement aux tabliers blancs Jocelyn continue .............Vous serez sous les ordres de ma femme, qui a quelques mots à vous formuler ! vous serez gérez par Flavia, qui est à mon service à Paris. Une de vous devra venir la remplacer, et restera à notre service à Paris, ou en Province lors de nos déplacements.

Il se tourne vers moi, et me souris comme pour m’encourager. ......A toi ma douce.

Je m'éclaircis la voix, je sens que je rougis légèrement. Marie-Astrid à les yeux rivés sur moi. Je ne suis pas à l'aise, ce ne sont pas mes collègues de boulot, je ne les connais pas ces gens. Flavia vit dans notre intimité c'est plus facile. Allez, je me lance

...... Bonjour Mesdames, bonjour Paul.

Un chœur me répond. ........ ‘’Bonjour Mademoiselle’’

J’ai envie de sourire et continue ....... Il serait plus agréable lorsque je vous parle que vous me regardiez,

Tous ensembles lèvent les yeux, on a l'impression qu'il y a un gong qui leur dit de faire ci ou ça, ils sont tous en cadence. Je rougis et souris en même temps. J'ai sept paires d'yeux qui me fixent. Je leur fais un grand sourire, et cherche mes mots. 

.......... Je n'ai pas pour habitude de vivre dans l'austérité, et l'indifférence des gens qui m'entourent et me servent, aussi je voudrais, j'aimerais ...........

Et là je bloque, je lance un S.O.S à Joss qui reprend la parole, d'un ton assez sec comme il parle à Flavia

..... Ce que ma future épouse, essaie de vous expliquer, c'est qu'elle aime parler avec le personnel, s'inquiète de savoir si vous serez bien parmi nous. Mademoiselle est humaine et prend en considération ses employés. Il est hors de question que vous profitiez de ses largesses, comme de sa gentillesse, vous lui devez respect et déférence. Ma femme sera votre patronne, mais ne vous y trompez pas, je veillerais, ne vous avisez surtout pas à outrepasser vos fonctions ! Flavia viendra se joindre à vous, elle aura la responsabilité du personnel de cette maison ! Vous pouvez pour celles qui connaissent Flavia, lui téléphoner et prendre des renseignements sur notre manière de vivre. Si vous êtes en accord avec vos nouvelles fonctions, qui seront pour début août, vous donnerez votre réponse à ma future femme. Sinon j'attends votre démission. Vous pouvez disposer. 

Les tabliers et Paul sortent sans un bruit.

Je pousse un gros soupir, et mets ma bouche en O, Joss sourit et dépose un baiser sur mes lèvres. Il se lève sa sœur aussi, allez je me lève.

...... Marie-Astrid je te confie ma douce, pour le reste de l'après-midi. Ne me la fait pas fumer outre mesure, les deux de ce matin, tu iras le raconter à ton personnel, pas à moi.

Son ton est mi moqueur mi sévère. Il m'enlace et m'embrasse à pleine bouche. Rho ! Devant sa sœur, j'ai du mal à répondre à son baiser, il s'écarte, son sourcil interrogateur s’arque. Il lève mon menton, nos regards se croisent, une douce chaleur inonde mon ventre, je me sens rougir. Il pose un baiser sur mes lèvres entrouvertes et sort.

Je me retourne vers Marie-Astrid......... Désolée

Souriante ........Si nous avions pu avec Pierre-Henri nous exprimer comme vous, peut-être serions-nous un couple plus amants qu’amis.

Marie-Astrid m'entraine vers le salon-fumoir, elle m'offre une cigarette et me regarde longuement. Je n'ose pas parler, ni bouger

........ Je vois mon frère très amoureux Alexandrine. Je le sais aussi très dur, comment faites-vous ?

Je souris. ....... Je m'accommode, ça nous arrive de ne pas être d'accord, alors le ton monte (je souris, pensant à mes pauvres fesses)

....... J'ai déjà vu Jocelyn entrer dans de véritables colères, comme le jour où il a rendu visite à nos parents pour annoncer son divorce.

....... Oui je m'en doute !

Je ne sais pas trop quoi lui dire, mais elle me parle de mon chéri, alors je prie pour qu'elle continue.

...... En partant il les a menacés, leur disant. .......Je prendrais le temps qu'il faudra mais je vous écraserais. Je vous invite à réfléchir à vos actes passés.

