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Alexandrine, cette étrange rencontre
15 juillet 2001

Juillet

La Bretagne est loin derrière. J’ai repris le travail depuis un mois. Je récupère doucement Je me réveille de ma torpeur.

Ce n’est pas la forme olympique, mais c’est mieux que c’était.

Avec Jocelyn, nous ne reprenons pas nos anciennes habitudes. Je coupe court à ses invitations. Je le vois le dernier samedi de juin. Je ne dors pas chez lui, il vient me chercher, m’emmène au restaurant, faire une balade et me dépose devant chez moi.

Je fais en sorte qu’il ne m’approche pas, qu’il ne prenne pas ma main, je ne supporte pas, de suite ça me hérisse le poil. Je le laisse parler, sans répondre ou si peu.

Psychologiquement je n'arrive pas à passer un après-midi entier, ou, à dormir chez lui. Je suis bloquée.

Au bureau, Marie m’oblige à revenir au self, à me nourrir. Je grignote plus que je mange. Souvent je prends une entrée et un dessert, ou alors que le plat. Je n'arrive pas à faire un repas complet. Je fume moins, et bois moins de café.

Avec Marie, quelques rares fous rires reprennent. Je sais que souvent elle m'observe. Elle voit que je ne suis plus la même. Je ne ris plus comme avant. Je suis souvent absente les yeux dans le vague. Je n'arrive pas à me concentrer sur une longue conversation. 

Les grandes vacances approchent. Phil a renouvelé son invitation me disant que l'air de la mer me ferait du bien. Que chez mes parents je serai bien, mais avec tous mes neveux et nièce en Normandie, je ne vais pas me reposer comme il faudrait. 

J’argumente, prétextant que je ne peux pas prendre de jours en même temps que Marie

Le premier samedi de juillet, Joss m’invite disant que nous ne nous verrons pas ni en juillet ni en août. Je me décide à dormir chez lui, tout en restant sur la défensive. Je me préserve le plus possible.  

Je ne rigole pas, je n’en ai pas envie, surtout avec lui. Je le vois songeur. Je ne peux rien faire pour lui. J'essaie déjà de me reconstruire.

Pendant notre séjour à Concarneau, j'ai pris des couleurs. Mon teint s'est un peu hâlé.

Quand je suis rentrée de Bretagne, le lundi matin au bureau avec Marie on s'est embrassées. 

....... Oh Alex tu es magnifique, tu as de belles couleurs, tes yeux ne te mangent plus le visage, tu as bonne mine

Je lui souris, et sert le café qu'elle a préparé en arrivant.

...... Bon maintenant, il faudrait que tu reprennes un peu de poids. Allez, on va te requinquer. Phil, a dit qu'il te ferait manger à la petite cuillère sur ses genoux, et que tu mangerais tout.

Elle est allée voir le directeur, demandant que j’aie mes jours avec elle, qu’il ne fallait pas que je sois seule. Il a acquiescé

Je souris à cette idée. Marie éclate de rire. 

Depuis plusieurs jours, je vois que Marie veut me dire quelque chose. Elle a plusieurs fois essayé sans succès. Elle essaie, de me sonder à chaque fois. Elle essaie de me demander ce qui s'est réellement passé avec Joss.

Je réponds inlassablement, on s'est engueulés très fort ! Que pourrais-je lui dire d’autre ? L’impensable serait mis en doute.

Ce matin, enfin elle se libère 

....... Comment te sens tu Alex ? 

....... Bah, écoute, pas trop mal.   

.... J'aimerai bien parler d'un truc avec toi, mais c'est un peu difficile 

....... Marie ça fait plus de 10 ans qu'on se connait, et tu ne peux pas me parler comme la sœur que je suis, non ? 

Marie nous ressert un café, allume une cigarette, j'en fais autant et attends qu'elle se décide !

Elle tire sur sa cigarette, elle n'ose pas continuer ou alors cherche ses mots, je ne sais pas.

Je me demande ce qu'elle veut me dire, je n’en ai aucune idée. Peut-être veut-elle annuler les vacances.

 ...... Marie vas-y, tu sais il n'y a rien qui peux me faire plus mal, qu'il y a cinq mois. 

Ça l'encourage. Elle se décide, et en me regardant dans les yeux, elle me raconte.