Elle tire sur sa cigarette continue ........Je pense que c'est à ça qu'il faisait référence quand il s'est adressé à mère,

Je la regarde éteindre sa cigarette, direct elle en allume une autre.

 ...... Son entreprise à Paris est me semble-t-il importante, il est à la tête d'un véritable empire

Je sens de l'amertume dans ses paroles, j’essaie de la réconforter ...... Je pense que c'est pour cette raison qu'il a nommé Pierre-Henri directeur

Elle se ressaisit tout de suite, et me sourit, mais je vois bien que ses yeux sont tristes. Pour changer de conversation je lui pose une question idiote, mais qui la détourne de ses pensées.
...... J'ai remarqué que vous aviez les mêmes yeux avec Jocelyn

Elle me sourit, elle a compris. ............Chère amie, vous n'êtes pas comme dirait mère de notre monde, mais vous êtes une personne fort intelligente, de plus la gentillesse se lit dans vos beaux yeux

...... Merci, mais je pensais que l'on se tutoyait  

....... Tu as raison ma très chère future sœur. Pour en revenir à nos yeux, père et mon oncle avaient et ont les mêmes yeux que mon grand-père. Grands noisettes, tirant sur le vert. Parait-il qu'ils changent de couleur selon le sentiment que nous portons. Les tiens aussi, d'ailleurs. On y lirait presque tes pensées

Elle met sa main devant sa bouche et rit.

‘’Hé merde encore une qui me le dit, je vais finir par mettre des lunettes’’

..... Quand je suis contrarié Joss le voit tout de suite

Et moi je ris sans mettre ma main.

........ Je me délecte de ta franchise, et de ton élégance naturelle, dans notre monde nous sommes cérémonieux. Je trouve mon frère bien plus aisé dans ses paroles et ses manières, même s'il a gardé et c'est tant mieux toute sa prévenance

Hou là, là ! Elle emploie de ces mots, bon j'ai bien compris ce qu'elle voulait me dire, mais c'est vrai qu'ils en font des chichis pour pas grand-chose

.... J'ai fort apprécié la manière de t'adresser au personnel de maison, avec ce naturel qui confère la générosité. Ici il est inconcevable de dire merci ou s'il vous plait au personnel, mère ne l'accepterait pas.

...... Oui mais maintenant que tu es à ta propre charge, à toi d'agir comme tu as envie. Tu sais au travail, je suis responsable d’un groupe d’employées, je trouve qu'en étant sympathique avec, elles rendent du meilleur travail, qu'en leur gueu...heu désolée (je me sens rougir) qu'en les prenant de haut

....... Oui c'est fort possible, mais nous n'avons pas à nous plaindre de notre personnel, ils sont sans problème

..... Ils sont tristes, ils ne nous regardent pas, sauf si on s'adresse à eux. Avec Flavia nous avons des crises de fou rire. Je fais couler mon bain toute seule, je mange dans la cuisine avec elle. Je pars du principe que ce sont des gens qui travaillent contre un salaire, bah moi aussi je suis employée et je travaille pour un salaire. Ils sont sur le même pied d'égalité que moi

Elle me regarde comme si je descendais de mars. Je ris à gorge déployée et sans retenue

.......Nos mondes sont totalement différents, je ne me vois pas manger à la cuisine avec les gens de maison.

...... Non mais pourquoi ne pas aller chercher un verre d'eau toute seule à la cuisine, tu te lèves pour sonner, bah tu peux te lever traverser le couloir et aller chercher ton verre d'eau à la cuisine, en passant tu demandes si tout va bien. Ils verront que tu es humaine

....... Tu aurais tant de choses à m'apprendre

...... Mais toi aussi, je ne sais pas former mes phrases comme vous, des fois je ne comprends même pas les mots que Jocelyn emploie

On éclate de rire, elle se lâche et comme dirait sa mère elle rit comme une baleine.

........Voudrais-tu me parler de son père ?

 ...... C'était un très bel homme, Jocelyn est tout son portrait. Homme autoritaire, intransigeant mais généreux. Il prenait Jocelyn le plus possible. Il habitait l'aile droite, étant le cadet de père. Père et son frère sont à l'opposé, père est sans caractère. Les frères se disputaient souvent. Mon oncle disait ce n'est pas à ta femme de régenter ta vie.

On allume une cigarette, juste à ce moment-là Joss rentre dans la pièce

..... On vous entend rire du hall d'entrée mesdames.

...... Bah comme ça tu sais où on est !

...... Tu en es à combien de cigarettes aujourd'hui

Je le taquine ....... Heu je ne sais pas, un peu plus que ça

.......Nous en parlerons ce soir !

Il se tourne vers sa sœur...........j'ai réservé pour vingt heures

........ Ne fâche pas Alexandrine, elle fume bien moins que moi, et en plus je l'entraine !

....... Je pense qu'elle est suffisamment grande pour ne plus se laisser entrainer, ne t'en occupe pas s'il te plait Marie-Astrid

Je me sens mal.  "Oh merde il va me faire chier pour trois clopes de plus dans une journée, alors qu'hier je n’ai pratiquement pas fumer"

M.A. ...... Faut-il se changer ?

Joss ...... Non tu es très bien ainsi !

Il se tourne vers moi et me demande si je veux aller faire un tour dans les jardins. Je lui dis oui. Sortir de cette baraque confinée et austère.

Il regarde sa sœur et lui dit ..............A plus tard. Lui faisant comprendre de ne pas nous suivre.

Nous nous promenons main dans la main, il m'explique qu'il est désolé, nous partirons demain dans la matinée. Il a vu les gens de maison, tout le monde est d'accord, pour nous suivre à notre résidence. Que je devrais choisir celle qui remplacera Flavia. Qu'il a téléphoné à Michel pour lui dire qu'il aille chercher les clés à l'agence, que nous le verrons dans l'après-midi, en arrivant. Je me détends il parle de tout et de rien. Nous marchons depuis bien une demie heure quand d'un coup

....... Je pense qu'aujourd'hui tu as outrepassé l'autorisation que je t'avais donné à ne fumer que cinq cigarettes Alexandrine

...... Rho hier j'en ai fumé deux alors ça revient au même

...... Non ma belle, ça ne marche pas comme ça

........ Bon tu ne vas pas me galérer pour une cigarette de plus

..... Baisse d'un ton !

....... Bon ça y est tu vas chercher la merde, alors que je suis déjà sous pression

..... Ne commence pas, change de ton !

 ....... Et voilà

Joss ...... Il est regrettable que tu n'aies pas de mémoire. Je t'en ai parlé si tu dépasses ton cota tu seras fessée. Je pense que je vais t'interdire complétement de fumer, l'appartement empeste la cigarette à plein nez.

Je lui lâche la main et en colère.

...... Mais t'es qui pour m'interdire de fumer. Interdit ce que tu veux à ta mère ta sœur ou qui tu veux, mais tu n'as aucun droit sur moi.

....... Si ma douce, n'oublie pas que nous allons nous marier. Et si je veux t'interdire de fumer, tu ne fumeras plus

En attrapant mon menton, il me fixe, et rajoute .......... As-tu compris ?

D'autorité il reprend ma main. J'ai le bas ventre qui fait des vagues, une suée qui monte. J’ai essayé de me contenir dans sa famille de merde, stressée et tendue comme un arc et voilà le remerciement.

Joss s'assoit sur le bord du lit, en m'entrainant par la main. Je me sens devenir livide.

‘’Oh non, ça faisait tellement longtemps ce n’est pas possible ce truc merde alors !’’

Je suis debout entre ses jambes écartées, il tient mes mains, j'ai le cœur qui bat à 100 à l'heure.

Joss ...... Alors combien en tout ?

Je fais celle qui réfléchis et en oublie quelques-unes ..........quatre ce matin une avec toi, et cet après-midi deux seulement, quand tu es rentré c’était que la deuxième. Je te le promets.

En lui disant je sens que je rougis, je baisse les yeux je ne veux pas qu'il voit que je mens. Il lâche mes mains
Joss ....... Plus celles que tu oublies, baisse ta culotte !

 ....... Oh non Joss s'il te plait

  ...... Si je te dénude, la fessée sera doublée, tu le sais ça !

Je commence à sentir les larmes piquer mes yeux, je commence à avoir chaud, je le supplie

.... Ne fais pas ça Joss, s’il te plait. Je suis fatiguée

 ....... J'attends Alexandrine.

Je me décide, je me dis il va taper fort, au restaurant je vais être mal, ils vont s'en apercevoir, il me fait chier.

  ...... Tu es prête ?