..... Bon voilà justement c’est à ce propos. Quand tu as été si mal, quand j'ai vu que ça durait, j'en ai parlé à Phil. Quand j'ai vu que ça prenait de l'ampleur, que je t'invitais et que tu refusais, que tu pleurais sans t'en apercevoir. J'ai dit stop. Avec Phil on a cherché une solution. Un soir Phil a invité Jocelyn à boire l'apéro. On lui a demandé ce qui se passait entre vous. Joss lui a répondu

..... Nous avons eu une terrible dispute et depuis Alex ne veut pas me voir, ni me prendre au téléphone

Phil lui a redemandé ce qui c'était passé, mais il n'a pas répondu, il a fait un geste de la main.

Phil s'est mis en colère, et lui a dit, je t'ai présenté Alex parce que c'est une fille bien. Elle a trimé pour en arriver là où elle est aujourd'hui. Il ne faut pas que tu confondes ta salope de Monique avec Alex, elles n'ont rien à voir. Alex était une fille pleine de vie tout en sourire, tu l'as complétement éteinte. Nous ne la reconnaissons plus. 

Elle sourit et continue ...... Joss ne disait rien, Il était livide, je crois qu'il n'avait jamais vu Phil en colère comme ça !

Je la regarde étonnée. Bon je savais bien que ça venait d'eux. J'ai le souvenir de ce samedi ou ils nous ont invité ensemble lui et moi. S'en est suivi ce séjour en bretagne.

Elle sourit, elle voit que je ne me fâche pas et continue

..... Oui je te jure, Phil était vraiment en colère. Il a dit à Joss tu as intérêt à lui rendre son sourire, parce que tu as beau faire du sport, tes arts martiaux et Cie, je te jure que tu vas prendre mon poing dans la gueule.

Quand vous êtes partis en Bretagne, Joss a téléphoné tous les jours à Phil pour lui dire si tu mangeais, si tu riais

En riant, elle ajoute ........ Si tu pissais.

Je souris malgré moi. ....... Ah d'accord ! Donc c'est vous qui nous avez rapapillotés

 .... Oui, ça me faisait trop mal de te voir comme ça. 

.... C'est gentil Marie, mais ça ne va pas servir à grand-chose. Lui et moi, c’est fini, c’est mort. 

.... Il ne te laissera jamais Alex

Je hausse les épaules, et ne réponds pas. La journée se termine, à seize heures Marie me demande si on y va

Je ramasse mes affaires mets tout sous clé, et sans grande envie, je suis mon amie

On arrive chez elle, il y a Phil et nos filles. Avec Marie, nous préparons le dîner, et un repas froid pour demain midi. 

Marie va finir ses sacs, on passe un petit moment après dîner à discuter. Les filles dorment ensemble dans la chambre de Laurence et moi, dans le canapé du salon. 

Il est prévu que Choupette passe une semaine avec moi, dans la maison de Phil et Marie. Ensuite elle partira jusqu'à la fin des vacances avec mes frères à tour de rôle. 

Il y aura aussi Laurence la fille de mes amis. Je l'adore c'est une belle jeune fille, calme et bien élevée, jamais un mot plus haut que l'autre. A côté de ma fille qui est une éternelle tornade, bon d'accord quelques années les séparent mais quand même. Laurence travaille d'arrache-pied à l'école. Elle veut faire des études de droit, à seize ans elle se projette déjà

Jocelyn, doit nous rejoindre pour ce week-end. Ce n’est pas ce qui m’enchante le plus.

En me couchant je me remémore les paroles de Marie. Mes amis, ont tout fait pour que je renoue avec Jocelyn. Dommage pour eux. Ils se sont faits du souci pour rien. Je ne reprendrai pas mes loisirs avec lui. Oui un samedi comme ça de temps à autre. Mais ça s'arrêtera là.

Marie vient me réveiller il est 5 heures du matin. On boit un café toutes les deux, j'allume ma cigarette, quand Phil arrive, il embrasse Marie, se dirige vers moi, me fait un gros bisou en me serrant dans ses bras. 

........ Ça va mon p'ti chat écorché vif ?

Je lui fais signe que oui, un sourire triste aux lèvres. Il y a au moins 10 ans qu'il ne m'a pas appelé comme ça !

Joss arrive il est un peu moins de 6 heures. Nous partons.