Je fais oui de la tête, il lève ma robe, et me bascule sur ses genoux. Il me tient serré à la taille je ne peux pas bouger, je ne peux rien faire. Une première claque atterrie sur mes fesses elle est supportable, il ne claque pas fort, je me détends, je respire mieux. Il me remet debout, se lève, redresse mon menton

.........Celle-ci pour te faire comprendre que vu ta santé actuelle, j'aimerai autant que tu ne fumes pas. La prochaine fessée pourrait te chauffer plus. Et ne t'avise pas à me mentir à nouveau ! Maintenant prépare-toi, nous allons partir.

Je file à la salle de bains, me recoiffe, retouche mon maquillage, mon pouls se calme. Je me détends

Au restaurant nous passons une soirée agréable. Les hommes parlent entre eux, Marie-Astrid et moi, rions de bon cœur, je sens sa sœur se libérer d'années de rigueur. Elle espère fortement que j'accepterais que l'aile droite du manoir soit refaite et que je viendrais passer quelques vacances avec elle. Elle me demande de l'aider à s'habiller autrement. Nous nous promettons de nous téléphoner. Je lui demande si elle a internet, elle répond Pierre-Henri dans son bureau, mais il n'est pas convenable qu'elle s'en serve. Nous rions de ça, nous rions de tout, j'ai trouvé une amie !

Nous rentrons vers minuit, avec Marie-Astrid nous nous faisons la bise. Pierre-Henri me fait son chichi main

Joss me prend par la main, nous montons dans notre chambre. Je file à la salle de bains, fais couler un petit bain pour me tremper dedans. Je me démaquille, brosse mes dents. Dans la chambre Joss n'est pas là, je me couche et l'attends.

Je m'endors.

Un léger souffle sur ma figure, un baiser sur mes lèvres me réveille. Je vois deux yeux rieurs devant les miens. Je l'attrape par le cou, et presse ma bouche contre la sienne, en lui caressant le dos. Nous faisons l'amour

Je saute du lit, me prépare, remets mon jeans pour la route, Joss aussi

Nous arrivons à la salle à manger, Marie-Astrid, déjeune seule, je m'approche et l'embrasse comme si c'était mon amie de toujours. Elle salue son frère. Nous nous asseyons, Joss me sers mon déjeuner et me tartine un petit pain au lait

 ...... Un seul Joss s'il te plait

....... Je m'en doute ma belle, c'est sûr que ça passe moins bien qu'une blonde

....... Rho c'est bon ! On en a parlé hier, tu ne vas pas me le seriner dix ans

Je ne fais même pas attention à Marie-Astrid qui me regarde avec ses yeux de martienne, je suis tournée vers Joss et lui vers moi, il a son regard à faire chier le monde. 

........ Doucement ma belle.

 ...... Alors laisse-moi déjeuner tranquille.

Je sens que la colère ne va pas tarder, je prends le petit pain qu'il me tend et sans dire merci je croque dedans

 ...... Bon appétit ma douce !

........ Ouais merci !

D'un coup je lève la tête et vois celle de Marie-Astrid qui regarde son frère, stupéfaite

.......... Si je peux me permettre, j'affectionne tout particulièrement Alexandrine, qui est charmante et naturelle

Joss sourit à sa sœur ........ Ah pour être naturelle, elle est naturelle, n'est-ce pas ma douce ?

..... Bah pour ta punition de me chercher dès le réveil tu peux me tartiner un autre petit pain

Je lui parle sur cet air, coquine impertinente. Il éclate de rire. Je hausse les épaules, quand un tablier entre dans la salle, elle nous regarde comme si on descendait de la lune. Je crois que c'est la première fois qu'elle entend rire dans cette maison

Joss ...... Oui Bénédicte ?

 ...... Je venais voir si Mademoiselle et Monsieur avait tout ce qu'il fallait

Joss se tourne vers moi son sourcil interrogateur

..... C'est gentil Bénédicte nous avons tout ce qu'il faut merci

La fille devient toute rouge, et reste plantée là comme un I, je ne m'occupe plus d'elle j'ai dit ce que j'avais à dire.
Joss ....... Vous pouvez disposer

Bénédicte...... Merci monsieur Gaussien de la Maleverne

..... Rho c'est pénible ce truc-là !

..... De quoi mon ange ?