Phil et Marie prennent les deux filles dans leur voiture. Je me retrouve avec lui. Ce qui me plait moyen. On démarre, on file, il n'y a pas grand monde à cette heure-ci sur les routes. Nous empruntons très vite l'autoroute.

...... Tout va bien ma douce ?

..... Heu ...oui.

Il prend ma main de sa main libre. Je lui enlève, me tourne vers la vitre. Je m'endors

J'ai tellement de mois de sommeil à récupérer que dès que je ne suis pas occupée sans m'en rendre compte je sombre dans un sommeil souvent agité. 

Je me réveille regarde la pendule de la voiture il est onze heures dix. Oh j'ai dormi 5 heures. Je bouge un peu

Il tourne la tête et me sourit de ce sourire ravageur. Je ne lui rends pas son sourire. Je me préserve un maximum. Je ne veux pas retomber sous sa coupe. 
.... Nous arrivons ma douce, nous ne sommes pas loin.

Je me redresse, je regarde un peu le paysage que je reconnais. Nous arrivons vingt minutes après. 

On s'installe sur la terrasse pour déjeuner. Phil dit aux filles

 ..... Les filles, la piscine est chaude je suis allée voir elle est à 22°

Les filles rigolent chouette, chouette, elles sortent de table, Laurence a demandé la permission.

Marie rit à son tour ...... Ah oui alors chouette, on va vous noyer les gars !

Joss.... On ?

Marie...... Bah Alex et moi, tiens qu'est-ce que tu crois ? 

Elle parle en riant de bon cœur. Joss à l'air pensif, il fronce les sourcils ....... Mais Alex ne va pas dans une piscine

Phil et Marie se regardent et éclatent de rire. Je cherche pourquoi il dit ça. 

Marie...... Et pourquoi elle ne va pas dans une piscine ?

Joss...... Elle ne sait pas nager enfin je suppose, ou a peur de l'eau !

Phil et Marie repartent de plus belle, Marie pleure de rire. Je suis interdite. Vraiment je ne comprends pas ou il a été pécher une telle idée

Il se tourne vers moi, les sourcils froncés, pas de colère dans ses yeux, mais je me tiens sur mes gardes, d'un ton un peu sec ....... Au détour d'une conversation ne m'as-tu pas dit que tu n'allais pas à la piscine ?

Je cherche, je fais tourner ma matière grise, il n'a pas lâché mon regard. Marie et Phil nous fixent.

Et d'un seul coup je deviens livide. Tout mon sang se vide. Je me fige.

C'était au téléphone, il voulait m'emmener à la piscine. Mais il y a au moins un an de ça. Comment il fait pour se rappeler. Je ne sais même pas ce que j'ai fait la semaine dernière. Mon pouls s’accélère

Doucement mais je sais que Phil et Marie ont entendu, il lâche. ...... On réglera ce problème plus tard.

Je suis anéantie. Tout sourire est parti. Mon cerveau fonctionne à mille à l'heure. Je fume une cigarette, jette le filtre, en rallume une autre. Je suis perdue dans l'abîme le plus profond. 

Marie me fait signe de l'aider à débarrasser, je me lève, les jambes en coton. Dans la cuisine

Marie........ Alex, arrête de paniquer.

Je la regarde sans saisir ce qu'elle me dit. Je sais, elle, elle ne sait pas, elle ignore absolument tout. Comment pourrait-elle savoir ? Je sens mes larmes monter. Mes yeux s'inondent. Je m'assois effondrée.

Marie me regarde peinée. Elle est triste pour moi. Triste pour l'état dans lequel je me mets pour un truc si bénin. Elle ne comprend pas ma réaction. Mais comment pourrait-elle comprendre ?

Elle me prend dans ses bras et m'embrasse comme une mère embrasse sa fille.

 .... Allez viens, on va boire le café.

Je lui fais non de la tête. Je me laisse retomber sur la chaise. J'essuie mes larmes, qui continuent de couler, je tremble de tous mes membres.

Elle a le pot à café et prend sur un plateau tasses cuillères et sucre.   

Phil .... Petit chat qu'est ce qui se passe ? 

Je sursaute, je ne l'ai pas vu, pas entendu venir. Il me lève de ma chaise. Me prend dans ses bras et me berce comme une petite fille. 

 .... C'est fini mon chat. Viens boire un café.

Je vais à l'évier, et avec du papier absorbant me nettoie la figure. Passe de l'eau fraîche sur mes yeux. Je me mouche. Je me calme un peu, malgré mon pouls qui bat à 100 à l'heure. Nous retournons sur la terrasse. 

Joss est face à moi, j'évite son regard. Je reprends ma place sur la chaise, j'allume une cigarette, jette le mégot, allume une deuxième, je tire dessus comme une malade, je tourne mon café et vais pour reprendre une cigarette, la main de Joss m'arrête. De sa voix chaude ou je ne perçois aucune colère.

........Non ma douce

J'enlève ma main bois mon café. Ils parlent tous les trois. Ça y est je ne suis plus là. Je suis partie ailleurs. Je suis nul part. Je suis dans le vide. Dans ce néant qui fait maintenant partie de moi

Phil....... Alex revient sur terre

Je le regarde comme une abrutie. Il me sourit gentiment en m’expliquant le programme ......... On fait repos cet après-midi et ce soir on ira manger sur le port ça te va p'ti chat ?

..... Heu ché pas.

Je sens Joss me prendre par les épaules et m'attirer vers lui.  Dans mon oreille il murmure

..... Si tu es fatiguée, je reste avec toi, nous ne sortirons pas

Je sors littéralement de mon engourdissement, me dégage vivement et regarde Phil

...... Oui, oui c'est bien

J'ai presque crié.

" Tout, tout ce que vous voulez mais ne me laissez pas seule avec lui"

Phil me regarde l'air inquiet, interrogateur. A-t-il senti mon malaise ? Mon refus de rester seule avec son copain ? Je baisse la tête et fixe ma tasse vide.

J'ai troqué mon jeans pour un short de l’an passé, bien trop grand, je mets une ceinture pour le tenir.

On va s'installer sur les transats de la terrasse. Ils bavardent de tout de rien. Je les entends rire au loin. Je me sens partir. Je m'endors.

Quelqu'un m'a bougé. J'ouvre les yeux. Je vois une immensité toute bleue. J'entends des rires, je ne réalise pas où je suis. Je dors, je suis réveillée ? Je ne sais plus. D'un coup mon estomac se soulève, je suis propulsée dans les airs et retombe dans l'eau toute habillée

Quelqu'un vient de me jeter au milieu de la piscine. Je donne un coup de pied au fond et remonte à la surface, pour le coup je suis bien réveillée, et en colère, j'ai mon portable dans ma poche, je nage d'un crawl impeccable jusqu'à l'échelle. Sur le bord de la piscine les deux filles, les deux hommes et Marie rient à en pleurer. 

Dans une colère froide je demande

...... C'est l'idée de qui ?

Phil ....... Oh p'ti chat pas moi, tu me crois hein ?

.... Ce n'est pas Marie, ce n'est pas les filles c'est un de vous deux

Joss me regarde les yeux plein de petites étoiles.

.... Vous serez quitte à me racheter un portable, voilà le travail

 ...... Oh ma douce, on a pourtant regardé

Phil...... Bah oui mais son short est tellement grand qu'on en mettrait deux comme elle dedans

Je sors le portable de ma poche. Il dégouline autant que moi.  Sans un sourire, je toise Jocelyn, et lui dit glaciale

.... Arrête de m'appeler comme ça, mon prénom c'est Alex ! Reste à ta place et ne m’approche pas !

J'ai jeté ma tirade d’un coup, ce qui jette un froid. Je m’en tape complètement. Je me dirige vers la maison pour me changer. Marie me rejoint dans ma chambre.

D'une voix triste elle me dit, en s'asseyant sur le lit ....... Oh Alex c'était pour rire.

 ...... Peut-être, mais je n'ai pas envie de rire avec ce connard

 ........ Pourtant ça avait l'air d'aller mieux tous les deux

...... Oui de loin. Quand on se voit quelques heures ça me suffit ! Et si j’avais su qu’il serait là, je serais venue en train après le week-end

..... Tu sais je pense qu'il a compris la leçon. Quand Phil a vu ta tête ce midi à table, il a dit à Joss.......Ressaisis-toi, il n'y a rien de grave ! ne la traumatise pas avec une connerie pareille. Elle nage très bien, alors fous lui la paix. Il a juste voulu savoir, juste pour s'amuser.

....... Bah c'est bien il a vu. Il est renseigné. C'est parfait !