...... Bah qu'elles restent plantées comme des tiges raides

...... A toi de leur dire qu'elles peuvent repartir à leur besogne

...... Mais non quand je dis un truc à Flavia elle n’attend pas

..... Parce qu'elle a pris l'habitude avec toi ma douce

...... Ouais bah elles perdront l'habitude aussi parce que ça va me gav.... Heu m'énerver.  

On finit de déjeuner, Joss me laisse fumer une cigarette avec sa sœur et va rejoindre son beau-frère.

 Avec Marie-Astrid nous discutons. Elle me demande comment est notre future maison. Comment je verrai la décoration d'ici.

Je l'aide dans quelques choix, lui dis que je pourrais venir si cela lui fait plaisir. Tout de go je lui pose une question qui me tarabuste un peu.

...... Marie-Astrid, j'aimerai te poser une question mais je ne sais pas si cela ne va pas te déranger.

..... Pose chère amie, je répondrai en toute sincérité.

..... Quand tu es assise, au fauteuil, à table ou autre, et qu'avec Joss on rentre, systématiquement tu te lèves, ou si Joss se lève, tu te lèves aussi, ça m'a interpellé

....... Jocelyn est le maître des lieux, nous ne sommes que ses serviteurs, ma chère, et même si mon frère n'est pas présent, que tu es seule, je me dois de me lever pour t'accueillir.

Je la regarde avec mon air d’abrutie finie. "Mais c'est des dingues, mais carrément au 21e siècle !"

 .... Ecoute Marie-Astrid, nous ne sommes plus au moyen âge, nous sommes sur un pied d'égalité, je ne veux pas que tu te sentes inférieure parce que j'épouse ton frère.

A son tour, elle me dévisage, je vois comme de la tristesse dans son regard. Je lui souris, me lève et vais l'embrasser. Elle me sert dans ses bras, d'un geste ou je sens la tension tomber. Pour ranimer ses petites étoiles je lui dis avoir envie d'un café. Elle se lève pour aller sonner

...... Oh non ! Marie-Astrid, allons à la cuisine, je voudrais voir mon futur personnel.
Elle me regarde avec son air de martienne. Je prends le parti de rire, mets mon bras sous le sien et l’entraine. La cuisine est vieillotte, comme le reste de la maison. Il y a trois tabliers blancs une à l'évier deux autres épluchent des pommes de terre.
En nous entendant entrer, elles arrêtent leur travail les deux assises se lèvent. Elles restent toutes les trois figées.
"Oh merde ! Elles bloquent."

Bon je prends mon courage à deux mains, et malgré mon pouls qui s'accélère je me décide 

..... Bonjour Mesdames.

Les trois ensembles. .......... Bonjour Mademoiselle.
......Nous ne nous connaissons pas, qui va venir travailler pour nous ?

Celle de l'évier lève légèrement les yeux vers moi, et prend la parole
..........Cécilia, le couple Paul et Françoise, Hortense, Martha, Pauline, et moi Mademoiselle.
..... Ah, et vous vous appelez comment ? Et ces gens sont où ? 
........ Olga Mademoiselle, les autres sont à leur emploi
..... On peut aller les chercher ? 
La fille de l'évier regarde les filles qui étaient assises, la plus âgée sort et revient quelques minutes après avec les autres.
Entre temps j'ai demandé si nous pouvions avoir du café. Je pousse le cageot d'épluchures et le saladier ou sont les légumes épluchés, et m'assois sur un banc, je regarde Marie-Astrid avec un grand sourire pour l'inviter à en faire autant. En moi je ris, je ne la sens pas trop à l'aise
L'autre tablier blanc s'empresse de nettoyer la table. Olga me regarde avec des grands yeux apeurés. Je lui souris aussi.
Les autres arrivent et se plantent devant le plan de travail face à la table. En concert tous les tabliers blancs et l'homme

........ Bonjour Mademoiselle.

.......... Bonjour Mesdames, bonjour Paul. Qui est qui, j'aimerai que vous vous présentiez !

Une à une elles se présentent. Le couple Paul et Françoise en dernier.
 .... Qui connait Flavia ? 
Le couple, Hortense, Olga et Marta me disent qu'ils la connaissent bien, qu'ils ont travaillé avec elle durant plusieurs années.
.........  Lui avez-vous téléphoné, comme Jocelyn vous l'a recommandé ? 
Une des filles qui était assise nous amène notre café, elle ne sait pas trop si elle doit le servir là. Elle est avec son plateau à la main et attend
.....Vous pouvez le poser, nous le prendrons là !
En rougissant elle pose le plateau sur la table. Marie-Astrid nous sert.
En tournant mon café, je les regarde, et redemande s'ils ont téléphoné à Flavia
Martha. .......... Oui Madame, Flavia, nous a confirmé votre générosité. Nous sommes heureux et fiers de pouvoir vous servir.
Je lui fais un grand sourire, quand Jocelyn entre dans la cuisine, le sourire aux lèvres.
......... Je me doutais que tu serais là, à boire un café ma belle !
Tout le personnel ensemble............ Bonjour Monsieur Gaussien de la Maleverne. 
....... Bonjour Mesdames, bonjour Paul
..... Bah oui, je voulais faire connaissance avec les gens qui vont travailler pour nous, mon chéri
Joss............ Martha, donnez-moi une tasse !
Martha se précipite pour le servir. Elle n'a pas l'air de comprendre ce que fait son grand patron. On pourrait presque sentir la crainte qui enveloppe le personnel de voir le maitre des lieux dans cette cuisine
Joss. .......Ai-je coupé une conversation ma douce ? 
 .... Non, on vient juste d'arriver. 
Jocelyn avale son café d'un trait, se penche sur moi, effleure mes lèvres.
........ Veux-tu déjeuner ici ce midi et nous partons après, ou veux-tu partir maintenant ?
......... Non on peut déjeuner ici, et partir après
........... Bien ma belle, alors à tout à l'heure !
Et il repart. Sans manière, je me ressers un café, en propose un à Marie Astrid et la sert. J'allume une cigarette. 
Marie-Astrid me regarde effarée, j'éclate de rire
............ Marie-Astrid cool ! Tu es chez toi, je suis chez moi. Cette cuisine fait partie de la maison non ? 
........ Oui tu as raison
Elle s'allume aussi une cigarette en riant. Plutôt en gloussant comme dit la vieille.
Les employées sont toujours là, raides comme des piquets
......... Bon écoutez, si vous avez téléphoné à Flavia, vous savez comment je fonctionne. Alors ne restez pas comme des piquets. Chez nous vous avez le droit de parler, de rire, de pleurer si vous êtes fatigués. Vous avez le droit de vivre. Vous n’êtes pas au bagne.
Je tire sur ma cigarette et les regarde tour à tour. De leur tête ils me font un petit hochement.
......... Quand vous amenez heu .... Je ne sais pas, le café par exemple, pas la peine de rester planté jusqu'à ce que je vous dise c'est bon. Si quelque chose ne va pas, je saurai vous le dire dans la minute qui suit. Sachez aussi que si j'ai envie d'un café, d'un verre d'eau, je me déplace. Le temps que je vous appelle, que vous repartiez, reveniez avec ma demande, bah heu. ........ Je n'aurai plus soif. Vous comprenez ? 
Ensembles ils répondent ....... Oui Mademoiselle
Sur ma lancée j’explique du mieux que je peux mon fonctionnement ....... Il m'arrive de faire couler mon bain seule, ou de ranger mes affaires, alors ne pensez pas que c'est parce que vous faites mal, mais sachez que je suis comme ça. Je travaille moi-même, et je pars du principe que vous n'êtes pas mes bonnes, mais simplement des gens comme moi qui avez besoin de travailler pour manger. 
Je les regarde, leur visage se détend au fur et à mesure que je parle. Je leur donne la confirmation de ce que Flavia leur a certainement dit au téléphone
.......... Sur ce Je vous souhaite une bonne journée !
Ensemble. .......... Merci Mademoiselle !
Avec Marie-Astrid nous allons faire un petit tour dans le parc, nous fumons une cigarette et nous dirigeons à la salle à manger pour le déjeuner. Les deux hommes nous attendent en sirotant un apéritif. 
Joss me sourit, je lui rends son sourire en mettant ma bouche en O, il vient effleurer mes lèvres. Nous nous mettons à table. Les vieux ne sont pas là, je respire. Le repas est animé.
Avec Marie-Astrid nous rions comme des gamines. Même Pierre-Henri sourit. Sitôt le repas terminé, nous prenons un café, et faisons nos aux revoir au couple.

Je promets à Marie Astrid de revenir dès que possible, on s'embrasse en se serrant dans les bras.

Nous reprenons la route. Joss veut être en fin d'après-midi à la propriété.

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