On ressort de la chambre, les gars sont sur la terrasse. J'allume une cigarette, quand Jocelyn s'approche de moi. 

D'une voix douce. De cette voix que je chérissais tant. Oui mais ça c'était avant !

........ Je suis désolé Alex. Je ne pensais pas te mettre en colère.

Je ne réponds pas, et tire sur ma cigarette. D'un coup j'ai la bouche sèche. De son index il se risque, il remonte mon visage vers lui. Il voit mes yeux noyés. Il me prend dans ses bras. M'emmène à l'écart. Je suis là comme une chiffe molle. Je me laisse faire. 

On va s'asseoir sur la pelouse plus loin.

....... Ne me pardonneras-tu jamais mon moment d'égarement ? 

Je rallume une cigarette. Je tire dessus comme une droguée. Je ravale mes larmes et renifle un grand coup. Je ne réponds pas. Répondre quoi ? Pardonner oui bien sûr. Oublier ? Non jamais. Jamais je ne pourrais. C'est impossible.

Jocelyn ramène mon visage vers le sien. Je croise son regard. Il me sourit tristement

........ Alex ? 

........ Chaque jour quand je me vois dans une glace, je pense à ce jour-là. Ce jour où tu as fait passer une pute avant moi, ce jour où elle m’a poussé à bout, jusqu’à ce que je sorte de mon calme. Je n’avais fait que me défendre. Ce jour où par sadisme tu as brisé ma vie. Alors oui peut-être qu’un jour je te pardonnerais, mais désolée jamais je ne pourrais oublier.

J’ai lancé ma tirade, sans prendre le temps de respirer. Mon cœur bat vite, trop vite, j’essaie de reprendre mon souffle et de calmer ce pouls qui galope.

........ Alex, laisse-moi te montrer que j'ai changé. Que j'ai pris conscience du mal que je t'ai fait. Laisse-moi te faire oublier ces mauvais moments. Laisse-moi une chance.

Je le regarde. Mon cœur bat plus que de raison. Dois-je le laisser reprendre l'emprise qu'il avait sur moi ? Dois-je redémarrer notre relation autant étrange qu'invraisemblable. Cette relation particulière et bizarre. Cette relation qui n’en est pas une.

Il ouvre ses bras. Je me jette dedans en pleurant tout mon soûl. On restera comme ça une heure. Marie vient nous chercher. Jocelyn m'aide à me lever. 

Le dimanche en fin d'après-midi Jocelyn regagne Paris, en promettant de revenir le week-end prochain. 

La semaine se passe comme un enchantement, entre crise de fou rire, barbecue piscine et soleil. Je fais le plein de bien-être, de bonheur d’être entourée des gens que j’aime et qui m’aime, mes amis qui me prennent comme je suis, sans me juger

Jocelyn arrive le vendredi soir vers 20 heures. Comme par automatisme, je me replie sur moi-même.  Il m'enlace affectueusement, je me dégage et retourne m’assoir.

Le soir, il nous invite au restaurant. Nous allons sur le port assister au feu d’artifice. Il essaie de m’enlacer, je me dégage et vais à côté de Laurence et Marie

Le lendemain tout en restant dans mon armure, je le laisse se rapprocher. L’après-midi nous allons tous nous promener en bord de mer. 

De ces petites vacances je retrouve le Joss du début, tendre, attentionné, galant, charmant. Malgré tout, me sachant vulnérable, je me retranche derrière un rempart. J'enfile ma cuirasse. Je me cache derrière une fortification. Je ne me livre plus beaucoup, je ne ris pas, et surtout pas avec lui. Je ne prends pas réellement part aux échanges quel qu’ils soient.

Je l'ai très peu vu fin juillet. Je ne le vois pas les deux premières semaines d'août, il part je ne sais où, je ne demande rien, et lui ne dit rien. 

Je ne sais plus où j'en suis. Je me pose tellement de questions. Personne pour me donner de réponse. Personne pour m'aider. Marie n'est toujours pas au courant de la vérité qui nous a opposé Jocelyn et moi. Je n'ai personne pour en parler. Je suis seule. Seule avec ce mal-être qui me tenaille. Bien-sûr, je fais semblant devant mes amis. Mais ils ne sont pas dupes, et je le sais. 

Quand il n’est pas là, je voudrais le voir, et quand on est ensemble je me barricade.

Encore mes deux ""moi"" en opposition !

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